Dans cet article, nous explorerons et analyserons en profondeur Grippe aviaire, un sujet qui a retenu l'attention de personnes d'horizons et d'intérêts différents. Dans le but d'offrir une vision complète et éclairante, nous aborderons différents aspects liés à Grippe aviaire, de son origine et son évolution jusqu'à son impact sur la société actuelle. Grâce à une approche multidisciplinaire, nous examinerons sa pertinence dans divers contextes et comment elle a façonné la façon dont nous percevons et comprenons le monde qui nous entoure. De même, nous donnerons la parole à des experts et protagonistes du domaine, dont les expériences et les connaissances enrichiront la compréhension de Grippe aviaire et sa signification aujourd'hui.
La grippe aviaire, également connue sous le nom d'influenza aviaire ou anciennement de peste aviaire, provoquée par des souches A du virus grippal, est une maladie infectieuse affectant les oiseaux. L’infection peut causer toutes sortes de symptômes chez les oiseaux, depuis une maladie bénigne, qui passe souvent inaperçue, jusqu’à une maladie rapidement mortelle qui peut provoquer de graves épidémies. Le terme désigne différentes formes de la maladie causée par le virus de la grippe infectant les oiseaux sauvages et les oiseaux domestiques.
En 2004, une souche H5N1 du virus est mise en avant en raison de son danger et de sa transmissibilité à l'humain.
Cette affection est transmissible entre volailles et plus rarement à des mammifères (dont le porc, à la fois réceptif aux virus grippaux aviaires et aux virus grippaux humains), mais elle est habituellement difficilement transmissible et inoffensive pour l'humain. Certaines espèces d'oiseaux, en particulier certains canards, en sont souvent porteurs asymptomatiques.
Ce virus a également été dépisté chez un petit nombre d'espèces mammifères, dont les humains, les rats et les souris, les belettes et les furets, les porcs, les chats et les chiens. Selon les plus récentes données scientifiques, le risque de transmission de l'influenza aviaire d'un mammifère domestique à un humain est très faible, cependant, le gouvernement canadien encourage les propriétaires à prendre des mesures de précaution afin de se protéger et de protéger leurs animaux de compagnie.
Les données scientifiques et historiques sont rares avant la fin du XIXe siècle (1880). Certaines épidémies ont décimé de vastes populations d'oiseaux domestiques, de pigeons ou de volailles. Dans 3 cas au moins, les chroniqueurs ont noté une mortalité conjointe humaine et animale dès 1200 av. J.-C.. On ne connaît pas d'importantes pandémies grippales humaines qui auraient touché tous les continents avant celle de 1918.
Les descriptions antiques ou médiévales ne permettent donc pas d’identifier la peste aviaire avec certitude. Les chroniqueurs ont cependant gardé la trace d’épizooties parfois impressionnantes dont l’étude rétrospective peut être utile à la compréhension de l’écoépidémiologie de la grippe à virus Influenza A, B ou C.
Peu d’indices permettent de quantifier le nombre d’oiseaux d’élevage ou sauvages morts ou malades, mais des textes évoquent des hécatombes d’oiseaux sauvages, la disparition des chants des coqs, le silence qui remplaçait les chants des oiseaux, et surtout la puanteur des cadavres.
Ces indices rapportés à quelques reprises, surtout en Europe au XVIIe siècle et plus encore au XVIIIe siècle laissent penser que des quantités très importantes d’oiseaux ont été touchées par ces épizooties.
Les chroniqueurs de l'Antiquité en ont conservé la mémoire, pour quelques épisodes marquants de mortalité conjointe humaine, du bétail, et d’oiseaux sur le continent européen :
De nombreux chroniqueurs du Moyen Âge, et dès le VIIe siècle, ont rapporté des épisodes de mortalité aviaire massive chez les volailles (ou pigeons, probablement souvent domestiqués ou semi-domestiqués).
