Jean-François Kahn

Apparence déplacer vers la barre latérale masquer Jean-François KahnJean-François Kahn en 2020.Biographie
Naissance 12 juin 1938
Viroflay
Pseudonymes Jean-François Ferriot, François Darras, Thomas Vallières
Nationalité française
Activités Journaliste, essayiste
Père Jean Kahn-Dessertenne
Fratrie Olivier Kahn
Axel Kahn
Autres informations
A travaillé pour France Inter
Marianne
L'Express
Parti politique Mouvement démocrate

Jean-François Kahn, né le 12 juin 1938 à Viroflay (Seine-et-Oise), est un journaliste et essayiste français.

En 1984, il crée L'Événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information Marianne, dont il est le directeur jusqu'en 2007.

Biographie

Famille

Article connexe : Famille Kahn.

Jean-François Kahn est le fils du philosophe Jean Kahn-Dessertenne (1916-1970) et de Camille Ferriot (1914-2005).

Il est le frère du chimiste Olivier Kahn (1942-1999) et du généticien Axel Kahn (1944-2021). Il a trois enfants, dont deux avec sa première épouse, et un avec Rachel Assouline-Kahn. Il réside dans le département de l'Yonne.

Ses parents viennent de Mussy-sur-Seine, dans le sud de l'Aube. Son grand-père paternel, l'avocat André Kahn (1888-1959), juif alsacien, y possédait une maison de campagne et y rencontra son épouse, Blanche Sismondino (1885-1972), qui habitait une maison voisine,. Son grand-père maternel y était un petit industriel du bois et épousa une institutrice d'origine suisse allemande, en poste dans l'école du village qu'elle quitte pour un autre destin et dont l'antisémitisme l'empêche de rencontrer son gendre,,. Le second mari d'une de ses arrière-grands-mères, Jacques Maurice Dessertenne, était un peintre reconnu qui illustra notamment plusieurs éditions de l'encyclopédie Larousse,,.

Sous l'Occupation, Jean-François Kahn porte le nom de jeune fille de sa mère, Ferriot, fervente catholique, et ne reprend son nom de Kahn qu'à la fin des années 1950,. Il vit avec sa famille rue des Plantes, à Paris où son père dirige l'école privée Godéchoux,. Ses parents se séparent en 1954 et Jean-François reste avec son père, éloigné de ses deux frères cadets restés avec leur mère. En 1957, sa mère fait une rechute de tuberculose et se fait soigner une année durant dans un sanatorium. Le 17 avril 1970, son père se suicide.

Carrière

Jean-François Kahn obtient sa licence d'histoire et, comme son père l'avait fait dans sa jeunesse, il adhère au Parti communiste (pendant deux ans), travaillant dans un tri postal, puis dans une imprimerie, et se tourne ensuite vers le journalisme . il débute ainsi en 1959 dans le journal Paris Presse l'Intransigeant qui l'envoie couvrir la guerre d'Algérie, Le Monde, puis L'Express (en 1964, comme reporter). C'est lui qui mène l'enquête journalistique aboutissant à la révélation de l'affaire Ben Barka (avec Jacques Derogy) en respectant le principe de protection des sources d'information des journalistes. Toujours pour L'Express, il suit en 1966 la guerre du Viêtnam à la base d'An Khê (en).

En 1971, il devient éditorialiste sur Europe 1, puis est nommé en 1977 directeur de la rédaction des Nouvelles littéraires qu'il contribue à redresser.

Dans les années 1970 et 1980, il officie souvent comme interviewer lors d'émissions politiques télévisées telles que L'Heure de vérité.

Amateur et connaisseur de la chanson française, il anime dans les années 1970 l'émission Avec tambour et trompette sur France Inter, et, dans les années 1980, l'émission Chantez-le moi.

En 1984, il crée le magazine L'Événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information Marianne, dont il est le directeur jusqu'en 2007 et dans lequel il continue à tenir jusqu'en 2011 une chronique intitulée « Bloc-notes ». Il collabore hebdomadairement à l'émission radiophonique Samedi et rien d'autre, animée par Joël Le Bigot, sur les ondes de la Première chaîne de Radio-Canada, où il vulgarise et commente l'actualité politique française et européenne.

Il signe certaines de ses interventions sous les pseudonymes de François Darras,, Thomas Vallières, ou encore P.M.O.

Il est invité ponctuel à l'émission quotidienne C dans l'air sur la chaîne publique France 5,.

