Israël Silvestre

Israël SilvestrePortrait par Charles Le Brun.Fonction
Peintre de cour
Biographie
Naissance 13 août 1621
Nancy
Décès 11 octobre 1691 (à 70 ans)
Paris
Nationalité Lorraine
Formation voyages en France, Lorraine et Italie
Activités Peintre, éditeur, artiste visuel, designer, graveur sur cuivre, artiste graphique, aquafortiste, collectionneur d'œuvres d'art, graveur, dessinateur, illustrateur
Conjoint Henriette Sélincart
Enfants Charles-François Silvestre (d)
Louis Silvestre (d)
Louis de Silvestre
Parentèle Marie-Maximilienne de Silvestre (petite-fille)
Autres informations
Date de baptême 15 août 1621
Membre de Académie royale de peinture et de sculpture
Influencé par Jacques Callot
Archives conservées par Archives nationales (383AP)
Archives départementales des Bouches-du-Rhône (2 Fi 383)

Israël Silvestre, né à Nancy le 13 août 1621 et mort à Paris le 11 octobre 1691, est un dessinateur, graveur lorrain, conseiller du roi en son Académie royale de peinture et de sculpture et collectionneur d’art.

Il accède aux charges de dessinateur ordinaire du roi (1663), maître à dessiner des pages des Grande et Petite Écuries (1666) et du Dauphin (1673). Il bénéficie, par brevet du roi (de 1661, renouvelé en 1668), du privilège d'un logement aux galeries du Louvre. Une fabuleuse collection d’œuvres d’art, essentiellement des dessins et des gravures, a été accumulée par Israël Silvestre et ses descendants.

Biographie

Israël Silvestre est le fils de Gilles Silvestre (1591-1631), cordonnier, et d'Elizabeth Henriet, sa femme, fille du peintre verrier Claude Henriet (1539-ca 1604). Né à Nancy le 15 août 1621 et baptisé le même jour à Saint-Epvre, il a pour parrain le peintre Israël Henriet, son oncle maternel. Le jeune garçon apprend les premiers rudiments du dessin et de la peinture sous la direction de son père — converti aux arts par sa belle-famille — et montre très tôt une grande disposition pour les arts. En 1631, alors âgé de 10 ans, il perd ses parents et vient se réfugier à Paris chez son oncle Israël Henriet, qui le reçut comme son propre fils.

Israël Henriet (1590?-1661) était un peintre médiocre mais un excellent dessinateur. Il avait étudié auprès des mêmes maîtres que son ami Jacques Callot, tant en Lorraine qu’en Italie. Né à Nancy, il s’était installé à Paris depuis longtemps comme peintre et dessinateur du Roi. Bénéficiant de l’engouement que suscitait le dessin à cette époque, il apprenait ce genre à des personnages de la cour et eut même l’honneur de compter Louis XIII parmi ses élèves (nous trouvons ici l’origine de la charge de « maître à dessiner » qui restera dans la famille jusqu’à la Révolution et fut occupée sans interruption par cinq générations de Silvestre). Israël Henriet vivait également d’un commerce prospère d’estampes, éditant en particulier les planches de Callot, dont il disposait de l’exclusivité par privilège, ainsi que celles de de La Belle, Leclerc, Audran, etc.

Arrivé très jeune à Paris, Israël Silvestre perfectionne son art du dessin auprès de son oncle qui le prend comme élève, en lui donnant à copier à la plume des pièces de Callot qu'il connait déjà, et apprend la manière de graver en taille-douce. Il fait des progrès rapides qui lui permettent, après quelques années de travail assidu, d’entreprendre une carrière indépendante. C’est alors qu’il parcourt les environs de Paris et plusieurs provinces de France et compose de nombreux ouvrages qui établissent sa réputation comme dessinateur et comme graveur.

Vue panoramique de Lorette, gravure, 1642.

Comme le veulent les usages de l’époque, il entreprend plusieurs voyages en Italie, pour copier les maîtres anciens et se perfectionner auprès des plus grands maîtres. Faucheux fixe les dates de ces voyages, pour le premier avant 1640 (Israël n’a alors pas 20 ans), le deuxième de 1643 à 1644 et le dernier vers 1653.

Vue du château - Gravure de 1658 - Israel SilvestreVue panoramique du château de Gaillon, gravure, 1658

Israël en rapporte de nombreuses vues d’Italie qu’il grave pratiquement toutes. Il effectue jusqu’en 1659 d’autres voyages en France et en Lorraine, dont il tire quantité de dessins et de gravures.

De retour à Paris, il s’installe chez son oncle, rue de l’Arbre Sec, et tire profit des fruits de ses travaux en obtenant le privilège d’imprimer et de vendre ses ouvrages à l’exclusion de tous autres. En 1661, année du décès d’Israël Henriet, il hérite de ce dernier, en tant que légataire universel, des fonds de planches de Jacques Callot et de Stefano Della Bella, qui, s’ajoutant à sa propre production, lui assurent des revenus confortables.

Israël Silvestre se marie tard. Il épouse en 1662, à l’âge de 41 ans, dans sa paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois, Henriette Sélincart, fille d’un marchand de Paris, qui passe pour avoir été une femme remarquable tant par son esprit que par sa beauté, comme en témoignent les portraits réalisés par Charles Le Brun.

Son mariage ne ralentit pas la carrière artistique d’Israël. En 1662, il est nommé dessinateur et graveur du Roi, obtient la charge de maître à dessiner des pages de la Grande Écurie en 1667 et en 1673 celle de maître à dessiner du Dauphin (fils aîné de Louis XIV et grand-père de Louis XV, appelé le Grand Dauphin). Il bénéficie également d’un brevet qui lui accorde un logement aux galeries du Louvre en 1668. Israël est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1670 sur la recommandation de Charles Le Brun. Il est par ailleurs à la tête d’un atelier important, où il compte au moins deux élèves, les graveurs François Noblesse et Meunier, ainsi que de nombreux collaborateurs parmi les meilleurs artistes de leur temps : Stefano Della Bella, Jean Lepautre, les trois Pérelle (Gabriel, Nicolas et Adam), François Collignon, Jean Marot.

Gravure du Château de Vaux-le-Vicomte, 2de moitié du XVIIIe siècle.

Il laisse de nombreux dessins et plus de mille pièces gravées. Parmi ses plus beaux ouvrages, on peut citer le Carrousel de 1662, la représentation des Plaisirs de l’Isle Enchantée, les vues des demeures royales d’Île de France, dont Versailles, Vaux et Fontainebleau, ou les suites des églises de Rome.

Israël Silvestre perd sa femme le 1er septembre 1680 et lui survit encore pendant 11 ans. Il meurt le 11 octobre 1691, dans son appartement aux galeries du Louvre, âgé de 70 ans et est enterré auprès de sa femme, dans l’église Saint Germain l’Auxerrois. Il laisse à ses cinq enfants, dont deux encore mineurs, une fortune, faute d’être importante, confortable et surtout le goût des arts, que chacun (notamment son fils Louis) cultivera selon son talent, et la bienveillance de ses anciens élèves, devenus ses protecteurs.

En 1750, Laurent Cars édite le Recueil d'un grand nombre de vues des plus belles villes, palais, châteaux, maisons de plaisance de France, d'Italie, dessinés et gravés par Israël Sylvestre (sic), en quatre volumes contenant en tout cinq cent cinquante-sept planches.

Mariage et enfants

Portrait en buste d'Israël Silvestre, 1881, bronze par Charles Pêtre, érigé sur la place Vaudémont à Nancy. Portrait d'Henriette Sélincart, épouse Silvestre, vers 1670, pastel par Charles Le Brun, Musée des Beaux-Arts de Reims.

Israël Silvestre se marie à l'âge de 41 ans, le 10 septembre 1662, dans sa paroisse de Saint-Germain l'Auxerrois avec Henriette Sélincart. Au moins dix enfants naissent de cette union, dont seuls cinq (ci-dessous indiqués en gras) survivront à leur père.

  1. Charlotte Marguerite Silvestre (1663-)
    morte en bas âge
  2. Henriette Suzanne Silvestre (1664-après février 1742)
    mariée en 1681 à Nicolas Petit de Logny, avocat au Parlement
  3. Charles François Silvestre (1667-1738)
    marié en 1693 à Suzanne Thuret
  4. Marguerite Silvestre (1668-1669)
    morte en bas age
  5. Louis Silvestre dit l'Aîné (1669-1740)
    marié en 1704 à Marguerite Charvilhat
  6. Charles Silvestre (1670-)
  7. Alexandre Silvestre (1672-)
    marié en 1718 à Marie Gillot
  8. Michel Silvestre (1674-)
  9. Louis de Silvestre dit le Jeune (1675-1760)
    marié en 1706 à Marie Catherine Hérault
  10. Marie Henriette Silvestre (1677-)
Gravure de l'Hôtel du maréchal d'Aumont à Paris, 1652. Gravure "Vue et perspective des petites cascades de Vaux", avant 1656.

