Injection (mathématiques)

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Une application f est dite injective ou est une injection si tout élément de son ensemble d'arrivée a au plus un antécédent par f, ce qui revient à dire que deux éléments distincts de son ensemble de départ ne peuvent pas avoir la même image par f.

Lorsque les ensembles de départ et d'arrivée de f sont tous les deux égaux à la droite réelle ℝ, f est injective si et seulement si son graphe intersecte toute droite horizontale en au plus un point.

Si une application injective est aussi surjective, elle est dite bijective.

Définition formelle

Représentation graphique de la notion d'injectionReprésentation graphique de la notion d'injection : pour tout y {\displaystyle y} de Y {\displaystyle Y} , il existe au plus un x {\displaystyle x} de X {\displaystyle X} tel que y = f ( x ) {\displaystyle y=f(x)}

Une application f : X → Y {\displaystyle f:X\to Y} est injective si pour tout y ∈ Y {\displaystyle y\in Y} , il existe au plus un x ∈ X {\displaystyle x\in X} tel que f ( x ) = y {\displaystyle f(x)=y} , ce qui s'écrit :

∀ ( x , x ′ ) ∈ X 2 , ( f ( x ) = f ( x ′ ) ⇒ x = x ′ ) {\displaystyle \forall (x,x')\in X^{2},(f(x)=f(x')\Rightarrow x=x')} .

L'implication précédente équivaut à sa contraposée :

∀ ( x , x ′ ) ∈ X 2 , ( x ≠ x ′ ⇒ f ( x ) ≠ f ( x ′ ) ) {\displaystyle \forall (x,x')\in X^{2},(x\neq x'\Rightarrow f(x)\neq f(x'))} .

Exemple concret

Prenons le cas d'une station de vacances où un groupe de touristes doit être logé dans un hôtel. Chaque façon de répartir ces touristes dans les chambres de l'hôtel peut être représentée par une application de l'ensemble des touristes, X, vers l'ensemble des chambres, Y (à chaque touriste est associée une chambre).

Exemples et contre-exemples

Considérons l'application f : ℝ → ℝ définie par f(x) = 2x + 1. Cette application est injective (et même bijective), puisque pour tous nombres réels arbitraires x et x′, si 2x + 1 = 2x′ + 1 alors 2x = 2x′, soit x = x′.

En revanche, l'application g : ℝ → ℝ définie par g(x) = x2 n'est pas injective, parce que (par exemple) g(1) = 1 = g(−1).

D'autre part, si nous définissons l'application h : ℝ+ → ℝ par la même relation que g,mais avec l'ensemble de définition restreint à l'ensemble des réels positifs, alors l'application h est injective. Une explication est que, pour des réels positifs arbitraires donnés x et x′, si x2 = x′2, alors |x| = |x′|, ainsi x = x′.

Propriétés

Histoire

Le terme « injection » a été créé par MacLane en 1950 tandis que l'adjectif « injectif » apparaît deux ans plus tard, en 1952, dans les Foundations of Algebraic Topology d'Eilenberg et Steenrod.

Notes et références

  1. Voir par exemple les exercices corrigés du chapitre « Injection, surjection, bijection » sur Wikiversité.
  2. (en) Jeff Miller, « Earliest Known Uses of Some of the Words of Mathematics (I) ».