Traité établissant une Constitution pour l'Europe

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Traité de Rome de 2004 Données clés
Description de l'image ConstitutionEurope.jpg. Présentation
Titre Traité établissant une Constitution pour l'Europe
Pays Drapeau de l’Union européenne Union européenne
Territoire d'application Aucun
Type Convention internationale
Branche Droit de l'Union européenne
Adoption et entrée en vigueur
Adoption Rejeté par référendums
Signature 29 octobre 2004

Lire en ligne

Traité établissant une Constitution pour l’Europe

Traités constitutifs
de l'Union européenne Données clés

Le traité établissant une Constitution pour l'Europe, communément nommé Constitution européenne, traité constitutionnel, mais aussi traité de Rome II ou traité de Rome de 2004, parfois abrégé TECE ou TCE, est adopté à Rome par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne le 29 octobre 2004. Ce traité aurait dû entrer en vigueur le 1er novembre 2006, à condition d'avoir été ratifié par chacun des vingt-cinq États signataires, ce qui n'a pas été le cas in fine.

En raison de cet échec, un nouveau traité, le traité de Lisbonne, est créé pour remplacer ce traité constitutionnel. Il reprend la majorité des changements qui se trouvaient dans le traité constitutionnel, mais sous forme d'amendements. Son principe est arrêté le 23 juin 2007 lors du Conseil européen de Bruxelles et son texte approuvé par le Conseil européen de Lisbonne le 19 octobre 2007.

La Bulgarie, la Roumanie et la Turquie faisant également partie des signataires à Rome (à titre d'observateurs), l'entrée en vigueur de ce traité aurait dû également concerner les deux premiers, dès le 1er janvier 2007, après la ratification de leur traité d'adhésion signé à Luxembourg le 25 avril 2005.

Motivations


Traité
sur l'Union
européenne
Traité
instituant la
Communauté
européenne
Charte des
droits
fondamentaux
Traité
établissant une
Constitution
pour l'Europe


Traité
sur l'Union
européenne
Traité
instituant la
Communauté
européenne
Traité
de Lisbonne
Traité
sur l'Union
européenne
Traité sur le
fonctionnement
de l'Union
européenne
Charte des
droits
fondamentaux
Charte des
droits
fondamentaux

Deux raisons principales ont été avancées pour justifier l'élaboration de ce traité :

Trois évolutions majeures :

Point de vue juridique

D'un point de vue juridique, le texte n'était pas formellement la Constitution d'un État. Ce traité établissant une Constitution pour l'Europe, intitulé retenu par les parties contractantes, n'avait pas pour vocation affichée de créer un État européen fédéral ou supranational. Ce texte était un traité qui établirait une Constitution, comme l'indique son préambule, une fois ratifié. À ce titre, dans les domaines de compétence de l'Union, elle primait sur le droit des États membres (article I-6), ce qui était d'ailleurs déjà souvent le cas sous l'empire des traités existants. En prévision de celle-ci, la plupart des États membres avait amendé leur propre Constitution nationale pour permettre ce transfert de souveraineté.

La nature de l'Union européenne, par ce traité, aurait ainsi pu ressembler à celle d'une confédération, avec un transfert significatif de compétences des États membres et souverains dans les domaines de la monnaie, du commerce, etc.

Toute modification ultérieure de la Constitution aurait exigé un accord unanime des États membres et, en règle générale, la ratification par une majorité d'au moins 4/5 de ceux-ci ; toutefois, pour certaines modifications, par exemple pour étendre le champ du vote à la majorité qualifiée, un accord unanime au sein du Conseil européen (donc des gouvernements) aurait été suffisant.

Élaboration du texte

Article détaillé : Convention sur l'avenir de l'Europe.

La Convention sur l'avenir de l'Europe est créée lors du Conseil européen des 14 et 15 décembre 2001 (ou Conseil européen de Laeken), qui a aussi nommé Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de cette Convention européenne. Il s'agit d'une institution provisoire chargée, à partir de 2002, d'engager un débat sur l'avenir de l'Union européenne, dans la perspective d'une conférence intergouvernementale.