Concernant les mortalités d’oiseaux sauvages, faute de connaître les modes d'action et de transmission des virus, et peut-être au vu des symptômes hémorragiques ou des œdèmes, les auteurs contemporains de ces mortalités aviaires les ont souvent attribuées à des guerres opposant des oiseaux d’espèces différentes ou d’une même espèce.
Les dates de toutes ces « batailles » ont été relevées par Fleming.
Dans ces derniers cas, l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) peut être suspectée au vu des symptômes et de certaines caractéristiques écoépidémiologiques, en particulier avec des épizooties commençant chez les oies ou les canards dont on sait aujourd’hui qu’ils sont très susceptibles au virus. Le cygne ne semble pas évoqué, ou peu, mais peut-être ses populations étaient elles déjà décimées par la chasse.
Dans deux cas, les chroniqueurs eux-mêmes notent une concomitance entre épizootie aviaire et épidémie humaine :
Dès 2003, certains ont volontiers incriminé les migrations aviaires comme vecteur principal de diffusion de la maladie, mais ceci n'était et ne reste qu'une hypothèse. En 2003, la FAO écrivait : « Aucune évidence jusqu'ici n'indique que les oiseaux sauvages sont la source des présentes éruptions épizootiques du virus hautement pathogène de la grippe aviaire H5N1. Les oiseaux sauvages ne doivent pas être éliminés ». Les faits récents, dont l'épizootie roumaine de début juin 2006 montre l'importance de l'élevage industriel comme facteur de risque quand les mesures de biosécurité ne sont pas respectées.
En 2004, une souche H5N1 du virus est mise en avant en raison de son danger et de sa transmissibilité à l'humain.
À l'heure actuelle, on n'a observé que des reproductions d'oiseau à humain qui restent rares. Toutefois l'OMS craint que le virus ne mute, créant ainsi une pandémie hautement mortelle. Entre 2003 et 2012, 573 cas d'infections humaines par le virus H5N1 ont été relevés, dont près de 60% ont été mortels. Cependant, une estimation du nombre réel de personnes infectées est délicat et le taux de mortalité fait l'objet de recherches. Début 2009, ce virus reste actif chez les oiseaux, essentiellement en Asie du Sud-Est, et le risque d'une pandémie est toujours présent.
En 2020, 46 départements français présentent un risque « élevé » et doivent prendre des mesures pour protéger les élevages de volailles.
En janvier 2021 en France, malgré une conséquente modernisation des élevages et la mise en place de protocoles sanitaires sévères, à la suite notamment d'une crise similaire ayant eu lieu en 2016 aux graves conséquences économiques, le Sud-Ouest et ses élevages de canards sont une nouvelles fois gravement touchés par une souche de type H5N8 d'une virulence rarement observée, et la maladie se répand à nouveau rapidement malgré l'abattage de centaines de milliers de canards. Les autorités craignent de devoir recourir à un abattage massif comme 4 ans auparavant, quand 25 millions de canards avaient été abattus, occasionnant 350 millions d'euros de dédommagements. La Chine a immédiatement cessé les importations de foie gras en provenance de France et le Japon celles en provenance des Landes, où cette nouvelle épidémie s'est d'abord concentrée. On y dénombrait le 11 janvier 119 foyers de grippe parmi les 127 recensés, soit déjà 2 fois plus qu'une semaine auparavant,. Les autorités décident de tuer préventivement 2,5 millions de volailles en janvier 2022.
Fin octobre 2022, le député du Maine-et-Loire Philippe Bolo (MoDem) est nommé corapporteur de la mission d’information sur « la grippe aviaire et son impact sur les élevages ». En novembre 2022 trente-six foyers de la maladie sont recensés dans des sites d'élevage industriel de volailles français, comme dans la Sarthe ou l'Indre ; des milliers d'animaux sont euthanasiés,. En Angleterre, le confinement des oiseaux domestiques et des volailles est rendu obligatoire à partir du 7 novembre pour lutter contre la propagation du virus.
Deux salariés agricoles sont atteints par la maladie en Espagne dans un élevage de volailles en 2022.
L'épidémie de l'automne 2022 est la plus importante que l'Europe ait connu avec près de 400 foyers.
