Alain Juillet

Alain JuilletAlain Juillet, en 2016.Fonction
Directeur du renseignement (d)
Biographie
Naissance 14 septembre 1942
Vichy
Nationalité française
Formation HEC Paris
Activités Chef d'entreprise, homme d'affaires, haut fonctionnaire
Père Jacques Juillet (d)
Autres informations
Distinctions
Alain Juillet en tant qu'ex-directeur de la DGSE ici invité à débattre sur les services secrets, avec Juan Branco sur le plateau de RT, invité par Frédéric Taddeï

Alain Juillet, né le 14 septembre 1942 à Vichy (Allier), est un dirigeant d'entreprises et ancien haut fonctionnaire français, devenu militant.

Il est notamment directeur du renseignement au sein de la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), avant d'être nommé Haut responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre François Fillon jusqu'en 2009.

Franc-maçon, il est un des fondateurs de la Grande Loge de l'Alliance maçonnique française dont il est le premier grand-maître.

Depuis les années 2020, il est remarqué pour ses positions pro-Kremlin et ses propos conspirationnistes, notamment sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Biographie

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Famille et formation

Fils de Jacques Juillet qui fut ministre plénipotentiaire, puis préfet de région, il est aussi le neveu de Pierre Juillet, administrateur d'entreprises et éminence grise avec Marie-France Garaud de Georges Pompidou et mentor de Jacques Chirac. Il est père de trois enfants.

Après un baccalauréat « Sciences expérimentales » obtenu en 1959 au lycée de Barcelone, il intègre successivement la faculté de droit de Paris puis celles de lettres de l'Université d'Aix-Marseille, puis celle de Toulouse. Alain Juillet est aussi diplômé du CPA/Groupe HEC (1981), de l’Université de Stanford (1988), de l’Institut des hautes études de défense nationale (promotion 1987-1988) et de l’Institut des hautes études de sécurité intérieure (promotion 1990).

Il a été, de 1986 à 2002, professeur affilié pour « la Stratégie d’Entreprise et la Gestion de crise » au Groupe HEC-CPA (centres de Paris, Jouy-en-Josas, Sophia Antipolis, Lyon, Madrid), puis de 2004 à 2007, maître de conférences en « information et stratégie » à l’Institut d’études politiques de Paris, et, depuis 2009, conférencier intervenant à l’École nationale d'administration (ENA) ainsi qu’à l’École nationale de la magistrature (ENM).

Dirigeant d’entreprises et haut fonctionnaire

Après ses études universitaires et une première carrière de cinq ans comme officier au sein des commandos parachutistes dans le service Action du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, ancêtre de la DGSE) jusqu’en 1967, Alain Juillet intègre ensuite plusieurs grandes entreprises nationales et internationales.

Il intègre ainsi la société Ricard jusqu’en 1985 où il finit en qualité de directeur général commercial, après avoir eu en charge le développement des marques et la commercialisation des produits du groupe sur l’Espagne, les pays du Maghreb, le Liban, l’URSS, la Chine, les États-Unis, l’Amérique du Sud, l’Arabie saoudite et l’Afrique centrale. Il collabore au lancement du circuit Paul-Ricard en 1974, et dans le cadre de la restructuration du marketing, crée les partenariats du groupe dans le monde de la voile avec Tabarly, Pajot et Philippe Monnet.

De 1986 à 1988, il est directeur général de Suchard-Tobler puis président du groupe de coordination pour la France où, après avoir réussi le redressement de Suchard, il réalise la première certification ISO-9002 de l’usine de Strasbourg (le groupe compte à l’époque 3 000 salariés déployés sur quatre sites pour un CA de 950 millions d'euros).

De 1989 à 1992, il devient directeur général de l’Union laitière normande. Il procède alors au redressement industriel et commercial du groupe, et avec l’appui des pouvoirs publics, assure la transmission au groupe Bongrain, évitant ainsi un dépôt de bilan touchant 22 000 producteurs. Lorsqu’il quitte le groupe, le CA est de 2,5 milliards d'euros pour 6 000 collaborateurs répartis sur 21 sites de production et stockage.

