Cet article est une ébauche concernant la céramique et l’Indre-et-Loire.
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La faïence de Langeais est une céramique utilitaire et surtout décorative, qui a été produite à Langeais (Indre-et-Loire) du début des années 1840 à 1919.
Ce sont les couches argileuses du Sénonien, notamment celles qui se trouvent au hameau de La Rouchouze (ou La Rouchouse), qui ont motivé l'implantation d'un artisanat puis d'une industrie de la céramique à Langeais,,.
Issu d'une lignée de militaires, Charles Héard de Boissimon naît le 10 mai 1817 à Saint-Clément-des-Levées (Maine-et-Loire), où son père possède une usine de carreaux de céramique et de tuiles.
En 1839, Charles de Boissimon s'associe avec son oncle maternel par alliance Julien Boislève pour fonder une entreprise de fabrication de briques et carreaux. Ils investissent dans la construction d'un four à Langeais, ville réputée pour ses carrières d'argile et son activité liée à la céramique ordinaire et réfractaire, et dont Casimir Boislève, frère de Julien, est le maire depuis 1830,. L'implantation est choisie en fonction de critères logistiques : proximité de la Loire, voie de transport, puis de la voie ferrée à partir de 1848.
C'est en 1842 que commence la production de faïence d'ornement, qui sera majoritaire à partir de 1850, mais toujours menée en parallèle avec celle de produits réfractaires,. Charles de Boissimon a vraisemblablement poursuivi les relations amorcées par son père avec Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres, qui étudie l'argile de la Rouchouze en 1843-1844.
Le nombre d'ouvriers croit régulièrement : 60 en 1846, 133 en 1863. Cependant, après quelques déboires financiers liés à des diversifications hasardeuses, les deux associés se séparent et Charles de Boissimon reste seul à la tête de l'entreprise, jusqu'à sa mort en 1879.
Son fils Raoul de Boissimon reprend le flambeau, mais dans un contexte de concurrence plus difficile, et il meurt prématurément. Dans le cadre d'une tutelle de leur fils mineur, son épouse continuera un certain temps l'activité, avant de céder en 1909 l'entreprise, qui poursuivra les fabrications sous le nom Dargouge & Granboulan jusqu'en 1919. Àprès cette date, seuls les produits réfractaires seront conservés.
Après l'investissement des fours, une machine à vapeur en 1846, et à partir de 1852, une roue hydraulique sur la Roumer, permettent d'actionner certaines machines de production. Avant le développement du chemin de fer, l'entreprise s'est dotée de deux chalands pour le transport sur la Loire du charbon et de la production.
Formes tressées : colombins assemblés par de la barbotine ou par une couche d'émail.
Formes moulées : par utilisation de moules en plâtre.
Pâtes colorées : par des oxydes métalliques.
Pâte colorée sur pâte blanche.
Décors peints à la main, ou en impression.
Décors au platine : c'est cette technique qui démarque le plus la faïence de Langeais des productions concurrentes, et qui est encore la plus connue. Charles de Boissimon, constatant que le platine était alors nettement moins cher que l'or ou l'argent, dépose en 1862 un brevet d'invention qu'il exploitera pour produire des « décors blancs crémeux à rehaut de platine »,.
Les couleurs vont du blanc crémeux au noir, en passant par toutes les nuances de couleurs primaires et secondaires, rehaussées ou non de platine, ainsi que le bleu de cobalt utilisé vers la fin de vie de Charles de Boissimon,.
La liste des objets produits, qu'ils soient utilitaires ou décoratifs, est très longue :
Utilitaires :
pots à tabac, pots à cigares, pots à pipes pots à eau et à lait, cafetières, théières, bols et tasses, chopes, assiettes, sucriers, boîtes à épices, soupières, saucières, terrines, coupes à fruits, beurriers, lampesDécoratifs :
vases, jardinières, bouquetières cache-pots, corbeilles, vide-poches suspensionsChronologiquement, la marque la plus fréquente est constituée des initiales CB (Charles de Boissimon), puis DG (Dardouge & Granboulan).
Les faïences de Langeais ont recueilli des récompenses aux expositions qui se sont tenues dans les villes suivantes :