Sur la saison 2022/2023, le Japon connaît sa pire épizootie de grippe aviaire jamais enregistrée, avec plus de 10 millions de volailles abattues en date du 10 janvier 2023, dont plus de 90 % de poules pondeuses. Cela entraine une forte hausse du prix des œufs, qui passe de 150 à 260 yens le kilo en un an.
En janvier 2024, la grippe aviaire atteint l'Antarctique et au moins deux manchots ont succombé au virus H5N1, les scientifiques redoutent "un des plus gros désastre écologique des temps modernes".
Le virus grippal Influenza est classé en fonction du type de deux de ses protéines de surfaces, en 144 combinaisons possibles (16 hémagglutinines × 9 neuraminidases). Ces 144 sous-types semblent tous pouvoir infecter toutes les espèces d'oiseaux, et actuellement six d'entre eux (H1Nx, H2Nx ou H3Nx, ou HxN1 ou HxN2) ont des caractéristiques leur permettant d'infecter plus facilement l'humain, situation qui peut évoluer si le virus mute. Chaque sous-type peut se décliner en de nombreux variants, plus ou moins pathogènes.
Les symptômes sont peu spécifiques et par exemple proches de ceux de la maladie de Newcastle. Si l'infection n'est pas totalement asymptomatique, dans le cas d'une influenza « faiblement pathogène », avec des variantes selon la souche virale et le degré de résistance immunitaire des oiseaux infectés, les symptômes sont chez la volaille des comportements généraux modifiés (« frilosité, tassement des oiseaux, dépression, sous-consommation d’aliment et d’eau de boisson, plumage ébouriffé »), des troubles respiratoires (larmoiement, écoulement nasal, sinus infra-orbitaires gonflés, toux, râles plus ou moins sévères, pouvant parfois conduire à une suffocation mortelle). Des diarrhées sont possibles. Les pondeuses voient leur productivité chuter brutalement (de 5 à 20 % pour les poules, de 30 à 80 % pour les dindes, et le nombre d’œufs malformés ou décolorés augmente).
Les souches FP (faiblement pathogènes) tuent de 2 à 3 % des volailles infectées ; 2 à 3 % des poulets industriels, mais en cas de co-infections bactériennes ou virales jusqu'à plus de 40 % chez les jeunes dindonneaux (de moins de 35 jours) et jusqu’à 20 % chez les dindes reproductrices.
Les souches HP (hautement pathogènes) induisent les mêmes symptômes mais beaucoup plus sévères, avec éventuellement pétéchies et hémorragies généralisées à tous les organes, œdèmes de la tête et du cou (visibles) et des poumons (moins visibles). Si la souche est très contagieuse, ou que les conditions se prêtent à la contagion, jusqu'à 100 % (en 48 à 72 h) d'un cheptel peut alors mourir. La mort peut aussi être brutale et sans signe clinique l'annonçant.
Plus que chez la dinde, on observe parfois aussi chez la pintade des signes neurologiques (torsion du cou, torticolis, paralysie de membres…). Une forme respiratoire d'influenza correspond à l'infection des ratites.
La pathogénicité varie selon les sous-type viraux, les époques et les animaux ou personnes concernées.
Au début du XXIe siècle, selon le bilan de l'OMS (au ), les deux grippes aviaires les plus pathogènes et létales pour l'être humain ont été induites par :
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a publié, en , une étude présentant les modalités supposées de contamination de la faune sauvage par la grippe aviaire avant la migration des oiseaux :
Des mouches à viande pourraient être vecteur du virus,.
Pour devenir pandémique, le virus est supposé passer (en mutant) par un hôte intermédiaire plus proche de l'humain (comme le porc). Le chat pourrait être un des intermédiaires possibles. Il semble que dans de rares cas un virus aviaire (autre que H5N1) puisse aussi directement infecter l'humain.
