Élections cantonales françaises de 1982

Dans l'article que nous présentons aujourd'hui, nous plongerons dans le monde fascinant de Élections cantonales françaises de 1982. De ses origines à son impact sur la société actuelle, nous explorerons tous les aspects liés à Élections cantonales françaises de 1982 pour comprendre sa pertinence dans divers contextes. Tout au long de l'histoire, Élections cantonales françaises de 1982 a joué un rôle fondamental dans la vie des gens, influençant leurs décisions, leurs croyances et leurs interactions. Grâce à une analyse exhaustive, nous chercherons à percer les mystères entourant Élections cantonales françaises de 1982 et à découvrir sa véritable signification dans le monde contemporain.

Élections cantonales françaises
de 1982
Premier tour :
Second tour :
Type d’élection Cantonales
Corps électoral et résultats
Inscrits au 1er tour 19 000 860
Votants au 1er tour 12 953 934
68,17 % en augmentation 2,7
Votes exprimés au 1er tour 12 575 535
Blancs et nuls au 1er tour 378 399
Inscrits au 2d tour 11 249 753
Votants au 2d tour 7 629 141
70,00 % en augmentation 4,6
Votes exprimés au 2d tour 7 629 141
Blancs et nuls au 2d tour 244 802
Gauche parlementaire
Voix au 1er tour 6 168 831
49,03 %
en diminution 5,4
Voix au 2e tour 3 951 662
51,78 %
Présidences élues 36 en diminution 11
Droite parlementaire
Voix au 1er tour 6 252 460
49,70 %
en augmentation 6,2
Voix au 2e tour 3 674 229
48,14 %
Présidences élues 63 en augmentation 11
Étiquettes politiques des présidents de conseils généraux élus
Carte
  • RPR
  • UDF
  • CNIP
  • Parti communiste
  • Parti socialiste
  • Mouvement radical de gauche

Des élections cantonales sont organisées en France les et .

Contexte

Le scrutin a lieu un peu moins d'un an après le double succès de la gauche à la présidentielle et aux législatives. Les cantons concernés appartiennent à la série de 1976, auxquels s'ajoutent 186 nouveaux cantons, surtout urbains.

Une attaque très vive contre le franc a lieu les 18 et 19 mars 1982, la spéculation jouant sur la possibilité d'un "ajustement monétaire"[1] après le second tour des élections cantonales des et , qui sont comme attendu perdues par la gauche au pouvoir. Les médias rappellent que Valéry Giscard d'Estaing avait, le 14 mars 1976, au soir du second tour d'élections cantonales, fait sortir en catastrophe le franc du " serpent monétaire".

Le taux du marché monétaire parisien passe de 14,25 % à 17% en quelques jours[1], la Banque de France maintenant ses taux d'intérêt à 17 % ensuite[1], péripétie rappelant la période de l'installation à Matignon de Pierre Mauroy, le 21 mai 1981, quand ce taux avait été "brusquement porté à 20 %"[1]. Pour stopper cette spéculation, les milieux communautaires de Bruxelles assurent qu'un nouveau réalignement des parités "est exclue actuellement"[1], tandis qu'une conversation téléphonique réunit Helmut Schmidt et François Mitterrand[1] et que Jacques Delors fait savoir qu'il n'est "pas question de dévaluer le franc"[1]. Parallèlement, les banques centrales européennes d'Allemagne des Pays-Bas et de la Suisse accordent leur appui ostensible[1]. La première a diminué un de ses taux directeurs pour la quatrième fois depuis le 8 octobre, ramené de 10% à 9,5%[1]. Les instituts d'émission néerlandais et helvétique ont aux aussi abaissé leurs taux d'escompte d'un demi-point, revenus à respectivement 8% et le 5,5%[1]. Le Monde cite alors "des conseillers du gouvernement", qui font "contre mauvaise fortune bon cœur" car la dévaluation est exclue à court terme, mais pensent qu'elle pourrait avoir lieu pendant la préparation du budget 1983, afin de "faire passer un frisson salutaire dans le dos des ministres dépensiers" et réduire ce déficit et font savoir que le président de la République a demandé "une action énergique visant à contenir ce déficit dans la limite de 3 % du PIB"

La spéculation reprend quelques mois après en décembre 1982 sur de nouvelles rumeurs, obligeant la Banque de France à dépenser 200 millions de dollars par jour pour défendre le franc puis 800 millions de dollars par jour[2], sur une démission "probable" de Jacques Delors, qui serait "isolé" au sein du gouvernement français[2], au prétexte qu'une réunion prévue à Bruxelles des ministres des finances de l'Europe été avancée de trois jours[2]. Jacques Delors dément catégoriquement en soulignant que "s'il faut doubler la rangée de canons pour défendre le franc, nous la doublerons", suggérant des taux d'intérêt encore plus élevés, les taux de l'eurofranc au jour le jour grimpant à "plus de 100%"[2]. Ces rumeurs de "réajustement" lors d'une réunion avancée à Bruxelles évoquent une dévaluation de la lire et de la couronne danoise couplée à une réévaluation du mark et du florin[2], ainsi qu'une "de rentrée la livre sterling dans le SME"[2]. Le Monde estime que "les Américains eux-mêmes" sont en train de prendre conscience "des effets ravageurs d'une surévaluation de 20%" du dollar[2] et que "la clé du problème est dans les mains des Allemands, que leurs partenaires voudraient forcer à réévaluer"[2].

Le Monde décrit aussi un système monétaire européen "secoué" et "mis à mal par la baisse de la monnaie américaine" causé par la "diminution des taux d'intérêt à New-York", qui renforce les monnaies fortes, mark et florin, déclenchant "une attaque en règle contre les monnaies faibles" du SME en raison de "rumeurs, les plus incontrôlées et les plus incontrôlables" sur un "réajustement des parités" ou une "sortie de la France du SME[2].

Résultats

Le taux d'abstention est relativement faible (record pour des cantonales sous la Ve République), avec 31,58 % au premier tour et 29,82 % au second.

Malgré les grands espoirs du Parti socialiste après les législatives de 1981, ces élections voient le succès de l'opposition de droite, qui s'est unie pour ces cantonales, se répartissant les cantons entre ses différentes formations : RPR et composants de l'UDF (CDS, PR, PRV, MDS). La droite (RPR et UDF principalement) remporte ainsi 264 sièges de conseillers généraux en plus, la gauche en perdant 1998.

Parmi les vaincus, le Parti socialiste limite les dégâts avec 10 sièges en moins, mais c'est une douche froide pour les communistes qui en perdent 45, ainsi que pour les radicaux de gauche qui en perdent 28 (un tiers de leurs sièges). Le ministre socialiste de la communication Georges Fillioud est toutefois le seul membre du gouvernement à ne pas être réélu sur les huit qui se présentaient à ces élections[3].

La droite enregistre le gain net de huit départements avec neuf basculements en sa faveur (Allier, Côte d'Or, Eure, Meurthe-et-Moselle, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Savoie, Seine-et-Marne, Essonne), pour élever son total à 59 présidences sur 95 (en métropole). La gauche conserve la Corse-du-Sud et gagne la Corrèze au bénéfice de l'âge, de même que la droite pour l'Aisne, l'Allier et la Saône-et-Loire (avec dans ce dernier département le revirement d'un élu MRG, doyen d'âge de l'Assemblée).

