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Alphabet phonétique international | |
Fiche récapitulative de l'API, édition révisée de 2020. | |
Caractéristiques | |
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Historique | |
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L'alphabet phonétique international (API) est un alphabet utilisé pour la transcription phonétique des sons du langage parlé. Contrairement aux nombreuses autres méthodes de transcription qui se limitent à des familles de langues, l'API est conçu pour couvrir l'ensemble des langues du monde. Développé par des phonéticiens français et britanniques sous les auspices de l'Association phonétique internationale, il a été publié pour la première fois en 1888. Sa dernière révision date de 2019 ; celle-ci comprend 107 lettres, 52 signes diacritiques et 4 caractères de prosodie.
L'API a été développé au départ par des professeurs de langue britanniques et français sous la direction de Paul Passy dans le cadre de l'Association phonétique internationale, fondée à Paris en 1886 sous le nom de Dhi Fonètik Tîcerz' Asóciécon. La première version de l'API, publiée en 1888, était inspirée de l'alphabet romique de Henry Sweet, lui-même élaboré à partir de l'alphabet phonotypique d'Isaac Pitman et Alexander John Ellis.
L'API a connu plusieurs révisions en 1900, 1932, 1938, 1947, 1951, 1989, 1993, 1996 et 2005.
La transcription phonétique en API consiste à découper la parole en segments sonores supposés insécables, et à employer un symbole unique pour chacun de ceux-ci, en évitant les multigrammes (combinaisons de lettres, comme le son ch du français, noté /ʃ/ phonologiquement, ou le gli italien, transcrit /ʎ/ phonologiquement).
langue | mot écrit | phonologie (normative) | phonétique (exemple de réalisation) |
---|---|---|---|
français | endurer | /ɑ̃.dy.ʁe/ | |
allemand | dulden | /ˈdul.dən/ | |
anglais | tolerate | / ˈtɒl.ə.ɹeɪ̯t/ | |
espagnol | aguantar | /a.ɡwanˈtaɾ/ | |
espéranto | suferi | /suˈfe.ri/ | |
malgache | mihafy | /mi.a.fi/ | |
catalan | aguantar | /ə.ɡwənˈta/ | |
italien | sopportare | /sop.porˈta.re/ | |
néerlandais | verdragen | /vɛrˈdra.ɣən/ | |
mandarin | 忍 (ren³) | /ʐən˨˩˦/ | |
arpitan | endurar | /ɛ̃.du.ˈrar/ | |
arabe | عانى | /ˈʕaːnaː/ |
Le nombre de caractères principaux de l’API est de 118, ce qui permet de couvrir les sons les plus fréquents. Ces caractères sont pour la plupart des lettres grecques ou latines ou des modifications de celles-ci : ɾ, ɽ, ɺ, ɹ (tirés de r) ; ɘ, ə (tirés de e). Les sons moins fréquents sont transcrits à partir des précédents en indiquant une modification du mode ou du point d'articulation par le biais d'un ou plusieurs signes diacritiques (au nombre de 76) sur le caractère principal : par exemple, le b du castillan caber (« tenir, rentrer dans ») est transcrit pour indiquer une spirante au lieu de la fricative bilabiale sonore . Il existe également des symboles spéciaux pour noter des phénomènes suprasegmentaux, comme les tons mélodiques ou l'accent tonique : , transcription de l'allemand dulden (« supporter, tolérer ») indique un accent tonique d'intensité sur la première syllabe (ˈ) et un n final vocalisé (n̩).
La plupart du temps donc, les notations phonétiques exactes (indépendantes de la langue) sont rarement notées, au contraire des transcriptions phonologiques.
L'API possède des caractères principaux pour les voyelles orales les plus courantes qui sont classées selon :
Ce tableau classe les voyelles selon les critères ci-dessus, comme le fait le triangle vocalique ou le trapèze vocalique.
Point d'articulation→ | Antérieures | Quasi-antérieures | Centrales | Quasi-postérieures | Postérieures | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Ouverture↓ | non arr. | arr. | non arr. | arr. | non arr. | arr. | non arr. | arr. | non arr. | arr. | |
Fermées | i | y | ɨ | ʉ | ɯ | u | |||||
Pré-fermées | ɪ | ʏ | ɯ̽ | ʊ | |||||||
Mi-fermées | e | ø | ɘ | ɵ | ɤ | o | |||||
Moyennes | e̞ | ø̞ | ə | ɤ̞ | o̞ | ||||||
Mi-ouvertes | ɛ | œ | ɜ | ɞ | ʌ | ɔ | |||||
Pré-ouvertes | æ | ɐ | |||||||||
Ouvertes | a | ɶ | ä | ɑ | ɒ |
Le classement de ces voyelles peut aussi se faire avec une représentation en trois dimensions qui met en évidence les trois critères de classification :
Les autres voyelles sont transcrites à partir de celles-ci par adjonction d'un ou plusieurs diacritiques modifiant son articulation :
modification | diacritique | modification | diacritique | |
---|---|---|---|---|
arrondissement (labialisation) | ɔ̹ | avancement de la racine linguale | e̘ | |
désarrondissement (délabialisation) | ɔ̜ | rétraction de la racine linguale | e̙ | |
avancement (plus antérieur) | u̟ | centralisation | ë | |
rétraction (plus postérieur) | i̠ | semi-centralisation | e̽ | |
moins ouvert (montée) | e̝ | laryngalisation | a̰ | |
plus ouvert (descente) | e̞ | nasalisation | ẽ | |
murmure | a̤ | modifier |
Par exemple :
La quantité des voyelles est indiquée comme suit :
modification | allongement | aucune | amuïssement | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
quantité | long | mi-long | bref | extra-bref | |||
signe | chrone | semi-chrone | aucun | brève | |||
exemples | aː | tː | aˑ | tˑ | a | t | ă |
Notes :
Par exemple, Pose cette rose !, phonologiquement /poz sɛt ʁoz/, est souvent réalisé en français du nord-ouest parisien , en français du sud-ouest , en français de Corse , en français picard , en français de Lorraine/Champagne/Bourgogne (ces réalisations régionales sont des occurrences courantes mais elles peuvent aussi varier légèrement de personne à personne, selon l'âge, l'humeur ou l'intention, c'est pourquoi il est rare de les utiliser comme référence terminologique, les dictionnaires se contentant de l'analyse phonologique sans marquer chaque différence possible dans la réalisation phonétique des phonèmes).
L’amuïssement de voyelles phonémiques longues n'est pas noté phonétiquement : on utilise le symbole usuel en ôtant son signe d’allongement phonétique. En revanche les syllabes courtes sont notées phonologiquement par un accent bref et les voyelles amuïes sont soit supprimées de la notation phonémique soit marquées entre parenthèses.
La transcription des tonèmes suit le procédé ci-dessous.
Signes de l’alphabet phonétique international pour la transcription des tonèmes. | ||||||
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ton | diacritique | barre | ton | diacritique | barre | |
haut | e̋ | e˥ | ascendant | ě | e˩˥ | |
mi-haut | é | e˦ | descendant | ê | e˥˩ | |
médian | ē | e˧ | ascendant haut | e᷄ | e˦˥ | |
mi-bas | è | e˨ | ascendant bas | e᷅ | e˩˨ | |
bas | ȅ | e˩ | montant-descendant | e᷈ | e˦˥˦ | |
Diacritiques/barres : notations équivalentes | ||||||
La faille tonale est représentée par ꜜ , le haussement tonal par ꜛ .
Notes :
L'API classe les consonnes selon trois critères :
Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API.
Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente une consonne sourde, celui de droite une consonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau).
Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasale n represente une dentale ou une alvéolaire.
Les affriquées t͡s, d͡z, t͡ʃ, d͡ʒ, t͡ɕ, d͡ʑ sont parfois notées à l’aide des ligatures ʦ, ʣ, ʧ, ʤ, ʨ, ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec une ligature tirant – suscrite ou souscrite).
Les occlusives injectives sourdes, sont parfois notées à l’aide des symboles ƥ, ƭ, ƈ, ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement).
Comme pour les voyelles, des diacritiques permettent d'indiquer une modification du point ou du mode d'articulation afin de transcrire des consonnes qui n'ont pas de symbole principal.
t̟ | avancement | d̪ | articulation dentale | b̤ | murmure | ||
t̠ | rétraction | d̺ | articulation apicale | b̰ | laryngalisation | ||
ɹ̝ | montée | d̻ | articulation laminale | dʷ | labialisation | ||
β̞ | descente | d̼ | articulation linguo-labiale | dʲ | palatalisation | ||
d̥ | dévoisement | dˡ | désocclusion latérale | dˠ | vélarisation | ||
t̬ | voisement | dⁿ | désocclusion nasale | dˤ | pharyngalisation | ||
x̹ | arrondissement | d̚ | désocclusion inaudible | tʰ | aspiration | ||
x̜ | désarrondissement | ⁿd | prénasalisation | ɡ͡b | articulation double | ||
t͡s | affriquée | ə˞ | rhotacisme | Image PNG ; modifier |
Par exemple :
La quantité des consonnes (leur éventuelle gémination) est indiquée de la même manière que pour les voyelles. Le hongrois Mit mondott? (Qu'a-t-il/elle dit ?), phonologiquement /mit mon.dotː/, pourra être transcrit phonétiquement .
Une consonne vocalisée, c'est-à-dire servant de sommet à une syllabe, comporte un trait vertical souscrit dans sa notation phonologique ; en revanche la vocalisation (par exemple un schwa bref) devrait être explicitée dans la notation phonétique, séparément de la consonne mentionnant l’articulation exacte :
Le fait que la fin d'un mot et le début du mot suivant forment une seule syllabe est noté par ‿ entre les 2 mots.
Un point ‹ . › sépare les syllabes pertinentes dans la notation phonologique ; de même les mots restent séparés par des espaces. Ces deux signes phonologiques sont généralement omis des transcriptions phonétiques, sauf pour indiquer la présence effective d’une pause. Par exemple, l'allemand Rindfleischetikettierungsüberwachungsaufgabenübertragungsgesetz (loi sur le transfert de responsabilité de la surveillance de l'étiquetage de la viande bovine) se transcrit phonologiquement :
/ˌʁɪnt.flaɪʃ.ʔeti.kɛ.ˌtiː.ʁʊŋs.ʔyˑbɐ.ˌva.xʊŋs.ˌʔaʊf.ɡaː.bn̩.ʔyˑbɐ.ˌtʁ̥aː.gʊŋs.ɡə.ˈzɛts/.
Les syllabes accentuées sont précédées d’une courte barre verticale :
Les réalisations phonétiques des accents syllabiques peuvent varier suivant les langues et les locuteurs, entre la mutation de la consonne d'attaque, l’allongement ou la diphtongation de la voyelle au sommet de la syllabe, le changement de ton, la gémination ou la mutation de la consonne finale : ces réalisations possibles ne sont pas toujours distinguées clairement, et nombre de transcriptions phonétiques gardent la notation phonologique de ces accents avec les mêmes symboles.
La brève inversée souscrite ‹ ◌̯ › (ou suscrite en cas de manque de place ◌̑ ) signale qu'un élément est à rattacher à la syllabe courante et ne constitue pas un nouvel élément syllabique. Par exemple : /po̯.ˈeta/, transcription phonologique du mot espagnol poeta signifiant « poète ». (exemple tiré du Handbook of the IPA, p. 25).
Au contraire, la syllabicité est notée par la ligne verticale souscrite ◌̩ (ou suscrite en cas de manque de place ◌̍).
Intonation : la rupture mineure est notée par | , la rupture majeure par ‖ , la montée globale par ↗︎ , et la descente globale par ↘︎ .
Le jeu de caractères Unicode permet d'écrire l'ensemble de l'API. Les symboles et diacritiques se situent dans les blocs de caractères suivants :
Certains caractères précomposés (avec diacritiques) sont accessibles dans les blocs suivants :
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Tableau emprunté à l'article Alphabet phonétique international sur Vikidia :