Gouvernement Jacques Chirac (1)

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Ve République

Description de cette image, également commentée ci-après Le Premier ministre Jacques Chirac en 1975. Données clés
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Jacques Chirac
Formation 27 mai 1974
Fin 25 août 1976
Durée 2 ans, 2 mois et 29 jours
Composition initiale
Coalition UDR-FNRI-CD/CDP, CDS-PRV-CR
Ministres 15
Secrétaires d'État 21
Femmes 4
Hommes 32
Représentation
Ve législature 302  /  490
Drapeau de la France

Cet article présente la composition du gouvernement du Premier ministre Jacques Chirac, en fonction du 27 mai 1974 au 25 août 1976, durant la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il s’agit du premier gouvernement dirigé par Jacques Chirac.

Le premier gouvernement de Jacques Chirac est le 11e gouvernement de la Ve République française.

Contexte de formation

Contexte politique et économique

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Choix des ministres

D'après Jacques Chirac lui-même, tous les ministres du gouvernement auraient été imposés par Giscard. Seule Simone Veil, proposée par Chirac fut finalement retenue par le président, en lieu et place d'Anne-Marie Fritsch, un temps pressentie pour le poste de Ministre de la Santé.

Féminisation du gouvernement

Le gouvernement compte six femmes ministres, dont quatre à sa nomination : Simone Veil, ministre de la Santé, Françoise Giroud, secrétaire d'État chargée de la Condition féminine, Hélène Dorlhac, secrétaire d’État à la Condition pénitentiaire, Annie Lesur, secrétaire d’État à l'Enseignement périscolaire.

Deux nommées plus tard : Alice Saunier-Seïté, secrétaire d'État aux Universités, et Christiane Scrivener, secrétaire d’État à la Consommation.

Coalition

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Sociologie électorale

Le gouvernement Chirac I se caractérise par une proportion plus importante de ministres anciens cadres supérieurs du privé (25 %, contre 15,1 % sous le gouvernement précédent et 14,9 % sous le gouvernement suivant). Les industriels et gros commerçants comptent pour 3,3 % des ministres, et les professions libérales, 8,3 %.

La haute fonction publique compte pour 45 % du gouvernement. 16,7 % sont issus des Grand corps de l'État, et 10 % de la préfectorale et de la diplomatie. 18,3 % sont issus des autres administrations de la haute fonction publique.

1,7 % des ministres sont des anciens enseignants du supérieur, et 11,7 % ont occupé des professions intellectuelles.

Composition initiale

Jacques Chirac est nommé Premier ministre par un décret du 27 mai 1974 (JO du 28 mai), les ministres du gouvernement par un décret en date du 28 mai 1974 (JO du 29 mai), et les secrétaires d'État par un décret en date du 8 juin 1974 (JO du 9 juin),.

Premier ministre

Image Fonction Nom Parti
Premier ministre Jacques Chirac UDR

Ministres d'État

Image Fonction Nom Parti
Ministre d'État, ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski FNRI

Ministres

Image Fonction Nom Parti
Garde des Sceaux, ministre de la Justice Jean Lecanuet CD, CDS
Ministre de la Défense Jacques Soufflet UDR
Ministre des Réformes Jean-Jacques Servan-Schreiber PRV
Ministre des Affaires étrangères Jean Sauvagnargues SE
Ministre de l'Économie et des Finances Jean-Pierre Fourcade FNRI
Ministre de l'Éducation nationale René Haby FNRI
Ministre de la Coopération Pierre Abelin CD
Ministre de l'Équipement Robert Galley UDR
Ministre de l'Agriculture Christian Bonnet FNRI
Ministre de la Qualité de la vie André Jarrot UDR
Ministre du Travail Michel Durafour CR
Ministre de la Santé Simone Veil DVD
Ministre de l'Industrie, lors de la nomination, puis ministre de l'Industrie et de la Recherche Michel d'Ornano FNRI
Ministre du Commerce et de l'Artisanat Vincent Ansquer UDR

Secrétaires d'État

Image Fonction Ministre de rattachement Nom Parti
Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants - André Bord UDR
Secrétaire d’État aux Postes et télécommunications - Pierre Lelong UDR
Secrétaire d'Etat aux Transports - Marcel Cavaillé FNRI
Secrétaire d'Etat à la Culture - Michel Guy SE
Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur - Norbert Ségard DVD
Secrétaire d'Etat aux Universités - Jean-Pierre Soisson FNRI
Secrétaire d'Etat aux Départements et Territoires d'Outre-Mer - Olivier Stirn UDR
Secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Premier ministre René Tomasini UDR
Secrétaire d'Etat à la Fonction publique Premier ministre Roger Poudonson CD
Secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle Premier ministre Paul Granet UDR
Secrétaire d'Etat; Porte-parole du Gouvernement Premier ministre André Rossi CR
Secrétaire d'État à la Condition pénitentiaire Garde des Sceaux, ministre de la Justice Hélène Dorlhac FNRI
Secrétaire d'Etat Ministre des Affaires étrangères Bernard Destremau FNRI
Secrétaire d'Etat au Budget Ministre de l’Économie et des Finances Christian Poncelet UDR
Secrétaire d'Etat à l'Enseignement préscolaire Ministre de l’Éducation Annie Lesur CD
Secrétaire d’État au Logement Ministre de l’Équipement Jacques Barrot CDP, CDS
Secrétaire d’État à l'Environnement Ministre de la Qualité de la vie Gabriel Péronnet PRV
Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux sports Ministre de la Qualité de la vie Pierre Mazeaud UDR
Secrétaire d’État au Tourisme Ministre de la Qualité de la vie Gérard Ducray FNRI
Secrétaire d’État au Travailleurs immigrés Ministre du Travail André Postel-Vinay SE
Secrétaire d’État à l'Action sociale Ministre de la Santé René Lenoir SE

