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Au XVIIe siècle, le chemin des Porcherons reliait la porte Gaillon (une des portes de l’enceinte édifiée sous Louis XIII) au petit village des Porcherons situé plus au nord, en traversant un espace marécageux.
La rue porte le nom de « chaussée », car en raison du terrain marécageux, il a fallu la surélever, la poser sur du remblai. À la hauteur de la rue de Provence, la chaussée franchissait le Grand Égout de deux mètres de large environ. La rue est d’abord nommée ruelle de la Grande-Pinte, chaussée-Gaillon, puis rue de l’Hôtel-Dieu parce qu’elle menait à la ferme de l’Hôtel-Dieu, située rue Saint-Lazare[2].
Les fréquents séjours de Louis XV dans Paris amenèrent à y construire de splendides demeures, tel l’hôtel de Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin (1665-1736), fils de la marquise de Montespan et surintendant des Bâtiments du Roi, qui donna son nom à la rue dès 1712. L'ordonnance du a porté la largeur de la rue à 8 toises et l'a prolongée jusqu'aux boulevards.
Sous la Révolution elle est débaptisée « rue Mirabeau » ou « rue Mirabeau-le-Patriote » (1791-1793). Dénommée ensuite « rue du Mont-Blanc » (1793-1816), la voie devient le centre des quartiers bourgeois du Paris du début du XIXe siècle, habité surtout de la haute bourgeoisie orléaniste, et opposé au Marais peuplé de la noblesse et du clergé légitimiste[3]. Bien qu'officiellement renommée « rue de la Chaussée-d'Antin » en 1816, son ancien nom semble avoir été encore en usage quand Alexandre Dumas y résida, à son retour de Florence, d' à novembre 1844 puisque son adresse est couramment indiquée comme étant le no 45 de la « rue du Mont-Blanc »[4],[5],[6].
Sous le Consulat, la rue est dotée d’un trottoir malgré les protestations des riverains qui ont la charge de l’entretien. Ce trottoir est interrompu de nombreuses fois devant chaque porte cochère[7].
Au cours du même siècle, des magasins remplacent les anciennes résidences. En 1905, les Galeries Lafayette, fondées en 1894 dans le voisinage, s'agrandissent et s'étendent désormais jusqu'à la rue de la Chaussée-d'Antin.
Le [8],[9], elle fait l'objet, avec la rue de Mogador qui lui est parallèle, d'une mise en sens unique avec retour, la première à Paris[10].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Plaque au no 42.Plaque au no 62, lieu de décès du général Maximilien Sébastien Foy.Plaque au 1, rue Lafayette.Hôtel de Mlle Guimard.Entrée de l'hôtel du général Moreau.
Plusieurs beaux hôtels (aujourd'hui disparus) furent construits dans la rue, car le quartier avait la réputation d'un air plus sain que le centre de Paris.
no 7 : hôtel de Juliette Récamier et de Jacques Récamier qui rachète les deux vastes propriétés de Jacques Necker situées alors rue du Mont-Blanc (adresse qui correspond au 7, rue de la Chaussée-d'Antin) pour la somme de 37 383 piastres d'argent métal ;
no 8 : immeuble où Eugène Sue allait rendre visite à un ami peintre et dont le concierge pittoresque était M. Pilet. Eugène Sue en fit le personnage du concierge Alfred Pipelet dans Les Mystères de Paris, bien que la loge soit déplacée au 17 rue du Temple. Il en conserva tous les travers dont un chapeau tromblon qu'il ne quittait jamais. Dans le roman, il a une épouse experte en médisance qui sera à l'origine du nom de pipelette pour une personne très bavarde [15];
no 9 : hôtel de Marie-Madeleine Guimard, une danseuse de l'Opéra qui fit fortune comme maîtresse du prince de Soubise. Il fut construit en 1770-1773 par Claude-Nicolas Ledoux dans le style néo-classique. Surnommé « le temple de Terpsichore couronné par Apollon » en l'honneur de la maîtresse de maison, il comportait un théâtre de 500 places qui faisait concurrence à l'Opéra. Le banquier, homme politique et gouverneur de la Banque de FranceJacques Laffitte y a vécu vers 1815[16].
