Homo novus

Politique dans la Rome antique Description de l'image Roman SPQR banner.svg. Données clés

Royauté romaine
753 – 509 av. J.-C.
République romaine
509 – 27 av. J.-C.
Empire romain
27 av. J.-C. – 476

Principat
27 av. J.-C. – 285 Dominat
285 – 476 Emp. d'Occident
395 – 476 Emp. byzantin
395 – 1453
Magistratures
Cursus honorum

Magistrats ordinaires
Tribun de la plèbe

Questeur
Édile
Préteur Tr. consulaire
Consul
Censeur

Promagistrats

Propréteur Proconsul

Magistrats extraordinaires

Dictateur
Maître de
cavalerie
Interroi
Décemvir
Triumvir
Assemblées

Sénat romain
Comices

Comices
curiates

Comices centuriates Comices
tributes

Concile
plébéien

Titres impériaux

Empereur romain

Auguste
Imperator
César Pater patriae
Pontifex
maximus

Fonctionnaires impériaux Curateur Légat Procurateur

Préfectures

Préfet du prétoire
Préfet de Rome Préfet de l'annone
Préfet des vigiles

Homo novus (« homme nouveau » ; pluriel : homines novi) est une expression latine désignant dans l'Antiquité romaine, particulièrement sous la République, un citoyen dont aucun aïeul n'a occupé quelque charge publique que ce soit (consulat, préture, questure, édilité, ...) et qui occupe pour la première fois une telle charge alors qu'il n'est pas issu de la noblesse. Les exemples les plus célèbres en sont Marius, Cicéron, Marcus Vipsanius Agrippa et l'historien Tacite.

Histoire

L'homo novus romain se définit en opposition au noble. La noblesse, elle-même issue d'un processus de fusion entre les patriciens et l'élite plébéienne qui accède aux magistratures supérieures à partir de la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C., tend, une fois stabilisée, à se refermer sur elle-même. Pour qui n'en est pas issu, devenir consul, en particulier, est de plus en plus difficile : au Ier siècle av. J.-C., Salluste se plaint de ce que les nobles se passent le consulat « de main en main ». Les « hommes nouveaux » comme Caton l'Ancien, Marius ou Cicéron font figure d'exceptions qui confirment la règle.

Dans les sources antiques, l'expression est ambigüe. Au sens le plus restreint, elle désigne le consul — ou le candidat au consulat — dépourvu d'ancêtre consul. Plus largement, elle peut viser celui qui accède au Sénat — ou aux honneurs — sans être de famille sénatoriale, ou même dont les ancêtres n'ont exercé que des magistratures inférieures au consulat.

Les homines novi n'étaient qu'exceptionnellement d'origine populaire : ils étaient généralement issus de la classe équestre de Rome ou du milieu des riches propriétaires terriens italiens. Ils « avaient pour ambition de vaincre la noblesse par leur valeur ». Hommes nouveaux, issus de riches familles plébéiennes ayant fait fortune dans les affaires, ils étaient en effet regardés avec mépris par les nobles exerçant les magistratures depuis des générations. Ainsi, si l'accession à de telles magistratures leur conférait la nobilitas pour eux-mêmes et leur descendance, cela ne leur permettait pas pour autant de rejoindre les rangs des patriciens, conservant jalousement leurs privilèges.

Homines novi célèbres

Si moins d'un pour cent des consuls furent des homines novi, certains sont restés célèbres au-delà de leur ère :

Notes et références

  1. Catherine Virlouvet (dir.) et Stéphane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », 2020, 796 p. (ISBN 978-2-7011-6495-3), chap. 8 (« La République mise à mal »), p. 410.
  2. Humm 2018, p. 59-60.
  3. Deniaux 1993, p. 55.
  4. Wiseman 1971, présentation.
  5. Badel 2013, p. 105.
  6. Badel 2013, p. 105-106.
  7. Salluste, Guerre de Jugurtha, 4 Salluste se plaint à l'époque de César de la perte de cet idéal, arguant dans le même passage que les hommes nouveaux « s’efforcent de conquérir commandements et honneurs non par le mérite, mais par le brigandage ; comme si préture, consulat et autres titres étaient choses glorieuses et honorables par elles-mêmes, et n’étaient point jugés sur le mérite de ceux qui les possèdent. »
  8. Un plébéien ne pouvait passer au rang de patricien que par le fait d'une lex curiata. C'est parfois arrivé durant la période royale et dans les premiers temps de la république. César sera le premier à s'arroger le droit de faire de plébéiens des patriciens et son exemple sera suivi par les empereurs.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes