Dans le monde d'aujourd'hui, Karst a acquis une pertinence sans précédent. Depuis son émergence, il a capté l’attention et l’intérêt d’innombrables personnes, devenant un sujet de conversation récurrent dans tous les domaines. Son impact s’est étendu aux quatre coins du globe, suscitant un fervent intérêt et générant des débats houleux. Karst a laissé une marque indélébile sur la société, influençant considérablement la façon dont les gens perçoivent le monde qui les entoure. Dans cet article, nous explorerons en profondeur le phénomène de Karst, en analysant son origine, son évolution et son impact aujourd'hui.
Le karst est une structure géomorphologique résultant de l'érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, principalement de roches carbonatées dont essentiellement des calcaires. Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des chlorures évaporitiques. Des processus de type karstique, dits « pseudokarstiques », peuvent aussi se développer dans certaines roches autres que les roches carbonatées ou les chlorures évaporitiques.
Par ailleurs, des morphologies analogues à celles résultant des processus karstiques ou pseudokarstiques se rencontrent dans certaines zones glaciaires : inlandsis, glaciers... Les structures glaciaires ou les géomorphologies correspondantes sont ainsi dénommées glaciokarsts, cryokarsts ou thermokarsts.
Les karsts présentent pour la plupart un paysage tourmenté, un réseau hydrographique essentiellement souterrain (rivières souterraines) et un sous-sol creusé de nombreuses cavités : reliefs ruiniformes, pertes et résurgences de cours d'eau, grottes et gouffres. Selon les régions du monde, les structures karstiques portent des noms spécifiques ; ainsi, sur les marges sud et ouest du Massif central, les plateaux karstiques sont dénommés « causses ».
La karstification désigne ces processus (physiques et chimiques) mis en jeu pour créer les formes karstiques, comme les phénomènes d'infiltration et circulation lentes des eaux à la faveur des joints de stratification, des fissures et des diaclases, et de dissolution des roches karstiques qui jouent un rôle déterminant dans la genèse de ces formes et paysages caractéristiques.
La karstogénèse décrit la formation des karsts et leur évolution dans le temps.
Le terme « karst » est originaire de la région éponyme du plateau du Karst, haut-plateau calcaire situé entre l'Italie, la Slovénie et la Croatie, dont la géomorphologie est très représentative de la « typologie karstique ». « Kras » fut germanisé en « Karst » à l'époque où le duché de Carniole, appartenant aujourd'hui à la Slovénie, faisait partie de l'Autriche-Hongrie.
La terminologie « karst » a été introduite en 1893 par le géomorphologue serbe Jovan Cvijić dans sa publication Das Karstphänomen. L'étude du karst est la karstologie, à laquelle sont notamment associées l'hydrogéologie et la spéléologie (dont la plongée souterraine et la biospéologie).
Les roches concernées par des phénomènes purement karstiques (correspondant aux « karsts vrais ») sont essentiellement les roches carbonatées : particulièrement les calcaires (y compris les craies, dont les tuffeaux, ainsi que les tufs calcaires et les calcarénites) mais aussi les dolomies, les marnes, les marbres carbonatés et les albâtres ainsi que les calcschistes et les sulfates évaporitiques (gypse, bassanites…).
Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des chlorures évaporitiques tels que les sels gemmes, les sylvines, les carnallites et les potasses.
Des processus pseudokarstiques (relatif à un pseudokarst) peuvent se développer notamment dans :
Dans le processus de « karstification », les roches carbonatées sont façonnées par solvatation selon les réactions chimiques suivantes :
Dans la teneur en hydrogénocarbonate, un atome de carbone provient de la matrice calcaire et l'autre du gaz carbonique (surtout d'origine biogénique car la concentration de ce dernier dans le sol est beaucoup plus importante que dans l'atmosphère). Ces deux sources sont d'ailleurs différentiables par leurs teneurs en isotopes du carbone (ségrégation du carbone 13 par la biomasse).
La géomorphologie karstique est donc favorisée par :
Une zone géographique froide, humide et calcaire est ainsi fortement prédisposée à la formation de karsts qui se répertorient cependant aussi dans les régions climatiques extrêmes.
Les structures karstiques concernent environ le cinquième de la superficie des terres émergées et se trouvent sous toutes les latitudes, y compris dans des zones climatiques extrêmes (déserts, zones tropicales, régions subpolaires...), et à toutes altitudes : karsts sous-marins, îles karstiques (dont les atolls surélevés) et karsts littoraux, karsts des bassins sédimentaires, karsts des hauts-plateaux et karsts des massifs montagneux. Outre cette répartition géographique et orologique, un karst peut comporter de la surface au plus profond tout ou partie des étages géologiques suivants : karst inactif ayant perdu son activité hydrogéologique mais par lequel l'eau s'infiltre au profit de l'étage karstique inférieur, karst actif où la circulation d'eau poursuit le processus de karstification, karst profond ennoyé sans circulation d'eau, karst fossile (paléokarst) dont les cavités sont comblées de sédiments et qui peut être réactivé à la faveur d'une fonte des glaces continentales.
Selon le dynamisme hydrogéologique et la nature géologique du karst ainsi que son altitude et sa latitude, la géomorphologie et l'hydrographie karstiques peuvent associer à plus ou moins grande échelle tout ou partie des formes géomorphologiques et hydrologiques caractéristiques suivantes (outre des formes d'érosion orographiques non spécifiques) : canyons, cirques, mesas, inselbergs, tepuys, combes, calanques, chaos, tors,…
Selon la circulation karstique des eaux souterraines en fonction du niveau de base (cours d'eau ou mer), on distingue :
À la diversité géomorphologique du karst correspond une importante biodiversité. Certaines formes de géomorphologie karstique comme les tsingys, les alvars et les creuses constituent des habitats spécifiques. En outre certaines cavités karstiques hébergent une flore et une faune caractéristiques, objets de la biospéologie. Les écosites karstiques significatifs sont notamment la réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha, le réseau de Postojna, le parc national de Phong Nha-Kẻ Bàng, le parc national du Gunung Mulu et la grotte de Movile.
Environ 60 % des territoires karstiques sont en cours de désertification, notamment dans la partie européenne du bassin méditerranéen, dans le sud-ouest de la Chine, en Amérique centrale, en Indonésie et en Australie, essentiellement en raison des activités humaines (déforestation, pratiques agricoles et autres exploitations non durables des sols, surexploitation des ressources en eau et changement climatique).