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Pays d'origine |
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Genre musical |
Nueva cancion chilienne Fusion latino-américaine Musique folklorique |
Instruments | Quena, guitare, basse, percussion, flûte de Pan, charango, cuatro, tiple, piano, bongo, conga. |
Années actives | 1965 à nos jours - |
Labels | |
Site officiel | www.quilapayun.com/ |
Membres | Eduardo Carrasco, Carlos Quezada, Hernán Gómez, Rubén Escudero, Hugo Lagos, Guillermo García, Ricardo Venegas Carhart, Sebastián Quezada, Ismael Oddó, Ricardo Venegas Santander, Fernando Carrasco |
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Anciens membres | Willy Oddo (†) |
Quilapayún (du mapuche quila, trois et payún, barbe) est un groupe de musique chilien créé à Santiago en 1965. Ce groupe mélange dans ses chansons des instruments traditionnels andins à des paroles poétiques ou politiquement engagées. Le groupe a produit 35 albums et effectué des tournées dans plus de 40 pays, particulièrement en France où les membres du groupe se sont notamment exilés lors de la période dictatoriale au Chili. Ils sont notamment connus pour El pueblo unido jamás será vencido, composée en 1973.
Les Quilapayún ont également travaillé ou collaboré avec de multiples personnalités, telles que Victor Jara, Mikis Theodorakis, Jean-Louis Barrault, Jane Fonda, Mercedes Sosa, Daniel Mesguich, Catherine Ribeiro, le groupe Inti-Illimani, Roberto Matta, Julio Cortázar, etc.
Le groupe Quilapayún naît en 1965, fondé par Julio Numhauser, Eduardo et Julio Carrasco. À leurs débuts, ils sont aidés par Angel Parra et se présentent dans la célèbre Peña, sorte de café concert fondé par Angel et sa sœur Isabel.
En 1966, le groupe obtient le Premier Prix au 1er festival national de folklore « Chili multiple », Victor Jara devient leur directeur artistique et ils enregistrent leur premier album, « Quilapayún ».
En 1969, le groupe décide de marquer un virage artistique : d'abord, avec l'enregistrement de X Vietnam, dans lequel ils adoptent le style qui fera d'eux un paradigme de la chanson populaire révolutionnaire ; puis, avec la rencontre du compositeur Luis Advis qui va composer pour eux la « Cantata Santa Maria de Iquique », album-concept tiré du massacre des ouvriers à Iquique en 1907[1],[2].
En incluant les thèmes des préoccupations sociales et politiques du moment, Quilapayún se retrouve au premier plan de l’actualité politique. Le groupe s'implique à l'Élection présidentielle de 1970, d'abord en appuyant la candidature de Pablo Neruda, puis en appuyant activement la campagne victorieuse de Salvador Allende[3].
Par la suite, le groupe est nommé en 1972 ambassadeur culturel du Chili par le président de la république, Salvador Allende. Quilapayún devient une figure de proue de la Nueva Cancion chilienne dans le monde.
En pleine période de polarisation politique, le soutien du groupe au gouvernement déclenche une polémique lors de son passage au Festival de Vina del Mar en février 1973. La tension au moment où ils jouent oblige les organisateurs à annuler la première partie du concours. Eduardo Carrasco, membre de Quilapayún présent au festival, a déclaré qu'avant le concert du groupe, les opposants au gouvernement Allende «distribuaient des brochures appelant à nous couper la tête», ce qui a contribué à entretenir un climat d'agressivité[4].
La même année, après avoir participé à une immense manifestation de soutien au gouvernement d'Allende, le groupe part en tournée européenne en fin août, avec deux principaux rendez-vous le 9, à la Fête de l’Humanité et le 15 à l’Olympia. Quilapayún devait rentrer le mais l’histoire en décidera autrement: Le gouvernement d'Allende est renversé le 11 septembre par un coup d'État mené par Pinochet. De proches collaborateurs du groupe seront emprisonnés, exilés de force, voire assassinés par le régime, dont Victor Jara, assassiné le au Stade National de Santiago par les militaires chiliens et Pablo Neruda s’éteint le 23 dans des circonstances troubles[5],[6].
Le groupe, qui était au même moment en France, demande l'asile politique à ce pays. À partir de 1973, ils réalisent une cinquantaine de prestations en France, Allemagne, Suède, Pays Bas et Algérie. Quinze ans d’exil commencent ainsi, au cours desquels ils enregistrent une vingtaine d'albums originaux, ainsi que quelques compilations et albums live. Ils se produiront dans plus de trente pays. L'année 1988 marque le retour de la démocratie au Chili après le référendum et met fin à leur exil.