Le cas de l'humain contaminé par l'animal est réputé le plus fréquent, tout en restant rare. Il est apparu par exemple que l'épizootie due au virus H5N1 a, de 2004 à 2007, durement frappé les oiseaux, et surtout des volailles, mais seulement quelques centaines d'humains. Ces humains avaient dans la plupart des cas été en contact étroit ou prolongé avec des volailles touchées par une épizootie qui évolue en panzootie (fin , 58 pays ou territoires ont notifié des infections d'oiseaux sauvages ou d'élevage par le virus H5N1 sur trois continents). Au Cambodge, une fillette meurt de la grippe aviaire en février 2023, et son père est testé positif. C'est le deuxième cas de contamination humaine dans ce pays depuis 2014.
La transmission de la grippe entre animaux est supposée la plus commune entre volailles, oiseaux d’agrément et oiseaux sauvages, et possible dans les deux sens. Le passage de l’oiseau à d’autres espèces est mal connu, mais on en connaît quelques exemples.
Les facteurs de risque immédiat ont été largement surestimés[Quand ?] par les pays riches. Ils pouvaient être liés à la stratégie de détection et de lutte contre une pandémie / manque de vaccin, à une faible réactivité, à une préparation insuffisante, à un manque d'antiviraux et/ou une monothérapie (un seul médicament, pour un virus qui a la réputation de muter facilement) et des facteurs contextuels et de long et moyen terme.
L'émergence de la maladie peut être due à des facteurs écologiques, agropastoraux, agroindustriels et zootechniques, des facteurs démographiques, des impasses, du phénomène de résurgence de virus anciens, des délais de détection d'un nouveau sous-type de virus de grippe A et de la qualité et pertinence du suivi épidémiologique.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) craignait que la grippe aviaire, si elle concernait les humains, puisse d'une panzootie évoluer en pandémie susceptible de tuer jusqu'à 100 millions de personnes parmi plusieurs milliards de malades. D'autres évaluations envisageaient de 7,4 à 320 millions de morts en un à deux voire trois ans, selon que la morbidité du virus serait semblable à celle des pandémies de 1957 ou 1968 (très faible mortalité), ou comparable à celle de 1918. (Ces données sont obtenues en multipliant les évaluations de la mortalité due à la grippe espagnole par le facteur correspondant à l'augmentation de la population depuis 88 ans).
Pour limiter le problème du manque de vaccin en cas de pandémie, en , il a été annoncé que six pays (Brésil, Inde, Indonésie, Mexique, Thaïlande et Viêt Nam), recevraient jusqu'à 2,5 millions de dollars du Japon et des États-Unis (financement immédiat) pour lancer l'industrie de production locale de vaccins.
Entre 2005 et 2014, le virus H5N1 a fait l'objet de nombreuses mesures de lutte. Il n'a finalement pas muté pour s'adapter aux tissus humains ou acquérir une forte contagiosité interhumaine. Le risque pandémique ne s'est pas exprimé : au , on ne comptait « que » 248 morts, mais en 2014, le virus H5N1 circule encore et fait donc l'objet d'une veille sanitaire, tout comme d'autres virus de l'Influenza A aviaire qui pourraient par recombinaison génétique devenir Hautement pathogène pour l'Homme (ou des animaux d'élevage).
Il n'existe que deux types de masques protégeant du virus de la grippe aviaire. Il s'agit des modèles filtering face-piece particules FFP2 et FFP3. Un masque de protection n'offre une protection efficace que s'il est bien utilisé, notamment au niveau de l'étanchéité par rapport au visage.
Normalement, la grippe aviaire ne touche pas l’humain. Mais il est arrivé que des souches hautement pathogènes provoquent une maladie respiratoire grave chez l’être humain. Dans la plupart des cas, les personnes contaminées avaient eu des contacts rapprochés avec des volailles infectées ou avec des objets contaminés par leurs déjections. Malgré les recherches et quelques promesses, en 2022, aucun vaccin contre la grippe aviaire pour l’homme n'a été mis au point et commercialisé.
Le vaccin ordinaire contre la grippe saisonnière hivernale ne serait d'aucune efficacité contre le H5N1 directement, mais éviterait les recombinaisons dans le cadre d'une grippe classique opportuniste, ce qui en augmenterait le facteur aggravant, tout en augmentant sa contagiosité.