En mai 2011, lors de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, il estime qu'il est « pratiquement certain qu’il n’y a pas eu tentative violente de viol » et déclare qu'il ne s'agit que d'un « troussage de domestique ». Il est alors accusé de distinguer un « troussage » d'un viol et de manifester une « solidarité de caste »,. Ses déclarations sont condamnées par de nombreuses personnalités françaises. Devant la polémique que soulèvent ses propos, il déclare qu'il était « inacceptable » d'utiliser le terme de « troussage », présente des excuses publiques et se retire du journalisme,. En 2012, il assure, toutefois, toujours une chronique hebdomadaire pour le journal belge Le Soir.

En 2014, il publie L'Horreur médiatique, un livre « brûlot » sur les médias, victimes selon lui d'une « pensée unique » les exposant à un rejet populaire, ce dernier étant propice à un basculement vers l'extrémisme,.

Il continue à collaborer épisodiquement à Marianne avec des tribunes. De plus, il signe occasionnellement des articles pour l'hebdomadaire Le Point et reste également chroniqueur pour le quotidien belge Le Soir.

Positionnement politique

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Lors de la fondation en 1984 de L’Événement du jeudi, Jean-François Kahn veut "un média qui tape autant sur la gauche que sur la droite", pour dépasser le clivage gauche-droite" via "un espace libre, dissonanté.

Il prend position sur de nombreux sujets. Dès 1982, dans La guerre civile il se livre à une réflexion sur le stalinisme, maladie et perversion de l'intelligence due à une approche binaire de la politique et qu'il situe aussi bien à droite qu'à gauche. Il est opposé au néolibéralisme, à l'intervention de l'OTAN en Serbie en 1999 et à la guerre d'Irak en 2003,. Il prend position pour le « oui » au projet de Constitution européenne en 2005 mais dénonce le peu de place que la presse accorde aux partisans du « non » pour défendre leur avis.

En 2007, il soutient « par défaut » la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle, tout en prenant clairement position contre Nicolas Sarkozy, notamment avec la publication d'un numéro de Marianne titré Le Vrai Sarkozy dans lequel le service France de l'hebdomadaire et lui-même reviennent sur le candidat, sa carrière, ainsi que sur les coulisses de sa campagne et les circonstances ayant présidé à sa prise de pouvoir au sein de l'UMP, et ce à une semaine du premier tour.

En juillet 2008, il annonce son intention de se présenter aux élections européennes. Il confirme cette intention à l'université d'été du Mouvement démocrate. L'investiture comme tête de liste dans la circonscription Est lui est accordée après le vote des adhérents du parti lors de la Conférence nationale du Mouvement démocrate du 8 février 2009. Grâce au score de 9,43 % des suffrages recueillis par cette liste, il est élu au Parlement européen mais, conformément à ses engagements de campagne (il avait annoncé qu'il ne siégerait que si la liste qu'il menait obtenait au moins deux élus), il renonce à ce mandat au profit de la députée européenne sortante, Nathalie Griesbeck.

En 2009, il annonce la création d'un club de réflexion nommé Crréa (centre de réflexion et de recherche pour l’élaboration d’alternatives), destiné à « travailler à des alternatives qui dépassent les discours anciens et les approches qui ont fait faillite ».

