Catulle Mendès

Catulle MendèsPortrait de Catulle Mendès (1900 ou avant).Biographie
Naissance 21 mai 1841
Bordeaux
Décès 8 février 1909 (à 67 ans)
Saint-Germain-en-Laye
Sépulture Cimetière du Montparnasse
Nationalité française
Activités Écrivain, dramaturge, librettiste, poète, romancier
Période d'activité à partir de 1860
Conjoints Judith Gautier (de 1866 à 1896)
Jeanne Mette (à partir de 1897)
Augusta Holmès
Enfants Jeanne Huguette Olga Mendès (d)
Marie Anne Claudine Mendès (d)
Hélyonne Mendès (d)
Autres informations
Mouvement Parnasse
Décadentisme
Distinctions Officier de la Légion d'honneur‎ (1902)
Prix Calmann-Lévy (1904)
Prix Émile-Augier (1908)
Œuvres principales
  • Philoméla (1863)
  • Méphistophéla (1890)
  • Les Oiseaux bleus (1888)
  • Le Chercheur de tares (1898)
signature de Catulle MendèsSignatureSépulture de Catulle Mendès au cimetière du Montparnasse (division 22).

Abraham Catulle Mendès, né à Bordeaux le 21 mai 1841 et mort à Saint-Germain-en-Laye le 8 février 1909, est un romancier, poète, dramaturge, librettiste et critique littéraire français.

Biographie

Le jeune Catulle Mendes, 1865.

Abraham Catulle Mendès est issu d'une lignée de Juifs portugais. Petit-fils du banquier Isaac Mendès, Catulle Mendès est le fils du négociant Tibulle Abraham Mendès et de Suzanne Brun, catholique qui élève son fils dans sa religion.

Après une enfance et une adolescence à Toulouse, Mendès arrive à Paris en 1859.

Il se fait connaître en 1860 en fondant La Revue fantaisiste à laquelle collabore notamment Villiers de L'Isle-Adam. Il publie en 1863 son premier recueil de poèmes, Philoméla, et sympathise avec Théophile Gautier jusqu'à ce qu'il décide d'épouser sa fille, Judith Gautier, le 14 avril 1866 à Neuilly-sur-Seine. Théophile Gautier n'assiste pas à la noce, car ayant désapprouvé cette union, il n'aime guère l'écrivain qui avait déjà, avant ce mariage, une maîtresse et des enfants naturels de celle-ci. Le beau-père surnomme son gendre « Crapule m'embête ».

À la suite d'un voyage en Empire allemand qui le laisse ébloui, Catulle Mendès se range avec ardeur dans le camp des admirateurs et défenseurs du compositeur Richard Wagner, à l'instar de son épouse Judith.

Il entre ensuite dans le groupe d'écrivains qui se réunit chez Louis-Xavier de Ricard tout d'abord, chez Leconte de Lisle ensuite, où François Coppée, Léon Dierx, José-Maria de Heredia et Théodore de Banville comptent parmi les habitués. Sous l'impulsion de Ricard et de Mendès naît le mouvement Parnasse dont Mendès se fait l'historien en publiant plus tard La Légende du Parnasse contemporain. Il participe activement aux recueils du Parnasse contemporain.

En 1876, il propose à Guy de Maupassant d'entrer dans la franc-maçonnerie, mais celui-ci refuse.

Unions et descendance

Les Filles de Catulle Mendès (1888) par Auguste Renoir.Metropolitan Museum of Art de New York.

Après son mariage en 1866 avec Judith Gautier, dès 1869, peut-être même dès 1866, Catulle Mendès entretient une liaison avec la compositrice Augusta Holmès. Ainsi, le couple Mendès-Gautier ne dure pas : ils se séparent en 1874 ; Judith obtient la séparation juridique le 13 juillet 1878 ; bien plus tard, Mendès, en reconnaissant tous les torts, demandera le divorce (devenu légal), qui sera prononcé le 28 décembre 1896.

Après la séparation juridique en 1878, Mendès s'installe chez Augusta Holmès. Mendès et Holmès ont cinq enfants : Raphaël Henri, dessinateur et peintre (1870-1896), Jeanne Huguette Olga (1872-1964, mère du peintre Christian Caillard), Marie Anne Claudine (1876-1937, épouse du poète Mario de La Tour Saint-Ygest), Hélyonne Geneviève (1879-1955, épouse du romancier Henri Barbusse) et Marthian avant de se séparer en 1886, après qu'Augusta Holmès eut, semble-t-il, été ruinée par Mendès. Les trois filles sont le sujet du tableau d'Auguste Renoir, Les Filles de Catulle Mendès.

Catulle Mendès chez lui (1905).

Le 8 juillet 1897, à Chatou, Mendès (qui avait trois autres fils, à savoir Marcel, Raymond et Robert), se remarie avec la poétesse Jeanne Mette, qui est sa compagne, et dont il a également un fils, Jean Primice Catulle-Mendès (né le 10 juillet 1896 à Paris XVIe, et mort pour la France le 23 avril 1917 au Chemin des Dames, filleul de Sarah Bernhardt).

D'une dernière relation avec la comédienne Marguerite Moreno (1871-1948), il a un dernier fils, ce qui lui fait une très nombreuse progéniture.

Fin de vie

Le 8 juin 1891, il se bat en duel avec René d'Hubert, directeur du Gil Blas.

Le corps sans vie de Catulle Mendès est découvert le 8 février 1909 vers 5 h du matin dans le tunnel de chemin de fer de Saint-Germain-en-Laye : on a supposé qu'il avait ouvert la porte de son wagon en se croyant à destination.

Postérité

L'œuvre de Catulle Mendès, très abondante, est tombée dans l'oubli. Il est considéré comme le représentant d'une esthétique fin-de-siècle, utilisant, avec une certaine préciosité, un vocabulaire recherché et brillant. Les critiques de l'époque lui reprochaient une superficialité et une manière ostensible de suivre la mode du jour. Sa poésie, au parfum décadent, était très appréciée de Verlaine.

Il est également l'auteur de courts récits érotiques.

Friedrich Nietzsche lui a dédié ses Dithyrambes pour Dionysos, le célébrant comme « le plus grand et le premier satyre vivant aujourd’hui ― et pas seulement aujourd’hui. »

Il apparaît dans le roman Le Désespéré de Léon Bloy sous le nom d'Abraham-Properce Beauvivier, où il est dépeint comme un personnage du monde littéraire, sans scrupule, directeur d'un journal à grand tirage, égocentrique et opportuniste.

Hommages

Œuvres

Poésie

Poèmes mis en musique

Romans

Catulle Mendès, c. 1889.

Nouvelles

Contes

Séverin en Pierrot dans Chand d'habits !, pantomime de Catulle Mendès.
Affiche par Cappiello, 1896.

Théâtre

Dans un billet du Figaro daté du 1er mai 1906, Catulle Mendès écrit que c’est en lisant, vers 1868, Les Religions & les Philosophies de l’Asie centrale du comte de Gobineau, qu’il eut l’idée d’écrire une pièce de théâtre sur la célèbre poétesse persane et disciple du Báb appelée Táhirih (la pure) ou Qurrat al-‘Ayn (la consolation des yeux).

Livrets d'opéra

Arguments de ballet

Essais

La Vie pour rire, feuille hebdomadaire dirigée par Mendès et Armand Silvestre.

Citation

Reste. N'allume pas la lampe…

Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse De leurs ondes sur nos baisers silencieux. Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse. Voluptueusement berçons notre faiblesse Dans l'océan du soir morne et délicieux. Lente extase, houleux sommeil exempt de songe, Le flux funèbre roule et déroule et prolonge Tes cheveux où mon front se pâme enseveli... Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes, Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli Coule dans les cheveux profonds des brumes tristes. (Soirs moroses, 1876)

Notes et références

  1. Duc de la Force, La Fin de la douceur de vivre, Souvenirs, Plon, 1961, page 202.
  2. Emmanuel Pierrat et Laurent Kupferman, Les Grands Textes de la franc-maçonnerie décryptés, Edi8 - First Editions, 2011, 340 p. (ISBN 978-2-7540-2461-7, lire en ligne).
  3. Joanna Richardson, Judith Gautier, Seghers, 1989, pp. 178 et 234.
  4. "Cinq deuils de guerre 1914-1918", de Stéphane Audoin-Rouzeau - Éditions Noesis, mars 2001 - page 213
  5. Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Œuvres complètes, édition établie par Alan Raitt et Pierre-Georges Castex avec la collaboration de Jean-Marie Bellefroid, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1986, tome 2, p. 1350-1351.
  6. Voir supra - "Cinq deuils de guerre 1914-1918", où l'auteur laisse entendre qu'ils ont été reconnus par le propre père de Mendès.
  7. Site recensant les écrivains morts pendant la Première Guerre mondiale - et dont le nom est inscrit au Panthéon.
  8. Voir Billets de la folie sur Wikisource.
  9. « Causerie », Le Public,‎ 29 mai 1909, p. 1/4
  10. Catulle Mendès, Douze Mélodies sur des poésies de Catulle Mendès. Musique de J. Paderewski, Heugel, 1904 (lire en ligne)
  11. Notice Sudoc
  12. Première représentation : théâtre de l'Odéon, 17 mars 1906, musique d'Olivier Métra, des frères Lyonnet et de Louis Ganne.
  13. Première représentation : théâtre Sarah-Bernard, 10 novembre 1906, musique de scène de Reynaldo Hahn, décors de M. Paquereau.
  14. Isma Forghani, À la hauteur, L'Harmattan, 2019 (ISBN 978-2-343-17990-2).
  15. Théâtre-lyrique, Paris, 2 juillet 1878.
  16. Isoline, conte de fées en trois actes et dix tableaux, poème de Catulle Mendès, musique d'André Messager ; partition éditée par Énoch et Costallat ; représenté au théâtre de la Renaissance à Paris, voir la critique parue dans Le Monde illustré, hebdomadaire, no 1658 du 5 janvier 1889, chronique musicale d'A. Boisnard, p. 11.
  17. La création eut lieu à l'Opéra-Comique le 23 décembre 1903, avec Mary Garden dans le rôle d'Orlanda.
  18. Source : Le Magasin pittoresque, 1er mai 1904, p. III, article publié à la suite d'une représentation à l'Opéra. La première eut lieu le 20 avril 1904
  19. Ariane, opéra créé le 28 octobre 1906 à l’Opéra de Paris.
  20. Bacchus, opéra en quatre actes et sept tableaux, de Jules Massenet, créé à l'Opéra de Paris en mai 1909.
  21. E. Dentu, 1888, sources BnF.
  22. Rapport consultable sur Internet
  23. « Page:Mendès - Poésies, t1, 1892.djvu/228 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le 25 octobre 2020).

Annexes

Bibliographie

Liens externes