Un vaccin a été mis en place contre l'influenza aviaire H5N1 mais il n'est pas accepté par la population qui l'accuse de donner la maladie[réf. nécessaire].
Dans ces conditions, les seules mesures barrières disponibles sont, dans l'attente d'une nouvelle campagne de prévention, les masques et les médicaments anti-viraux (Tamiflu ou Relenza) qui ne pourraient pas guérir la maladie elle-même, mais pourraient réduire la gravité des symptômes et ralentir la propagation du virus.
Habituellement les oiseaux ne sont pas vaccinés, le respect des recommandations officielles suffisant à contenir la propagation de ce type de virus, dans les élevages, notamment. Pourtant depuis 2003 des vaccins pour les oiseaux ont été mis au point. En 2004, une commission d'experts vétérinaires recommande la vaccination des volailles d'élevage dans les zones concernées par les épidémies, avec "des vaccins inactivés homologues ou hétérologues exclusivement". En décembre 2005 l'Union européenne approuve "la vaccination des volailles comme mesure de prévention à court terme, voire à long terme", pour l' Italie, la France et les Pays Bas.
En 2023, deux vaccins testés sur des canards destinés à produire du foie gras se révèlent concluants selon l'ANSES, ouvrant la voie à une vaccination nationale en France.
Avec l'industrialisation, la mondialisation économique des filières et le développement de la chaîne du froid, ces coûts augmentent. La majorité des cas cliniques concernent des oiseaux d'élevage et surtout la dinde, puis la poule et moindrement d'autres espèces (caille/perdreau, canards, oies, autruche). Ce sont donc ces filières qui subissent le contrecoup économique, mais également les filières d’abattage, de transports ou de production et fourniture d’aliments des volailles.
Trois principaux scénarios sont évoqués pour une mutation permettant une pandémie :
À ce jour, aucun de ces scénarios n'a eu lieu. Ni pandémie ni épidémie comparable à la grippe de 1957 ou celle de 1968 n'ont existé.
Si la question de la grippe aviaire a rapidement mobilisé tant d'experts et d'organismes internationaux, dont l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé et la FAO, c'est en raison d'une possible « humanisation » du virus H5N1, qui par ailleurs semble aussi dangereux que celui de la grippe de 1918, qui est aujourd'hui le seul auquel on puisse le comparer en termes de virulence. Il ne lui manque que la capacité d'infecter facilement l'humain.
En novembre 2004, Shigeru Omi, directeur régional de l'OMS estimait que les évaluations les plus prudentes font état de sept à dix millions de morts, mais le maximum pourrait être de cinquante millions ou même, dans le pire des scénarios, cent millions.
Fin décembre 2004, Klaus Stöhr et un autre expert de l'OMS déclarent En quelques mois, près de 30 millions de personnes auraient besoin d'être hospitalisées, un quart d'entre elles mourraient.
Le professeur Didier Houssin, délégué interministériel chargé de la lutte contre cette maladie, déclare le qu'une pandémie grippale est inéluctable sans pouvoir en prévoir la date. Un éventuel virus humanisé de la grippe aviaire devra en tout cas être circonscrit en deux à quatre semaines, a rappelé un expert de l'OMS, sinon il serait ensuite impossible à contenir.
Le , l'Institut de veille sanitaire publie dans son bulletin hebdomadaire qu'une pandémie grippale résultant d'une mutation d'un virus aviaire (H5N1 ou autre) pourrait atteindre entre 15 % et 35 % de la population française et serait responsable d'environ près 600 000 hospitalisations et 118 500 décès sont attendus en l'absence de traitement ou de vaccin.
Selon la Banque mondiale, il faudrait mettre en œuvre un budget d'un milliard et demi d'USD comme moyen de contrer la pandémie. De plus, si une pandémie devait se déclarer dans un pays mal préparé, le risque de réactions violentes est important, motivées par la panique, de la part de la population, notamment en ce qui concerne la distribution des masques et des antiviraux.
À titre d'exemple, le Québec a prévu que 1/3 des Québécois soient malades, que 2,6 millions de personnes soient infectées, que 1,4 million de malades nécessitent un médecin avec 34 000 hospitalisations et 8500 morts au maximum.
L'Organisation mondiale de la santé, l'FAO et l'OIE recommandent une vaccination des volailles et d'animaux de zoos et de faire suffisamment de stocks d'antiviraux pour pouvoir traiter au moins 25 % de leur population, afin de limiter la propagation du virus de la grippe aviaire au cas où une pandémie se déclencherait.
En février 2006, l'UE qui s'est notamment prononcée pour la mise en place d'un périmètre de quarantaine et de surveillance de 10 km autour des foyers suspects ou confirmés de la maladie chez des oiseaux sauvages ou de basse-cour, dans ce dernier cas, les volailles sont tuées dans un rayon de 3 km autour du foyer. Les vétérinaires européens ont estimé que des « zones-tampons » de la taille d'un département français ou d'une région devront être créées pour enrayer l'épizootie, comme cela a été fait avec succès pour des épizooties précédentes.
Le risque d'une persistance du virus et de foyers d'infections est plus grand dans les zones de l’UE où des populations importantes de canards et d'oies domestiques vivent. C'est le cas dans le delta du Danube où quatre millions de canards et quatre millions d'oies domestiques sont élevées en Roumanie avec des densités comparables à celles de zones asiatiques où le H5N1 est devenu endémique. Le pourtour de la mer Noire est une zone à risque ainsi 20 millions environ de canards sont élevés rien qu'en Ukraine.
Pour la saison 2021-2022, près de 46 millions d’animaux ont été tués dans l'Union européenne pour faire face à la grippe aviaire.
Pour faire face à une éventuelle pandémie, la France a prévu le dispositif suivant, financé par la Sécurité sociale :
Une population déterminée d'animaux peut également être abattue pour endiguer une épidémie.
Le collectif "Sauve qui poule" est créé en 2017 "par des consommateurs et des éleveurs soucieux de défendre l’élevage de volailles plein-air et le bien-être de leurs animaux", "constitué suite à l'obligation de confiner les volailles".
Entre l'automne 2021 et le printemps 2022, plus de 20 millions de volailles sont abattues "dans les élevages infectés ou de manière préventive pour stopper la progression du virus". Les régions d'élevage, Pays de la Loire et Bretagne, épargnées jusqu'alors, sont particulièrement touchées.
En mars 2022, le ministère de l'Agriculture déclare avoir supervisé l'abattage de plus de 10 millions de volailles pour tenter de stopper l'épidémie de grippe aviaire alors localisée dans les Pays-de-la-Loire. C'est l'épisode le plus sévère qu'a jamais connu le pays.
Les petits élevages en agriculture biologique, généralement épargnés par l'épidémie, dénoncent cet abattage massif obligatoire réalisé sans véritable préparation. Ils organisent des manifestations soutenues par la Confédération Paysanne et déplorent que les arrêtés depuis novembre dernier les obligent à élever leurs animaux comme dans les élevages industriels, ce qui à leurs yeux est une tromperie vis-à-vis des consommateurs.
En novembre 2022, alors que depuis l'été plus de 770.000 animaux ont été abattus, le niveau de risque passe de « modéré » à « élevé », impliquant "le confinement automatique des bêtes dans tout le pays". La Confédération paysanne déplore que "la gestion sanitaire se limite une nouvelle fois à la claustration obligatoire généralisée et aux abattages préventifs massifs pour protéger les couvoirs et élevages de reproducteurs" et ne tienne pas compte de la spécificité et de la "résilience face à l’épidémie" de l'élevage en plein air.
Le , la Suisse est touchée par la grippe aviaire, en majorité chez les oiseaux. Le soir même, le journal de 19 h 30 de la (RTS) a interviewé le vétérinaire cantonal du canton de Vaud Giovanni Peduto. En 2022 la Suisse est à nouveau touchée.