Luis Sepúlveda

Luis SepúlvedaLuis Sepúlveda en 2014.Biographie
Naissance 4 octobre 1949
Ovalle
Décès 16 avril 2020 (à 70 ans)
Oviedo (d)
Nom de naissance Luis Sepulveda Diaz
Nationalité chilienne
Domiciles Chili (jusqu'en 1977), Europe
Formation Université du Chili
Institut national général José Miguel Carrera
Activité Écrivain
Conjoint Carmen Yáñez (d)
Autres informations
Blog officiel (es) www.lemondediplomatique.cl/-carne-de-blog-
Distinctions

Luis Sepúlveda Calfucura, né le 4 octobre 1949 à Ovalle (Chili) et mort le 16 avril 2020 à Oviedo (Espagne), est un écrivain chilien.

Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d'amour, traduit en trente-cinq langues et adapté au grand écran en 2001, lui a apporté une renommée internationale. Son œuvre, fortement marquée par l'engagement politique et écologiste ainsi que par la répression des dictatures des années 1970, mêle le goût du voyage (en visitant l'Amérique latine, l'Equateur, la Colombie et le Pérou) et son intérêt pour les peuples premiers.

Biographie

Luis Sepúlveda naît le 4 octobre 1949 à Ovalle. Il grandit dans le barrio Vivaceta, quartier ouvrier de la capitale Santiago. Enfant, avant de se tourner vers les livres, il se passionne pour le football qu'il pratique au sein des Unidos Venceremos FC. Dans un article écrit à l'occasion de la Coupe du Monde 2014 pour le quotidien argentin Clarín, il raconte d'ailleurs comment il est devenu écrivain grâce au football. Il ponctue ainsi son texte: « La vie est une somme de doutes et de certitudes. J’ai un grand doute et une grande certitude. Le doute, c’est de savoir si la littérature aura gagné quelque chose de mon engagement dans l’écriture. Et la certitude, c’est de savoir qu’à cause de la littérature, le football a perdu un grand attaquant. »

Il milite très jeune dans les Jeunesses communistes, à partir de 1961, et soutient le gouvernement de Salvador Allende au début des années 1970. Étudiant, il est emprisonné par la dictature du général Augusto Pinochet et séjourne deux ans et demi à Temuco, au sein d'une prison pour opposants politiques :

« À la fin d’un procès sommaire du tribunal militaire, en temps de guerre, à Temuco en février 1975, au terme duquel je fus accusé de trahison de la patrie, conspiration subversive, et appartenance aux groupes armés, entre autres délits, mon avocat commis d’office (un lieutenant de l’armée chilienne) est sorti de la salle — nous sommes restés dans une salle à côté — et, euphorique, m’a annoncé que ça s’était bien passé pour moi : j’avais échappé à la peine capitale et j’étais condamné seulement à vingt-huit ans de prison. »

Dans son livre Le Neveu d'Amérique, publié en 1995, il raconte son expérience dans la prison, notamment les tortures qu'il a subies et les rencontres qu'il a faites.

En 1977, grâce à l'intervention d'Amnesty International, Luis Sepúlveda est libéré. Sa peine de vingt-huit ans de détention est commuée en huit années d'exil en Suède. En fait, le jeune homme va voyager et sillonner l'Amérique du Sud. Il séjourne en Équateur, où il fonde une troupe de théâtre dans le cadre de l'Alliance française ; puis au Pérou, en Colombie et au Nicaragua. En 1978, il partage pendant un an la vie des indiens shuars dans le cadre d'un programme d'étude pour l'UNESCO afin d'étudier l'impact de la colonisation sur ce peuple. Au Nicaragua, il s'engage dans la lutte armée aux côtés des sandinistes (il intègre en 1979 la Brigade Internationale Simón Bolívar). Après la victoire de la révolution, il travaille comme reporter.

À partir de 1982, Luis Sepúlveda s'installe en Europe, d'abord à Hambourg en Allemagne et y travaille comme journaliste, voyageant souvent en Amérique latine et en Afrique. Il y vécut 14 ans, se maria avec Margarita Seven, avec qui il eut trois fils.

Il travaille avec Greenpeace de 1982 à 1987 sur l'un de ses bateaux d'où il coordonne différentes sections de l'organisme. L'écrivain s'établit ensuite à Gijon dans les Asturies avec sa première femme Carmen Yáñez. Il milite à la Fédération internationale des droits de l'homme. Il contribue par ailleurs à l'édition chilienne du Monde diplomatique.

