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Le Sacre du printemps | |
![]() L'Adoration de la Terre, croquis de paysage (1912) par Nicolas Roerich pour Le Sacre du printemps (Musée russe, Saint-Pétersbourg). | |
Genre | Ballet |
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Nb. d'actes | 2 tableaux |
Musique | Igor Stravinsky |
Chorégraphie | Vaslav Nijinski |
Durée approximative | 30 min |
Dates de composition | 1910-1913 |
Création | Paris, théâtre des Champs-Élysées |
Interprètes | Ballets russes, Pierre Monteux (dir.) |
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Représentations notables | |
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Le Sacre du printemps, sous-titré Tableaux de la Russie païenne en deux parties, est un ballet composé par Igor Stravinsky et chorégraphié originellement par Vaslav Nijinski pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev.
L'œuvre a été créée par les Ballets russes de Diaghilev et dirigée par Pierre Monteux au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le . Elle a provoqué un scandale artistique comparable, la même année, au Skandalkonzert et à la non moins célèbre bataille d'Hernani en 1830.
Dans Le Sacre, Stravinsky approfondit les éléments déjà expérimentés avec ses deux premiers ballets, L'Oiseau de feu et Petrouchka, soit respectivement l'harmonie et le rythme. L'un repose en partie sur l'utilisation d'agrégats sonores, alors que l'autre est constitué d'un dynamisme sans précédent. On considère aujourd'hui la partition de Stravinsky comme une des œuvres les plus importantes du XXe siècle.
L'idée du Sacre du printemps vint à Stravinsky en 1910, alors qu'il travaillait encore sur L'Oiseau de feu. « J'entrevis dans mon imagination le spectacle d'un grand rite sacral païen : les vieux sages assis en cercle et observant la danse à la mort d'une jeune fille qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps[1] », écrit le compositeur dans ses Chroniques. Aussitôt, il en parla à son ami Nicolas Roerich, peintre et spécialiste de l'antiquité slave. Mis au courant, Diaghilev décide que l'argument sera élaboré par Roerich et Stravinsky. Quoique les grandes lignes de l'argument aient été écrites au cours de l'été 1910, il ne prendra sa forme définitive qu'un an plus tard.
Le Sacre devait originellement être joué durant la saison de 1912 des Ballets russes, Stravinsky avait presque terminé le premier tableau en . Cependant, un retard dans la préparation de L'Après-midi d'un faune entraîne le report du Sacre à la saison suivante. Le compositeur pouvait donc travailler sans hâte à son ballet. Il acheva la composition le à Clarens en Suisse et l'orchestration finale était prévue pour le [2].
Un an jour pour jour après le scandale de la création de L'Après-midi d'un faune sur la musique de Claude Debussy au théâtre du Châtelet, Le Sacre du printemps est créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev le au théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec Pierre Monteux à la direction de l'orchestre principalement composé des musiciens des Concerts Colonne. La chorégraphie de Vaslav Nijinski, tout comme la musique d'Igor Stravinsky, plaçant le rythme comme élément principal de l'œuvre, provoquèrent un chahut qui demeure jusqu'à présent célèbre, ses détracteurs qualifiant l'œuvre de « massacre du printemps »[3].
Toutefois, la veille, la générale s'était déroulée dans le calme, en présence de Claude Debussy, de Maurice Ravel et de nombreux autres intellectuels, ainsi que de la presse parisienne. Le compositeur décrit ainsi la représentation dans ses Chroniques de ma vie : « quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J'en fus révolté. Ces manifestations, d'abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d'autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable[1]. » À ce moment, Nijinski, qui était en coulisses, debout sur une chaise, criait les indications aux danseurs qui n'entendaient plus l'orchestre. De son côté, Diaghilev ordonnait aux électriciens d'allumer et d'éteindre les lumières en alternance pour tenter de calmer l'assistance[4].
Le compositeur était par ailleurs très critique vis-à-vis du danseur et chorégraphe, tel qu'il l'écrit dans ses Chroniques en 1935 : « L'impression générale que j'ai eue alors et que je garde jusqu'à présent de cette chorégraphie, c'est l'inconscience avec laquelle elle a été faite par Nijinski. On y voyait nettement son incapacité de s'assimiler et de s'approprier les idées révolutionnaires qui constituaient le credo de Diaghilev, et qui lui étaient obstinément et laborieusement inculquées par celui-ci. On discernait dans cette chorégraphie plutôt un très pénible effort sans aboutissement qu'une réalisation plastique, simple et naturelle, découlant des commandements de la musique[1]. » Cependant, sur le vif, Stravinsky avait approuvé la chorégraphie de Nijinski, écrivant au compositeur Maximilian Steinberg le : « La chorégraphie de Nijinski était incomparable ; à l'exception de quelques endroits, tout était comme je le voulais[5]. »
Quelques jours après la première représentation du Sacre, Stravinsky tombe malade et passe six semaines dans une maison de santé à Neuilly-sur-Seine. Pendant ce temps, Le Sacre est accueilli ni scandaleusement, ni glorieusement, à sa première représentation à Londres, le , suivie de trois autres la même année, avant que Serge Diaghilev retire cette pièce du répertoire des Ballets russes au seul motif qu'elle ne rencontrait pas la faveur du public[6]. Ce n'est que l'année suivante, en , que le compositeur connaîtra le triomphe. Après une audition en concert à Paris, le musicien a été porté dans les rues à bout de bras par ses admirateurs.
Le Sacre du printemps ne comprend pas d'intrigue. « C'est une série de cérémonies de l'ancienne Russie », précisa le compositeur en interview le [7].
Voici les notes de programme que les spectateurs avaient entre leurs mains lors de la première représentation, le :
« Premier tableau : L'Adoration de la Terre
- Printemps. La Terre est couverte de fleurs. La Terre est couverte d'herbe. Une grande joie règne sur la Terre. Les hommes se livrent à la danse et interrogent l'avenir selon les rites. L'Aïeul de tous les sages prend part lui-même à la glorification du Printemps. On l'amène pour l'unir à la Terre abondante et superbe. Chacun piétine la Terre avec extase.
Deuxième tableau : Le Sacrifice
- Après le jour, après minuit. Sur les collines sont les pierres consacrées. Les adolescentes mènent les jeux mythiques et cherchent la grande voie. On glorifie, on acclame Celle qui fut désignée pour être livrée aux Dieux. On appelle les Aïeux, témoins vénérés. Et les sages aïeux des hommes contemplent le sacrifice. C'est ainsi qu'on sacrifie à Iarilo, le magnifique, le flamboyant[8] . »
Chacun des deux grands tableaux débute par une introduction et comprend un certain nombre de danses menant à la Danse de la Terre ou à la Danse sacrale. Voici les titres donnés à chacune des danses du Sacre du printemps :
Contrairement aux précédents compositeurs russes qui acceptèrent les techniques symphoniques allemandes, Stravinsky fait œuvre de rupture pour son Sacre du printemps, utilisant des méthodes complètement « antisymphoniques », avec des éléments non développés. Des blocs de contraste séparés sont juxtaposés comme une mosaïque, et les mouvements accumulent des lignes individuelles et des images rythmiques pour générer un crescendo de son et d'activité. Chacune des deux parties commence par une musique lente et calme, puis finit par une explosion. Les rythmes sont soit répétitifs, sur des ostinatos statiques, soit très dynamiques, avec des accents sans cesse déplacés (à tel point que le compositeur lui-même savait jouer la Danse sacrale mais ne savait pas la retranscrire[réf. nécessaire]).
De plus, bien qu'il ait dit n'en avoir utilisé qu'une seule pour toute l’œuvre (la mélodie d'ouverture du basson, lituanienne), il avait transformé une douzaine de mélodies slaves provenant des anciennes festivités pour Le Sacre du printemps. Certaines d'entre elles, étaient d'ailleurs éditées par son professeur, Rimsky-Korsakov. Aucune n'était à l'état brut : elles étaient transformées. La manière avec laquelle il avait établi sa musique complexe sur de tels matériaux bruts, était une manifestation extrême de la tradition nationale de laquelle il était issu[réf. nécessaire].
Le ballet est écrit pour un orchestre symphonique exceptionnellement grand. Les partitions des instruments à cordes sont souvent subdivisées en deux, trois, voire quatre parties différentes. Chaque pupitre de bois a cinq exécutants, certains jouant deux instruments, voire trois comme la deuxième clarinette basse (clarinette en la, clarinette en si♭ et clarinette basse). Les cuivres ne sont pas en reste avec des instruments exceptionnels comme la trompette basse en mi♭ ou les tubas ténors joués par les septième et huitième cors. La section de percussion est la plus importante mobilisée pour un ballet. Stravinsky produit une grande variété de timbres de cet ensemble, commençant le ballet par un solo de basson nonchalant et finissant par une danse frénétique jouée en tutti orchestral sur une structure métrique brisée en mesures à 1/8, 2/8, 2/16, 3/16 et 5/16.Il semblerait qu'à l'origine, ce solo de basson médium aigu pour l'instrument ait été composé pour un cor anglais ; ce n'est que lors d'une répétition, quand un bassoniste s'amusa à jouer ce thème que Stravinsky le transposa pour le basson.[réf. nécessaire]
Cette mélodie au basson reste toutefois d'une exécution périlleuse, dans le registre extrême-aigu, et il est fréquemment exigé lors des concours d'admission de futurs bassonistes dans les grands orchestres.
