Oléoduc

L'oléoduc trans-Alaska reliant Prudhoe Bay à Valdez sur près de 1 300 km.

Un oléoduc (du latin oleum : « huile » et ducere : « conduire ») est une canalisation destinée au transport du pétrole brut ou raffiné.

Un oléoduc est souvent désigné par l'anglicisme plus général pipeline, englobant aussi bien les oléoducs que d'autres canalisations de transports de liquides (comme les aqueducs pour l'eau) ou de gaz (comme les gazoducs pour le gaz naturel).

Importance géopolitique

Comme le pétrole est une matière première actuellement capitale dans les économies modernes, les oléoducs sont d'une importance primordiale dans la géopolitique du pétrole.

Leur surveillance est assurée par les armées des pays producteurs, des pays qu'ils traversent et les pays importateurs de pétrole pour les régions difficiles, sinon c'est le propriétaire ou l'exploitant (les entreprises pétrolières en général) qui est chargé de cette opération (surveillance aérienne et terrestre). Le tracé des nouveaux oléoducs est l'objet de nombreux débats entre puissances régionales et internationales.

Quelques oléoducs

Pipeline en Alaska, États-Unis.

Projets d'oléoducs

Le tracé des nouveaux oléoducs est l'objet de débats et de conflits d'influence entre les pays en concurrence pour le passage sur leur territoire. Les pays importateurs veillent jalousement à choisir une voie peu coûteuse et sûre.

Actuellement, plusieurs projets d'oléoducs sont en discussion entre la mer Caspienne et la mer Méditerranée, notamment dans la région du Caucase pour les plus septentrionaux. La géoplitique rend complexe la fixation des tracés comme dans le Caucase russe (en Tchétchénie), en Ossétie du Sud, à l'intérieur de la Géorgie et entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Des zones permettraient des tracés courts, donc des frais de construction et d'exploitation moins importants. Cependant, les conflits font craindre aux pays importateurs des ruptures dans l'approvisionnement, dommageables pour leur économie. Certains pays, autour de cette région (Iran, Russie, Turquie) essaient de proposer des tracés plus longs mais traversant leurs territoires actuellement pacifiés.

Maintenance et contrôle

Des pistons racleurs sont utilisés pour la maintenance courante des oléoducs. Ils remplissent différentes tâches en fonction de leurs caractéristiques. Des racleurs instrumentés automatiques plus sophistiqués contenant des dispositifs de contrôle non destructifs (CND) permettent une auscultation interne exhaustive.

Détection des fuites

Difficiles à détecter, coûteuses à réparer et désastreuses pour l'environnement, les fuites d'hydrocarbures représentent un vrai casse-tête pour l'industrie pétrolière.

Mais un ingénieux système inspiré de la façon dont le sang coagule en cas de coupure est en passe d'y remédier. Mis au point par des ingénieurs écossais, il repose sur l'utilisation de plaquettes artificielles, petites particules malléables d'élastomère dont la taille peut varier de 0,8 mm à celle d'une balle de tennis, selon l'importance de la fuite à obstruer. Introduites dans l'oléoduc, elles sont portées par le flot de pétrole jusqu'à la fuite où, sous l'effet de la pression, elles s'agglomèrent contre la paroi et finissent par colmater le point de rupture. La réparation s'effectue ainsi sans intervention humaine. Un avantage considérable alors que les nouveaux oléoducs sont souvent construits dans des zones de plus en plus difficiles d'accès. Avant même de les boucher, les plaquettes, qui sont marquées aux isotopes radioactifs, permettent également de localiser d'éventuelles fuites. Le système a été utilisé avec succès en Grande-Bretagne, en Norvège et en Azerbaïdjan.

D'autres approches soucieuses du respect de l'environnement sont basées sur l'utilisation de gaz traceur, inerte et éventuellement renouvelable. Des détecteurs de gaz ultra sensibles permettent de localiser sans difficulté les points d'épanchement. Certains de ces gaz traceurs sont homologués en tant qu'additif alimentaire E 939 et E 949, ce qui les rend particulièrement adaptés à ces tâches délicates.

Des tests sont par ailleurs en cours pour appliquer le procédé aux aqueducs et aux conduites d'eau britanniques. En 2006, un quart d'approvisionnement en eau de la Grande-Bretagne a été perdu à cause de fuites.

Accidents

Drapeau du Canada Canada

Drapeau de la République populaire de Chine Chine

Drapeau des États-Unis États-Unis

Drapeau du Kenya Kenya

Drapeau de la Thaïlande Thaïlande

Drapeau du Mexique Mexique

Autres modes de transport du pétrole

Le transport du pétrole brut ou des produits raffinés utilise, sur de grandes distances et pour des volumes importants, les pétroliers en plus des oléoducs. Le transport par chemin de fer, par barge fluviale ou par camion citerne est essentiellement utilisé pour la distribution finale (locale) des produits.

Notes et références

  1. « The List: The Five Top Global Choke Points », Foreign Policy, mai 2006 (consulté le 10 janvier 2007)
  2. Stéphane Sainson, Inspection en ligne des pipelines. Principes et méthodes. Ed. Lavoisier. 2007 (ISBN 978-2743009724) 332 p.
  3. National Geographic, France juin 2007
  4. (en) CBC, 24 juillet 2007, Cleanup continues on B.C. oil spill
  5. (en) The Globe and Mail, 14 juin 2013, Northern Alberta pipeline was only five years old before toxic spill
  6. Radio-Canada, 12 septembre 2011, Une centaine de morts dans l'explosion d'un oléoduc au Kenya
  7. (en) CNN, 19 décembre 2013, Oil pipeline explosion kills 27 in Mexico

Annexes

Articles connexes

Liens externes