no 20 : en fond de parcelle, hôtel Lakanal dit également hôtel du général Moreau, construit en 1797 par l'architecte François-Nicolas Trou dit Henry pour Joseph Lakanal, ancien conventionnel et membre du Conseil des Cinq-Cents. On ignore si Henry fut également l'architecte des maisons construites sur la rue, nos 18 à 22, pour lesquelles un permis de construire fut délivré au Sr Bonin en 1790. L'hôtel est un édifice de deux étages avec portique d'entrée présentant l'originalité d'un ordre ionique sans base. Une aile est ajoutée en 1801. Au milieu du XIXe siècle, l'hôtel et l'aile sont surélevés de deux niveaux et les façades sont modifiées. En 1977, 400 fragments sculptés appartenant à la façade de Notre-Dame de Paris sont retrouvés dans la cour de cet hôtel, notamment les têtes des statues des rois de Juda de la façade de la cathédrale, qui avaient été détruits par les révolutionnaires qui croyaient qu'il s'agissait des rois de France. Depuis 2013, cet ancien hôtel d'époque Directoire abrite le siège du Conseil supérieur de la magistrature[18] ;
no 42 : emplacement de la maison de Mirabeau où il mourut le après un repas bien arrosé avec le prince de Talleyrand et le littérateur italien Cerruti[21]. Sa mort provoqua une vive émotion et réunit des foules affligées. La rue fut rebaptisée « rue Mirabeau », puis en 1793, à la disgrâce posthume de Mirabeau, « rue du Mont-Blanc », du nom d'un département nouvellement rattaché à la France. Elle retrouva son nom originel en 1815. Une plaque commémorative signale la mort de Mirabeau ;
Le Cabaret de la Grande Pinte se trouvait à l'emplacement actuel de l'église de la Trinité. Ouvert en 1724, il pouvait accueillir 600 personnes pour des réjouissances populaires[23].
« Avec quelle joie et quelle promptitude j’allai rue du Mont-Blanc, où ma femme devait être logée dans un hôtel à moi ! Bah ! la rue du Mont-Blanc était devenue la rue de la Chaussée-d’Antin. Je n’y vis plus mon hôtel, il avait été vendu, démoli. Des spéculateurs avaient bâti plusieurs maisons dans mes jardins. »
↑Cécile Raynal, « Promenade médico-pharmaceutique à travers l’œuvre d’Alexandre Dumas », in Revue d’histoire de la pharmacie, 90e année, no 333, 2002, p. 138 (voir en ligne)
↑Stéphanie Griou et Jean-Christophe Sarrot, Ballades littéraires dans Paris du XVIIe au XIXe siècle, Éditions Nouveau Monde, coll. « Terre d'écrivains », 2004, p. 81 (ISBN2-84736-054-9).
↑Mathieu Flonneau, L'Automobile à la conquête de Paris : chroniques illustrées, Presses des Ponts, , 287 p. (ISBN9782859783730, lire en ligne), p. 113.
↑« Le restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d'Antin ». Le Parti pris des choses. Œuvres complètes, Tome I, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1999, p. 36-38.
↑Alain Rustenholz, Les Traversées de Paris : l'esprit de la ville dans tous ses quartiers, Paris, Parigramme, , 647 p. (ISBN2-84096-400-7).
↑Anne-Marie Meininger et Pierre Citron, Index des personnages fictifs de la Comédie humaine, Paris, La Pléiade, 1991 (ISBN2070108775), t. XII, « Madame de Sérisy », p. 1271-1272.
↑Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert, Hatier, 2002, p. 45-46.
François Loyer (dir.), Autour de l'Opéra. Naissance de la ville nouvelle, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 1995 (ISBN2-905-118-81-4).
Louis Lurine, Les Rues de Paris. Paris ancien et moderne, 1844.
Pierre Pinon, « Le lotissement de la rue Taibout et du couvent des Capucins. La Chaussée d’Antin à la fin du XVIIIe siècle », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1988, p. 223-302(en ligne).