Dominique Fernandez

Dominique FernandezDominique Fernandez en 2009.Fonction
Fauteuil 25 de l'Académie française
depuis le 8 mars 2007
Jean Bernard
Biographie
Naissance 25 août 1929
Neuilly-sur-Seine
Nationalité française
Formation École normale supérieure
Activités Écrivain, critique littéraire, critique musical, historien de l’art, professeur d'université, explorateur, essayiste
Période d'activité depuis 1958
Père Ramon Fernandez
Mère Liliane Tasca (d)
Conjoint Diane de Margerie (de 1961 à 1971)
Enfant Laëtitia Fernandez
Ramon Fernandez
Parentèle Ramón Fernández (grand-père)
Autres informations
Membre de Académie française (2007)
Comité de lecture des éditions Grasset (d)
Genre artistique Roman
Distinctions Prix Goncourt (1982)
Œuvres principales

Dominique Fernandez, né le 25 août 1929 à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain, essayiste et italianiste français, membre de l’Académie française.

Biographie

Famille

Dominique Fernandez est le fils de Ramón Fernández, critique littéraire français d'origine mexicaine et collaborationniste, à qui il consacrera en 2009 son livre Ramon, et de Liliane Chomette, ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles (promotion 1920 Lettres), professeur de lettres, née à Saint-Anthème (Puy-de-Dôme) le 1er avril 1901, et morte à Paris (15e) le 17 mai 1985. Ses parents divorcent en 1939. Son père meurt d'une embolie en août 1944 . Sa mère épouse en secondes noces Angelo Tasca.

Formation et débuts

Ancien élève de l'École normale supérieure (promotion 1950 Lettres), il obtient l'agrégation d'italien en 1955 (2e) et devient deux ans plus tard professeur à l’Institut français de Naples.

L’Académie française lui décerne le prix Durchon-Louvet en 1962 pour l'ensemble de son œuvre. En 1968, il soutient sa thèse sur « L’échec de Pavese » et obtient le titre de docteur ès lettres. Il est ensuite nommé professeur d’italien à l’université Rennes 2.

Carrière universitaire et littéraire

Il partage son temps entre son travail d'enseignant, l'écriture de ses livres et la rédaction de ses articles pour La Quinzaine littéraire, L'Express, la revue suisse d'art et de culture Artpassions ou Le Nouvel Observateur.

Il reçoit le prix Médicis en 1974, pour Porporino ou les Mystères de Naples, histoire d'un castrat dans l'Italie du XVIIIe siècle. En 1982, son roman fondé sur la vie de Pasolini, Dans la main de l'ange, est couronné du prix Goncourt.

Il est membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo.

À 77 ans, il est élu à l'Académie française le 8 mars 2007, au siège laissé vacant par le professeur Jean Bernard ; il est reçu sous la Coupole le 13 décembre 2007 par Pierre-Jean Rémy. Se qualifiant de « premier académicien ouvertement gay » (du fait que ses prédécesseurs homosexuels comme Jean Cocteau et Marguerite Yourcenar ne le déclarèrent pas), il fait figurer Ganymède sur le pommeau de son épée. Le 5 août 2023, à la mort d'Hélène Carrère d'Encausse, il devient le doyen d'âge de l'Académie.

Il est l'inventeur de la « psychobiographie », qu'il définit comme « l'étude de l'interaction entre l'homme et l'œuvre et de leur unité saisie dans ses motivations inconscientes. » Cette méthode est voisine de la « psychocritique », dite aussi « psychanalyse critique », de Charles Mauron.

Grand voyageur, spécialiste de l'art baroque et de la culture italienne, Dominique Fernandez a ramené de ses nombreux voyages en Italie, en Bohême, au Portugal, en Roumanie, en Russie, en Syrie, au Brésil ou en Bolivie des récits illustrés par le photographe Ferrante Ferranti, son compagnon durant quinze ans.

Le Monde donne trois thématiques principales de son engagement : italianisant, freudien et homosexuel militant.