Instrumentation du Sacre du printemps |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos, |
Bois |
1 piccolo, 3 flûtes, la troisième jouant le deuxième piccolo, 1 flûte alto,
4 hautbois, le quatrième jouant le deuxième cor anglais, 1 cor anglais, 1 petite clarinette en ré et en mi♭, 3 clarinettes si♭ et en la, la troisième jouant la deuxième clarinette basse, 1 clarinette basse si♭, 4 bassons, le quatrième jouant le deuxième contrebasson, 1 contrebasson, |
Cuivres |
8 cors, le septième et le huitième jouant les tubas ténors si♭
4 trompettes en ut, la quatrième jouant la trompette basse en mi♭ 3 trombones, 2 tubas basses |
Percussions |
timbales, jouées par deux musiciens,
grosse caisse, cymbales, tam-tam, triangle, cymbales antiques en la♭ et si♭ |
Le Sacre du printemps débute sur des notes de l’aigu du basson. Une véritable progression s’effectue avec les bois et les cordes jusqu’à la base des augures printanières (avec la série de notes qui se répète ré la mi la).
Ce morceau est basé sur le célèbre accord « toltchok », qui est répété 280 fois, sous forme d’accords où décomposé. C’est une danse féminine. (selon le script de Stravinsky)
Enchaîné rapidement après les augures printaniers, ce morceau est rythmique. Il contraste avec la danse des adolescentes car c’est une danse masculine. (selon le script de Stravinsky)
Rondes printanières est un khorovode lent et calme proposant un passage pentatonique sur un thème folklorique russe.
Ce morceau est un excellent exemple de l’écriture massique, résultant de la superposition de couches musicales. C’est une procession. apportée à son apogée par la trompette. Elle se finit sur un grand silence marquant.
Le sage est un court intermède entre le Cortège du sage et la danse de la terre, écrit pour réaliser une coupure entre ces deux morceaux vifs.
La danse de la terre est une danse très rythmique et frénétique. Cette danse est régie par la rythmique des timbales du début jusqu’à la fin
L’introduction de la deuxième partie est un morceau offrant des accords dissonants. On pourrait le qualifier de « chant aérien », planant au-dessus de la densité du morceau.
C’est un khorovode reprenant le thème de l’introduction. C’est un morceau très puissant basé sur le développement d’un thème unique. L’élue est choisie lors de la fin du morceau.
Morceau rapide et puissant dynamisé par des rythmes irréguliers et saccadés.
C’est une danse masculine brutale qui reste lente. Stravinsky utilise différents effets dynamiques pour que le morceau soit encore plus actif.
C’est une procession qui peut être mise en parallèle avec le cortège du sage. Elle est vive et les temps sont marqués.
La danse sacrale est la danse finale du Sacre. C’est à sa fin que l’élue est sacrifiée pour la renaissance du printemps. Sous forme de rondo (un peu comme une chanson avec des refrains et des couplets). Des changements de mesures sont marqués quasiment à toutes les mesures.
Manuscrits :
Éditions imprimées :
De nombreux chorégraphes, à commencer par Nijinski en 1913, ont chorégraphié Le Sacre du printemps. On peut citer : Mary Wigman, Maurice Béjart (1959), Pina Bausch (1975), Paul Taylor (1980), Martha Graham (1984), Mats Ek (1984), Jorge Lefebre (1988), Marie Chouinard (1993), Angelin Preljocaj (2001), Régis Obadia (2003), Uwe Scholz (2003), Doug Varone (2003), Emanuel Gat (2004), Heddy Maalem (2004), Xavier Le Roy (2007), Marguerite Donlon (2008), Ginette Laurin (2011), Jean-Claude Gallotta (2011), Sasha Waltz (2013).
Walt Disney choisit Le Sacre pour son long métrage d'animation Fantasia qui présentait plusieurs séquences animées mise en musique d'après des chefs-d'œuvre de la musique classique. Le Sacre se situait entre L'Apprenti sorcier de Paul Dukas et la Symphonie pastorale de Ludwig van Beethoven, et mettait en scène l'apparition de la vie sur terre jusqu'aux dinosaures.
L'utilisation de la musique fut à l'origine d'un contentieux entre Stravinsky et Disney. Celui-ci lui offre 5 000 dollars pour son autorisation, tout en le prévenant que même sans son accord il reprendra l'œuvre car en 1939 Le Sacre, composé en Russie avant la révolution russe, n'est pas protégé par les droits d'auteurs aux États-Unis.
Stravinsky, à la vue du résultat, ne fut pas satisfait du traitement de la musique écourtée et arrangée par Leopold Stokowski[18].
Article détaillé : Discographie du Sacre du printemps