Chiang Kaï-shek

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Chiang Kai-shek
蔣介石
Illustration.
Chiang Kai-shek en 1943.
Fonctions
Président de la république de Chine
1er mars 19505 avril 1975
(25 ans, 1 mois et 4 jours)
Vice-président Li Zongren
Chen Cheng
Yen Chia-kan
Premier ministre Yen Hsi-shan
Chen Cheng
Yu Hung-chun
Chen Cheng
Yen Chia-kan
Chiang Ching-kuo
Prédécesseur Li Zongren (intérim)
Lui-même
Successeur Yen Chia-kan
20 mai 194821 janvier 1949
(8 mois et 1 jour)
Vice-président Li Zongren
Premier ministre Yen Hsi-shan
Chen Cheng
Yu Hung-chun
Chen Cheng
Yen Chia-kan
Chiang Ching-kuo
Prédécesseur lui-même (président du gouvernement nationaliste de Chine (Taïwan))
Successeur Li Zongren (intérim)
Lui-même (président de la république de Chine en Taïwan)

Mao Zedong (président du gouvernement populaire central chinois en Chine)

Président du gouvernement central de la république de Chine
1er août 194320 mai 1948
(4 ans, 9 mois et 19 jours)
Premier ministre Song Ziwen
Prédécesseur Lin Sen
Successeur lui-même (président de la république de Chine)
Premier ministre de la république de Chine
1er mars18 avril 1947
(1 mois et 17 jours)
Président lui-même
Prédécesseur Song Ziwen
Successeur Chang Ch'ün
20 novembre 193931 mai 1945
(5 ans, 6 mois et 11 jours)
Président Lin Sen
Prédécesseur Kong Xiangxi
Successeur Song Ziwen
7 décembre 19351er janvier 1938
(2 ans et 25 jours)
Président Lin Sen
Prédécesseur Wang Jingwei
Successeur Kong Xiangxi
4 décembre 193015 décembre 1931
(1 an et 11 jours)
Président lui-même
Prédécesseur Song Ziwen
Successeur Chen Mingshu
Président du gouvernement central de la république de Chine
10 octobre 192815 décembre 1931
(3 ans, 2 mois et 5 jours)
Premier ministre Tan Yankai
Song Ziwen
lui-même
Prédécesseur Wellington Koo (intérim)
Successeur Lin Sen
Biographie
Nom de naissance Tchang Kaï-chek
Date de naissance 31 octobre 1887
Lieu de naissance Fenghua, Xikou, Zhejiang (Chine)
Date de décès 5 avril 1975 (à 87 ans)
Lieu de décès Taipei (Taïwan)
Nationalité Chinoise (1887-1949)
Taïwanaise (1949-1975)
Parti politique Kuomintang
Conjoint Song Meiling
Enfants Chiang Ching-kuo
Chiang Wei-kuo
Religion Méthodisme
Signature de Chiang Kai-shek蔣介石
Chiang Kaï-shek
Présidents de la république de Chine (Taïwan)
Premiers ministres de la république de Chine

Chiang Kai-shek, ou Chang Kaï-chek, ou anciennement Tchang Kaï-chek, ou en pinyin Jiang Jieshi (chinois traditionnel : 蔣介石 ; chinois simplifié : 蒋介石 ; cantonais Jyutping : Zoeng2 Gaai3-sek6, /tsœ̌ːŋ kāːi.sɛ̀ː/, pinyin : Jiǎng Jièshí, /tɕjàŋ tɕjê.ʂɻ̩̌/,), né le 31 octobre 1887 à Ching Yang Shui dans le district de Fenghua et mort le 5 avril 1975 à Taipei, est un militaire et homme d'État chinois. Il est l'un des principaux représentants du Kuomintang après la mort de Sun Yat-sen en 1925.

Chef militaire avec le titre de généralissime, il est aussi à diverses périodes et en alternance, le chef du gouvernement et le président de la « Première République » puis, jusqu'à sa mort, le président autoritaire de la république de Chine à Taïwan.