Homosexualité

Il ne fait pas mystère de son homosexualité, révélée au public lors de la parution de Porporino ou les Mystères de Naples, en 1975, et sur laquelle il a notamment écrit dans son ouvrage L'Étoile rose (1978). Suivent plusieurs textes comme La Gloire du paria (1987), le premier roman français évoquant le sida, Le Rapt de Ganymède (1989) qui décrit la culture homosexuelle du XXe siècle, L'Amour qui ose dire son nom. Art et homosexualité (2001), Amants d'Apollon : L'Homosexualité dans la culture (2015).

En 1999, il prend la défense du PACS.

Engagement

Dominique Fernandez est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

En janvier 2020, il prend la la défense de Matzneff dans Le Monde en 2020, estimant que son œuvre reste importante malgré les accusations de pédophilie, il s'attire de vives critiques. Dans son livre auto-édité Vanessavirus de 2021, Gabriel Matzneff cite Dominique Fernandez comme étant l'un de ses « cinq soutiens indéfectibles »,.

À plusieurs occasions, il a soutenu la Russie de Vladimir Poutine, dans la lignée d'Hélène Carrère d'Encausse et d'Andreï Makine à l'Académie française – et ce même après la première guerre en Ukraine de 2014 –, ce qui leur a valu d'être appelés « la Kremlin Académie ». « La Crimée n’a jamais été ukrainienne. Elle était russe. Je suis allé en Crimée, ils détestent les Ukrainiens » a déclaré Fernandez.


Vie privée

Il a été marié de 1961 à 1971 à Diane de Margerie avec qui il a eu un fils, Ramon Fernandez (prénommé comme son grand-père paternel), et une fille, Laetitia.

Décorations

Œuvres

Romans

Essais

Récits de voyage

Divers

Adaptation au théâtre

Préfaces

Notes et références

Notes

  1. La traduction anglaise du livre remporte aux États-Unis le prix Lambda Literary.

Références

  1. Édouard Launet, « Du père à l’épée », Libération, 12 décembre 2007.
  2. "Verstorben am 17. Mai 1985 - Paris 15, 75 Paris, 33 rue Olivier de Serres, Hôpital Saint Michel" ; en ligne.
  3. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 / Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur cnrs.fr (consulté le 28 octobre 2021).
  4. Notice biographique sur le site de l'Académie française.
  5. Dodik Jégou et Christophe Penot, La Maison internationale des poètes et des écrivains, Éditions Cristel, Saint-Malo, 2002, 57 p. (ISBN 2-84421-023-6).
  6. Étienne de Montety, « Dominique Fernandez reçu sous la Coupole », Le Figaro, 14 décembre 2007.
  7. « Dominique Fernandez : « Je suis le premier académicien ouvertement gay » », sur L'Obs, 18 avril 2021
  8. L'Arbre jusqu'aux racines : psychanalyse et création, éditions Grasset, 1972.
  9. « • GONCOURT : Dominique Fernandez pour Dans la main de l'ange. • RENAUDOT Georges-Olivier Chateaureynaud pour la Faculté des songes », sur Le Monde, 16 novembre 1982
  10. « Rencontre avec le comité d’honneur de l’ADMD », sur Paperblog (consulté le 3 mars 2023).
  11. « Affaire Matzneff : "Tous s’achètent une bonne conscience en attaquant un homme à terre" », Le Monde.fr,‎ 13 janvier 2020 (lire en ligne, consulté le 18 février 2023).
  12. « Gabriel Matzneff salue 5 soutiens indéfectibles dans son livre auto-édité », sur Le HuffPost, 11 février 2021 (consulté le 20 décembre 2021)
  13. « Dans son livre auto-édité, Gabriel Matzneff rend hommage à "cinq soutiens indéfectibles" », sur Franceinfo, 11 février 2021 (consulté le 4 avril 2024)
  14. « La Kremlin Académie : enquête sur une russophilie bien ancrée sous la Coupole », sur L'Obs, 9 février 2023 (consulté le 18 février 2023).
  15. « L'amour qui ose dire son nom », sur lexpress.fr, 1er décembre 2001 (consulté le 13 août 2021)
  16. « Ah, le bel Italien dans Moi, Caravage ! », Paris-Match,‎ 3 septembre 2013 (lire en ligne).

Liens externes