Luis Sepúlveda à l'université Toulouse le Mirail en 2013. Dédicace au Salon du livre de Paris en 2010.

Le 27 février 2020, Luis Sepúlveda est hospitalisé à l'hôpital universitaire central des Asturies à Oviedo en Espagne. Son épouse et lui sont diagnostiqués positifs au SARS-CoV-2,,. Il meurt le 16 avril 2020 des suites de la maladie,.

Œuvres

Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse

Récompenses et distinctions

Sur quelques ouvrages

La Fin de l'histoire

L'action de ce thriller politique se déroule surtout au Chili, à Santiago, dans les années 2010.

Mikhaïl Semionovitch Krasnov, alias Miguel Krassnoff (es) (1946-), est un ataman cosaque. Son père, Piotr Krasnov (1869-1947), chef des cosaques de l’armée blanche, fils de Nikolaï Krasnov (1833-1900), a fait le siège de Petrograd. Son vainqueur, Trotski, lui impose la vie sauve, la défaite sans honneur, la promesse de ne plus agir contre le pouvoir soviétique. Le vaincu continue le combat contre la Russie soviétique, pour l’Allemagne nazie. Il se retrouve diriger en 1944 quelques mois la Kosakia (it), en Carnie (Frioul). Grâce à l'organisation Odessa, certains Cosaques peuvent fuir en Amérique latine.

Le fils participe aux exactions militaires de la répression sous Pinochet, avec la DINA. Désormais accusé et prisonnier à la Villa Grimaldi, il demande à être libéré. Un commando russe de trois agents spéciaux, revenus d’Afghanistan, est envoyé à Santiago le libérer. Leurs deux contacts chiliens Victor Espinoza et Pablo Salamendi ne se sont pas programmés pour cela. Et l’ancien guérillero retraité Juan Belmonte, solitaire, vit retiré loin au sud, depuis vingt ans, vivant avec sa compagne Veronica, brisée de l’intérieur, rescapée de la Villa Grimaldi. Ces six hommes se connaissent pour avoir été formés à l'Académie Militaire des Troupes Blindés Rodion Malinovski (en), avec le colonel Stanislav Sokolov Slava. Le Suisse Marker réactive Juan Belmonte, qui, sous la menace, monte à Santiago, laissant Veronica sous la protection de Pedro de Valdivia el Petiso.

La fiction s’appuie sur les réalités chiliennes des années 1970-2000.

Filmographie

Comme scénariste

Comme réalisateur

Comme monteur

Comme acteur

Comme directeur de la photographie

Comme producteur

Notes et références

  1. « Luis Sepúlveda, la voix du Chili en exil », sur RTBF TV, 16 avril 2020
  2. (es) Clarín.com, « Luis Sepúlveda: Cómo me hice escritor por default », sur www.clarin.com (consulté le 23 avril 2020)
  3. Yann Dey-Helle, « Luis Sepúlveda, l’engagement, le football et l’écriture », sur Dialectik Football, 18 avril 2020 (consulté le 23 avril 2020)
  4. Luis Sepulveda (trad. de l'espagnol), Le neveu d'Amérique, Paris, Métailié, 1996, 154 p. (ISBN 978-2-7578-87646), page 21 à 34.
  5. « Disparition : Luis Sepúlveda n’écrira plus des romans d’amour », sur L'Humanité, 17 avril 2020
  6. , sur bibliomonde.com
  7. « Nos éditions internationales durement atteintes », sur Le Monde diplomatique, 1er mai 2020
  8. (pt) Rita Dinis, « Escritor Luis Sepúlveda infetado com coronavírus. Esteve em Portugal entre 18 e 23 de fevereiro », sur Observador (consulté le 1er mars 2020)
  9. (pt) PÚBLICO, « Luis Sepúlveda e mulher diagnosticados com o novo coronavírus após visita a Portugal », sur PÚBLICO (consulté le 1er mars 2020)
  10. « L'écrivain chilien Luis Sepulveda testé positif au coronavirus », sur LCI (consulté le 1er mars 2020)
  11. (it) « È morto Luis Sepulveda, lo scrittore cileno aveva contratto il coronavirus », La Repubblica,‎ 16 avril 2020 (lire en ligne)
  12. Ariane Singer, « Coronavirus : Luis Sepulveda, écrivain chilien, est mort du Covid-19 », Le Monde,‎ 16 avril 2020 (lire en ligne, consulté le 16 avril 2020).
  13. Lauréats du Prix Relay, sur le site officiel.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes