Dans le monde d’aujourd’hui, Grotte d'El Castillo est devenu un sujet qui suscite un intérêt croissant dans la société. Que ce soit en raison de sa pertinence historique, de son impact sur la vie quotidienne ou de son influence dans la sphère culturelle, Grotte d'El Castillo a retenu l'attention de personnes de tous âges et de tous horizons. Depuis son émergence, Grotte d'El Castillo fait l’objet de débats, d’études et de recherches, et son importance n’a pas diminué au fil du temps. Dans cet article, nous explorerons différents aspects de Grotte d'El Castillo et sa signification dans le monde contemporain, en analysant son évolution, son impact et sa pertinence aujourd'hui.
Grotte d'El Castillo (grotte d’Altamira et art rupestre paléolithique du Nord de l’Espagne) *
La grotte fut découverte en 1903 par Hermilio Alcalde del Río(es) qui, le premier, en recensa les motifs. Les figures pariétales furent ensuite étudiées et relevées par Henri Breuil qui y dénombra environ 220 motifs peints et gravés. Outre les relevés qu’il y fit, Breuil mit au point dans cette grotte ornée sa célèbre méthode de « stratigraphie pariétale », qui lui permit de préciser les étapes de l’évolution de l’art du Paléolithique supérieur.
La grotte fut fouillée de 1910 à 1914 par H. Obermaier, P. Wernert, Henri Breuil et Jean Bouyssonie puis à partir de 1980 sous la direction de V. Cabrera Valdés.
En 2012, la datation des œuvres d'art de la grotte qui remontent à plus de 40 000 ans (Paléolithique supérieur), font d'elles les plus anciennes peintures pariétales d'Europe[2].
Localisation
La grotte d'El Castillo est située sur le versant nord-est de la montagne du même nom, sur la commune de Puente Viesgo (Santander, Cantabrie). Elle figure sur la carte au 1:50 000 de l’Institut géographique et cadastral, feuillet no 58 (Corrales de Buelna).
Description
Son développement actuel est de 759 m. L’entrée de la grotte se trouve à 195 m d’altitude. Le réseau comprend une série de salles et de couloirs de dimensions et de volume très variables, aisément accessibles, formant autant d’espaces relativement distincts.
Plan de la grotte d'El Castillo (au nord) et des grottes voisines
Principales découvertes
L'entrée de la grotte a livré une séquence stratigraphique de 20 m d'épaisseur. Elle a fourni des indices d'occupations qui s'étendent sur près de 120 000 ans, de l’Acheuléen supérieur à l’Épipaléolithique et jusqu’à l’âge du bronze pour les couches les plus récentes.
Art pariétal
L'étude de l'art pariétal a été reprise en 2003 par Marc Groenen et son équipe. En l'état actuel des recherches, près de 3 000 unités graphiques peintes, dessinées, gravées, figuratives et non figuratives, ont été recensées, avec notamment 77 mains négatives, 360 figures animales, 22 humains (dont 20 sont protohistoriques), 107 tracés complexes, 1 231 tracés élémentaires, 936 traces, 237 tracés indéterminés et environ 200 "dépôts" (objets fichés en parois, déposés dans des niches, au sol, etc.).
Dimorphisme sexuel : des mains de femmes
Les mains négatives (plus de cinquante) sont pour la plupart celles de femmes, ce qui remet en cause l'idée jusque là dominante selon laquelle les artistes du Paléolithique étaient des hommes, jeunes ou vieux. Le dimorphisme sexuel de cette époque était nettement plus prononcé qu'à notre époque[3].
« Panneau des mains » : bison magdalénien, signes rouges du Paléolithique supérieur (40 000 ans)
Bison sur une stalagmite
Mobilier
Les nombreux objets d'art mobilier trouvés en stratigraphie et une vingtaine de datations directes C14 AMS réalisées sur des motifs pariétaux démontrent que les manifestations esthétiques de la grotte d'El Castillo s'étendent à toutes les périodes du Paléolithique supérieur, de l'Aurignacien au Magdalénien, et au-delà (avec les figures humaines schématiques) à l'âge du bronze.
Protection
Le est passée la loi 16/1985 sur le Patrimoine espagnol, déclarant comme Bien d'intérêt culturel (Bien de Interés Cultural) toutes les grottes contenant de l’art rupestre[4].
La zone tampon de la grotte d'Ekain est de 14,59 ha[1]. Aucune construction ne peut y être bâtie, aucune construction existante modifiée, aucun prélèvement d'eau effectué, sans l’autorisation du Conseil régional de la Culture[4].
Bibliographie
(es) Hermilio Alcalde del Río(es), « Las pinturas y grabados de las cavernas prehistoricas de la provincia de Santander: Altamira, Covalanas, Hornos de la Peña, Castillo », Portugalia, t. 2, no 2, (lire en ligne sur centrodeestudiosmontaneses.com, consulté le ), 42 p.
Henri Breuil et Hugo Obermaier, « Travaux en Espagne - Fouilles du "Castillo", à Puente-Viesgo (Santander) », L'Anthropologie, t. 25, , p. 233-234.
V. Cabrera Valdès, El yacimiento de la cueva de "El Castillo" (Puente Viesgo, Santander), vol. 22, Madrid, coll. « Bibliotheca Praehistorica Hispana », , 485 p..
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