Dans cet article, nous explorerons Frontière et son impact sur différents aspects de la société. Depuis son apparition sur la scène publique, Frontière a captivé l'imagination des gens et généré un débat intense autour de sa signification et de sa pertinence. Ce phénomène a sans aucun doute laissé une marque indélébile sur la culture populaire, influençant la manière dont la société perçoit et aborde un large éventail de questions. Tout au long de cet article, nous examinerons les multiples dimensions de Frontière et son influence dans des domaines tels que la politique, la technologie, l'éducation, entre autres. Nous analyserons également les différentes perspectives qui existent concernant Frontière, permettant ainsi une compréhension plus complète et enrichissante de son importance dans le panorama actuel.
Une frontière est un espace d'épaisseur variable, de la ligne imaginaire à un espace particulier, séparant ou joignant deux territoires, en particulier deux États souverains. Les fonctions d'une frontière peuvent fortement varier suivant les régions et les périodes. Entre les pays de l'espace Schengen, elle n'est qu'une limite politique et juridique ne faisant pas obstacle à la circulation des personnes et des biens, alors qu'entre les deux Corées, elle est matérialisée par une large bande surveillée militairement et son franchissement est très restreint,,.
Le sens attribué au mot « frontière » a évolué tout au long de l'histoire de l'humanité, et il n'a pas été le même d'une époque à l'autre. Différentes notions entrent dans son champ qui concernent un spectre aussi large que l'histoire, la sociologie, l'anthropologie, le droit international public ou la science politique par exemple. Le terme de frontière est marqué par un symbolisme fort, basé sur des connotations telles que barrière ou jonction. Dans le système international actuel, qui se caractérise par la coexistence d'environ 200 États, le nombre de frontières actuelles doit être également multiplié par centaines. D'un autre côté, la notion d'un monde « sans frontières » fait son apparition.
Selon Lucien Febvre, le mot « frontière » apparaît en français au XIIIe siècle. C'est alors un « adjectif dérivé de front », pour la « zone-frontière » on utilisait le mot « fins », la ligne était la « borne » ou la « limitation ». Au XVIe siècle, le mot « frontière » prend son sens actuel.
Le substantif féminin,, frontière est dérivé,, avec le suffixe -ière, de front,, au sens militaire. Frontière est attesté, en ancien français, dès le XIIIe siècle : selon le Trésor de la langue française informatisé, sa première occurrence connue se trouve dans les Faits des Romains avec le sens de « front d'une armée ». Frontière est ensuite attesté, avec le sens de « place fortifiée faisant face à l'ennemi » dans un acte daté d'. Mais la définition de frontière comme « ligne conventionnelle marquant la limite d'un État, séparant les territoires de deux États limitrophes » paraît être plutôt issue de pays de frontière (« partie d'un pays limitrophe d'un autre ») que résultant de la substantivation de frontière.
La frontière territoriale est aujourd'hui considérée comme une ligne définie, marquant la séparation entre deux territoires relevant de juridictions différentes. La frontière est un objet juridique. In abstracto, elle est la configuration institutionnalisée de la partie d'espace où l'État exerce son autorité souveraine territoriale, son contrôle effectif et coercitif. Elle distingue des pouvoirs étatiques aux niveaux géographiques et politiques (limite territoriale). In concreto, elle est constituée en droit par plusieurs éléments cumulatifs et complémentaires. Les frontières sont des intentions politiques, traduites en dispositions juridiques, cartographiées sous la forme linéaire continue ou discontinue, produites d'un processus technique de détermination, inscrites matériellement ou projetées virtuellement dans le milieu naturel, aux fonctions juridiques de différenciation territoriale et étatique et dont les modalités d'application peuvent prendre des formes particulières de contrôle et d'assujettissement. Toutefois, la notion de frontière précise et intangible, n'a pas toujours existé. Dans de nombreuses régions et à des époques diverses, les limites de frontières n'étaient pas définies avec précision.
La notion de frontière au sens actuel, qui succède à celle de confins, est associée au développement de l'État moderne, tel qu'il s'est développé en Europe à partir des XIIIe et XIVe siècles. À cette époque, des pouvoirs étatiques centraux se réaffirment. Le Prince impose des lois et des impôts sur un territoire bien délimité. La notion prend tout son sens avec l'apparition du modèle westphalien, issu des traités de Westphalie (1648). Progressivement, les progrès de la cartographie permettent aux dirigeants de mieux prendre conscience de leur territoire et de mieux le contrôler. Avec la Révolution française l'idée prend une intensité nouvelle : les révolutionnaires veulent donner à la France un territoire unifié et précisément délimité, et supprimer toutes les enclaves et exclaves qui compliquent le dessin du territoire national. Le territoire national doit être linéaire et les frontières intérieures abolies.
