Albert Bayet

Albert BayetBiographie
Naissance 1er février 1880
2e arrondissement de Lyon
Décès 26 juin 1961 (à 81 ans)
7e arrondissement de Paris
Sépulture Cimetière du Montparnasse
Nom de naissance Albert Pierre Jules Joseph Bayet
Nationalité française
Formation École normale supérieure
Activité Sociologue
Père Charles Bayet
Autres informations
A travaillé pour École pratique des hautes études
Parti politique Parti républicain, radical et radical-socialiste
Membre de Ligue des droits de l'homme
Mouvement Humanisme
Distinction Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur
Médaille de la Résistance française Médaille de la Résistance française, avec rosette
Médaille d'honneur d'or de l'éducation physique et des sports (1951)
Plaque commémorative apposée sur le domicile parisien d'Albert Bayet au no 2 de la rue Monsieur-le-Prince.

Albert Pierre Jules Joseph Bayet, né le 1er février 1880 à Lyon et mort le 26 juin 1961 dans le 7e arrondissement de Paris, est un résistant et sociologue français, professeur à la Sorbonne et à l'École pratique des hautes études.

Biographie

Il est le fils de Charles Bayet, historien de l’art byzantin, directeur de l'enseignement supérieur, et le gendre de l’historien Alphonse Aulard. Normalien. Il est agrégé de lettres en 1901. Il prend part pendant la Première guerre mondiale à l'expédition de Salonique. Devenu docteur ès lettres en 1922, puis professeur au lycée Louis-le-Grand, il est directeur d’études de la section « Histoire des idées morales » de l’École pratique des hautes études à partir de 1923, puis chargé de cours de morale à la Sorbonne.

Il collabore également à de nombreux périodiques républicains et laïcs : L’Action, L’Homme libre, le Quotidien, La Lumière, La République, L’Œuvre, L’Éveil des Peuples ou encore Regards, contribuant au lancement de certains d'entre eux.

En 1940, il déplore l’Armistice, qu’il perçoit comme une trahison. Rapidement révoqué par le régime de Vichy, il rejoint la résistance en 1942 dans la région lyonnaise. Membre du mouvement « Franc-Tireur », il partage, en dépit de son âge, le travail et les risques de la clandestinité.

Il est président puis coprésident avec Claude Frézal, fondateur du Berry Républicain, de la Fédération nationale de la presse française du 25 août 1944 à sa mort en 1961. De novembre 1944 à août 1945, il siège à l'Assemblée consultative, où il représente le mouvement de Résistance Franc-Tireur. Après avoir été président de la Fédération nationale de la presse clandestine en 1943 et 1944, il participe avec Victor Charbonnel au journal L'Action. Il est également membre de la Ligue des droits de l'homme pendant de longues années, président de la Ligue de l'enseignement de 1949 à 1959, secrétaire général de l’Union rationaliste et membre de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique. Il fait également partie de ceux qui, peu après la Libération, quittent le Parti radical-socialiste pour rejoindre l'Union progressiste, le parti politique des « compagnons de route » du Parti communiste français.

Tombe d'Albert Bayet au cimetière du Montparnasse.

Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Positions

Albert Bayet milite sa vie durant en faveur d'un idéal républicain se rattachant à la tradition radicale, jacobine et laïque. Convaincu dans les années 1920 de la défense de la paix par la coopération économique internationale, il défend la réconciliation franco-allemande par l’annulation des dettes et l’extension des compétences de la puissance publique dans le domaine économique.

Il se situe résolument sur l'aile gauche du Parti radical et s'engage en faveur du Front populaire. Opposé à la politique de non-intervention en Espagne, il multiplie les articles, les conférences en faveur des républicains espagnols. Il milite également pour une politique de fermeté face à l’Allemagne nazie, soutenant ardemment le traité franco-soviétique de 1935 et dénonçant tant les accords de Munich (1938) que le pacte germano-soviétique (1939). Son amitié pour l'Union soviétique le conduit à croire en la bonne foi du régime stalinien lors des procès de Moscou (1936-1938).

Comme de nombreux socialistes, il incarne sur la question coloniale une tendance favorable à la « mission civilisatrice » de l'Empire colonial français. Hostile au rejet global de la colonisation et à la possibilité d'une certaine auto-détermination pour les peuples indigènes, il pense au contraire qu'il est du devoir des puissances coloniales de civiliser les indigènes jusqu'au moment où ceux-ci seront capables d'exercer leurs droits humains.

Devenu dans l'après-guerre président de la Fédération nationale de la presse française, il souhaite faire adopter un « projet de déclaration des droits et devoirs de la presse libre » : « La presse n'est pas un instrument de profit commercial. C'est un instrument de culture. Sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. La presse est libre lorsqu'elle ne dépend ni du gouvernement ni des puissances d'argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs. »

Ouvrages

Hommage

Distinctions

Notes et références

  1. Archives municipales numérisées de l'état civil de Lyon, acte de naissance no 2/1880/268, date et lieu du décès mentionnés en marge de l'acte (consulté le 25 janvier 2013)
  2. http://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2004-3-page-41.htm
  3. « Bayet Albert, Pierre. Pseudonyme dans la Résistance : Dumont », sur maitron.fr
  4. Alain Herbeth, « La gauche "Algérie française" », La Nouvelle Revue d'histoire, no 85 de juillet-août 2016, p. 27-29.
  5. Almanach critique des médias, Les Arènes, 2005, p. 227.

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes