Denys d'Halicarnasse

Denys d'Halicarnasse Description de l'image Dionigi di Alicarnasso.jpg. Données clés
Naissance vers 60 av. J.-C.
Halicarnasse
Décès après 8 av. J.-C.
Activité principale historien, rhéteur, grammairien.
Auteur
Langue d’écriture grec ancien
Genres histoire

Œuvres principales

Denys d’Halicarnasse (en grec ancien Διονύσιος / Dionýsios), né vers 60 av. J.-C. à Halicarnasse, mort après l'an 8 av. J.-C., sans doute à Rome, est un rhéteur et historien grec.

Biographie

Né avant l'an 53 av. J.-C., année de l'expédition de Crassus contre les Parthes, il vient à Rome en 30-29 av. J.-C., sans doute encore jeune car il déclare qu'il doit à Rome son éducation (παιδεία / paideía). Il s'y mêle à une société cultivée, formée de Grecs établis dans la capitale de l'Empire (Caecilius de Calé Acté, Démétrius de Magnésie, Zénon le Grammairien, Ammæus...), puis de Romains de moyenne condition (Cn. Pompeius, sans doute un affranchi lettré issu de la maison du grand Pompée), enfin de plusieurs membres de l'aristocratie (Rufus Melitius, dont le fils fut son élève, l'historien Lucius Aelius Tubero, et d'autres encore). Il enseigne la littérature grecque, en tout cas comme précepteur privé, mais rien ne prouve qu'il ait tenu école à proprement parler. Il publie plusieurs ouvrages. Le seul repère chronologique qu'on ait après son arrivée à Rome est la rédaction de la préface des Antiquités romaines : vingt-deux ans après, donc en 8 av. J.-C. On ignore la date de sa mort (sans doute peu de temps après).

Les Antiquités romaines

Il est surtout célèbre pour son grand ouvrage historiographique, intitulé Histoire ancienne de Rome (ou Antiquités romaines, en grec Ῥωμαϊκὴ Ἀρχαιολογία / Rhōmaïkḕ Arkhaiología). Il était à l'origine constitué de vingt livres et faisait le récit chronologique des débuts de la puissance romaine depuis les origines légendaires (l'Italie pré-romaine, objet du livre I après la préface, § 9-90) jusqu'au déclenchement de la première guerre punique (264 av. J.-C.), qui marque le commencement des Histoires de Polybe, Denys s'étant fixé pour sujet de raconter les événements antérieurs à celle-ci. De ces vingt livres il nous reste les onze premiers (le livre XI étant incomplet), c'est-à-dire le récit jusqu'en 443 av. J.-C. (ce qui est aussi la matière des trois premiers livres et du début du quatrième de Tite-Live). Pour les neuf livres suivants (443 - 264 av. J.-C.), il n'en reste que des fragments contenus dans deux anthologies thématiques (Sur les ambassades et Sur les vertus et les vices) de l'empereur byzantin Constantin Porphyrogénète.

Dans la préface (I, § 1-8), l'auteur célèbre la grandeur sans précédent de Rome et exprime sa gratitude envers elle (§ 6 : « remercier le mieux que je le puisse cette cité pour l'éducation et les autres avantages dont j'y ai joui depuis que j'y réside »). Il y cite ses sources, qui sont des historiographes romains anciens ou contemporains : les Origines de Caton l'Ancien, les Annales de Fabius Pictor, celles de Gnaeus Gellius, celles de Calpurnius Piso Frugi, celles de Valerius Antias, celles de Caius Licinius Macer, l'Histoire de Lucius Aelius Tubero, « et beaucoup d'autres ».

Dans cet ouvrage, Denys a comme objectifs de rattacher les origines de Rome à la Grèce antique et d'exposer comment la cité romaine, une polis idéale, devint le centre du monde. Ce faisant, il contribue à une réécriture du passé romain idéalisé dans la perspective impériale augustéenne. Il devient, par la suite, une source importante pour les écrivains grecs postérieurs qui ont traité de l'histoire romaine : Plutarque, Appien et Dion Cassius l'ont utilisé.

En I, 74, Denys fait un point sur les questions de datation, et sur les rapports entre les dates de l'histoire romaine et celles de l'histoire grecque (le nombre d'années entre la guerre de Troie et la fondation de Rome), et il signale qu'il avait écrit un traité à part sur ces questions, où il défendait le système adopté par Ératosthène dans sa Chronographie. Ce traité est cité par Clément d'Alexandrie dans ses Stromata, et il est mentionné par la Souda.

Les ouvrages de rhétorique

À côté de ces ouvrages historiques, Denys d'Halicarnasse est avant tout un rhéteur, c'est-à-dire notamment un historien de la littérature grecque, rôle auquel ses thèses sur l'origine grecque de Rome l'ont longtemps cantonné chez les historiens modernes. Ses autres ouvrages de ce domaine parvenus jusqu'à nous sont les suivants :

En outre, Denys avait écrit un traité Sur la philosophie politique (auquel il fait allusion, Caract. de Thuc., § 2), et un autre Sur les figures (dont parle Quintilien, IX, 89). Le traité Sur le choix des mots paraît avoir bel et bien été écrit, car il est cité par le scholiaste d'Hermogène de Tarse. La Rhétorique que nous possédons sous le nom de Denys d'Halicarnasse n'est qu'une compilation d'extraits de différents auteurs, dont peut-être aucun n'est vraiment de Denys.

On conserve d'autre part trois lettres de Denys portant sur des sujets d'histoire littéraire : deux adressées à Ammæus (l'une pour prouver que la Rhétorique d'Aristote est postérieure aux discours de Démosthène, l'autre sur les particularités du style de Thucydide), et une à Cn. Pompeius (contenant des jugements littéraires sur Platon et plusieurs historiens).

Œuvres

Éditions sur papier

Éditions électroniques

Notes et références

  1. Antiquités romaines, II, 6 : « quand, de mon temps, Licinius Crassus, le premier général de son époque, conduisit son armée en Parthie ».
  2. Ibid., I, 7 : « Je suis arrivé en Italie quand César Auguste a mis fin aux guerres civiles, au milieu de la 187e olympiade ».
  3. Ibid., I, 6.
  4. Ibid., I, 7.

Voir aussi

Bibliographe

Études Ouvrages généraux

Liens externes