Étatisme

L'étatisme peut prendre plusieurs sens selon les contextes, il peut désigner à la fois :

Usage courant

L'étatisme est une doctrine, politique ou culturelle, selon laquelle l'État doit être le centre et la principale structure qui dirige, administre et contrôle tout ou partie de l'activité sociale ou économique. L'étatisme peut couvrir différents sens ou domaines, ceci selon la légitimité ou la non-légitimité que les individus trouvent dans l'action, monopolisation et institution de l'État. C'est donc une forme du pouvoir politique exercée de façon autoritaire, voir discrétionnaire, par l'État qui peut être désignée comme étatiste. Le pouvoir politique de l'État est âprement convoité dans les démocraties que nous connaissons, ceci explique aussi, tout au moins en partie, les désirs et les frustrations que l'étatisme peut engendrer vu les divers intérêts particuliers composant l'ensemble de la société.

On retrouve parmi les opposants de l'étatisme, les conservateurs, les anarchistes, et surtout les libéraux. Ceci étant, les motivations et raisons de fond de cette opposition diffèrent selon les moyens et fins à atteindre.

L'interventionnisme de l'État désigne les moyens utilisés par celui-ci pour justifier ses interventions. L'intervention de l'État peut toucher, directement ou indirectement, tous les domaines où celui-ci trouve ses justifications, qu'ils soient économiques ou sociaux.

Ludwig von Mises, économiste autrichien, décrit l'étatisme comme la subordination complète des individus à l'État en les tenant en tutelle tout en restreignant la liberté d'action individuelle. Cherchant à façonner la destinée des individus, l'étatisme tend à remplacer les initiatives individuelles par un appareil social qui se réserve toute initiative.

Doctrines et pratiques

Doctrines

Les différentes doctrines se rapportant à l'étatisme ont en commun une vision planifiée ou juste dirigiste de l'État. Les mesures dirigistes peuvent être diversifiées mais se retrouvent dans la quasi-totalité des pays à toutes les époques. Les manifestations implicites ou explicites de l'étatisme peuvent être de l'ordre idéologique, culturelle, l'appropriation par l'État des moyens de production, le contrôle et la centralisation des principales activités économiques, monopoles d'état ou dans une moindre mesure, planifier l'économie de marché. Le libéralisme a été pensé contre les privilèges féodaux, s'inscrivant ainsi dans la continuité de l'absolutisme. Aussi, le libéralisme, sous prétexte de défendre l'isonomie, garantit pour les conservateurs, l'existence d'un « despotisme doux ».

La justification de la doctrine étatiste peut avoir des sources diverses :

Pratiques

Concrètement, l'action de l'État peut se déployer dans divers domaines :

Historiquement

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Dans les États totalitaires du XXe siècle

Les différents États totalitaires existants ou ayant existé ont amplifié la doctrine étatiste jusqu'à ses extrêmes, par la dépravation et l'appropriation de l'opinion, ou par la propagande, la volonté d'un seul parti ou d'un seul homme dirige la volonté de tous, les masses. L'idée que l'État est la seule expression de la volonté des masses fait de ce même État un régime totalitaire. En réalité l'État est le principal appareil du système qui diffuse aux masses une vision du monde, la vision selon le régime. Au XXe siècle les principaux régimes totalitaires ont été le nazisme d'Hitler, le fascisme de Mussolini et le communisme de Staline.

Critiques

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En France

Le géographe Jacques Lévy est un critique virulent de l'étatisme français. Il décrit la France comme un « pays de l’échelle unique », trop centralisé, et qui serait « fatigué de l’étatisme ». Sa critique vise l'État comme échelon de référence trop fortement privilégié dans la gouvernance territoriale et dans les représentations, mais pas le principe même de l'intervention publique. Il préconise de passer à davantage de fédéralisme territorial en privilégiant des échelons administratifs et territoriaux plus pertinents selon lui : les métropoles et les régions.

Notes et références

  1. Thomas HOBBES et John LOCKE, « LES LIBÉRAUX ANGLAIS AU XVIIe SIÈCLE », dans Le libéralisme classique, Presses de l'Université du Québec, 31 mai 1985 (ISBN 978-2-7605-2047-9, lire en ligne), p. 29–114
  2. Francis U. Clave, « Walter Lippmann et le neoliberalisme de la Cité Libre », sur Cairn, 2005.
  3. Tocqueville, Alexis de Verfasser, L'Ancien régime et la Révolution (ISBN 978-3-7502-8302-2 et 3-7502-8302-8, OCLC 1155559845, lire en ligne).
  4. Alexis de Tocqueville, Le despotisme démocratique (ISBN 978-2-85197-566-9 et 2-85197-566-8, OCLC 956317373, lire en ligne).
  5. Jacques Lévy, Réinventer la France : trente cartes pour une nouvelle géographie, Paris, Fayard, dl 2013, 245 p. (ISBN 978-2-213-67197-0 et 2213671974, OCLC 847562260).

Voir aussi

Bibliographie

Citations

Articles connexes

Liens externes