L'idée de créer des limites précises, permettant de clarifier les situations juridiques s'impose progressivement dans les régions sous contrôle européen. Toutefois, dans les faits, la définition exacte de toutes les frontières nationales ne se fait qu'à long terme : de nombreux États n'avaient toujours pas déterminé avec précision les limites de leurs territoires à la fin du XXe siècle.
Les frontières internationales sont un concept du droit international qui défend leur intangibilité ; elles ne peuvent être modifiées que par un accord entre les États ou une décision de la justice internationale. Elles n'en sont pas moins, dans leur genèse et à titres divers, le produit de rapports de force. Elles sont en grande partie le produit de l'avancée des armées et des calculs stratégiques de la part des puissances politiques.
Au XIXe siècle, pour Friedrich Ratzel, considéré comme le précurseur de la géopolitique, les États les plus dynamiques s'étendent aux dépens des plus faibles. Des lois naturelles analogues à celle de la biologie décident du développement des États : « L'État subit les mêmes influences que toute vie. Les bases de l'extension des hommes sur la terre déterminent l'extension de leurs États. Les frontières ne sont pas à concevoir autrement que comme l'expression d'un mouvement organique et inorganique ».
En 1938, le géographe français Jacques Ancel, spécialiste des Balkans, s'oppose à ces théories de la « frontière juste et naturelle », qui fixent des frontières de civilisations. Il définit les frontières comme une production humaine, reflets des groupements étatiques. Pour les étudier, il s'intéresse donc à ce qu'elles enserrent. Après avoir défini des typologies de frontières et nié au passage la capacité des « sociétés primitives » à en produire, il en vient à proposer de les considérer comme « un isobare politique qui fixe, pour un temps, l’équilibre entre deux pressions ; équilibre de masses, équilibre de forces ».
Le rôle des rapports de force est crucial dans la formation des frontières, mais il peut se manifester de diverses manières. Il peut s'agir directement de la confrontation de deux puissances voisines, par exemple lorsque Napoléon annexe l'Italie du Nord. Il peut s'agir aussi du produit de calculs stratégiques plus complexes. Cela est particulièrement vrai dans les régions dominées par des puissances distantes. L'Afrique fut ainsi pour l'essentiel « partagée » entre États européens à la fin du XIXe siècle en fonction des rapports de force qui existaient en Europe. La situation est un peu différente dans les cas où deux États faisaient partie d'un même ensemble colonial, comme l'Empire colonial espagnol où les frontières ont été révisées après les indépendances.
La majorité des frontières mondiales a été tracée sans demander l'avis des populations locales. Leur seul choix est de « voter avec ses pieds », c'est-à-dire d'émigrer, lorsqu'ils rejettent la nouvelle souveraineté. Cependant, à partir de la Révolution française essentiellement naît l'idée de l'État-nation, selon laquelle les limites étatiques doivent correspondre au territoire d'un peuple. Dans les faits, c'est surtout depuis la Première Guerre mondiale, que le droit à l'autodétermination est devenu un principe structurant du système politique mondial, du moins au point de vue théorique. Sous la pression américaine, la carte de l'Europe fut redessinée en 1918-1919 pour mieux prendre en compte le principe des nationalités. Dans certaines zones au statut indécis, un référendum auprès de la population locale est prévu par le traité de Versailles.
La dissolution de l'Empire austro-hongrois destinée à remplacer un empire multinational par des États-nations a donné naissance à des États multinationaux plus petits :
En effet, le principe de l'État-nation s'est parfois révélé difficile à mettre en œuvre sur le plan pratique. Dans certaines régions, il n'a pas été possible de créer des États-nations homogènes. Les signataires des traités de l'après-Première Guerre mondiale se sont trouvés confrontés aux raisons pour lesquelles ces populations n'avaient justement pas d'État-nation : les populations y étaient très diverses et imbriquées sur des territoires non viables économiquement par eux-mêmes.
Une autre stratégie a été adoptée pour atténuer les dissensions au sujet des frontières : non plus faire correspondre les frontières aux nationalités mais à la géographie et à la complémentarité économique, avec l'espoir de créer un sentiment national dans des entités étatiques aux contours a priori arbitraires. C'est un peu la stratégie adoptée par l'Organisation de l'unité africaine en déclarant intangibles les frontières héritées de la période coloniale (résolution de l'OUA adoptée en 1964 au Caire). Si un sentiment national semble s'être progressivement créé dans des pays africains[réf. nécessaire], des tensions indépendantistes subsistent de par le monde chez des populations qui ne se reconnaissent pas dans l'État auquel elles sont rattachées.
Les géographes ont aujourd'hui abandonné l'idée, très forte en France au XIXe siècle selon laquelle, les États avaient vocation à être délimités par des données physiques. À grande échelle cependant, on constate que beaucoup de frontières actuelles suivent les données de la géographie physique. Cela s'explique par plusieurs raisons :
Les montagnes ou les fleuves offrent des possibilités défensives importantes et ont souvent été utilisés pour construire des fortifications.
Plus radicalement, des accidents géographiques particulièrement visibles permettent de légitimer l'existence de frontières, voire d'être lus comme des signes permettant de délimiter l'extension d'un État. C'est la “doctrine” des « frontières naturelles » exprimées le par Danton à la tribune de la Convention nationale. « Les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l'horizon, du côté du Rhin, du côté de l’Océan, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République ». Les discontinuités naturelles toutefois ne se superposent pas nécessairement avec les limites ethnographiques et culturelles (les Basques par exemple habitent de part et d'autre des Pyrénées) et la théorie des frontières naturelles a été très critiquée au XXe siècle, mais elle a eu une grande influence sur le tracé des frontières.
Les données physiques ont en outre l'avantage d'être déterminées à l'avance, et donc de faciliter le travail de délimitation. On remarque en ce sens que les frontières d'Amérique du Sud, situées généralement dans des régions très peu peuplées, ont souvent un support hydrographique. Dans le même esprit, des lignes géométriques, souvent des méridiens ou des parallèles, ont été utilisées pour tracer des frontières. C'est le cas dans le Sahara ou dans le nord-ouest des États-Unis.
De nombreuses frontières cependant n'ont pas de justification physique évidente, celle entre la France et la Belgique ou l'Italie et la Suisse par exemple. C'est généralement un signe que ces frontières ont une longue histoire.
L'espace aérien est la projection verticale des frontières nationales d'un État.
Le droit de l'espace extra-atmosphérique est géré par le traité de l'espace. Néanmoins, la limite verticale entre l'espace aérien et l'espace extra-atmosphérique n'a jamais été définie par une convention internationale. Ce serait probablement 100 km, qui définit la limite de l'espace selon la Fédération aéronautique internationale.
Depuis la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (1982) dite de Montego Bay, les frontières maritimes ont la particularité d'être définies selon des règles uniformes qui s'appliquent en droit à tous les États. Elles sont directement corrélées à la possession des territoires terrestres, îles et littoraux. Elles ont comme caractéristiques de n'être pas abornées, mais simplement définies de façon théorique.
Pour Georges Labrecque, « La frontière maritime internationale est 1) une ligne de jure, 2) délimitée consensuellement 3) entre deux États 4) aux fins explicites de délimiter les zones de chevauchement 5) dans lesquelles ils exercent ou entendent exercer respectivement 6) leur souveraineté, leur juridiction exclusive et/ou leurs droits souverains 7) au-delà du territoire terrestre et 8) jusqu’aux limites reconnues par le droit international ».
On reconnaît aux États un droit de pleine souveraineté sur les eaux territoriales qui s'étendent sur douze milles marins à partir de la laisse de basse mer. Cette zone est considérée comme partie intégrante du territoire national. Les navires étrangers y ont cependant un droit de passage innocent et de poser des câbles sous-marins. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, cette limite était fixée à trois milles des côtes (limite de la portée des canons au XVIIIe siècle).
Lorsque deux États sont séparés par un détroit inférieur à vingt-quatre milles, la frontière est la ligne équidistante de côtes.
Jusqu'à deux cents milles des côtes, l'État possède une zone économique exclusive (ZEE), dans lequel il a un droit de gestion des ressources. Dans certaines régions, ces règles ne peuvent être appliquées car la mer est trop étroite. C'est le cas, par exemple, en Méditerranée. Au-delà des deux cents milles se trouve la haute mer, propriété collective de l'humanité.