Résultats nationaux

Résultats selon le ministère de l'Intérieur
Partis politiques
ou coalitions
Premier tour[4],[note 1] Second tour[5],[note 2] Sièges
Voix % Sièges Voix % Sièges Total Variation
Parti socialiste 3 737 015 29,71 - 2 659 325 34,85 - 509 en diminution -5
Parti communiste français 2 000 345 15,90 - 1 038 659 13,61 - 198 en diminution -44
Mouvement des radicaux de gauche 217 143 1,72 - 132 798 1,74 - 61 en diminution -27
Divers gauche 214 328 1,70 - 120 880 1,58 - 54 en diminution -24
Gauche parlementaire 6 168 831 49,03 - 3 951 662 51,78 - 822 en diminution -100
Union pour la démocratie française 2 344 221 18,64 - 1 176 309 15,41 - 470 en augmentation +69
Rassemblement pour la République 2 262 245 17,98 - 1 725 976 22,62 - 336 en augmentation +146
Divers droite 662 989 8,82 - 771 944 10,11 - 380 en augmentation +51
Droite parlementaire 6 252 460 49,70 - 3 674 229 48,14 - 1 186 en augmentation +266
Extrême gauche 73 382 0,58 - 2 728 0,03 - 5 en augmentation +1
Divers écologiste 55 589 0,44 - 522 0,00 - 0 en stagnation 0
Extrême droite 25 273 0,20 - - 1 en stagnation 0
Inscrits 19 000 860 100,00 11 249 753 100,00
Abstentions 6 046 926 31,82 3 375 810 30,00
Votants 12 953 934 68,17 7 873 943 70,00
Blancs et nuls 378 399 2,92 244 802 3,11
Exprimés 12 575 535 97,08 7 629 141 96,89

Présidents de conseil généraux élus

Rapport de force

Nombre de présidences par parti
Sortantes Élues
Gauche PCF NC 3 36
PS 28
MRG 5
Droite UDF 43 63
RPR 18
CNIP 2

Par département

Présidents de conseil général élus en 1982[6],[7]
Département Président Parti
01 Ain Roland Ruet UDF-PR
02 Aisne André Godard UDF
03 Allier Henri Coque UDF
04 Alpes-de-Haute-Provence Claude Delorme PS
05 Hautes-Alpes Marcel Lesbros UDF
06 Alpes-Maritimes Jacques Médecin app. RPR
07 Ardèche André Chabanel UDF-PR
08 Ardennes Jacques Sourdille RPR
09 Ariège André Saint-Paul PS
10 Aube Bernard Laurent UDF-CDS
11 Aude Robert Capdeville PS
12 Aveyron Jean Puech UDF-PR
13 Bouches-du-Rhône Louis Philibert PS
14 Calvados Michel d'Ornano UDF-PR
15 Cantal Pierre Raynal RPR
16 Charente Pierre-Rémy Houssin RPR
17 Charente-Maritime Philippe Marchand PS
18 Cher Jean-François Deniau UDF-PR
19 Corrèze Armand Boucheteil PCF
2A Corse-du-Sud Jean-Dominique Cesart MRG
2B Haute-Corse François Giacobbi MRG
21 Côte-d'Or Robert Poujade RPR
22 Côtes-du-Nord Charles Josselin PS
23 Creuse André Chandernagor PS
24 Dordogne Bernard Bioulac PS
25 Doubs Georges Gruillot UDF
26 Drôme Maurice Pic PS
27 Eure Henri Collard UDF
28 Eure-et-Loir Robert Huwart MRG
29 Finistère Louis Orvoën UDF-CDS
30 Gard Georges Benedetti PS
31 Haute-Garonne Léon Eeckhoutte PS
32 Gers Jean-Pierre Joseph PS
33 Gironde Philippe Madrelle PS
34 Hérault Gérard Saumade PS
35 Ille-et-Vilaine Pierre Méhaignerie UDF-CDS
36 Indre André Laignel PS
37 Indre-et-Loire André-Georges Voisin app. RPR
38 Isère Louis Mermaz PS
39 Jura Pierre Brantus UDF-CDS
40 Landes Henri Scognamiglio PS
41 Loir-et-Cher Kléber Loustau UDF
42 Loire Lucien Neuwirth RPR
43 Haute-Loire Jacques Barrot UDF-CDS
44 Loire-Atlantique Charles-Henri de Cossé-Brissac UDF-Rad
45 Loiret Kléber Malécot UDF
46 Lot Maurice Faure MRG
47 Lot-et-Garonne Jean-François Poncet UDF
48 Lozère Joseph Caupert UDF-PR
49 Maine-et-Loire Jean Sauvage UDF-CDS
50 Manche Léon Jozeau-Marigné CNIP
51 Marne Albert Vecten UDF-CDS
52 Haute-Marne René Rollin UDF-Rad
53 Mayenne René Ballayer UDF-CDS
54 Meurthe-et-Moselle Claude Huriet UDF
55 Meuse Rémi Herment UDF-CDS
56 Morbihan Raymond Marcellin UDF
57 Moselle Julien Schvartz RPR
58 Nièvre Noël Berrier PS
59 Nord Albert Denvers PS
60 Oise Henri Bonan PS
61 Orne Hubert d'Andigné RPR
62 Pas-de-Calais Roland Huguet PS
63 Puy-de-Dôme Arsène Boulay PS
64 Pyrénées-Atlantiques Franz Duboscq RPR
65 Hautes-Pyrénées Hubert Peyou MRG
66 Pyrénées-Orientales Guy Malé UDF
67 Bas-Rhin Daniel Hoeffel UDF-CDS
68 Haut-Rhin Henri Goetschy UDF
69 Rhône Jean Palluy UDF-CDS
70 Haute-Saône Jean Reybos UDF-CDS
71 Saône-et-Loire Charles Pleindoux UDF
72 Sarthe Michel d'Aillières UDF-PR
73 Savoie Michel Barnier RPR
74 Haute-Savoie Bernard Pellarin UDF-PR
75 Paris Non concerné par les élections
76 Seine-Maritime Jean Lecanuet UDF-CDS
77 Seine-et-Marne Paul Séramy UDF-CDS
78 Yvelines Paul-Louis Tenaillon UDF-CDS
79 Deux-Sèvres Georges Treille UDF-Rad
80 Somme Max Lejeune UDF-MDS
81 Tarn Jacques Durand PS
82 Tarn-et-Garonne Louis Delmas PS
83 Var Édouard Soldani PS
84 Vaucluse Jean Garcin PS
85 Vendée Michel Crucis UDF-PR
86 Vienne René Monory UDF-CDS
87 Haute-Vienne Jean-Claude Peyronnet PS
88 Vosges Christian Poncelet RPR
89 Yonne Jean Chamant CNIP
90 Territoire de Belfort Christian Proust PS
91 Essonne Jean Simonin RPR
92 Hauts-de-Seine Paul Graziani RPR
93 Seine-Saint-Denis Jean-Louis Mons PCF
94 Val-de-Marne Michel Germa PCF
95 Val-d'Oise Pierre Salvi UDF-CDS
971 Guadeloupe Lucette Michaux-Chevry RPR
972 Martinique Émile Maurice RPR
973 Guyane Emmanuel Bellony RPR
974 Réunion Auguste Legros RPR
975 Saint-Pierre-et-Miquelon Albert Pen à confirmer
Élections dans les COM
976 Mayotte Younoussa Bamana UDF

