Pietà

Pietà de Luis de Morales (XVIe siècle).

La Pietà (prononcé : ), ou Vierge de Pitié, est, dans l'art religieux, la représentation de Marie tenant sur ses genoux son fils Jésus-Christ au moment de la descente de croix.

Description

La Pietà est la représentation de Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils Jésus-Christ au moment de la descente de croix, après sa crucifixion et avant sa mise au tombeau. Cette scène se distingue de celle de la Déploration du Christ qui représente, en plus du Christ et de sa Mère, les personnages présents au pied de la Croix. Certaines représentations de la Pietà incluent cependant l'apôtre Jean, Marie-Madeleine ou d'autres personnages de chaque côté de Marie, mais la grande majorité ne montre que Marie et son Fils.

Historique

Ce thème chrétien de souffrance et de mort est le premier, dans l'ordre chronologique, après les épisodes de la Passion du Christ ; il précède la Résurrection. Il est en vigueur entre les années 1350-1500 (des XIVe et XVe siècles) très marquées par de graves périodes d'épidémies de peste noire et par la guerre de Cent Ans. Il complète d'autres thèmes de la Madone, ou « Vierge à l'Enfant », plus traditionnellement inscrits dans la petite enfance de Jésus.

Le thème de la Pietà, qui n'a pas de source littéraire, est né du thème de la lamentation sur le corps du Christ. Il est apparu pour la première fois au début du XIVe siècle en Allemagne. Il se répandit rapidement en France et jouit d'une grande popularité dans le nord de l'Europe aux XIVe et XVe siècles. Bien que la Pietà soit restée principalement un thème franco-allemand, sa représentation suprême est celle achevée par Michel-Ange en 1499 et abritée dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

Sculpture

Les sculptures de pietà sont présentes dans de nombreuses églises. La Pietà de Michel-Ange située dans la basilique Saint-Pierre à Rome est la plus célèbre.

Les Pietà de Michel-Ange

Pietà de Michel-Ange. Les travaux de restauration font apparaître sur la main gauche de la Vierge le monogramme de Michel-Ange resté caché pendant près de 500 ans : un « M » dessiné sur la paume avec les lignes de la main. Depuis sa restauration, la Pietà est protégée par une vitre blindée.

Pietà laïque

Des sculpteurs ont utilisé cette image emblématique de Pietà dans des œuvres laïques pour symboliser la douleur des hommes. On retrouve nombre de ces sculptures dans les monuments aux morts dont celui de Strasbourg. La femme représente l'Alsace pleurant ses deux enfants, le Français et l'Allemand, dont les corps sont nus, dévêtus de l'uniforme qui en faisait des ennemis. D’autres exemples fort connus de pietà consacrées aux soldats morts à la guerre, où la mère incarne en fait une allégorie de la patrie, sont le monument aux morts installé en 1935 le long de l’avenue Joffre à Metz (sculpture de Paul Niclausse) et le monument aux héroïques Défenseurs de Léningrad (redevenu Saint-Pétersbourg) érigé en 1970. Il ne s’agit pourtant pas d’interprétations laïques des pietàs chrétiennes. L’iconographie de la pietà semble en effet avoir précédé de plusieurs siècles la religion chrétienne. L’exemple le plus antique est une sculpture archaïque en bronze conservée au Musée archéologique national de Cagliari, en Sardaigne, qui représente une mère tenant sur ses genoux le corps inanimé d’un soldat encore armé. L’œuvre remonte au VIIIe-Ve siècle av. J.-C.

Peinture

La Pietà fait partie des thèmes de la peinture religieuse chrétienne.

Peinture flamande

Peinture italienne

Peinture française

Peinture espagnole

Peinture germanique

Photographie

Le photographe polonais Gregor Podgorski a réinterprété le thème de la Pietà en 1998 à travers une série de 500 clichés. Pour cette œuvre, il demanda à des couples de tous horizons de prendre la pose en s'inspirant de la Pietà, et plus précisément de la version de Michel Ange. Les mises en scène qui créent à chaque fois un univers différent transposent le sujet initial de la mort à l'émotion et parfois même à l'humour. Il intègre parfois, en plus de la référence à la Pietà des éléments reconnaissables d'autres grandes toiles comme La Mort de Marat, ou La Liberté guidant le peuple.

Notes et références

  1. (en) Virginia Gorlinski, « Pieta », sur Encyclopédie Britannica (consulté le 24 janvier 2021).
  2. Images de la Vierge dans l'art du vitrail, Rencontre avec le patrimoine religieux, 2006, p. 22.
  3. Vierge de Pitié de Dannes dans la base Mérimée du ministère de la Culture.
  4. « Dirk Bouts », sur Louvre (consulté le 25 janvier 2021).
  5. (en) « Gérard David », sur Art Institut of Chicago (consulté le 26 janvier 2021).
  6. (pl) « Quentin Metsys », sur Collections numériques du musée national de Varsovie (consulté le 26 janvier 2021).
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  9. (es) « Jordaens », sur Musée du Prado, Madrid (consulté le 28 janvier 2021).
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  15. (en) « Ludovico Cigoli », sur Google Arts (consulté le 27 janvier 2021).
  16. « Pieta de Villeneuve », sur Base Joconde (consulté le 24 janvier 2021).
  17. Lydia Harambourg, « Buffet », sur Canalacademie (consulté le 28 janvier 2021).
  18. (en) « Bartolomé Bermejo », sur Webgallery (consulté le 25 janvier 2021).
  19. Site officiel de l'artiste.

Voir aussi

Articles connexes

Article détaillé : Thèmes artistiques.

Liens externes