Institut du Bon-Pasteur
Fondation | 2006 |
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Type | Société de vie apostolique |
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Mouvement | Catholicisme traditionaliste |
Siège | Courtalain |
Pays | France |
Fondateurs | Philippe Laguérie, Guillaume de Tanoüarn, Paul Aulagnier, Christophe Héry (d), Henri Forestier (d) |
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Supérieur général | Luis Gabriel Barrero Zabaleta (d) (depuis 2019) |
Implantation | Cinq pays dont principalement la France |
Site web | www.institutdubonpasteur.org |
L'Institut du Bon-Pasteur (I.B.P.) est une société de vie apostolique de prêtres et de séminaristes catholiques traditionalistes, érigée le 8 septembre 2006 par la Congrégation pour le clergé. Il a sa maison mère en la paroisse Saint-Éloi de Bordeaux et, depuis 2013, son secrétariat central à Courtalain, en Eure-et-Loir. C'est là que réside son fondateur et supérieur général émérite, Philippe Laguérie, ainsi que l'actuel supérieur général.
L'institut, reconnu par le Saint-Siège, est accusé de prôner l'intégrisme et de proximité avec des groupes d'extrême droite,,.
Ses membres fondateurs sont d'anciens prêtres et séminaristes traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) qui défendaient la nécessité d’une régularisation canonique avec les autorités catholiques romaines,. L’Institut du Bon-Pasteur est constitué au départ, en 2006, de cinq prêtres et d’un diacre : Paul Aulagnier, un proche de Marcel Lefebvre, Guillaume de Tanoüarn, Christophe Héry, Henri Forestier et Philippe Laguérie, curé de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet de 1984 à 1997,,. Philippe Laguérie est désigné comme supérieur général par la Commission pontificale Ecclesia Dei, chargée à Rome des fidèles traditionalistes.
La Commission pontificale Ecclesia Dei « approuve pour cinq ans, ad experimentum, les constitutions dudit institut telles qu’elles se trouvent dans le texte mis en annexe à ce décret. Enfin, aux membres de cet institut, elle confère le droit de célébrer la liturgie sacrée, en utilisant, et comme leur rite propre, les livres liturgiques en vigueur en 1962, à savoir le missel romain, le rituel romain et le pontifical romain pour conférer les ordres, et aussi le droit de réciter l’office divin selon le bréviaire romain édité la même année ».
Lors du chapitre général de juillet 2012, le vote devant désigner, pour un nouveau mandat de six ans, le nouveau supérieur général aboutit à une crise électorale. En effet le chapitre général de l’Institut du Bon Pasteur, annonce avoir désigné l’abbé Roch Perrel, supérieur du séminaire de Courtalain, comme nouveau supérieur général de l’institut, succédant ainsi à Philippe Laguérie. Mais les cinq fondateurs de l’IBP refusent ce résultat et en appellent à Rome pour maintenir Philippe Laguérie comme supérieur général . Avec l'intervention modératrice d'Antoine Forgeot, abbé émérite de l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault et commissaire apostolique nommé par le Vatican, cette crise s'acheva en septembre 2013, confirmant l'abbé Philippe Laguérie en tant que supérieur général.
Le chapitre général de 2019 a abouti à la nomination du Colombien Luis Gabriel Barrero en tant que supérieur général. Depuis août 2021, ses assistants généraux sont les abbés Yannick Vella et Matthieu Raffray (ce dernier ayant remplacé l'abbé Paul Aulagnier décédé quelques mois plus tôt). En 2021, à la suite des dernières ordinations, l'IBP comprend donc plus de cinquante prêtres et voit la création des Sœurs Servantes Réparatrices de la Sainte Famille, religieuses associées à l'apostolat de l'institut.
Ancien siège de l’Institut depuis février 2007 et jusqu'en août 2011, l’église Saint-Éloi à Bordeaux est une « paroisse personnelle » confiée pour une période ad experimentum de cinq ans à l’IBP par le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux,.
