Rue de Miromesnil

8e arrtRue de Miromesnil
Voir la photo.
Rue de Miromesnil vue de la place Beauvau. Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Madeleine
Europe
Début Rue du Faubourg-Saint-Honoré et place Beauvau
Fin Boulevard de Courcelles
Morphologie
Longueur 1 080 m
Largeur 18 m
Historique
Création 1776
Dénomination 1er mai 1880
Ancien nom Rue Guyot
Géocodification
Ville de Paris 6312
DGI 6387
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris) Rue de MiromesnilRue de Miromesnil
Géolocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris) Rue de MiromesnilRue de Miromesnil
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

La rue de Miromesnil est une voie du 8e arrondissement de Paris.

Situation et accès

Elle commence rue du Faubourg-Saint-Honoré au niveau de la place Beauvau et se termine boulevard de Courcelles.

Origine du nom

Le nom de la rue fait référence à Armand Thomas Hue de Miromesnil (1723-1796), garde des sceaux de France.

Historique

Plaque de la rue de Miromesnil.

La rue a été ouverte en vertu de lettres patentes du 18 juillet 1776 entre la rue du Faubourg-Saint-Honoré et la Grande-Rue-Verte (aujourd'hui rue de Penthièvre) sur les terrains appartenant à Armand-Gaston Camus, avocat au Parlement de Paris. Les lettres patentes ordonnèrent que la rue prît le nom de « Miromesnil » et prescrivirent de lui donner une largeur de 30 pieds. La voie fut aussitôt percée mais ne comportait, en 1778, qu'une seule maison.

En 1778, les sieurs Jean-François Le Roy de Senneville (1715-1784), fermier général, Aubert, garde des diamants de la Couronne et de Lettre, entrepreneur de bâtiments, propriétaires de vastes terrains situés entre la rue Verte et le chemin de Monceau (rue de Monceau), exposèrent au Roi « que les terrains dont il s'agit étant devenus, par l'extension successive de la ville, propres à former des habitations aussi commodes qu'agréables, et que la pureté de l'air, la promenade des Champs-Élysées et le nouveau percement de la rue de Miroménil faisant désirer à nombre de citoyens l'ouverture d'une nouvelle rue, en continuité de ladite rue, à travers lesdits terrains, pour y construire de nouveaux hôtels et de nouvelles habitations, ils se seraient volontiers portés à proposer ladite nouvelle rue en face et en continuité de celle de Miroménil, mais que n'étant pas propriétaires d'un terrain et bâtiment qui se trouvent au débouché qui serait nécessaire sur la rue Verte, ils n'ont pu surmonter les difficultés qui leur sont opposées ; qu'ils se trouvent forcés de proposer que le débouché de la nouvelle rue soit établi à 35 pieds ou environ de celui de ladite rue de Miroménil, sur ladite rue Verte, du côté du Levant, sauf à rectifier par la suite, si le cas y échet, l'alignement de ladite rue de Miroménil, dans la disposition figurée au plan qu'ils ont fait présenter, ce qu'ils ne peuvent faire sans en avoir obtenu l'autorisation ». Des lettres patentes du 7 novembre 1778 autorisèrent l'ouverture, sous le nom de « rue Guyot », ainsi nommée en l'honneur de Michel-Pierre Guyot, avocat au Parlement, échevin de la ville de Paris de 1777 à 1779, aux frais des sieurs de Senneville, Aubert et de Lettre, « d'une rue de trente pieds de large à prendre de la rue Verte, et continuée à travers les terrains qui leur appartiennent jusqu'au chemin de Mousseaux (Monceau), en l'étendue de 280 toises ou environ, dont le milieu du débouché sur la rue Verte sera placé à 35 pieds du milieu du débouché de la rue de Miroménil sur la même rue, et dont la direction sera prise de manière que la prolongeant jusqu'à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, elle arrive au milieu de l'ouverture de ladite rue de Miroménil ». Les mêmes lettres patentes autorisèrent les requérants à modifier la direction de la portion de la rue de Miromesnil ouverte deux années auparavant pour la situer dans le prolongement de la nouvelle rue. Après accord des propriétaires concernés, un procès-verbal dressé le 21 juin 1779 par le bureau de la ville constata le nouvel alignement.

La section comprise entre la rue de Laborde et la rue de la Bienfaisance fut ensuite ouverte en 1813 au moment de la construction de l'abattoir du Roule, sur des terrains appartenant à la ville de Paris et provenant de divers particuliers. Dans cette partie, la rue avait à l'origine 20 mètres de largeur et comprenait, du côté de l'abattoir, une double rangée d'arbres. Construit en vertu d'un décret impérial de 1810 par l'architecte Louis François Petit-Radel, l'abattoir du Roule s'étendait du côté des numéros impairs de la rue de Miromesnil entre l'avenue de Munich au sud, la rue de la Bienfaisance au nord, la rue de Téhéran à l'ouest. Son entrée était précédée d'une avenue dite à l'origine avenue de l'Abattoir et dénommée « avenue Percier » après 1844. Les bâtiments furent achevés et livrés aux bouchers en 1818. Il se composait de 14 corps de bâtiments organisés autour de plusieurs cours. L'emplacement était bizarrement choisi, et l'abattoir fut désaffecté et supprimé dès le Second Empire.

La prolongation de la rue jusqu'à la rue de Valois-du-Roule (actuellement rue de Monceau) fut approuvée en vertu d'une ordonnance royale du 2 février 1826 qui autorisa Jonas Hagerman et Sylvain Mignon à percer une voie de 12 mètres de largeur dans le cadre de la création du quartier de l'Europe. Les premières maisons s'y édifièrent aussitôt.

Une décision ministérielle du 15 messidor an XII (4 juillet 1804) et une ordonnance royale du 27 septembre 1836 ont maintenu la largeur initiale de 30 pieds.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Habitants célèbres

En littérature et dans les arts

Dans le roman Les Secrets de la princesse de Cadignan par Honoré de Balzac, Diane de Maufrigneuse habite un appartement rue de Miromesnil. « La princesse demeurait rue de Miromesnil, dans un petit hôtel, à un rez-de-chaussée d’un prix modique. Elle y avait tiré parti des restes de sa magnificence. Son élégance de grande dame y respirait encore. Elle y était entourée des belles choses qui annoncent une existence supérieure. »

Le tableau Jeune homme à la fenêtre de Gustave Caillebotte représente le jeune frère de l’artiste, René, regardant par la fenêtre dans leur appartement rue de Miromesnil.

Notes et références

  1. Lazare 1844, p. 453.
  2. Voir le 6, rue Royale.
  3. Delettrez ?
  4. Lazare 1844, p. 452.
  5. Selon Lazare (Lazare 1844, p. 452), l'inscription correspondante ne fut pas posée.
  6. Ordonnant la création de 5 abattoirs à Paris dont 3 sur la rive droite et 2 sur la rive gauche.
  7. Ainsi dénommée entre 1844 et 1857 et correspondant à la partie du boulevard Haussmann comprise entre la rue de Miromesnil et l'avenue de Plaisance (aujourd'hui rue de Téhéran).
  8. « Daniel Cordier, une vie à travers l'art | les Abattoirs », sur www.lesabattoirs.org (consulté le 24 novembre 2020)
  9. Guy Cogeval, Vuillard. Le Temps détourné, Paris, Découvertes Gallimard, 2003, 144 p. (ISBN 978-1903973370), p.75.
  10. Reproduite dans Cogeval 2003, p. 132.
  11. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 458.
  12. Rochegude 1910, p. 29.
  13. « Exposition “Madame Cézanne” au Metropolitan Museum de New York. Une chronologie par Raymond Hurtu », Société Cézanne,‎ 6 décembre 2014 (lire en ligne, consulté le 27 décembre 2017).
  14. « Dans la partie voisine du no 33 » précise le marquis de Rochegude (Rochegude 1910, p. 30).
  15. Rochegude 1910, p. 30.
  16. Fouquières 1954, p. 243-244.
  17. « Napoléon IV », sur www.napoleon.org.
  18. « Fondation de France », sur www.fondation-leclerc.fr.
  19. Fouquières 1954, p. 242.
  20. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, t. 2, p. 132.
  21. Henri Raczymow, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Paris, Parigramme, 2005, 199 p. (ISBN 978-2840964162), p. 88.
  22. Voir par exemple Le Figaro, 29 mai 1904, p. 2, signalant une représentation de Le Cœur a ses raisons chez Mme Eugène Pouquet.
  23. Fouquières 1954, p. 245.
  24. Catalogue de l'exposition Gustave Caillebotte, 1994, RMN, 376 p., p. 350-351.
  25. Hervé Guénot, « Saint-Denis : comment sauver la première maison en béton au monde », Le Journal du dimanche,‎ 4 septembre 2019 (lire en ligne, consulté le 2 janvier 2020).
  26. Adolphe Viollet-le-Duc, « Exposition Universelle - Constructions en béton aggloméré de M. François Coignet », Le Journal des débats politiques et littéraires,‎ 29 septembre 1867 (lire en ligne, consulté le 2 janvier 2020).
  27. Fouquières 1954, p. 243.
  28. Rochegude 1910, p. 29-30.
  29. Quentin Laurent et Alexandre Sulzer, « A «Miromesnil», dans l’antre de Nicolas Sarkozy, c’est conseils, chocolats et… piques à gogo », sur leparisien.fr, 22 novembre 2020 (consulté le 1er décembre 2022).

Bibliographie

Article connexe