De 1992 à 2001, il procède au redressement de deux autres entreprises la Générale Ultra-Frais (filiale du groupe Andros) et France Champignon, avant de développer une activité de conseil en stratégie et développement à l’international pour de grands groupes français et étrangers. En 2001, il accepte de gérer, en qualité de PDG, la liquidation de Marks & Spencer (France), et assure le reclassement de tout le personnel.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il demeure affecté dans la réserve opérationnelle jusqu’en 2004. En 2002, il se voit confier la direction du Renseignement au sein de la DGSE. Il a aussi la charge d’en assurer la réorganisation. Cette mission s’achève en 2003, avant que ne lui soit confiée la mise en place de l’intelligence économique au sein du SGDN (Secrétariat général de la défense nationale). Il occupe alors la fonction de Haut responsable chargé de l'intelligence économique (HRIE) auprès du premier Ministre jusqu’en 2009 ; date à laquelle il intègre le cabinet d’avocats international Orrick, Rambaud, Martel en qualité de conseiller senior.

Depuis 2011, il est président du CDSE (Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises) et de la revue Sécurité & Stratégie à la documentation française (www.cdse.fr). En 2016, il préside l'Académie de l'intelligence économique.

En 2017, il crée l'Association de lutte contre le commerce illicite afin de sensibiliser l’État et d'alerter et d'informer les entreprises sur le phénomène.

En mai de la même année, il crée une chaine sur le réseau social YouTube, Open BOX TV, ou il anime une émission de géopolitique et géostratégie.

Autres fonctions et appartenances

Il a été membre du Conseil économique de la sécurité du ministère de l’Intérieur de 2008 à 2010, administrateur de l’Imprimerie nationale représentant l’État de 2004 à 2009, conseiller du Commerce extérieur de la France de 1978 à 2002, et président du Cercle culture économie défense de 2004 à 2009.

Alain Juillet est membre du conseil scientifique de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST) depuis 2008, membre du Conseil économique de défense depuis 2005, président du Club Ariège investissement depuis 2010 et président d’honneur d’Amadeus-Dirigeants depuis 2002. Il est par ailleurs administrateur ou membre du Conseil de Surveillance de plusieurs sociétés françaises.

Prises de position et controverses

Discours et activités pro-Kremlin

Il intervient dans des colloques organisés par Mario Sandoval, qualifié de « VRP des extrêmes droites sud-américaines » par StreetPress. Alain Juillet est membre du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), un think-tank dirigé par Éric Denécé et dont les positions sont jugées très favorables au Kremlin, et de Geopragma, dirigé par Caroline Galactéros,. En février 2020, il rejoint le média RT France, branche francophone de la chaîne Russia Today, pour y animer deux fois par mois une chronique géopolitique jusqu'à sa mise en retrait le 11 janvier 2022.

Ses prises de positions sont présentées comme « plaisant aux complotistes » par Le Parisien. Le site Conspiracy Watch reprend l'information du Parisien dans son actualité hebdomadaire. D'après Conspiracy Watch, ses positions géopolitiques sont caractérisées par un discours en accord avec la propagande du Kremlin et par des propos complotistes, notamment au sujet de la guerre russo-ukrainienne, et tient également des propos jugés contestables « sur les ovnis, le « lobby LGBT », l'assassinat de JFK ou encore le massacre d'Oradour-sur-Glane ».

Propos polémiques sur la politique française en matière de drogues

En septembre 2021, sur la chaîne YouTube Thinkerview, il regrette qu'en matière de répression de la drogue, la politique française ne soit pas aussi dure que celle de la Chine. Il affirme que là-bas « quelqu'un qui touche à la drogue y passe, quel que soit son niveau » et garantit que cela « calme ». Il anticipe les réponses à ses propos « Alors oui, on va vous dire "Mais comment ! Et la vie humaine !" » en expliquant que selon lui, il y a des moments où il faut en passer par ces méthodes. L'Express , qui y voit une « sortie de route », commente par « un ange exécuté est passé », et affirme qu'Alain Juillet ne tient pas de tels propos sur les médias traditionnels.

Franc-maçonnerie

Membre de la Grande Loge nationale française, il est l'un des leaders de l'opposition au grand maître contesté François Stifani. Il annonce le 23 février 2012 sa candidature à la grande maîtrise de l'obédience. Sa candidature n'aboutit pas, l'instance chargée du contrôle de la légalité des candidatures estimant que celle-ci ne respecte pas toutes les conditions requises.

Alain Juillet participe à la création de la Grande Loge de l'Alliance maçonnique française (GL-AMF). Il en devient le premier grand maître le 28 avril 2012 lors de l'assemblée générale qui se déroule à Tours. Son mandat se termine en 2014 et comme la constitution de cette obédience interdit le renouvellement de mandat d'un grand maître en place, il est désigné pour diriger jusqu'en 2015, la Confédération maçonnique de France, dont fait partie la GL-AMF avec la Grande Loge de France.

Distinctions

Décorations

Autres

Il est membre du jury pour la remise du Prix de littérature politique Edgar-Faure en 2007.

Publications

Notes et références

  1. « HEC Alumni », sur www.hecalumni.fr (consulté le 8 avril 2018)
  2. Alain Juillet : Numéro deux de la DGSE, liberation.fr, 12 novembre 2002
  3. Alain Juillet : "Un service de renseignement doit être neutre", entretien, parismatch.com, 5 mai 2016
  4. « Un ex-espion en guerre contre le commerce illicite », leparisien.fr,‎ 28 novembre 2017 (lire en ligne, consulté le 4 décembre 2017)
  5. « Lancement d'OPEN BOX TV : l'atelier des analyses stratégiques », sur portail-ie.fr, 18 mai 2022 (consulté le 17 novembre 2022).
  6. StreetPress, « Mario Sandoval, l’ami français des milices latino-américaines », sur StreetPress (consulté le 28 décembre 2022)
  7. Élie Guckert, « Pourquoi Éric Denécé, expert du renseignement, est adulé par les conspis », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, 18 mai 2022 (consulté le 28 décembre 2022)
  8. « Eric Zemmour enrôle la patronne d'un think-tank comme conseillère diplo - 14/12/2021 », sur La Lettre A, 14 décembre 2021 (consulté le 28 décembre 2022)
  9. « RT France recrute Alain Juillet, ancien patron du Renseignement à la DGSE » (consulté le 25 février 2020)
  10. « Alain Juillet s'est mis en retrait de la chaîne Russia Today », sur lalettrea.fr, 25 février 2022 (consulté le 17 novembre 2022) Accès payant.
  11. Par Paméla Rougerie Le 29 octobre 2022 à 12h00, « Russie, Covid et ovnis : Alain Juillet, l’ex-cadre de la DGSE qui plaît aux complotistes », sur leparisien.fr, 29 octobre 2022 (consulté le 28 décembre 2022)
  12. La Rédaction, « Conspiracy News #43.2022 », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme,‎ 30 octobre 2022 (consulté le 28 décembre 2022).
  13. Victor Mottin, « Alain Juillet, l'ex de la DGSE au service de la complosphère pro-russe » Accès libre, sur Conspiracy Watch, 28 février 2024 (consulté le 29 février 2024)
  14. « Liberté de ton, machine à dérapages ? Thinkerview, la chaîne où les iconoclastes se lâchent », sur L'Express, 16 novembre 2022 (consulté le 4 mai 2024)
  15. François Koch, « Alain Juillet : « Exclu de la compétition, j’ai mal à la GLNF » », sur blogs.lexpress.fr, 20 mars 2012 (consulté le 28 juin 2016).
  16. François Koch, « Alain Juillet élu 1er Grand Maître de la GL-AMF », sur blogs.lexpress.fr, 30 avril 2012 (consulté le 28 juin 2016).
  17. François Koch, « Alain Juillet (CMF-Glamf) : « J’ai dû agir comme un militaire de commando » », sur blogs.lexpress.fr, 19 décembre 2014 (consulté le 28 juin 2016).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes