Pierre Encrevé est un sujet qui a fait l'objet de débats et de réflexions tout au long de l'histoire. Depuis son origine jusqu'à nos jours, ce sujet a suscité l'intérêt des experts et des fans, suscitant des discussions dans divers domaines. Au fil des années, Pierre Encrevé a subi des changements importants, tant dans sa perception que dans son impact sur la société. Dans cet article, nous explorerons les différents aspects liés à Pierre Encrevé, en analysant son évolution dans le temps et sa pertinence aujourd'hui. De plus, nous examinerons les différentes perspectives et approches qui ont été abordées en relation avec ce sujet, dans le but d’offrir une vision globale et enrichissante.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Pierre André Encrevé |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Linguiste, traducteur, historien de l’art, directeur des études, maître de conférences |
Père |
Auguste Encrevé (d) |
Mère |
Nadine Encrevé (d) |
Fratrie |
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Directeur de thèse | |
Distinction |
Pierre Encrevé, né le à Foussais (Vendée) et mort à Paris 14e le [1], est un linguiste, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ancien conseiller ministériel et historien d'art spécialiste de l’œuvre de Pierre Soulages.
Pierre Encrevé est le fils du pasteur Auguste Encrevé (1897-1986). En 1941, alors pasteur à Pamproux, non loin de la ligne de démarcation, ce dernier aide les réfugiés à passer en zone libre[2]. Son frère cadet, André Encrevé, devient historien du protestantisme[3],[4],[5].
Il commence des études de théologie à Faculté de théologie protestante de Paris. Il y est élu représentant des étudiants au conseil d’administration[2]. En 1964 il obtient une licence de théologie protestante. Il milite contre la guerre d'Algérie, s'engage à La Cimade pour accompagner les migrants, réfugiés et personnes en situation irrégulière.
En parallèle, il est étudiant à la faculté des lettres de la Sorbonne à partir de 1958, licencié en 1964. Il se spécialise dans la phonologie structurale et a pour professeur le linguiste André Martinet. En , il devient le premier docteur en sociolinguistique en France. Sa thèse est une enquête sur la langue de son village natal, Foussais, intitulée Problèmes de bilinguisme dialectal[6],[2].
En 1968, il est chargé de cours en Sorbonne puis devient maître de conférences. Il participe alors à Mai 68. En , il devient maître-assistant au Centre universitaire de Vincennes.
Ses travaux scientifiques constituent la linguistique variationniste. Il participe à la construction d'une linguistique qui se fonde sur une sociologie des pratiques langagières et une épistémologie sociale des opérations de la recherche. La visée d'ensemble de ce programme restitue aux agents les principes de leurs interactions dès lors que l'hétérogénéité des données linguistiques se trouve inscrite dans leurs représentations sous la forme de potentialités de variation.
Pierre Encrevé contribue aux échanges scientifiques entre écoles linguistiques. Élève d'André Martinet, il est le traducteur et l'introducteur en France du travail phonologique de Noam Chomsky et Morris Halle. Il l'a prolongé en formant une part importante des phonologues en France dans son enseignement à l'université Paris-VIII. En 1988, il en donne sa version originale par sa thèse d'État sur la liaison avec et sans enchaînement, Variation et structure qui reste aujourd'hui une référence[7]. Il devient alors professeur en linguistique générale à l'université Paris-VIII.
Accueillant et faisant traduire en France les premiers livres de William Labov, il en reformule les conclusions en les confrontant aux propositions d'Erving Goffman et plus encore de Pierre Bourdieu, dont il sait montrer en quoi les notions centrales étaient compatibles avec une recherche contemporaine sur les langues et leurs usages. Le dialogue engagé dès la fin des années 1960 et poursuivi sans interruption durant plus de trois décennies a conduit à une multitude de travaux en pragmatique, en linguistique cognitive, en histoire de la linguistique, en analyse conversationnelle et bien sûr en phonologie.
Entre 1988 et 1991, il s'engage en politique, puis revient cette année là à Paris-VIII. En 1993, il entre à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à une chaire « linguistique variationniste » (1993-2007). Il est ensuite directeur d'études en linguistique et sémantique, directeur du Centre de linguistique théorique (CELITH).
Le travail intellectuel de Pierre Encrevé se poursuit par une réflexion sur les arts, peinture, cinéma, musique et littérature. En , il est l'auteur avec Emmanuel Hoog d'un rapport commandé par Jack Lang sur la création d'un Institut national d'histoire de l'art[8]. Il est un temps président de la Bibliothèque du film puis administrateur de Orchestre de Paris[2].
Pierre Encrevé est également un spécialiste, ami et admirateur passionné de l'œuvre des peintres Alfred Manessier et Pierre Soulages, dont il établit le catalogue raisonné[9]. « Pierre Encrevé, raconte Soulages, avait vu une affiche de moi quand il était étudiant, dans les années 1960, il a acheté la carte postale, et s'est mis à chercher partout pour voir ce que je faisais, les expos, les galeries, jusqu'au jour où Claude Simon nous a présentés, dans un escalier... En 1979, à l'occasion de l'exposition à Beaubourg, on s'est revus, on a sympathisé. »[10]. Il participe à la création du musée Soulages de Rodez, inauguré en . En 2009, il est commissaire d'une grande rétrospective au Centre Pompidou[11]. À la fin de sa vie, il prépare pour les cent ans de Soulages une rétrospective au musée du Louvre, du au [12],[13],[3].
De 1988 à 1991, Pierre Encrevé est conseiller du Premier ministre Michel Rocard pour les affaires culturelles, la langue française et la Francophonie. Il présente, notamment, les principes d'une réforme de l'orthographe. Il veille à la mise en œuvre de la signature par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires[11]. Il assure la mise en place des instruments de la simplification du langage administratif. Il fait rencontrer Pierre Bourdieu au Président François Mitterrand[6].
Il revient avec la gauche en 1997 comme membre du cabinet de Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication[2]. Il aide alors à la fondation de Institut national d'histoire de l'art en .
Tout au long de sa vie, il s'engage dans de nombreuses tribunes pour l'accueil des migrants, la défense de l'enseignement en France et notamment de l'histoire de l'art et des langues minoritaires.