Groupe franc motorisé de cavalerie

Groupe franc motorisé de cavalerie
Création 21 mai 1940
Dissolution août 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Arme blindée et cavalerie
Type Escadron autonome blindé
Rôle Cavalerie
Effectif 5 GFC, de 170 à 250 hommes chacun
Équipement Blindés français
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles bataille de France
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Un groupe franc motorisé de cavalerie, ou GFC, est un type d'unité autonome de l'armée française en 1940, qui a existé au début de la Seconde Guerre mondiale, de la fin du mois de mai 1940 au commencement du mois d'août 1940. S'il n'était pas à proprement parler interarmes, appartenant à la cavalerie, le groupe franc regroupait toutefois des éléments de cavalerie blindée, d'artillerie et d'infanterie.

Création et missions

Les groupes francs motorisés de cavalerie, chacun du volume d'un à deux escadrons, ont été formés fin mai 1940 pendant la bataille de France, principalement par l'agrégation de rescapés issus d'un groupe de reconnaissance de division d'infanterie mécanisé (notamment du 1er GRDI) et de jeunes recrues entrainées au combat mécanisé à Montlhéry.

Comme le précise Robert M. Gerard, ces groupes francs étaient uniquement composés de volontaires.

Les groupes francs no 1 à no 3 ont été officiellement créés le 21 mai 1940 et les no 4 et 5 le 25 mai 1940.

Les missions des groupes francs motorisés de cavalerie, constitués dans des circonstances désespérées, étaient :

Ces petites unités, placées sous les ordres d'un capitaine, regroupaient à la fois des chars, des auto-mitrailleuses, des canons antichars de 25 et de 47 mm, des fantassins portés armés de mitrailleuses lourdes, des side-cars et motos armés, leurs propres camions de munitions et de carburant. De surcroit, tout l'équipement des groupes francs était neuf et de qualité (chars moyens Somua modèle 1935, Renault AMC 35, 10 AMD Panhard 178 et 10 chars légers Hotchkiss H39, canons automoteurs Laffly…).

« Le Groupe Franc était une petite armée à lui tout seul, un groupe de combat intégré ».

Chaque groupe franc, comprenant blindés, artillerie et infanterie, agissait de façon autonome, dans la zone qui lui avait été assignée, combattant le plus souvent seul, à la disposition du général commandant la zone, là où celui-ci avait besoin d'un renfort déterminé.

Initialement destinés à renforcer la défense de la Somme, les groupes francs no 1, 2, 4 et 5 furent finalement déployés aux environs de Rouen à partir du 6 juin pour protéger les ponts de la basse Seine. Commandés par de jeunes chefs énergiques et déterminés, ils se révélèrent extrêmement mordants, ne décrochant que sur ordre lorsqu'ils n'étaient pas déjà détruits.

« La mission spécifique de notre Groupe Franc était de combattre en arrière-garde pour protéger la retraite d'une division d'infanterie. Nous étions en fait une unité spéciale anti-chars, chargée de protéger la division des attaques de blindés, Le groupe était une sorte d'"unité suicide", comme l'illustre le fait que, des 250 hommes du 5e Groupe Franc, plus de 100 furent tués, 50 blessés, 80 faits prisonniers, et seulement 17 rentrèrent. »

Numérotation et ordre de bataille au 6 juin 1940

De 1 à 5

En théorie, les cinq unités devaient comprendre chacune :

Le 10 juin, l'ordre de bataille de la 10e armée française comprend les 1er, 2e, 4e et 5e GFC, chacun théoriquement composé d'un peloton moto, d'un peloton à quatre automitrailleuses, de deux groupes antichars (l'un à 2 canons de 47 mm et l'autre à 2 canons de 25 mm) et de deux groupes de mitrailleuses. Ce n'est déjà plus d'actualité pour au moins trois de ces groupes francs (2e, 4e et 5e) fortement éprouvés la veille.

Effectif : 177 hommes, dont 8 officiers, 19 sous-officiers et 150 cavaliers ;

Il était prévu, semble-t-il, que ce 4e Groupe Franc dispose « d'une dizaine de chars Somua de 37 tonnes  » mais tel n'était pas le cas.

Effectif : 249 hommes, dont 8 officiers et 241 sous-officiers et cavaliers ;

Environ la moitié de l'effectif du 5e Groupe Franc était issu de la Légion étrangère. Environ un quart des soldats était d'active, les trois quarts restants étaient constitués de mobilisés ayant presque tous effectué un service militaire de deux ans.

Les capitaines Huet et Ricaud venaient de combattre deux semaines en Belgique, puis dans le Nord-Pas de Calais, chacun à la tête d'un escadron du 1er GRDI (groupe de reconnaissance de la 5e DIM), régiment commandé par le colonel Pierre Préaud. Tous deux étaient des officiers de premier ordre, admirés de leurs subordonnés ,. Le 1er GRDI disparut le 31 mai 1940 et une partie de ses hommes et matériels furent affectés aux 4e et 5e GFC.