Un nationaliste ambitieux

Un général très politique

Chiang Kai-shek est né à Ching Yang Shui, dans le district de Fenghua, préfecture de Ningbo, province du Zhejiang, dans une famille de commerçants dont les ancêtres sont originaires de Yixing, préfecture de Wuxi, province du Jiangsu. Il suit une formation militaire à la Tokyo Shinbu Gakkō au Japon.

Chiang Kaï-shek.

Chiang Kai-shek rejoint la fraternité révolutionnaire de Tongmenghui par l'entremise de son ami Chen Qimei en 1908. Entre 1911 et 1912, il participe aux combats de Shanghai. Il gravit ainsi les échelons de la hiérarchie du parti et devient un proche collaborateur de Zhang Renjie. À cette époque, Chiang Kai-shek était affilié à des sociétés secrètes de Shanghai. Il suit ensuite Sun Yat-sen dans son exil au Japon (1914) et le rejoint à Canton en 1918.

Lorsque le Parti communiste chinois et le Kuomintang s'allient sous l'impulsion du Komintern à partir de 1922 pour lutter ensemble contre le pouvoir des seigneurs de la guerre et des Occidentaux, Chiang Kai-shek est envoyé en URSS en 1923 afin d'y rencontrer les dirigeants du Komintern, d'inspecter les écoles militaires et l'organisation politique. À partir de 1924, il dirige l'académie militaire de Huangpu, constituée avec l'aide d'instructeurs militaires soviétiques. Cette académie formera une élite militaire qui sera toujours fidèle à Chiang. Lorsque les riches commerçants de Canton se révoltent en 1924 contre les taxes imposées par le Kuomintang, c'est lui qui mène les combats contre leurs milices.

Vie privée

Déjà marié à Mao Fumei (毛福梅, 1882-1939), mère de Chiang Ching-kuo, qu'il a épousée alors qu'il avait 14 ans, Chiang Kai-shek quitte tôt le foyer familial pour poursuivre ses études et sa carrière. Il épouse ensuite successivement deux concubines ou épouses secondaires, Yao Yecheng (姚冶誠, 1889-1972) en 1912 et Chen Jieru (陳潔如, 1906-1971) en décembre 1921.

Il épouse enfin en décembre 1927 la fille du riche imprimeur Charles Song, Song Meiling (12 février 1898 – 23 octobre 2003, Long Island). La famille Song, de confession protestante, insiste pour que Chiang Kai-shek divorce de Mao Fumei — ce qu'il fait cette même année — et renie Yao Yecheng et Chen Jieru.

Yao élève le fils adoptif de Chiang Kai-shek, Wei-kuo. Après la victoire communiste, elle fuit à Taïwan et meurt à Taipei.

Chen adopte une fille en 1924, Yaoguang (瑤光), qui prendra plus tard son nom de famille. Elle reste à Shanghaï sous le régime communiste, qui lui refuse le droit d'émigrer. Elle obtient plus tard le droit de partir pour Hong Kong où elle décédera.

Mao Fumei meurt lors de la guerre sino-japonaise en 1939, pendant un bombardement.

Militaire anticommuniste et homme fort du Kuomintang

Tchang Kaï-chek en 1933.

Après la mort de Sun Yat-sen (1925), il s'arroge progressivement la direction du parti. En 1925, il devient commandeur en chef de l'Armée nationale révolutionnaire.

En 1926, prétendant que la gauche prépare un complot contre le Kuomintang, il arrête les dirigeants communistes de Canton et leurs conseillers soviétiques. Ceux-ci ne sont relâchés qu'après avoir accepté de s'affilier au Kuomintang et de renoncer à leurs convictions politiques.

Ayant à présent le contrôle des forces armées du Kuomintang, il décide de lancer en juillet 1926 l'expédition du Nord contre les seigneurs de la guerre qui contrôlent toujours la plus grande partie du pays.

Lors de cette campagne, il prend le parti d'attaquer Shanghai, mais avant que ses troupes n'entrent dans la ville, les communistes se mettent en grève et les ouvriers prennent le pouvoir dans la ville en attendant l'arrivée des troupes de Chiang Kai-shek.

Inquiet de la force des communistes, Chiang conclut des accords avec les Occidentaux présents dans la ville (qui garantissent leur neutralité), les milieux d'affaires chinois (qui lui promettent un soutien financier) et avec la Bande verte, une société secrète criminelle (qui infiltre les milieux ouvriers et fournit des renseignements à Chiang).

Le 12 avril 1927, la Bande verte lance une attaque généralisée contre les communistes de Shanghai, attaque connue sous le nom de massacre de Shanghai. Celle-ci fera des milliers de morts parmi les dirigeants et les ouvriers.

Chiang Kai-shek installe ensuite le gouvernement à Nankin, défiant le gouvernement rival que Wang Jingwei a installé à Wuhan.

Pendant quelques mois, trois gouvernements se disputent la légitimité en Chine :

Le gouvernement de Wang Jingwei cesse cependant d'exister dès septembre 1927 et Wang se rallie à la faction de Chiang. Parallèlement, l'expédition du Nord se poursuit et les troupes de Chiang progressent sans cesse vers Pékin.

À la fin de 1927, les opérations se ralentissent, car Chiang Kai-shek décide de laisser la tête du parti à Hu Hanmin et celle du gouvernement à Tan Yankai, un proche de son rival Wang Jingwei. Il s'agit en fait d'une retraite stratégique, car il craint de perdre son contrôle sur le parti. De plus, il veut arranger son mariage avec la belle-sœur de Sun Yat-sen, Song Meiling. C'est pourquoi, après un bref passage dans son village natal, il part pour le Japon afin d'y négocier avec sa future belle-famille, hostile parce que Chiang est déjà marié et qu'il n'est pas chrétien. Fin 1927, il peut finalement se marier à Shanghai. Il reprend ensuite la direction des troupes et la progression vers Pékin se poursuit facilement, notamment grâce à des accords avec certains seigneurs de la guerre.

En juin 1928, Pékin tombe aux mains des troupes du Kuomintang. La victoire est facilitée par la politique du Japon, qui incite Zhang Zuolin, le seigneur de la guerre qui contrôle la ville, à se replier en Mandchourie pour préserver les intérêts japonais.

Le gouvernement de Wang Jingwei s'étant dissous, Chiang Kai-shek apparaît comme le maître de la Chine.

Nationaliste et dirigeant de la république de Chine

En compagnie de son épouse Song Meiling et de ses deux fils Chiang Ching-kuo et Chiang Wei-kuo.

Chiang Kai-shek devient alors le président du gouvernement central de la république de Chine. Il déplace la capitale à Nankin et instaure un régime dictatorial.

La conférence du Caire, le 25 novembre 1943 avec Tchang Kaï-chek, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill.

Chiang poursuit son combat contre les communistes.

Dépeint par la propagande communiste comme étant pro-capitaliste, cette accusation peut être considérée comme fausse, car il a également confisqué la richesse des capitalistes alors même qu'il dénonçait et combattait les communistes, et a écrasé aussi bien les organisations ouvrières et paysannes pro-communistes que les riches capitalistes de Shanghaï.

L'« incident » de Xi'an

L'un des seigneurs de la guerre, Zhang Xueliang, après négociation avec les communistes, lui tend un piège le 12 décembre 1936 et le prend en otage : il accepte enfin de signer en décembre 1936 l'accord de Xi'an visant à constituer un front uni avec les communistes pour lutter contre le Japon.

La guerre sino-japonaise (1937-1945)

Le bureau de Tchang Kaï-chek.

En tant que chef du gouvernement et chef de l'armée, Chiang dirige la Chine lors de la guerre de résistance contre les Japonais, pendant laquelle sa position à l'intérieur du pays s'affaiblit comparativement à celle de Mao.

L'ampleur de l'invasion japonaise l'amène à déplacer entre 1937 et 1939 sa capitale de Nankin à Wuhan, après le massacre de Nankin, puis à Chongqing, à l'époque dans le Sichuan. Le siège du gouvernement demeure dans cette dernière localité jusqu'à la fin de la guerre, entraînant une campagne intensive de bombardement par l'aviation impériale.

En 1943, à la mort de Lin Sen, Chiang Kai-shek assume l'intérim de la présidence chinoise.

Au niveau mondial, l'influence de Chiang en fait l'un des « quatre grands » chefs des Alliés lors des conférences internationales, comme la conférence du Caire de 1943.

Le 26 juillet 1945, il signe avec Truman et Churchill la déclaration de Potsdam, par laquelle les Alliés lancent un ultimatum au Japon en demandant sa reddition inconditionnelle.

En 1947, la Chine adopte une nouvelle constitution. En avril 1948, Chiang Kai-shek est élu président de la république de Chine par le Parlement, poste qu'il occupe par intérim depuis 1943 en qualité de chef du gouvernement. Mais la guerre de son parti contre les communistes, qui reprend dès 1946, va bientôt mettre un terme à son autorité.

Repli à Taïwan (1949-1975)

En compagnie de son épouse, en 1955.

Victoire des communistes en Chine continentale

Chiang tente d'éradiquer les communistes de Mao Zedong sans y parvenir. La libération soviétique de la Mandchourie des colons japonais permet au parti communiste chinois d'étendre ses bases dans le nord-est de la Chine.

Le 21 janvier 1949, face aux succès des communistes, Chiang Kai-shek démissionne de la présidence. L'intérim est assuré par son rival Li Zongren. Mais les partisans de Chiang reprennent vite le dessus et ce dernier assume à nouveau la réalité du pouvoir, évinçant Li Zongren, malade et absent car en soins à New York.

En septembre 1949, la victoire des communistes est totale sur le continent, la république populaire de Chine est déclarée le 1er octobre 1949 à Pékin.

En décembre 1949, Chiang déplace son gouvernement à Taipei, dans l'île de Taïwan. Taipei devient capitale de la « république de Chine (Taïwan) », où il reprend officiellement ses fonctions de président de la République le 1er mars 1950.

Régime dictatorial à Taïwan

Article connexe : Terreur blanche (Taïwan).

Un temps isolé sur la scène politique internationale, abandonné par les États-Unis, il s'impose à nouveau comme un allié de poids au moment de la guerre de Corée et des risques d'extension de la menace communiste en Asie. En 1967, il s'associe à la fondation de la Ligue anticommuniste mondiale. Il est notamment rejoint par le dictateur paraguayen Alfredo Stroessner, dont il est proche.

Chiang Kai-shek reste à la tête de la république de Chine à Taïwan jusqu'à sa mort en 1975, et continue de revendiquer la souveraineté sur l'ensemble de la Chine. Malgré une constitution théoriquement démocratique, son gouvernement demeure dictatorial, fondé sur un système de parti unique et de loi martiale. Il impose également une culture chinoise standard, en interdisant l'usage des dialectes taïwanais à l'école et dans les médias. La « terreur blanche » qu'il déclenche contre ses adversaires politiques fait des dizaines de milliers de victimes.

On assiste cependant sous sa présidence à un fort développement de l'économie de Taïwan grâce au commerce extérieur.

Yen Chia-kan assure l'intérim du 5 avril 1975 jusqu'au 20 mai 1978, avant que lui succède le fils du président défunt (né le 27 avril 1910).

En 1978, son fils aîné Chiang Ching-kuo devient donc à son tour président de la République et entreprend ensuite une démocratisation du régime jusqu'au 13 janvier 1988, jour de son décès.

Hommages et critiques

Notes et références

Notes

  1. Le titre officiel du chef de l'État, dans le gouvernement du Guomindang, est initialement Président du gouvernement central de la république de Chine. En 1948, avec la nouvelle constitution, il devient officiellement le président de la république de Chine, Tchang Kaï-chek étant le premier à assurer cette fonction.

Références

  1. Jay Taylor, The Generalissimo: Chiang Kai-shek and the Struggle for Modern China, Harvard University Press, 2009, p. 40.
  2. (en) Frank J. Coppa, Encyclopedia of modern dictators: from Napoleon to the present, Peter Lang, 2006 (ISBN 0-8204-5010-3, lire en ligne), p. 58
  3. Anne Lumet, Le pacte, éditions Publibook, 2004.
  4. « L’Amérique centrale lâche Taipei », Le Monde diplomatique,‎ 1er mai 2016 (lire en ligne, consulté le 4 août 2018)
  5. « À Taïwan, l’heure des comptes », Le Monde.fr,‎ 28 février 2017 (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

Liens externes