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Les gros poissons mangent les petits est un proverbe en français qui exprime que souvent les puissants ruinent les petits[2]. Ce proverbe apparaît, quelquefois littéralement, dans d'autres langues, et à toutes les époques. Il fait partie de ces expressions dont on peut établir une filiation à partir des premiers écrits de l'antiquité et qui transcendent les époques et les cultures[3]. Les Grecs et les Latins disaient « Vivre en poisson » pour signifier n'avoir d'autre loi que celle du plus fort ; mais l'histoire est peut-être venue d'Inde, car elle se trouve dans L'histoire du poisson, épisode du Mahabharata[4].
Une mention ancienne se trouve chez Shakespeare dans son Périclès[5] :
« Second Fisherman: Nay, master, said not I as much when I saw the porpus how he bounced and tumbled? they say they're half fish, half flesh: a plague on them, they ne'er come but I look to be washed. Master, I marvel how the fishes live in the sea.
First Fisherman: Why, as men do a-land; the great ones eat up the little ones: I can compare our rich misers to nothing so fitly as to a whale; a' plays and tumbles, driving the poor fry before him, and at last devours them all at a mouthful: such whales have I heard on o' the land, who never leave gaping till they've swallowed the whole parish, church, steeple, bells, and all. »
— Shakespeare, Périclès (2:1)
« S'il n'y a pas de dirigeant pour exercer la punition sur la terre », dit le Mahabharata, « le fort dévorerait les faibles comme les poissons dans l'eau. On raconte que dans les temps anciens, les gens étaient ruinés par la souveraineté, se dévorant les uns les autres comme les poissons les plus forts qui s'attaquent aux plus faibles ».
Le Matsya Nyaya - littéralement loi du poisson - décrit la situation qui prévaut en absence de lois pour protéger les plus faibles et la nécessité d'un gouvernement et de lois qui garantissent les droits de plus faibles[6].
«Le matsyanyâya n'est autre chose que la loi du plus fort, de celui qui gouverne en dehors de toute référence aux valeurs supérieures du dharma, de la loi socio-cosmique. Il faut au contraire que règne un monarque dharmique qui, maniant le daṇḍa, le bâton, empêche les forts d'opprimer les faibles. La terre doit évoluer de la condition a-dharmique ou pré-dharmique qui est celle de la Loi des Poissons à la soumission à l'ordre universel qu'il appartient au roi de faire régner[7].»
Kautilya dans son Arthashâstra, a également utilisé cette théorie pour décrire pourquoi un État devrait améliorer sa taille et sa sécurité. Selon cette loi, sous l'Empire maurya, seulement quatre grande janapada (en) subsistent, les autres s'étant fait incorporer[8].
Le poisson se trouve au cœur de récits stigmatisant l'humanité réduite à l'état d'animal, dans la Bible d'abord[9], chez Hésiode aussi, dans une exhortation à la justice[10]: « Telle est la loi que le fils de Saturne a imposée aux mortels. Il a permis aux poissons, aux animaux sauvages, aux oiseaux rapides de se dévorer les uns les autres, parce qu'il n'existe point de justice parmi eux ; mais il a donné aux hommes cette justice, le plus précieux des biens. »
La nature a été la source d'une éthique, parce que l'on considérait que la nature était bonne. « Se demander si la nature est bonne ou mauvaise, c'est à peu près aussi intelligent que de demander si un quatuor à cordes est jaune ou bleu! » nous dit Rémi Brague[11].
La loi de la lutte pour la survie des espèces met en lumière la faiblesse d'une autre thèse de l'éthique biocentrique: son individualisme. Taylor a cependant prévu toutes ces objections; aussi, il a intégré dans son éthique la règle de la justice restitutoire: je dois compenser la perte, la destruction, le mal que j'ai faits aux êtres vivants, en créant des conditions favorables à la préservation de espèces, par exemple[12].
D'après les mots de Spinoza, « les gros poissons mangent les petits », dans l'état primitif naturel, c'est la justice biologique où règnent les règles cruelles de la lutte pour la survie, de la sélection naturelle et du droit du plus fort, qui forme le droit[13]: « Les poissons sont déterminés par la Nature à nager, les grands poissons à manger les petits ; par suite les poissons jouissent de l'eau, et les grands mangent les petits, en vertu d'un droit naturel souverain ».
« C'est pourquoi, parmi les hommes, aussi longtemps qu'on les considère comme vivant sous l'empire de la Nature seule, aussi bien celui qui n'a pas encore connaissance de la Raison, ou qui n'a pas encore l'état de vertu, vit en vertu d'un droit souverain, soumis aux seules lois de l'Appétit, que celui qui dirige sa vie suivant les lois de la Raison. C'est-à-dire, de même que le sage a un droit souverain de faire tout ce que la Raison commande, autrement dit de vivre suivant les lois de la Raison, de même l'ignorant, et celui qui n'a aucune force morale, a un droit souverain de faire tout ce que persuade l'Appétit, autrement dit de vivre suivant les lois de l'Appétit. C'est la doctrine même de Paul qui ne reconnaît pas de péché avant la loi, c'est-à-dire tant que les hommes sont considérés comme vivant sous l'emprise de la Nature[14]. »
Cette expression trouve son équivalent dans différentes langues[15]: