Cet article abordera le sujet de Trope (rhétorique), qui a suscité un grand intérêt au sein de la communauté académique et scientifique ces dernières années. Trope (rhétorique) est un sujet largement abordé dans la littérature scientifique et a suscité l'intérêt de chercheurs de diverses disciplines. Tout au long de cet article, différentes perspectives et approches liées à Trope (rhétorique) seront analysées, dans le but de proposer une vision complète et actualisée sur ce sujet. De plus, les implications pratiques et théoriques de Trope (rhétorique) seront examinées, ainsi que les pistes possibles pour de futures recherches dans ce domaine.
Un trope est une figure de style ou de rhétorique qui consiste en un changement de sens, qui peut être soit interne (au niveau de la pensée) soit externe par substitution de signifiant (au niveau des mots). Dans le premier cas et lorsqu'il n'y a qu'une seule association d'idées, on l'appelle comparaison ou périphrase ; si l'association d'idées est de nature analogique, une métaphore se produit, qui est le trope par excellence.
Dans son principe, on dira qu’il y a trope, dans une partie de discours, lorsque l’expression qui advient ne renvoie pas à son sens habituel ou propre, mais à un autre appelé sens figuré. Dans le cas où il y a double indication de sens, par le terme tropique et par le terme non tropique (comme dans « cet homme est une bête »), le trope est « in præsentia » ; quand le terme tropique est seul à véhiculer l’information pertinente (« regardez la bête en maillot sur la plage, à droite »), le trope est « in absentia ».
La rhétorique classique, selon Lausberg, ne considère comme tropes que certaines figures de style : la synecdoque, l'antonomasie, l'emphase, les litotes ("atténuation"), l'hyperbole, la métonymie, la métaphore, la périphrase, l'ironie et la métalepse (un type rare de métonymie). Les tropes sont donc le fruit d’associations mentales qui conduisent au changement de sens des mots ; ainsi, le mot « flamme » symbolise également la passion amoureuse, dans une relation métaphorique.
Dans la musique grecque ancienne, il indiquait la hauteur basée sur l'octave médiane des voix et qui façonnait l'élément principal de la structure musicale. Dans la musique médiévale, cela signifiait l'expansion du chant liturgique par l'insertion de textes courts qui facilitaient la mémorisation de la musique et qui donnèrent naissance au drame musical à partir du IXe siècle.
Le mot trope vient du grec τρόπος / trópos, « manière, façon, mode, style[1] » du verbe τρέπω / trépō, «faire tourner ».
Le terme de trope renvoie à plusieurs acceptions relatives à l’utilisation du langage[2] :
Historiquement, le terme désigne une insertion à la fois musicale (tropes mélogènes), et textuelle (tropes logogènes, du Propre ou de l'Ordinaire de l'Office liturgique) dans des textes médiévaux liturgiques, que l’on retrouve à travers les drames religieux ou les séquences. Il s’agit alors d’un ornement du plain-chant (du « chant grégorien ») au moyen d’additions, de substitutions ou d’interpolations de textes musicaux ou poétiques, mécanisme que l’on retrouve dans le sens stylistique du terme ;
Pour Quintilien, orateur romain, comme pour Paul Ricœur (dans La Métaphore vive) : « le trope, n’enseignant rien a une simple fonction décorative » [3]. Pour d’autres, comme Dan Sperber et Deirdre Wilson dans La pertinence[4], ouvrage commun, le trope, et en particulier la métaphore, est le moyen le plus économique dont dispose un locuteur pour exprimer sa pensée trop complexe pour être énoncée littéralement.
Les tropes reposant tous sur le mécanisme particulier de la métaphore, les explications théoriques renvoient à :
Selon la relation qui existe entre le sens propre du mot et son sens figuré on distingue plusieurs[5] tropes majeurs qui sont d’abord ceux qui correspondent à des images :
Trope par ressemblance pour Pierre Fontanier dans son ouvrage fondateur Les Figures du discours. Elle consiste à employer « un mot dans un sens ressemblant à, et cependant différent de son sens habituel »[6] comme dans :
« Le remord dévorant s'éleva dans mon cœur. »
Pierre Fontanier insiste sur son universalité et sa grande productivité au sein du discours : « La métaphore s’étend bien plus loin sans doute que la métonymie et que la synecdoque, car non seulement le nom, mais encore l’adjectif, le participe et le verbe, et enfin toutes les espèces de mots sont de son domaine. »[7] En raison de cette expansion particulière la catégorie de la métaphore est délicate à analyser.
Trope par correspondance pour Pierre Fontanier, les deux objets mis en relation dans cette figure font chacun « un tout absolument à part »[7] (Gérard Genette), leur rapport étant de dépendance externe. Elle désigne souvent le contenu par le contenant, l’effet par la cause (exemples : montrer les dents ; on prend un verre ?…).
Trope par connexion pour Pierre Fontanier, les deux objets en relation forment un ensemble tel que « l’existence ou l’idée de l’un se trouve comprise dans l’existence ou l’idée de l’autre »[7] via un rapport de dépendance externe qui consiste à désigner un tout par l'une de ses parties, ou vice-versa (exemples : jeter un œil, mettre le nez dehors, des millions de dents l'ont choisi).
L’ironie consiste à affirmer le contraire de ce que l’on veut faire entendre. Exemple : « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. »[8].
On notera que, si trope est un nom masculin, les quatre tropes cités portent un nom féminin.
La comparaison, le symbole (la balance, symbole de la justice par exemple), l’allégorie qui est une composition symbolique, formée de plusieurs éléments, comme l’allégorie de la mort ou encore la parabole qui est un récit allégorique sont des tropes mineurs. On peut leur adjoindre également la périphrase (locution descriptive qui remplace un mot : l’« empereur à la barbe fleurie » est Charlemagne) et l’hypallage (transfert syntaxique : « l’odeur neuve de ma robe », Valery Larbaud).
Il agit non pas sur les éléments sémantiques mais sur les fonctions grammaticales ; c'est le cas de :
L'ouvrage anonyme de la Rhétorique à Herennius distingue onze tropes[9].
Dans les derniers paragraphes de son œuvre De schematibus et tropis tabulae[10], Petrus Mosellanus mentionne parmi les tropes quelques autres figures : la chronographie, la topographie, la topothesie, l'aitiologie, l'épanode, le catalogue, le syllogisme, l'apostrophe.
Dans la terminologie du Groupe µ les tropes figurent à côté des métaplasmes (figures morphologiques), des métalogismes (figures logiques et figures de la référence) et des métataxes (figures de syntaxe).
Pour Danielle Bouvet, dans Le corps et la métaphore dans les langues gestuelles (1997), les tropes sont au fondement des codes de symbolisation élaborant les signes gestuels.
Elle distingue ainsi :