Œuvres

Eaux-fortes

Dessins

Œuvres dans les collections publiques

Hommages publics

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-3duw69ury--1oz7grc1l7yti »
  2. Archives municipales de Nancy - GG 60 - Nancy St Epvre (Vue 192), « Jacques Callot est le parrain d'un jeune frère d'israël Silvestre : Jacques, baptisé le 10 octobre 1628 à Nancy, St Epvre » (consulté le 20 novembre 2023)
  3. Le 4 mars 1742, Louis de Silvestre, frère d'Henriette Suzanne, demande à leur neveu commun Nicolas Charles, fils de Charles François Silvestre : « embrasse pour moy ma chere Soeur de Logny, ta tante, et sa chere famille. Je suis bien faché de ne pas prendre cette peine aimable moy même » (Lettre de Louis de Silvestre le Jeune à son neveu Nicolas Charles Silvestre, datée le 4 mars 1742 à Dresde, p. 3, mis en ligne par Fabien de Silvestre dans l'arbre généalogique consacré à Israël Silvestre et ses descendants sur geneanet.org.)
  4. Charles François Silvestre (1667-1738)
    né le 10 avril 1667 à Paris
    marié en 1693 à Suzanne Thuret (1676-1711), qui lui donne au moins sept enfants: 1 - Suzanne Elisabeth Silvestre (1694-avant 1738), mariée en 1713 à Jean Baptiste le Moyne (1679-1731), fils de Jean le Moyne (1638-1713) et Geneviève Le Blond ; 2 - Denise Henriette Suzanne Silvestre (1696-1696) ; 3 - Augustin François Silvestre (1697-?) ; 4 - Louise Suzanne Silvestre (1698-1708), morte à l'age de 10 ans ; 5 - Nicolas Charles de Silvestre (1699-1767) écuyer, marié en 1717 à Charlotte Madeleine Le Bas (1700-1770) ; 6 Jacques Henry Silvestre (1700-?) ; 7 - Louise Françoise Silvestre (1703-?)
  5. Louis Silvestre dit l'Aîné (1669-1740), peintre, dessinateur, graveur
    né le 20 mars 1669 à Paris, aux galeries du Louvre, baptisé le 26 du même mois à Saint-Germain-l'Auxerrois avec pour parrain le Grand Dauphin et pour marraine Marie-Julie de Sainte-Maure, épouse du comte de Crussol
    meurt le 18 avril 1740, âgé de 72 ans, rue du Mail, dans la maison dont il avait hérité de son père;
    marié en 1704 à Marguerite Charvilhat.
    Mousquetaire du roi (vers 1692-vers 1694), il se tourne ensuite vers les arts et succède à son père (décedé en 1691) dans l'atelier familial. Reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1706, comme peintre paysagiste, il n'occupe aucune charge officielle mais reçoit par protection du Grand Dauphin les titres (sans brevet ni rémunération) de maître à dessiner du Dauphin, puis de peintre ordinaire du Dauphin (Louis Silvestre dit "l'Aîné" (1669-1740) sur le site consacré à Israël Silvestre et ses descendants, consultable en ligne).
  6. Alexandre Silvestre (1672-?), graveur
    né le 27 décembre 1672 à Paris, aux galeries du Louvre, baptisé le 13 juin 1673 à Saint-Germain-l'Auxerrois avec pour parrain Alexandre Bontemps, premier valet de chambre du roi, surintendant des châteaux, parcs, domaines et dépendances de Versailles et pour marraine Marie Guichon, épouse de Charles Perrault, alors contrôleur des bâtiments du roi;
    dates et lieux de décès et d'inhumation inconnues;
    marié en 1718 (à l'âge de 45 ans) à Marie Gillot.
    Alexandre Silvestre entre dans l'état ecclésiastique qu'il abandonne vers l'âge d'environ 30 ans, rejoignant - en tant que graveur - son frère aîné Charles-François qui dirige alors l'atelier familial.
  7. Louis de Silvestre dit le Jeune (1675-1760), écuyer, peintre
    né et baptisé le 23 juin 1675 à Sceaux avec pour parrain Louis de Vermandois, grand amiral de France et pour marraine Marie-Anne de Blois, sa sœur;
    mort le 12 avril 1760, à 84 ans, dans son logement aux galeries du Louvre qu'il occupait depuis 1755;
    marié en 1706 à Marie Catherine Hérault
  8. « Vue de la maison de Charles Le Brun à Montmorency, Israël Silvestre », sur Cat'zArts
  9. Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 342-344, Cat. 91.

Voir aussi

Bibliographie

Catalogue de l'exposition éponyme présentée au musée du Louvre du 15 mars au 25 juin 2018. Thèses et mémoires

Liens externes