Modifications

Remaniement du 9 juin 1974

Jean-Jacques Servan-Schreiber, ministre des Réformes, déclare le 9 juin qu'il est opposé à la reprise des essais nucléaires à Moruroa. Jacques Chirac fait pression sur le président de la République pour faire exclure Jean-Jacques Servan-Schreiber du gouvernement. Jean-Jacques Servan-Schreiber démissionne du gouvernement le 9 juin 1974 (JO du 11 juin). Il n'est pas remplacé.

Nomination du 16 juillet 1974

Françoise Giroud (PRV), entre au gouvernement et est nommée le 16 juillet 1974 (JO du 17 juillet) secrétaire d’État auprès du Premier ministre à la Condition féminine.

Remaniement du 22 juillet 1974

André Postel-Vinay, secrétaire d'État aux Travailleurs immigrés, en désaccord avec le Premier ministre démissionne. Sa démission est officialisée le 22 juillet 1974 (JO du 23 juillet) et il est remplacé par Paul Dijoud (FNRI).

Remaniement du 29 octobre 1974

Roger Poudonson, secrétaire d'État à la Fonction publique, est élu sénateur le 22 septembre 1974 et décide de démissionner du gouvernement. Il est remplacé par Gabriel Péronnet, jusqu'alors secrétaire d'État à l'Environnement le 29 octobre 1974 (JO du 30 octobre).

Remaniement du 31 janvier 1975

À la suite des démissions de Jacques Soufflet et de Pierre Lelong, il est procédé à un remaniement le 31 janvier 1975 (JO du 1er février) :

Remaniement du 12 janvier 1976

Ce remaniement du 12 janvier 1976 (JO du 13 janvier) dispose :

Ajustement du 27 juillet 1976

Jean François-Poncet, jusqu'alors secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, démissionne du gouvernement le 27 juillet 1976 (JO du 28 juillet) pour être nommé secrétaire général de la présidence de la République (JO du 28 juillet).

Ajustement du 4 août 1976

Marcel Bigeard, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, démissionne du gouvernement le 4 août 1976 (JO du 5 août).

Actions

Politique budgétaire

Devant les conséquences néfastes du premier choc pétrolier et la baisse de la demande intérieure et des investissements, les experts économiques recommandent des relances keynésiennes passant par l'investissement public dans l'économie, qui font gonfler provisoirement la dette publique, afin de compenser la ponction sur la demande et l'investissement privés. Cette stratégie doit s'appliquer aux pays « locomotives », ceux qui abordent cette crise avec de forts excédents (Allemagne, Japon). Cependant, le Premier ministre Jacques Chirac décide dès l'automne 1975 un plan de soutien à la croissance (relance Chirac).

La relance est divisée entre plusieurs volets : 15 milliards de francs pour des grands travaux, comme le TGV, 5 milliards d'augmentation des allocations sociales et 18 milliards de baisses d'impôts afin de générer du pouvoir d'achat. Le SMIC augmente de 8,4% en 1974, et 6,6% en 1975, et 4,7% en 1976. Cela permet à la France de retrouver dès 1976 son taux de croissance de 1974 (4,3%).

Politique industrielle et de l'emploi

Le gouvernement doit faire face à la destruction progressive des emplois dans la sidérurgie après la récession de 1975. La demande d'acier mondiale chute de 16% ; en France, les installations tournent à 70% de leur capacité ; un sidérurgiste français produisant 175 tonnes d'acier par an, contre 250 pour un sidérurgiste américain ou 360 pour un sidérurgiste japonais, les destructions d'emploi commencent. Raymond Barre héritera de ce dossier lorsqu'il sera nommé Premier ministre et mettra en place des plans de refinancement étatique de la sidérurgie française, malgré la suppression de plus de 20 000 emplois.

Afin de faire face à la montée du chômage, est instaurée en janvier 1975 l'autorisation de licenciement administrative, selon laquelle tout licenciement doit être validé par l’État. Elle protège ainsi les insiders. Les blocages du marché du travail qui suivent ont comme conséquence indirecte que les difficultés se concentrent sur les populations où l’écart entre le salaire et la productivité est le plus grand.

Finances publiques

Le déficit budgétaire au bouclage du budget 1975, voté fin 1974, était de 4 milliards de francs ; il est augmenté à 38,2 milliards (2,6% du PIB) dans le budget 1976, voté à la fin de l'année précédente.

Deux problèmes se posent au gouvernement. Tout d'abord, le prix à payer pour ce niveau de croissance a été un creusement important du déficit extérieur français ; ensuite, l'impact sur le chômage est relativement faible, car il a continué à augmenter. En octobre 1975, le nombre de chômeurs dépasse 1 million de personnes. Cela signe un échec partiel de cette relance keynésienne.

Politique sociale

Le gouvernement Chirac (1) met en œuvre une politique sociale ambitieuse. Le 1er juillet 1974, le minimum vieillesse est majoré de 21 %. Le 11 juillet 1974, l'adultère cesse d'être un délit. La loi du 16 juillet 1974 crée l'allocation de rentrée scolaire. Un accord interprofessionnel du 14 octobre 1974 met en place une indemnisation de 90 % du salaire brut, versée un an, pour compenser les salariés victimes de licenciement économique.

Le 5 décembre 1974, la seconde loi Neuwirth est votée, la pilule contraceptive devient accessible aux mineures sans autorisation parentale, et est remboursée par la Sécurité sociale. Le 20 décembre, la loi Veil est votée.

Le 25 février 1975, le Parlement vote le déblocage de 3,6 milliards de francs, destinés à soutenir la consommation des plus défavorisés.

En juin 1975, une loi met en œuvre une politique du handicap qui fait de l'éducation des Français handicapés une obligation nationale, et crée l'allocation adulte handicapé. Le même mois, la loi facilitant le divorce par consentement mutuel est votée. En juillet 1976, l'allocation de parent isolé est créée.

Politique migratoire

Le 5 juillet 1974, une circulaire du secrétaire d’État chargé de la Condition des travailleurs manuels suspend l'immigration de travail pour les non-communautaires. Le 29 avril 1975, le gouvernement autorise le regroupement familial pour les immigrés.

Politique scolaire

Le 20 juin, la loi Haby instaurant le collège unique est votée.

Analyse de la popularité

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Démission

Le gouvernement démissionne le 25 août 1976 (JO du 26 août).

Notes et références

  1. « Tous les gouvernements depuis 1958 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le 18 novembre 2023).
  2. « Jacques Chirac : son ultime interview radio sur Europe 1 - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le 15 mai 2022)
  3. Birnbaum, Pierre., Les Elites socialistes au pouvoir : les dirigeants socialistes face à l'Etat, 1981-1985, Presses universitaires de France, 1985 (ISBN 2-13-039351-9 et 978-2-13-039351-1, OCLC 13459377, lire en ligne)
  4. Décret du 27 mai 1974 portant nomination du Premier ministre
  5. Décret du 28 mai 1974 portant nomination des membres du gouvernement
  6. Composition du gouvernement sur le site gouvernement.fr
  7. Décret du 8 juin 1974 portant nomination des membres du gouvernement
  8. Décret du 14 juin 1974 relatif aux attributions du ministre de l'Industrie et de la Recherche
  9. « La fin des essais aériens français », sur moruroa.assemblee.pf (consulté le 28 décembre 2018)
  10. Décret du 9 juin 1974 mettant fin aux fonctions d'un membre du gouvernement
  11. Décret du 16 juillet 1974 portant nomination d'un membre du gouvernement
  12. Sylvain Laurens, « « 1974 » et la fermeture des frontières. Analyse critique d'une décision érigée en turning-point », Politix, vol. 82, no 2,‎ 2008, p. 69-94 (ISSN 1953-8286, lire en ligne, consulté le 29 décembre 2018)
  13. Décret du 22 juillet 1974 portant nomination d'un membre du gouvernement
  14. Daniel Amson, La République du flou, Paris, éd. Odile Jacob, janvier 2002, 252 p. (ISBN 2-7381-1065-7 et 978-2-73811065-7, lire en ligne), p. 147.
  15. Décret du 29 octobre 1974 portant nomination d'un membre du gouvernement
  16. Décret du 31 janvier 1975 relatif à la composition du gouvernement
  17. Décret du 12 janvier 1976 relatif à la composition du gouvernement
  18. Décret du 27 juillet 1976 mettant fin aux fonctions d'un membre du gouvernement
  19. Arrêté du 27 juillet 1976 de la présidence de la République
  20. Guillaume Tabard, « L'héritage politique du général Bigeard », sur lefigaro.fr, Le Figaro, 18 juin 2010 (consulté le 29 décembre 2018)
  21. Décret du 4 août 1976 mettant fin aux fonctions d'un membre du gouvernement
  22. Daniel, Jean-Marc, (1954- ...), Le gâchis français : 40 ans de mensonges économiques, Paris, Tallandier, dl 2015, ©2015, 265 p. (ISBN 979-10-210-0287-6, OCLC 924058241, lire en ligne)
  23. Félix Torres, Le virage manqué : 1974-1984 : ces dix années où la France a décroché, 2020 (ISBN 978-2-37615-076-3 et 2-37615-076-0, OCLC 1202626089, lire en ligne)
  24. Décret du 25 août 1976 relatif à la cessation des fonctions du gouvernement

Voir aussi

Bibliographie

Lien externe