Faits d'armes et retraite

D'un volume global à peine équivalent à celui d'un régiment de cavalerie, les cinq Groupes Francs motorisés ont joué un rôle symbolique, mais localement significatif, dans les combats de retardement du mois de juin 1940, conservant leur mordant au-delà même de l'armistice. Le commandement français s’effondrait, mais les chefs des Groupes Francs demeuraient d’une énergie imperturbable et défendaient avec leurs moyens toutes les positions qui pouvaient l’être. Ils recevaient régulièrement, avec colère, l’ordre de décrocher et de battre en retraite ,.

1er Groupe Franc

Le 1er Groupe Franc s'est notamment illustré lors de la défense de la Loire, aux côtés des cadets de Saumur les 19 et 20 juin 1940. Il avait auparavant participé brièvement à la défense de la Somme, combattant dès le 28 mai à Bouelles, puis à celle de la Seine.

2e Groupe Franc

Le 2e groupe franc se trouve pont des Andelys, lors de la défense de la Seine, les samedi 8 et dimanche 9 juin. Il se bat encore au pont de Saint-Pierre-du-Vauvray le 12 juin.

Il combat héroïquement enfin à Boos (Seine-Maritime), près de Rouen, aux côtés du 5e GFC,

Le Journal de marche et opérations du 1° Régiment de Cuirassiers de la campagne de France et Belgique de 1940, récapitulant sa composition et ses effectifs au moment de sa dissolution le 1° juillet 1940, cite le 2° G.F.C.M. en ces termes : " Au Régiment est venu s'ajouter depuis la Loire le 2e Groupe Franc de Cavalerie Motorisée (2e G.F.C.M.) sous les ordres du Lt Huot avec le S-Lt Limousin et l'Aspirant Barée".

Le 1° Cuirassiers avait notamment défendu du 18 au 20 juin, les rives de la Loire en aval de Tours, notamment les ponts de Langeais, Cinq-Mars et Port-Boulet. Il semble bien que le 2° G.F.C.M. ait constitué un apport significatif au 1° Cuirassiers, réduit à la moitié de ses effectifs et de son matériel après son évacuation de Dunkerque, malgré un reconditionnement partiel au sud de Paris.

3e Groupe Franc

Le 3e groupe franc, demeuré le dernier des cinq au COMAM de Montlhéry, combat à Savigny-sur-Orge le 14 juin, jour de la prise de Paris, puis à Nozay (Essonne) le 15 juin. Rattaché à la 241e DLI, il couvre la retraite de l'armée de Paris. Son effectif est réduit à 1 officier, 3 aspirants, 2 sous-officiers et 18 hommes du rang le 27 juin 1940.

4e et 5e Groupes Francs

Les 4e et 5e groupes francs se sont distingués dans les mêmes circonstances, les 8 et 9 juin, le premier à Igoville, au combat de Pont-de-l'Arche, le second à Boos, puis à Rouen même, tenant les ponts du centre-ville.

Le 5e GFC atteint la Somme, un peu à l'Est d'Abbeville, le 4 juin à 10 h du matin, où il subit sa première attaque aérienne le lendemain. Le 7 juin à midi, ce GFC reçoit l'ordre de défendre le village de Boos, à l'Est de Rouen, où il arrive en fin d'après-midi. Le lendemain 8 juin vers 17 h, il y stoppe une colonne de 14 chars moyens allemands (PzKpfw IV), venant du hameau de Puits Guérard, revendiquant la destruction de 7 chars. Les 7 chars rescapés, s'étant détournés vers Igoville, y seront neutralisés par le 4e GFC dans la nuit du 8 au 9. Le 5e GFC, n'ayant perdu qu'un seul blindé, reçoit l'ordre de se replier vers Rouen.

Le 4e GFC combat à Igoville, en avant de Pont-de-l'Arche, le 9 juin, de 3 h 20 du matin à 10 h 30. À l'issue de ce combat, l'effectif du 4e GFC, replié sur la rive droite de la Seine, est réduit de moitié environ et il a perdu tous ses blindés et canons. En début d'après-midi, il est relevé de sa mission de protection du fleuve par un escadron de dragons portés commandé par le capitaine Jacques Weygand, fils du général Weygand.