Notes et références

Notes

  1. Exclut les résultats des cantons de Saint-Pierre-et-Miquelon dont les 14 conseillers généraux sont élus par un scrutin de liste.
  2. Exclut les résultats des cantons de Saint-Pierre-et-Miquelon et le canton de Cayenne Nord-Est en raison d'un incident.

Références

  1. a b c d e f g h i et j ""La spéculation sur le franc s'atténue avec l'appui des banques centrales européennes" par Paul Fabra dans Le Monde du 20 mars 1982
  2. a b c d e f g h et i "Repli du dollar, le SME secoué" par François Renard le 20 décembre 1982
  3. Antoine Bosshard, « Cantonales françaises: nette progression de l'opposition gaulliste et giscardienne », Journal de Genève,‎ , p. 24 (lire en ligne)
  4. « L'évolution des voix de 1976 à 1982 (Métropole + Outre-Mer) selon le ministère de l'Intérieur », Le Monde,‎ , p. 7
  5. « Les dernières statistiques du ministère de l'Intérieur », Le Monde,‎ , p. 8
  6. « Le « troisième » tour des cantonales dans la région », Sud Ouest,‎ , p. 2
  7. « La majorité gagne deux présidences de conseil », Le Monde,‎ , p. 8

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Jacques Becker, Crises et alternances, 1974-1995, Nouvelle histoire de la France contemporaine no 19, Seuil, Paris, 1998

Articles connexes