Essais

Notes et références

  1. « Rachel Assouline-Kahn », sur lesechos.fr, 13 mars 1996 (consulté le 14 mars 2021)
  2. « Jean-François Kahn : «L'échiquier politique est bouleversé» », sur lyonne.fr (consulté le 28 août 2017).
  3. "Jean-François Kahn, l'électron libre", documentaire télévisé de Frank Eskenazi pour la collection Empreintes, produite par France 5, 2009.
  4. « Images dans l'esprit de Jean, un homme hors du temps », site axelkahn.fr, 6 juillet 2017, consulté le 10 janvier 2020.
  5. Acte de mariage : AD 75 numérisées- Paris 1, M 07/12/1918, 14M 254, page 6, acte n° 1386
  6. Sandrine Blanchard, « Les Kahn, père nourricier », Le Monde,‎ 23 juillet 2008 (lire en ligne)
  7. (en) « Ornemental Illustrations in French Dictionary », sur web.archive.org, 18 juillet 2011 (consulté le 13 juillet 2021)
  8. Monique Catherine Cormier, Aline Francoeur, Les dictionnaires Larousse : genèse et évolution, PUM, 2005, p. 189
  9. Il indiquera alors, reprenant le mot de Jean-Paul Sartre, avoir ressenti ce qu'était d'être juif dans le regard de l'autre.
  10. Axel Kahn, Un type bien ne fait pas ça… : Morale, éthique et itinéraire personnel, Robert Laffont/bouquins/segher, 27 septembre 2012, 180 p. (ISBN 978-2-84111-476-4, présentation en ligne)
  11. Biographie de Jean Kahn-Dessertenne sur le site des éditions Arfuyen
  12. Jean-François Khan, Avec les G.I. de la base d'Ankhé, in L'Express no 798 du 3-9 octobre 1966, p. 58-60.
  13. Alexandre Devecchio, « Jean-François Kahn : «Nous assistons au retour d'une rhétorique stalinienne» », Le Figaro,‎ 16 octobre 2015 (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le 18 juillet 2017).
  14. « Jean-François Kahn quitte Marianne et le journalisme », Elle,‎ 26 mai 2011 (lire en ligne, consulté le 18 juillet 2017).
  15. Samuel Ghiles-Meilhac, Le Crif : De la résistance juive à la tentation du lobby, de 1943 à nos jours, Groupe Robert Laffont, 6 janvier 2011, 267 p. (ISBN 978-2-221-12462-8, lire en ligne).
  16. « La traditionnelle dualité du dialogue euro-méditerranéen chez deux grands journalistes reporters : Jean Lacouture (1921) et Jean-François Kahn(1938) », sur Pr. Mohamed. lakhader Maougal.
  17. « C dans l'air - Casting - Télérama.fr », sur television.telerama.fr (consulté le 14 septembre 2017).
  18. « Experts en tout, experts en rien : c'était dans l'air », Acrimed,‎ 12 mars 2008 (lire en ligne, consulté le 14 septembre 2017).
  19. « Jean-François Kahn n’est plus journaliste », sur lejdd.fr, 26 mai 2011.
  20. David Doucet, « L'affaire DSK, un "troussage de domestique"? Kahn s'excuse », L'Express,‎ 19 mai 2011 (lire en ligne, consulté le 27 septembre 2020).
  21. AFP, « Droite populaire: "solidarité de caste" », Le Figaro,‎ 17 mai 2011 (lire en ligne Accès libre, consulté le 27 septembre 2020).
  22. Affaire DSK : Jean-François Kahn s'excuse après avoir évoqué un « troussage de domestique », Ozap.com, 23 mai 2011.
  23. L'affaire DSK, un « troussage de domestique » ? Kahn s'excuse, David Doucet, L'Express, 19 mai 2011.
  24. Jean-François Kahn n’est plus journaliste Le JDD.
  25. « Kahn va arrêter le journalisme après ses propos sur Strauss-Kahn », Le Point, 26 mai 2011.
  26. « L'horreur médiatique », Marianne,‎ 25 janvier 2014 (lire en ligne, consulté le 21 juillet 2017).
  27. « Jean-François Kahn contre "l'horreur médiatique" », Bibliobs,‎ 7 mars 2014 (lire en ligne, consulté le 21 juillet 2017).
  28. "Mémoires de Jean-François Kahn : « Qu’on me classe à gauche ou à droite, je m’en moque » par Julien Rousset, interview de Jean-François Kahn dans Sud ɱ̍ouest le 13/04/2022
  29. Geoffrey Geuens, « Les médiamorphoses du (néo)libéralisme. Propagande, idéologie dominante, pensée unique », Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, no 72,‎ 5 avril 2010, p. 47–48 (ISSN 2105-2956, DOI 10.4000/quaderni.484, lire en ligne, consulté le 9 septembre 2021)
  30. « « Marianne » part en guerre contre l'OTAN », Le Monde.fr,‎ 31 mars 1999 (lire en ligne, consulté le 9 septembre 2021)
  31. « Jean François Kahn à propos de la guerre en Irak », sur INA, 24 avril 2004 (consulté le 9 septembre 2021)
  32. "Le camp de la guerre", Jean-François Kahn, 31 décembre 2020 (lire en ligne)
  33. « Deux têtes pensantes en soutien au oui à la constitution », sur ladepeche.fr, 25 avril 2005 (consulté le 9 septembre 2021)
  34. Jean-François Kahn et Serge Maury, « Le vrai Sarkozy », sur marianne.net, 14 avril 2007 (consulté le 9 septembre 2021)
  35. « JFK, un destin français » sur France Inter, émission J'ai mes sources du 11 juillet 2008.
  36. « J-F Kahn confirme qu'il sera le candidat MoDem », sur L'Obs, 26 octobre 2008 (consulté le 9 septembre 2021)
  37. Brice Hortefeux et Jean-François Kahn ne siègeront pas au parlement européen dans La Tribune du 9 juin 2009.
  38. « Jean-François Kahn : « Il faut travailler à des alternatives aux discours anciens» », La Croix,‎ 6 août 2009 (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le 9 septembre 2021)

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