Le 5e GFC combat dans le centre de Rouen le 9 juin, de 9 h du matin à 13 h, défendant le pont de Pierre et le pont Boieldieu. Il y affronte une dizaine de chars légers PzKpfw II et près de 50 chars moyens. Son groupe de deux canons antichars revendique la destruction d'au moins 15 de ces chars allemands, peut-être davantage, avant d'être neutralisé, et l'un des chars du GFC aurait détruit 5 chars allemands et, bien que touché, demeure opérationnel. À l'issue de ce combat, l'effectif du 5e GFC est passé de 220 hommes environ à 90, avec seulement 2 chars et 2 automitrailleuses en état. Il reçoit alors l'ordre d'abandonner Rouen et les rives de la Seine pour se replier en défense de la ligne terrestre La Bouille - Elbeuf, avec quartier général (QG) à Saint-Ouen-de-Thouberville. Il y est au contact d'un bataillon d'infanterie français commandé par un lieutenant-colonel aussi déterminé à combattre que Ricaud.

Le 10 juin le 4e GFC est à Normanville (Eure), où il subit une attaque, et le 5e GFC à Bourgtheroulde. Profitant de la relative accalmie qu'offre le sud de la Seine - et le fait que Rommel soit occupé, au Nord, à réduire la poche du pays de Caux -, ces deux groupes francs, presque privées d'armes lourdes, se reconstituent tant bien que mal, de 90 à 120 hommes environ pour le 5e GFC, et du même ordre pour le 4e). Le 4e GFC est désormais assigné à la protection de l'état-major du général de La Laurencie. Du 12 au 14 juin, le 5e GFC assure la surveillance de la Seine, entre La Bouille et la mer, secondé par une compagnie de 300 douaniers. Son QG est à Bourneville (Eure).

Les deux groupes francs, bientôt contraints de se replier, sur ordre, d'abord en Basse-Normandie, puis en Mayenne, vont participer ultérieurement à la défense de la Loire, puis à la retraite jusque sur la Dordogne. Ils poursuivront leurs actions de retardement jusqu'à l’entrée en vigueur de l'armistice du 22 juin 1940, avec détermination et de façon aussi ordonnée que possible, le 4e GFC étant handicapé par sa mission de protection d’État-major. Les 16 et 17 juin, le 4e GFC prend une part active à la défense de Château-Gontier, puis s’illustre particulièrement en tenant les ponts du Lion-d'Angers, bloquant les infiltrations blindées ennemies, sous de forts bombardements d’artillerie et de Stukas. « Le 18, il intervint à nouveau dans la défense de Vernet et de Bécon-les-Granits, près d'Angers, avant de passer la Loire dans la soirée à Montjean-sur-Loire. » Lorsque l’armistice signé le 22 juin entre en vigueur, le 24 juin à 19 h, le 4e groupe franc vient d'atteindre la Garonne et, deux jours plus tard, s'installe à Flaujagues (Gironde), où il demeure en alerte plusieurs semaines, jusqu'à la démobilisation.

Le 5e GFC, replié le 15 juin derrière la Risle à Campigny, fait sauter les ponts de Saint-Paul-sur-Risle et de Pont Audemer, puis, via Lisieux, poursuit vers Argentan, où il prend position dans la forêt de Gouffern le soir même. Il y demeure en défense jusqu'au 17 juin à 3 h 30 du matin, où il reçoit l'ordre de se replier sur Ernée, via Carrouges et Mayenne. Parcourant ce trajet en moins de 24 heures, essuyant combats et attaques aériennes, il atteint Ernée le 18 juin au matin et, le jour même, y échappe à l'encerclement complet de sa division d'infanterie. Le 5e GFC franchit la Loire à Ancenis et assume désormais la protection de l'état-major d'un énergique général commandant les restes de sa division de cavalerie (500 hommes, dont un escadron anti-chars). Le 19, le groupe reprend des forces à Montrevault, au sud de la Loire, où la "division", en position de défense du fleuve, reçoit une fois de plus l'ordre de se replier, le 20 à 7 h du matin. Le 24 juin après-midi, le groupe franc venait d'atteindre un affluent de la Garonne, à Bénévent (Dordogne), entre Périgueux et Libourne.

Figures notables

Notes et références

  1. Gerard, p. 2.
  2. Gerard, p. 1.
  3. Broche.
  4. Gerard, p. 3.
  5. Dubern.
  6. Gerard, p. 34.
  7. Donald Weber, « "La marche des opérations électorales ". Bepalingen rond kiesverrichtingen in de Belgische kieswetgeving, 1830-1940 », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 81, no 2,‎ 2003, p. 311–342 (ISSN 0035-0818, DOI 10.3406/rbph.2003.4727, lire en ligne, consulté le 6 avril 2024)
  8. Gerard, p. 26.
  9. Gerard, p. 27.
  10. Gerard, p. 33.
  11. Gerard, p. 47.
  12. Gerard, p. 77.
  13. « Ces compagnons du courage et de l’honneur », sur crif.org, 13 novembre 2006
  14. Gerard, p. ix.
  15. Dominique Lormier, La Bataille des Cadets de Saumur. Juin 1940, Les Chemins de la Mémoire, 2003, p. 49

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie