Cet article abordera la question de Correspondant de guerre, qui est devenue un sujet d'une grande importance aujourd'hui. Depuis quelques années, Correspondant de guerre suscite un grand intérêt dans différents domaines, faisant l'objet de débats, d'analyses et de réflexions d'experts et d'universitaires. Son influence et son impact sur la société actuelle ont donné lieu à de nombreuses études, recherches et projets qui lui sont consacrés dans divers domaines, cherchant à comprendre ses multiples facettes et effets. Cet article vise donc à explorer et à approfondir les différentes dimensions qui entourent Correspondant de guerre, afin d’offrir une vision large et complète de ce sujet si d’actualité aujourd’hui.
Correspondant de guerre
Correspondant de guerre britannique tapant sa dépêche près d'Arnhem, en septembre 1944.
Un correspondant de guerre est un journaliste qui rapporte des faits relatifs à un conflit militaire. Il peut se trouver dans les zones de combat, intégré dans une des forces en présence ou plus à l'arrière.
Le journaliste Mohammed Rasool(en) vêtu d’une protection individuelle dans une zone de guerre (2017).
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Mesures de protection des journalistes français (Article 79)
Les journalistes qui accomplissent des missions professionnelles périlleuses dans des zones de conflit armé seront considérés comme des personnes civiles au sens de l'article 50 ;
Ils seront protégés en tant que tels conformément aux Conventions et au présent Protocole, à la condition de n'entreprendre aucune action qui porte atteinte à leur statut de personnes civiles et sans préjudice du droit des correspondants de guerre accrédités auprès des forces armées de bénéficier du statut prévu par l'article 4 A.4, de la IIIe Convention ;
Ils pourront obtenir une carte d'identité conforme au modèle joint à l'Annexe II au présent Protocole[1],[2].
Cette carte, qui sera délivrée par le gouvernement de l’État dont ils sont les ressortissants, ou sur le territoire duquel ils résident ou dans lequel se trouve l'agence ou l'organe de presse qui les emploie, attestera de la qualité de journaliste de son détenteur[1].
La carte d’identité de journaliste en mission périlleuse
La présente carte d’identité est délivrée aux journalistes en mission professionnelle périlleuse dans des zones de conflit armé. Le porteur a le droit d’être traité comme une personne civile aux termes des Conventions de Genève du 12 août 1948 et de leur Protocole additionnel. La carte doit être portée en tout temps par son titulaire. Si celui-ci est arrêté, il la remettra immédiatement aux autorités qui le détiennent afin qu’elles puissent l’identifier[3].
Intérieur de la carte de journaliste en mission périlleuse.
Extérieur de la carte de journaliste en mission périlleuse.
Histoire
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Lors de la guerre de Corée (1950-1953), les journalistes envoyés sur le terrain rencontrent de nombreuses difficultés (manque de lignes de communication, barrière de la langue, etc.), les conduisant à reprendre sans discernement les informations fournies par l'armée. Le général MacArthur, qui conduit les opérations, bénéficie encore à leurs yeux du prestige acquis lors de la guerre du Pacifique[4].
Les femmes reporters de guerre peu à peu imposent leur place, modifient la façon de témoigner, change le regard sur la guerre, la guerre du Vietnam aura été un premier tournant pour ce faire[5],[6].
Contrairement à la Seconde Guerre mondiale, lors de la guerre du Viêt Nam (1955-1975), les journalistes disposent sur place d'une certaine liberté de circulation, et ce en raison du caractère particulier du conflit, qui officiellement n'est pas une guerre mais une interposition entre les troupes du nord et du sud Vietnam. Les liaisons aériennes régulières avec les États-Unis leur permettent d'envoyer rapidement leurs vidéos et photographies, non censurées. Par ailleurs, les femmes sont pour la première fois admises sur les champs de bataille[7],[8].
Il s'agit souvent de jeunes correspondants, dont c'est le premier conflit couvert. Ils n'ont pas le respect pour la hiérarchie militaire qu'avaient leurs prédécesseurs et n'hésitent pas à remettre en cause les comptes rendus officiels, allant sur le terrain à la recherche d'informations et d'images choc, par exemple Morley Safer (CBS) en 1965, qui filme un GI en train d'incendier des maisons vietnamiennes. Plus de 92 % des Américains ayant un poste télévisé à l'époque, les images rediffusées ont un fort impact sur l'opinion, ce qui fait dire à l'historien Henry Ashmore qu'il s'agit de « la première guerre de salon »[8].
Des leçons ont été tirées par les autorités américaines en vue de la guerre du Golfe (1990-1991), très préparée médiatiquement, avec un ennemi diabolisé (Saddam Hussein) et des objectifs limités. Les journalistes ne peuvent pas se rendre dans les zones de combat. L'armée fournit ses propres images (prises de nuit, et de loin) aux chaînes de télévision (en premier lieu CNN) qui, pressées par le développement du direct, n'ont pas forcément le temps de vérifier les informations fournies. La guerre est scénarisée[9].
Xénophon d'Athènes (v. 430-355 av. J.-C.) est parfois présenté comme un des premiers correspondants de guerre pour son récit de l'Anabase, campagne militaire dans l'empire perse dont il avait été acteur et témoin[10]. Jean Froissart (v. 1337-1410), chroniqueur de la guerre de Cent Ans, a aussi une méthode de travail proche du journalisme : il voyage et interviewe de nombreux acteurs du conflit, civils ou militaires[11].
La journaliste française Renée Lafont est considérée comme la première femme journaliste française morte dans l'exercice de ses fonctions, fusillée par les nationalistes[18] au début de la guerre d'Espagne[19].
Photographes et cinéastes
Équipe de caméra polonaise en Irak (2005).Équipe de National Geographic effectuant l'interview d'un officier de l'agrandissement du camp Leatherneck en Afghanistan (2009).
Les correspondants de guerre ne sont pas tous des écrivains ; parmi eux il y a aussi les « faiseurs d'images », des photographes et cinéastes.
Parmi les cinéastes qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale, on peut citer les américains George Stevens et Samuel Fuller. George Stevens et son équipe furent les seuls à filmer la libération d'un camp de concentration avec une pellicule en couleurs, celui de Dachau, le .
Autres périodes :
Nick Ut, photographe vietnamien qui, au cœur du conflit de la guerre du Viêt Nam (1955-1975), a photographié la célèbre image de « la petite fille brulée au napalm », le .
2002 : We were soldier, film sur la guerre du Vietnam où l'on peut suivre, entre autres, le reporter de guerre Joe Galloway, issu d'une histoire vraie.
↑(en) Protocols additional : to the Geneva Conventions of 12 August 1949, Genève, International Committee of the Red Cross, , 126 p. (lire en ligne), p. 81.
↑Collectif, « La guerre de Corée, une couverture sous contrôle », p. 109-110, chapitre 4 « Guerres et conflits : représentations, médiatisation, constructions mémorielles », in Culture, médias, pouvoirs aux États-Unis et en Europe occidentale, 1945-1991, Armand Colin, 2018.
↑ a et bCollectif, « La guerre du Vietnam, une guerre d'image », p. 110-112, chapitre 4 « Guerres et conflits : représentations, médiatisation, constructions mémorielles », in Culture, médias, pouvoirs aux États-Unis et en Europe occidentale, 1945-1991, Armand Colin, 2018.
↑Collectif, « La guerre du Golfe, spectacle mondial de la guerre en direct », p. 289-290, chapitre 12 « Culture audiovisuelle : vers la globalisation culturelle », in Culture, médias, pouvoirs aux États-Unis et en Europe occidentale, 1945-1991, Armand Colin, 2018.
↑ « Xénophon : historien et/ou journaliste » in Marie-Françoise Baslez, Les sources littéraires de l'histoire grecque, Collection U, A. Colin, 2003
↑ « Froissart, le grand reporter du Moyen Âge » in La Guerre de Cent Ans (numéro spécial de L'Histoire), Arthème Fayard, novembre 2012
↑Le reportage photographique et écrit qu'il rapporte de Tripolitaine au moment de la guerre italo-turque (1911-1912) est un rare exemple d'une « plume » se faisant photographe sur le théâtre de la guerre. L'édition de son archive représente l'un des exemples les plus anciens de « photojournalisme ». Pierre Schill, Réveiller l'archive d'une guerre coloniale. Photographies et écrits de Gaston Chérau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye (1911-1912), Créaphis, 2018 (ISBN9782354281410).
(de) Ute Daniel (dir.), Augenzeugen : Kriegsberichterstattung vom 18. zum 21. Jahrhundert, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 2006, 264 p. (ISBN3-525-36737-6)
(en) Anthony Feinstein (préf. Chris Hedges), Journalists under fire : the psychological hazards of covering war, Baltimore, Johns Hopkins University Press, , 195 p. (ISBN978-0-801-88441-2)
(en) Donald Matheson et Stuart Allan, Digital war reporting, Cambridge Malden, MA, Polity, coll. « Digital media and society series », , 218 p. (ISBN978-0-745-64275-8 et 978-0-745-64276-5)
(en) Martha Gellhorn, What mad pursuit, New York, Frederick A. Stokes and Co., , 1re éd., 278 p. (OCLC15727551)
(en) Howard Tumber et Frank Webster, Journalists under fire : information war and journalistic practices, London Thousand Oaks, Calif, SAGE, , 187 p. (ISBN978-1-412-92407-8 et 978-1-412-92406-1)
Pierre Lellouche, François Loncleet al., Rapport d'information déposé en application de l'article 145 du Règlement par la Commission des affaires étrangères sur le statut des journalistes et correspondants de guerre en cas de conflit, Paris, Assemblée nationale, , 65 p. (ISBN978-2-111-19809-8)
Gaston Chérau, Réveiller l'archive d'une guerre coloniale : photographies et écrits de Gaston Chérau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye, 1911-1912, Ivry-sur-Seine, Creaphis éditions, , 478 p. (ISBN978-2-354-28141-0)
Adrien Jaulmes, Raconter la guerre, Éditions des Équateurs, 2021.