Claude Hagège

Claude HagègeClaude Hagège en 2013.Fonction
Président
Société de linguistique de Paris
1980
Claude Gouffé (d)Yves Millet
Biographie
Naissance 1er janvier 1936
Carthage
Nationalité française
Formation École normale supérieure
Lycée Carnot de Tunis
Lycée Louis-le-Grand
Université Paris-Descartes
Activités Linguiste, professeur d'université, professeur, chercheur
Autres informations
A travaillé pour Collège de France (1988-2006)
École pratique des hautes études
Université de Poitiers
Centre national de la recherche scientifique
Directeur de thèse André Martinet (1971)
Influencé par André Martinet, André-Georges Haudricourt
Site web claude.hagege.free.fr
Distinctions Médaille d'or du CNRS (1995)
Œuvres principales
L'Homme de paroles (1985)
Le Français et les siècles (1987)
Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d'Europe (1991)
Combat pour le français (2006)
Dictionnaire amoureux des langues (2009)
Contre la pensée unique (2012)

Léon Hagège, dit Claude Hagège (arabe : كلود حجاج), né le 1er janvier 1936 à Carthage (Tunisie), est un linguiste français d'origine tunisienne.

Biographie

Débuts et carrière scientifique

Fils d'Edmond Hagège, entrepreneur en électricité tunisien de confession juive, et de Liliane Taïeb, « juive d'attaches chrétiennes », Claude Hagège passe son enfance à Tunis dans un milieu polyglotte,, et s'applique dès ses six ans à s'adresser aux gens dans leur propre langue, et s'attache à étudier et analyser les langues tout en utilisant un esprit de libre-pensée. Et en demandant à chaque personne qu'il croise dans les rues de Tunis la signification d'un mot ou d'une phrase.

Bachelier du lycée Carnot de Tunis en 1953, il poursuit ses études à Paris au lycée Louis-le-Grand en classes de lettres supérieures et de première supérieure (1953-1955), puis à l'École normale supérieure (1955-1959), à l'université de Paris, où il obtient une licence de lettres classiques et une licence d'arabe en 1956, un diplôme d'études supérieures d'arabe en 1957, une licence de linguistique générale en 1965 et une licence de chinois en 1969. Il suit également des cours à l'École pratique des hautes études et à l'École nationale des langues orientales, où il obtient un diplôme d'hébreu en 1964, un diplôme de chinois en 1967, et un diplôme de russe en 1970.

Reçu à l'agrégation de lettres classiques en 1958, Claude Hagège enseigne au lycée de Carthage (1959-1961). Il fait son service militaire (1961-1963), puis est affecté aux lycées Victor-Duruy et Saint-Louis à Paris (1963-1965). En détachement, comme attaché de recherche du CNRS de 1965 à 1970, il prépare, sous la direction d'André Martinet, une thèse de doctorat ès lettres qu'il soutient en 1971 à l'université Paris-V. Nommé maître de conférences en 1970, puis professeur à l'université de Poitiers, Claude Hagège devient directeur d'études en linguistique structurale à l'École pratique des hautes études en 1977, et professeur titulaire de la chaire de théorie linguistique au Collège de France entre 1988 et 2006 tout en étant un candidat malheureux à l'Académie française à deux reprises (en 2000 et en 2007).

Professeur honoraire au Collège de France, il est renommé pour sa maîtrise d'une dizaine de langues et ses connaissances éparses dans une cinquantaine de langues, parmi lesquelles l'italien, l'anglais, l'arabe, le mandarin, l'hébreu, le russe, le guarani, le hongrois, le navajo, le nocte (en), le pendjabi, le persan, le malais, l'hindi, le malgache, le peul, le quechua, le tamoul, le tetela, le turc et le japonais.

Opinions

Homme attaché à la culture française, Claude Hagège pourfend l'anglais comme vecteur de pensée unique dans son ouvrage Contre la pensée unique (2012). Il précise cependant que l'anglais est aussi le support d'« esprits libres », d'une « pensée libertaire défendant la liberté, contre la fausse liberté qu'est le néolibéralisme, c'est-à-dire la liberté de faire de l'argent en profitant des malheureux qui sont incapables d'en faire et qu'on exploite. » Il explique aussi qu'il s'agit d'un livre inspiré par ses amis américains.

Vie privée

De son union avec Marie Gaudin, il a deux enfants : Emmanuel et Hélène.