De 1991 à 2001, le groupe connaît des changements. Quelques membres retournent au Chili pour essayer d'établir des conditions permettant de renforcer l'activité du groupe qui se trouve très affaiblie.
Le membre le plus charismatique du groupe, Willy Oddo, meurt assassiné à Santiago le 07 novembre 1991[7].
Les années 1990 marquent une chute sévère du nombre de prestations, une véritable crise qui oblige ses membres à chercher d'autres moyens de subsistance.
En 2002, à la suite de divers désaccords et litiges administratifs, le groupe s’est scindé en deux et une procédure a été entamée par Hernan Gomez auprès des tribunaux en France et par Eduardo Carrasco au Chili contre le dépôt de la marque « Quilapayún » entrepris par Rodolfo Parada, en France, en Espagne et au Chili.
En 2003, après la scission, Rodolfo Parada forme un nouveau groupe en France associé aux musiciens du groupe Ortiga qui résident en Allemagne. Ils se produiront principalement en Espagne. En septembre, Quilapayún, alors formé par Carrasco, Quezada, Gomez, Lagos, Garcia et Venegas rejoints par Ismael Oddo, réalise une tournée avec la reprise de la « Cantata Santa Maria de Iquique » au Chili. Ils sont également invités par la Fondation Salvador Allende à participer à un grand concert à la mémoire de Salvador Allende, avec la participation d’artistes venus de plusieurs pays. Suivent d’autres concerts en Grande Bretagne, Belgique, France, Équateur, Argentine, Pays-Bas, Italie et Pérou.
Ils se produisent en 2005 au Trianon et au Paradiso d'Amsterdam, en 2006 à la Cigale. En 2007, leur nouveau CD « Siempre » sort en Amérique latine et ils réalisent une tournée au Chili en mémoire des événements qui inspirèrent la « Cantata Santa Maria de Iquique ». En 2008, Quilapayún tourne dans le Sud-Ouest de la France en interprétant la « Cantata Popular Santa Maria de Iquique » avec le concours de Daniel Mesguich.
En 2004, à la suite de la procédure entamée en 2003, la Oficina de Marcas du Chili annule le dépôt de la marque entrepris par Rodolfo Parada dans ce pays et le , la 4e chambre de la cour d’appel de Paris l'annule également et interdit à Patricio Castillo, Rodolfo Parada et Patricio Wang d’utiliser le nom « Quilapayún », ces derniers pouvant néanmoins se prévaloir du titre d’anciens membres. Cette décision a été confirmée par la Cour de cassation le .
Le , les Quilapayún se produisent à Paris au Théâtre du Châtelet, concert en hommage à Victor Jara au cours duquel sont présentées de nouvelles chansons. D'après le site du groupe, 201 prestations dans 14 pays, principalement CEE et Amériques, ont été réalisées entre 2003 et 2012.
, la carrière du groupe atteint sa 50e année avec un bilan de 25 disques originaux, 6 dvd, un grand nombre de compilations et environ 2 200 prestations publiques[8]. 14 distinctions de prestige font également partie du patrimoine de Quilapayún à cette date.
Le de cette même année, à la suite de la procédure entamée par Carrasco et Gomez en 2003, ils obtiennent officiellement la marque Quilapayún auprès de l'office de marques du Chili (INAPI)[9]. Désormais le groupe fondé par Parada et Wang en France n'a plus le droit de se produire au Chili sous le nom de Quilapayún.
Le 2017, Quilapayún a été distingué par la Société Chilienne des Auteurs et Compositeurs (SCD) avec le titre de Figura Fundamental de la música chilena[10]. Le , Hernan Gomez est à son tour distingué par la SCD pour ses 50 ans de carrière artistique. Peu après, le , le groupe dirigé par Carrasco reçoit le Prix Président de la République des mains de la Présidente du Chili Michelle Bachelet. Ces distinctions ont eu lieu au milieu d’une activité assez fréquente, réalisée principalement au Chili mais interrompue en à cause de la pandémie du Covid.
Un autre fait marquant est le registre en leur faveur des Quilapayun mené par Carrasco en date du , par une résolution émanant de l’Office de Propriété Intellectuelle de l’Union Européenne (EUIPO) le dans le conflit qui les a opposé à Rodolfo Parada durant toutes ces années[11].