Dans cet article, nous explorerons l'impact de Olivier Mongin sur notre société actuelle. Depuis ses origines jusqu'à son évolution aujourd'hui, Olivier Mongin a joué un rôle crucial dans divers aspects de la vie quotidienne. Qu'il s'agisse d'une figure marquante de l'histoire, d'un sujet de débat aujourd'hui ou d'un événement qui a marqué un avant et un après, Olivier Mongin a laissé une marque indélébile sur le monde dans lequel nous vivons. Grâce à une analyse détaillée, nous examinerons comment Olivier Mongin a influencé différents domaines, sa pertinence dans le contexte actuel et ses implications possibles pour le futur. Rejoignez-nous dans ce voyage fascinant pour en savoir plus sur Olivier Mongin et son impact sur notre société !
Directeur de la rédaction Esprit | |
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Marc-Olivier Padis (d) |
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Philosophe, écrivain, éditeur associé |
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Olivier Mongin est un écrivain, essayiste et éditeur français, né à Paris en 1951. Il est directeur de la revue Esprit de 1988 à décembre 2012.
Après une khâgne au lycée Henri-IV, Olivier Mongin poursuit des études pluridisciplinaires, associant lettres, anthropologie à l'université Paris VII, histoire et philosophie à la Sorbonne. Il complète sa formation au Centre de Recherches Phénoménologiques et Herméneutiques du CNRS dirigé par Paul Ricoeur.
Au début des années 1970, Olivier Mongin[1] n'adhère pas au marxisme dominant le champ intellectuel, marqué par la personnalité de Louis Althusser ; sa trajectoire croise des figures alors marginales. Michel de Certeau le pousse à se confronter au structuralisme et l'initie aux problématiques de la ville et aux pratiques urbaines ; Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, les animateurs du mouvement Socialisme ou barbarie, lui donnent les outils à la fois politiques et philosophiques de la lutte anti-totalitaire. Il demeure marqué par les figures d'Emmanuel Levinas et Paul Ricœur. Il ne découvre pas ce dernier[2] par le personnalisme ou la revue Esprit, mais parce qu'il suit ses cours de phénoménologie dans lesquels il entre en discussion avec le structuralisme, la linguistique, l'anthropologie, l'histoire, la fiction. À ces figures, ajoutons celles de Pierre Clastres, Jean-François Lyotard, Marcel Gauchet. Il est très tôt[Quand ?] lecteur des grandes revues qui structuraient le paysage intellectuel français : Esprit, Les Temps modernes, Études. Très jeune, en pleine période franquiste[Quand ?], il participe à Barcelone à l'animation de la revue La Posobra (La Veille, éditée à Andorre).
La revue Esprit n'est pas dans le courant d'origine d'Olivier Mongin. Il est un peu décalé par rapport au personnalisme d'Emmanuel Mounier, fondateur en 1932 de la publication, et il n'appartient pas à la très importante génération de militants qui l'avaient portée auparavant comme Jean-Marie Domenach, ancien résistant et militant contre la guerre d'Algérie, directeur après la mort d'Albert Béguin de la revue Esprit de 1957 à 1976. Paulette Mounier, Bertrand d'Astorg, Camille Bourniquel, Louis Dulong, Paul Fraisse, François Goguel, Jean Lacroix et Henri-Irénée Marrou, figures historiques d'Esprit avaient d'ailleurs souhaité se retirer de la revue au moment où Jean-Marie Domenach cesse de la diriger. La génération d'Olivier Mongin est moins « républicaine » que celle qui l'a immédiatement précédée (Paul Thibaud). Il entre à la revue comme secrétaire en 1976, quand Paul Thibaud en prend la direction[3]. La revue lui est une terre d'accueil, dans sa lutte contre le totalitarisme, la redécouverte du libéralisme, l'influence de penseurs comme Ivan Illich, René Girard, et la mise au premier plan intellectuel d'Emmanuel Levinas, de Paul Ricœur et de Claude Lefort.
Olivier Mongin succède à Paul Thibaud fin 1988, époque de transformations importantes avec la chute du mur de Berlin et « l'illusion » de la « fin de l'histoire », illusion qui est vite détrompée par les rapides transformations du monde contemporain.
En marge du monde intellectuel académique, déstabilisé par la mise à mal de la figure du professeur, Olivier Mongin peut se servir de son point de vue multidisciplinaire et indépendant pour s’attaquer aux problèmes créées par les ruptures : comment civiliser un monde qui est violent, et qui – contrairement aux croyances des générations précédentes – restera violent ?
Un thème important est celui de la « Condition urbaine » (un livre porte ce titre, 2005[4]) : la mondialisation n’est pas qu’un phénomène économique, on assiste aussi à une reconfiguration des territoires[5]. Une autre approche de la compréhension du monde tel qu’il est en train de bouger, c’est la prise en compte des « fictions » qui le décrit : dans les romans, sur scènes, et sur les écrans ; c’est la thématique des trois volumes des Passions démocratiques (1991-2002)[6]. C’est aussi une façon de prendre en compte la rupture créée par les nouvelles technologies. Son livre sur les Mutations du paysage intellectuel, Face au Scepticisme (1998), s’attaquait à la mutation du paysage intellectuel à l’heure de la mondialisation et à la nécessaire remise en compte des schémas de pensée.
Olivier Mongin vient d’une génération anti-totalitaire et portée par des valeurs démocratiques venues de l’histoire culturelle, philosophique et politique européenne. Mais le monde d’aujourd’hui est beaucoup plus grand que l’Europe qui est maintenant décentrée. Les valeurs européennes ne sont pas dévalorisées, mais il faut les penser dans un monde où l’Europe n’est plus le centre du monde.
Un thème majeur reste celui de la violence[7], dans les villes, dans la politique, dans la création artistique. Olivier Mongin n’a jamais cru à l’éradication de la violence contrairement à des théoriciens de l’individualisme et de la pacification démocratiques. La violence perdure, qu’en fait-on ? Qu’est-ce qu’une « civilisation démocratique » de la violence ? Olivier Mongin a ainsi beaucoup écrit sur le comique[8], car celui-ci le frappe, paradoxalement, par sa violence[9].
Pour lire le monde contemporain, surtout dans la façon dont il est reflété sur nos écrans, il a souvent recours aux techniques d’analyse de la mise en scène telles qu’il les a héritées de deux grands auteurs : André Bazin – le père spirituel de François Truffaut a aussi été le grand critique de la revue Esprit – et Serge Daney, autre esprit indépendant, autodidacte, iconoclaste, le plus grand critique de cinéma de sa génération, mort précocement (1992), et qui était venu à la rencontre d’Esprit. À cette question de Philippe Petit : « Le déficit de mise en scène est donc, selon vous, au cœur du malaise de la représentation de nos sociétés contemporaines », Olivier Mongin répond : « Absolument. On ne manque pas de réel, on ne manque pas d’informations, elles fusent de partout, du plus près au plus lointain. On ne manque pas de spectacle non plus, c’est incontestable, il suffit d’allumer le petit écran pour s’en rendre compte. On manque seulement d’une capacité de mise en scène, c’est-à-dire de recul et de décalage qui nous permettent de mieux saisir corporellement et intellectuellement le monde présent et comment on peut y agir autrement qu’en ravivant des vieux schémas. »[10]