Décorations

Distinctions

Œuvres

Journaux, revues et tribunes

Préfaces

Notes et références

  1. « Claude Hagège », sur data.bnf.fr (consulté le 5 février 2018).
  2. « Claude Hagège, l’homme de Carthage », L'Orient littéraire,‎ 1er octobre 2009 (lire en ligne, consulté le 4 février 2018).
  3. Denis Peiron, « Claude Hagège, la symphonie des langues. Claude Hagège, la symphonie des langues », sur la-croix.com, 25 février 2012 (consulté le 11 février 2018).
  4. « Biographie de Claude Hagège », sur irpall.univ-tlse2.fr (consulté le 5 février 2018).
  5. « Claude Hagège », sur babelio.com.
  6. Les agrégés de l'enseignement secondaire, répertoire 1809-1960 (base de données, Ressources numériques en histoire de l'éducation).
  7. « Biographie », sur college-de-france.fr (consulté le 5 février 2018).
  8. « Élection blanche au fauteuil de M. Alain Peyrefitte (F11) », sur academie-francaise.fr (consulté le 11 février 2018).
  9. « Élection blanche au fauteuil de M. Bertrand Poirot-Delpech (F39) », sur academie-francaise.fr (consulté le 11 février 2018).
  10. Claude Hagège, « Claude Hagège : « Ce n’est pas la langue qui est sexiste, mais les comportements sociaux » », sur lemonde.fr, 26 décembre 2017 (consulté le 5 février 2018).
  11. Le nocte est parlé par 33 000 personnes (source: Ethnologue), par un groupe ethnique de la famille naga vivant essentiellement en Inde, en Arunachal Pradesh. Il s'agit d'une variété des langues konyak (en) ou naga du nord (famille sino-tibétaine).
  12. Antoine Perraud, « Les langues dans la chambre d'échos », sur la-croix.com, 13 mai 2009 (consulté le 11 février 2018).
  13. « Le français, histoire d'un Combat » , sur ufmg.br (consulté le 11 février 2018).
  14. Victoria Gairin, « Hagège : « L'anglais détruit notre pensée » », sur lepoint.fr, 27 décembre 2012 (consulté le 11 février 2018).
  15. Marc Voinchet, Les Matins de France Culture, 25 janvier 2012 sur YouTube.
  16. Décret du 29 novembre 2023 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite (lire en ligne)
  17. « Prix d’Académie », sur academie-francaise.fr (consulté le 5 février 2018).
  18. « Claude Hagège reçoit la Médaille d'or du CNRS 1995 », sur cnrs.fr (consulté le 5 février 2014).
  19. Viviane Alleton, « Claude Hagege, "Le problème linguistique des prépositions et la solution chinoise (avec un essai de typologie à travers plusieurs groupes de langue)" », Cahiers de Linguistique - Asie Orientale, vol. 3,‎ 1978, p. 85-92 (lire en ligne).
  20. Guy Serbat, « Claude Hagège, "La structure des langues" », L'information grammaticale, vol. 17,‎ 1983, p. 50-51 (lire en ligne).
  21. Gabriel Vahanian, « Claude Hagège, "L'Homme de paroles : contribution linguistique aux sciences humaines" », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol. 66, no 4,‎ 1986, p. 468-470 (lire en ligne).
  22. Roger Comtet, « Claude Hagège, "Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d'Europe" », Revue des Études Slaves, vol. 64, no 4,‎ 1992, p. 773-776 (lire en ligne).
  23. Jacques Bres, « Claude Hagège, "L’enfant aux deux langues" », Cahiers de praxématique, vol. 26,‎ 1996, p. 168-170 (lire en ligne).
  24. « Hagège : "L'anglais détruit notre pensée" », sur lepoint.fr, 19 janvier 2012.
  25. Pierre Lassave, « Claude Hagège, "Les Religions, la Parole, et la Violence" », Archives de sciences sociales des religions, vol. 180,‎ 2017, p. 353-355 (lire en ligne).
  26. « Claude Hagège et Jean Sellier : "Les langues sont menacées de la même manière que la biodiversité, et pour les mêmes raisons" », sur lemonde.fr, 15 décembre 2019.
  27. « Claude Hagège: "La musique nous rappelle à la vie" », sur lefigaro.fr, 21 décembre 2020.
  28. Élisabeth Lévy, « Claude Hagège : « j'aime les langues comme les femmes » », sur lepoint.fr, 25 juin 2009 (consulté le 11 février 2018).

Liens externes