Après 15 mois de travaux, elle aboutit, en juin 2003, au projet repris, pour l'essentiel, dans le Traité établissant une Constitution pour l'Europe de 2004. Dans les réformes institutionnelles, sont proposées notamment l'extension du vote à la majorité qualifiée, ce qui étend les pouvoirs du Parlement européen, et aussi de modifier la définition de la majorité qualifiée qui (selon le traité de Nice) était au détriment des grands pays.

Remarque préliminaire

Logo pour une Constitution pour l'Europe.

L'idée de Constitution prend racine dans l'Europe continentale. Néanmoins l'idée de Constitution définie au sens strict du terme est à l'opposé de la culture britannique.

Le terme « Constitution » semble avoir eu son importance dans les victoires du non dans les pays l'ayant refusé. Ainsi, la notion-même de Constitution pour l'Europe peut être interprétée comme une limitation dans la souveraineté des États.

Par ailleurs le projet prévoit des étapes de transition. Le champ d’application de la majorité qualifiée déterminé par la Constitution devenait lui effectif dès l’entrée en vigueur de la Constitution. Par ailleurs des mesures temporaires étaient prévues pour la composition du Parlement européen, et ce pour la législature 2004-2009.

Le protocole (34) sur les dispositions transitoires relatives aux institutions et organes de l'Union reprenait la majorité des dispositions transitoires, qui cessaient le 31 octobre 2009. Le texte devait être ratifié avant octobre 2006 par les vingt-cinq États membres de l'Union pour entrer en vigueur.

Si toutefois le traité venait à être ratifié par les quatre cinquièmes des États membres et qu'un ou plusieurs États membres avaient rencontré des difficultés pour procéder à la ratification, le Conseil européen se voyait saisi de la question. Le projet prévoyait un délai de deux ans pour les États membres afin qu'ils procèdent à la ratification.

Héritage chrétien

L'un des débats ayant précédé la ratification du traité constitutionnel concerne la mention historique de l'héritage chrétien du continent. Un premier projet de préambule mentionnait la philosophie des Lumières, mais pas le christianisme. Parmi les partisans de la mention du christianisme figuraient Angela Merkel et surtout les représentants de la Pologne (indépendamment du parti au pouvoir). La France fut le principal opposant à l'inclusion de cet héritage religieux dans le traité constitutionnel. Valéry Giscard d'Estaing était d'avis qu'il ne pouvait être fait mention du christianisme sans mentionner les autres religions présentes ; d'autre part, le gouvernement de Jacques Chirac était fermement attaché à la laïcité à la française, avec une stricte séparation entre État et culte public,. Aucune référence à cet héritage ne fut ajoutée.

Ultérieurement, le 8 mai 2016, Pierre Moscovici, alors commissaire européen chargé de l'économie, déclare sur BFM Radio qu'il ne « cro pas aux origines chrétiennes de l'Europe »,.

Contexte du traité

Élargissement de l'UE

Article connexe : Élargissement de l'Union européenne.

Le 16 avril 2003, huit pays d'Europe de l'Est (la République tchèque, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie) et deux pays méditerranéens (Chypre, Malte) signent à Athènes le traité de leur adhésion avec l'UE, qui deviendra ainsi l'Europe des Vingt-Cinq à partir du 1er mai 2004 et jusqu'au 1er janvier 2007.

Cérémonie de signature

À Rome, le 29 octobre 2004, a été signé le deuxième traité de Rome, celui dit « de la Constitution européenne », entre les vingt-cinq États membres de l'Union, mais également — pour l'acte final — par trois pays candidats (Bulgarie, Roumanie et Turquie). Une déclaration a également été signée par la Croatie en tant qu'observateur (ses négociations d'adhésion ne devaient débuter qu'après le 1er janvier 2005 et avaient été retardées sine die pour être reprises en octobre 2005). Ce texte était traduit dans les vingt langues officielles de l'Union en plus de l'irlandais, ainsi qu'en bulgare, roumain et turc (dont les versions, bien qu'officielles, ne faisaient pas encore foi au sens de l'article IV-448(1) du traité et ne seraient devenues à leur tour versions officielles que lors de l'entrée en vigueur dudit traité d'adhésion).

Il a été signé sur la colline du Capitole, siège actuel de la mairie de la ville de Rome, dans la salle des Horaces et des Curiaces, celle-là même où avait été déjà signé le Ier traité de Rome (le 25 mars 1957) instituant la Communauté économique européenne. La règle aurait voulu qu'il fût signé en Irlande, État qui présidait l'Union, lors de son adoption, en juin 2004.

Voir la liste des signataires du traité de Rome de 2004.

Traité établissant une Constitution pour l'Europe

Projet adopté par consensus par la Convention européenne les 13 juin et 10 juillet 2003 et remis au président du Conseil européen à Rome le 18 juillet 2003. Ce texte* a été retouché par la Conférence intergouvernementale. Le texte final fut adopté par les chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Cinq le 19 juin 2004 au Conseil européen de Bruxelles. Il a été signé formellement à Rome le 29 octobre 2004 (2e traité de Rome après le traité de 1957). Il ne serait entré en vigueur qu'une fois ratifié par chacun des États membres.

Ratifications

Des affiches en France lors du référendum sur la Constitution.

Le traité constitutionnel devait être ratifié par chacun des vingt-cinq États membres de l'Union en 2004, selon les règles en vigueur dans chaque État, le plus souvent par voie parlementaire et dans certains cas par voie référendaire. La démarche de ratification devait être achevée dans les deux ans qui suivaient la signature du traité, autrement dit avant le 29 octobre 2006. Au cas où certains États ne déposeraient pas leurs instruments de ratification avant cette date, ce qui a été le cas, l'article IV-443 précise que « le Conseil européen se saisit de la question ». La Déclaration no 30 précise que si les quatre cinquièmes des États n'ont pas ratifié avant le 29 octobre 2006, le Conseil européen se saisit de la question.

Ratification par vote parlementaire Ratifications dans les pays membres et candidats Ratification par référendum et vote parlementaire « Sí » (pour) : 76,73 % (10 804 464 électeurs) « No » (contre) : 17,24 % (2 428 409 électeurs) Blancs et nul : 6,03 % (849 093 électeurs) Taux de participation : 42,32 %. Taux d'abstention : 57,68 %. « Jo » (pour) : 56,52 % (109 494 électeurs) Contre : 43,47 % (84 221 électeurs) Blancs et nuls : 3,04 % (5894 électeurs) Rejet par référendum Résultats définitifs validés par le Conseil constitutionnel : « Oui » (pour) : 12 808 270 voix (45,33 % des suffrages exprimés) « Non » (contre) : 15 449 508 voix (54,67 %). Blancs et nuls : 730 522 voix (2,52 % des votants). Taux de participation : 69,37 % (28 988 300 électeurs) Taux d'abstention : 30,63 % (12 800 902 électeurs). Inscrits sur les listes : 41 789 202 électeurs (chiffres incluant les Français de l'étranger) « Voor » (pour) : 38,4 % (2 940 730 électeurs) « Tegen » (contre) : 61,6 % (4 705 685 électeurs) Taux de participation : 62,8 % des électeurs. Taux d'abstention : 37,2 %. Absence de décision

Ainsi, 16 pays ont ratifié du traité. Ce nombre passe à 18 si on considère que la signature du traité par les Présidents de l'Allemagne et de la Slovaquie est une étape nécessaire à la ratification mais qui ne saurait la remettre en cause à terme.

En 2007, ces 18 pays représentent les 2/3 des pays membres de l'Union et 66 % de la population de l'Union.

Il faut noter que ces chiffres ne permettent pas d'apprécier l'adhésion globale des populations à ce texte puisque seules quatre référendums ont eu lieu (deux ratifications : Espagne, Luxembourg, et deux rejets : France, Pays-Bas) contre 14 processus par la voie parlementaire. L'exemple de la France est à cet égard significatif : une nette majorité des députés étaient en faveur d'une ratification qui fut cependant repoussée par 55 % des voix lors du référendum du 29 mai 2005.

État des positions des États membres sur la ratification
Pays Date de ratification Mode de ratification Résultat
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 12 mai 2005
27 mai 2005
Bundestag
Conseil fédéral (Bundesrat)
oui
? Signature du président -
Drapeau de l'Autriche Autriche 11 mai 2005
25 mai 2005
Conseil national (Nationalrat)
Conseil fédéral (Bundesrat)
oui
Drapeau de la Belgique Belgique 28 avril 2005
19 mai 2005
17 juin 2005
20 juin 2005
29 juin 2005
19 juillet 2005
8 février 2006
Sénat
Chambre des représentants de Belgique
Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale
Parlement de la Communauté germanophone
Parlement wallon
Parlement de la Communauté française de Belgique
Parlement flamand
oui
Drapeau de Chypre Chypre 30 juin 2005 Chambre des représentants oui
Drapeau du Danemark Danemark - Processus de ratification suspendu
Drapeau de l'Espagne Espagne 20 février 2005
28 avril 2005
18 mai 2005
Référendum consultatif
Congrès des députés
Sénat
oui
Drapeau de l'Estonie Estonie 9 mai 2006 Riigikogu oui
Drapeau de la Finlande Finlande 5 décembre 2006 Eduskunta oui
Drapeau de la France France 29 mai 2005 Référendum non
Drapeau de la Grèce Grèce 19 avril 2005 Conseil des Grecs oui
Drapeau de la Hongrie Hongrie 20 décembre 2004 Assemblée nationale oui
Drapeau de l'Irlande Irlande - Processus de ratification suspendu
Drapeau de l'Italie Italie 25 janvier 2005
6 avril 2005
Chambre des députés
Sénat de la République
oui
Drapeau de la Lettonie Lettonie 2 juin 2005 Saeima oui
Drapeau de la Lituanie Lituanie 11 novembre 2004 Seimas oui
Drapeau du Luxembourg Luxembourg 28 juin 2005
10 juillet 2005
25 octobre 2005
Chambre des députés (premier vote)
Référendum consultatif
Chambre des députés (deuxième vote)
oui
Drapeau de Malte Malte 6 juillet 2005 Parlement oui
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 1er juin 2005
2 juin 2005
Référendum consultatif
Retrait sans vote du projet de loi
non
Drapeau de la Pologne Pologne - Processus de ratification suspendu
Drapeau du Portugal Portugal - Processus de ratification suspendu
Drapeau de la Tchéquie République tchèque - Processus de ratification suspendu
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni - Processus de ratification suspendu
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie 11 mai 2005

-

Conseil national oui
Signature du président -
Drapeau de la Slovénie Slovénie 1er février 2005 Assemblée nationale oui
Drapeau de la Suède Suède - Processus de ratification suspendu
Pays nouveaux membres

La Bulgarie et la Roumanie ont déjà ratifié le traité en ratifiant leur traité d'adhésion (entrée en vigueur au 1er janvier 2007). Voir l'article I.2 de ce traité d'adhésion.

Parlement Date Résultat Signature du chef d'État
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie 11 mai 2005 Oui Oui. 231 voix pour, 1 contre. Signé
Drapeau de la Roumanie Roumanie 17 mai 2005 Oui Oui. 434 voix pour, aucune contre. Signé

L'article II.1 du même traité les rend également parties au traité de Nice en l'absence de ratification complète du traité constitutionnel, ce qui est le cas.

Entrée en vigueur

S'il avait été ratifié par tous les États signataires avant le 29 octobre 2006 (les 25 instruments de ratification déposés à Rome), le traité constitutionnel serait entré en vigueur le 1er novembre 2006. À défaut, cette entrée en vigueur se fera le cas échéant « le premier jour du deuxième mois suivant le dépôt de l'instrument de ratification de l'État signataire qui procède le dernier à cette formalité » (article IV-447.2 du traité).

Par ailleurs, la dernière déclaration sur le traité de l'Acte final (no 30) précise que « si à l'issue d'un délai de deux ans , les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu'un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question ». Les 4⁄5e, c'est-à-dire 20 États sur les 25 États membres signataires du traité, en plus de la Bulgarie et de la Roumanie, considérées rétroactivement comme signataires (dont l'adhésion au 1er janvier 2007 modifie cette proportion). Or, au 1er janvier 2007, 17 États membres ont d'ores et déjà ratifié le traité, 3 ne l'ayant pas ratifié en raison d'un référendum (France et Pays-Bas) ou d'un recours non étudié devant la Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe (Allemagne) et 7 devant encore commencer leur procédure de ratification (Royaume-Uni, Irlande, Suède, Danemark, République tchèque, Pologne et Portugal).

La chancelière allemande, Angela Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne au premier semestre 2007, a cependant déclaré à plusieurs reprises depuis le début de l'année, que 18 États membres ont déjà ratifié le traité, ce qui semble inclure également l'Allemagne dans ce nombre, et « qu'il faut tenir compte de leur avis ».

À Madrid, ce sont bien d'ailleurs les 18 États membres qui considèrent avoir ratifié le traité qui se sont réunis le 26 janvier 2007, avec l'appui informel de l'Irlande et du Portugal. Les pays à avoir dit « non » (France et Pays-Bas) et les pays qui semblent hostiles à la ratification (République tchèque en tête) n'ont pas été conviés à cette réunion au plus haut niveau. Les 18 pays ont déclaré : « vouloir travailler sur la base du traité constitutionnel pour parvenir à un accord sur un texte qui préserve sa substance et ses équilibres » avec les États membres qui n'ont pas rejeté la ratification ou qui ne se sont pas encore prononcés. Le principe d'un nouveau texte rédigé par une conférence intergouvernementale au second semestre 2007 et qui serait intitulé traité modificatif (le futur traité de Lisbonne) remplaçant le traité instituant la Communauté européenne par un traité sur le fonctionnement de l'Union et reprenant les bases du traité constitutionnel, a été approuvé par les 27 États membres lors du Conseil européen du 23 juin 2007.

Cependant, les nouvelles règles concernant la majorité qualifiée au sein du Conseil européen et du Conseil (article I-25) ne se seraient appliquées qu'à compter du 1er novembre 2009, soit après l'élection du Parlement européen. La modification des règles de désignation des membres de la Commission ne devait quant à elle pas intervenir avant 2014, c'est-à-dire à la fin du mandat de la première Commission désignée après la ratification éventuelle du traité constitutionnel (article I-26.5 et 6). Faute de cette ratification, c'est le traité de Nice qui continuera à s'appliquer.

Le texte du traité

Article détaillé : Principaux changements entre le traité de Rome de 2004 et le traité de Nice.

Le texte comporte 448 articles, répartis en quatre parties, précédés par un préambule.

La première partie s'apparente effectivement à une Constitution, traitant de l'édifice institutionnel communautaire, la seconde partie, dite « Charte des Droits fondamentaux », définit un certain nombre de droits pour les citoyens, dont l'application est sérieusement réduite dans ses deux derniers articles, la troisième partie reprend l'« acquis communautaire », la quatrième partie porte sur les dispositions générales et finales (ratification, modifications, etc). La numérotation des articles est continue, mais chaque numéro d'article est préfixé par le numéro en caractères romains de la partie à laquelle il appartient : la première partie s'achève ainsi avec l'article I-60 et la deuxième partie commence avec l'article II-61.

Au texte du traité sont annexés d'une part 36 protocoles portant sur des sujets particuliers tels que le rôle des Parlements nationaux, l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité ou des questions spécifiques à certains pays, d'autre part une annexe I qui contient une liste de produits soumis à la politique agricole commune et une annexe II qui énumère les pays et territoires d'outre-mer régis par un régime d'association avec l'Union européenne.

Le texte est rédigé dans les vingt langues officielles de l'Union ainsi qu'en irlandais (art. IV-448(1)). Des versions du traité en bulgare, roumain et turc ont également été établies au regard du statut, pour ces trois pays, d'observateurs lors de la rédaction du traité. Elles ne font foi que depuis que les traités d'adhésion (signés le 25 avril 2005 pour la Bulgarie et la Roumanie) ont été ratifiés et sont entrés en vigueur le 1er janvier 2007. Ce n'est pas encore le cas de la version turque (les négociations d'adhésion ont à peine commencé). Les autres pays candidats, la Croatie et la Macédoine, n'ont pas bénéficié du même traitement, les Croates ayant signé seulement une déclaration annexée au traité, en tant que pays observateur, et le statut officiel du candidat macédonien n'avait pas encore été examiné par la Commission.

Chronologie de l'Union européenne

Signature 
Entrée en vigueur 
Nom du traité 
1948
1948
Traité de Bruxelles
1951
1952
Traité CECA
1954
1955
Accords de Paris
1957
1958
Traité de Rome
(TCEE)
Traité Euratom
1965
1967
Traité de fusion
1975
1976
institution officieuse
1986
1987
Acte unique européen
1992
1993
Traité de Maastricht
(TUE et TCE)
1997
1999
Traité d'Amsterdam
(TUE et TCE)
2001
2003
Traité de Nice
(TUE et TCE)
2007
2009
Traité de Lisbonne
(TUE et TFUE)
                       
Les trois piliers de l'Union européenne  
Communautés européennes  
Communauté européenne de
l'énergie atomique
(Euratom)
Communauté européenne du
charbon et de l'acier
(CECA)
Dissoute en 2002 Union européenne (UE)
    Communauté économique
européenne
(CEE)
Communauté européenne (CE)
    TREVI Justice et affaires intérieures (JAI)  
  Coopération policière et judiciaire en matière pénale (CPJMP)
  Coopération politique européenne (CPE) Politique étrangère et de sécurité commune (PESC)
Union occidentale (UO) Union de l'Europe occidentale (UEO)    
Dissoute en 2011  
                     

Notes et références

Notes

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Appel des 200 » (voir la liste des auteurs).
  1. Pour « Traité établissant une Constitution pour l'Europe ».

Références

  1. « Europe : 29 octobre 2004 », Le Monde,‎ 14 mars 2007 (lire en ligne, consulté le 31 mars 2024)
  2. « La boîte à outils du traité de Lisbonne, par Valéry Giscard d'Estaing », sur lemonde.fr, Le Monde, 26 octobre 2007 (ISSN 1950-6244, consulté le 27 septembre 2022).
  3. « Chronologie de l'Europe, de 1979 à nos jours », Le Monde,‎ 28 octobre 2013 (lire en ligne)
  4. « La Convention sur l'avenir de l'Europe approuve son projet de Constitution », Le Monde,‎ 13 juin 2003 (lire en ligne)
  5. « 2006 ou 2009 : quand le TCE entre-t-il en vigueur ? », par le député européen Alain Lipietz.
  6. « Europe - La colère du Vatican », sur Le Point
  7. Claire Lesegretain et Nicolas Senèze, « Quand le président Chirac refusait de mentionner les « racines chrétiennes de l’Europe » », La Croix,‎ 27 septembre 2019 (lire en ligne)
  8. Point de presse de M. Jacques Chirac, président de la République, sur les négociations sur la Constitution européenne, la nomination d'un nouveau président de la commission européenne et celle d'un nouveau ministre des affaires étrangères européen, Bruxelles le 17 juin 2004.
  9. Maxime Tandonnet, « Racines chrétiennes de l'Europe : réponse à Pierre Moscovici », Le Figaro,‎ 9 mai 2016 (lire en ligne)
  10. Gauthier Vaillant, « Controverse autour des propos de Pierre Moscovici sur les racines chrétiennes de l'Europe », La Croix,‎ 12 mai 2016 (lire en ligne)
  11. « L'Autriche est le 8e pays à ratifier la Constitution européenne », Le Monde,‎ 25 mai 2005 (lire en ligne)
  12. (en) « The current status of the Treaty Establishing a Constitution for Europe » , sur Ministry of Foreign Affairs of Latvia
  13. (en) « Public information activities on the EU Constitution », sur Ministry of Foreign Affairs of Latvia
  14. « Les Espagnols ont dit "oui" à l'Europe, mais l'abstention a été record », Le Monde,‎ 21 février 2005 (lire en ligne)
  15. « Jacques Chirac a signé le décret sur le référendum européen », Le Monde,‎ 10 mars 2005 (lire en ligne, consulté le 31 mars 2024)
  16. « Jacques Chirac et son référendum », Le Monde,‎ 11 mars 2005 (lire en ligne)
  17. « Les Néerlandais ont rejeté massivement la Constitution européenne », Le Monde,‎ 2 juin 2005 (lire en ligne)
  18. Jean François-Poncet, « Le traité de Lisbonne », sur Sénat.fr, 30 janvier 2008 (consulté le 7 décembre 2016).
  19. « Traité établissant une Constitution pour l'Europe », sur EUR-Lex (consulté le 7 décembre 2016).

Voir aussi

Bibliographie

Article détaillé : Bibliographie sur l'Union européenne.

Articles connexes

Liens externes