L’occupation de l’église par les traditionalistes ne date cependant pas de 2007. Depuis 1993, la ville de Bordeaux en dispose avec l’accord du diocèse de Bordeaux. Selon un membre du diocèse de Bordeaux, la paroisse est occupée illégalement depuis 2001 par Philippe Laguérie, représentant à l'époque de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, à Bordeaux. Le 28 janvier 2002, la municipalité d’Alain Juppé confie ce lieu à l’association « Église Saint-Éloi », menée par l’abbé Philippe Laguérie, qui s’engage à le restaurer mais cette décision est contestée par le diocèse, ainsi que le Parti socialiste (PS) notamment. La bataille juridique qui s’amorce dure deux ans et se conclut avec la délibération du conseil municipal de juin 2004, défavorable à l’association, et qui prend acte de la décision du tribunal d'annuler la mise à disposition (en première instance en décembre 2002 et confirmé en appel en avril 2004). Dès lors, la convention qui liait la ville à l’association « Église Saint-Éloi » est définitivement rompue et l'association se rend coupable d'occupation illégale. Pourtant, les traditionalistes ne quitteront pas les lieux, et ne seront jamais expulsés, ce qui provoquera des critiques à l'égard d'Alain Juppé.
Comme le supposait à l'époque l'abbé Paul Aulagnier, futur fondateur de l'IBP, cette situation ne pouvait se régler que par une conciliation entre les traditionalistes et le Saint-Siège. Tout en reconnaissant le bien-fondé du jugement du tribunal administratif, il pense que personne ne viendra déloger les occupants de Saint-Éloi et qu'une « solution canonique » est seule envisageable. Ainsi, lorsque l'Institut du Bon-Pasteur est érigé par Benoît XVI – à la condition que ses membres reconnaissent l'autorité du pape et du concile Vatican II –, une entente est de nouveau possible entre les occupants de Saint-Éloi et le cardinal Jean-Pierre Ricard. Cette entente donne naissance à la création de la paroisse personnelle de Saint-Éloi, pour une durée expérimentale de cinq ans.
Saint-Vincent-de-Paul est le séminaire de formation des prêtres de l'IBP, à Courtalain, en Eure-et-Loir, dans le diocèse de Chartres.
Il a été ouvert le 21 octobre 2006, sous la direction de l'abbé Paul Aulagnier. Le corps professoral est alors composé des abbés Henri Forestier, recteur, Yannick Vella, vice-recteur, Roch Perrel, Leszek Krolikowski et Stefano Carusi.
Fondée en 2005 à Bordeaux, rue d’Ornano, par l’association Saint-Projet, cette école privée hors contrat a ouvert ses portes le 9 janvier 2006. L'école est alors dirigée par le prêtre Régis Spinoza, membre de l'institut du Bon-Pasteur, jusqu'à son départ en 2010, pour créer l'école de l'Angélus dans le Cher . L'association Saint-Projet, sous la présidence de l'avocat bordelais Thomas Rivière, est constituée de paroissiens de l’église Saint-Éloi. À la suite d'une émission de France 2, Les Infiltrés en 2010, le rectorat a, quant à lui, organisé deux contrôles de l'établissement, ayant abouti à la fermeture du collège Don Bosco Saint-Projet et au maintien de l'école maternelle et primaire,.
Par ailleurs, la Fondation pour l'école participe au financement des structures éducatives de l'Institut du Bon-Pasteur,.
En 2019, Paul Aulagnier, assistant général de l’Institut du Bon Pasteur, achète pour 80 000 euros l'ancien couvent Saint-Paul de Thiviers, en Dordogne. L'objectif est de créer un centre de formation et de retraites, notamment pour pré-séminaristes et séminaristes.
Le 27 avril 2010, une émission de France 2, Les Infiltrés, intitulée « À l'extrême droite du Père », a tourné en caméra cachée des séquences dans le collège Don Bosco Saint-Projet, montrant que les contenus enseignés sont tronqués et que les élèves de l’école sont manipulés. Le reportage montre Dies Irae, organisation d'extrême droite dirigée par un ancien militant du Front national, et fait un lien avec l'Institut du Bon-Pasteur. Le maréchal Philippe Pétain est décrit comme « un homme qui a rendu d'énormes services à son pays » et Charles de Gaulle comme un déserteur, des conversations entre professeurs et parents sont de caractère clairement racistes, des propos haineux sont tenus et des élèves entonnent des chants nazis antisémites.
À la suite de la diffusion de ce reportage, Yannick Vela, curé de Saint-Eloi, et Philippe Laguerie ont intenté et perdu un procès pour diffamation à l'encontre de quatre journalistes, dont David Pujadas et Hervé Chabalier, fondateur de l’agence CAPA. Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu la « bonne foi » des journalistes dans sa décision du 16 octobre 2014,.