Les États mettent en œuvre différentes mesures de surveillance de la frontière et de restriction des mouvements frontaliers. Ils peuvent le faire de manière intense, on parle alors de frontières fermées, ou non, dans ce cas on parle de frontières ouvertes. Cependant, avec des changements technologiques tels que le transport aérien, la ligne frontière proprement dite n'est plus nécessairement le principal lieu où s'exercent les contrôles.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les restrictions aux mouvements de marchandises ont eu tendance à diminuer. Les restrictions aux mouvements de populations restent en revanche importantes, ce qui a pu conduire dans certaines régions du monde à l'instauration de barrières, au sens matériel du mot.
Le mot frontière a une origine militaire, il est étymologiquement lié au mot front et désigne au départ un type particulier de limite : la limite fortifiée, protégée.
Les États ont souvent placé d'importantes forces militaires sur les frontières. Un mur peut être créé pour surveiller le passage ou protéger d'éventuelles attaques ; c'était la raison d'être de la Grande Muraille de Chine, et plus récemment en France de la ligne Maginot. Lorsqu'ils ne construisent pas de muraille sur toute la longueur de la frontière, certains États peuvent placer des garnisons importantes le long de la frontière. Au XVIIe siècle, de nombreux forts sont ainsi construits sous l'impulsion de Vauban pour protéger les territoires du roi de France. La présence militaire joue alors parfois un rôle structurant dans ces régions.
Au XXe siècle toutefois, les technologies militaires se sont transformées, les moyens de transport ont gagné en rapidité, les avions et les missiles passent sans encombre les murailles terrestres, la fortification militaire de la frontière dès lors n'est plus un outil primordial de la défense nationale. Dans le contexte de lutte contre le terrorisme, les contrôles individuels à la frontière ont en revanche une grande importance.
Le but du contrôle douanier est de garantir un recensement et une taxation les plus complets possibles. Il ne porte que sur les marchandises. Le territoire douanier d'un pays n'est pas forcément le même que le territoire politique, il peut être plus étendu ou plus petit.
Le contrôle des migrations a pris ces dernières décennies un rôle considérable. Ce sont parfois les sorties qui sont surveillées. Ce fut le cas en Allemagne de l'Est où le mur de Berlin fut construit pour empêcher l'émigration massive vers l'Ouest.
Le plus souvent toutefois, c'est l'immigration qui est surveillée. Cela peut se faire par des contrôles d'identité à l'intérieur même du territoire national, mais la surveillance de la frontière garde souvent un rôle primordial. D'assez nombreux murs ont été construits ces dernières années, le plus célèbre étant sans doute celui qui sépare le Mexique et les États-Unis.
Les taux d'imposition et les niveaux de développement économiques diffèrent souvent entre les deux côtés de la frontière. Certains acteurs économiques peuvent dès lors tirer profit de l'existence de ces contrastes.
Le cas le plus spectaculaire est sans doute celui de la région située aux abords de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. On a assisté au développement de villes jumelles de part et d'autre de la frontière. Côté États-Unis se trouvent les quartiers résidentiels les plus aisés, ce qui permet par exemple aux habitants de bénéficier du système éducatif américain. De l'autre côté de la frontière se trouvent les industries de type maquiladoras qui jouissent d'avantages fiscaux accordés à la région par le gouvernement de Mexico.
Les frontières sont également un lieu privilégié pour le trafic et la contrebande, certains lieux servant de plaque tournante aux commerces illicites les plus divers.
D'un point de vue macroéconomique, la suppression des frontières dans le monde permettrait de doubler le PIB mondial,.
La question du partage de l'eau est épineuse dans certaines régions frontalières. Les fleuves qui passent sur la frontière peuvent poser différents problèmes, bien que le principe de la liberté de navigation sur les fleuves internationaux ait été énoncé depuis le traité de Vienne en 1815.
L'Iran et l'Irak se sont ainsi fait la guerre (1980-1990) pour la maîtrise du chenal de navigation sur le Chatt-el-Arab (fleuve né du confluent du Tigre et de l'Euphrate).
Mais la principale difficulté réside dans des conflits sur l'utilisation des eaux, en particulier pour l'irrigation et l'approvisionnement des populations. La question de la gestion des nappes phréatiques fait ainsi partie des points d'achoppement dans le conflit israélo-palestinien. Il en est de même des tensions entre la Turquie, la Syrie et l'Irak à propos du partage des eaux de l'Euphrate.
Dans certains cas, une frontière peut couper des maisons, des parcelles, des places. C'est le cas au niveau de la frontière États-Unis-Canada, notamment à Derby Line, à la frontière Belgique-Pays Bas, à Baerle, à La Cure ou Saint-Gingolph, à la frontière France-Suisse.