Cet article abordera le sujet de Scouts de France, qui a gagné en pertinence ces derniers temps en raison de son impact sur la société. Différents aspects liés à Scouts de France seront explorés, de son origine à son influence dans différents domaines, en passant par ses implications dans la vie quotidienne des gens. Les différentes perspectives qui existent autour de Scouts de France seront analysées, ainsi que les défis et opportunités possibles qu'elle représente. Cet article cherche à approfondir les connaissances sur Scouts de France et à susciter une réflexion sur son importance dans le contexte actuel.
Forme juridique | Association loi de 1901 |
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But | Scoutisme |
Zone d’influence | France |
Fondation | |
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Fondateur | Jacques Sevin, Antoine-Louis Cornette, Édouard de Macedo |
Siège | Paris |
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Affiliation internationale | OMMS |
Méthode | Scoutisme catholique masculin, puis co-éduqué (1981) |
Membres | 50 000 (2004) |
Dissolution | |
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Fusionnée dans | Scouts et guides de France |
Les Scouts de France est une association française, principal mouvement de scoutisme en France, créée en 1920 et fusionnée en 2004[1],
À la suite du succès des Boys Scouts fondés par Baden-Powell en Angleterre en 1907, le père Jacques Sevin fonde en 1920 les Scouts de France[2]. Le mouvement est alors d'un catholicisme traditionnel, et sa pédagogie s'appuie sur les enseignements de Baden-Powell complétés par le père Sevin. Reconnu d'utilité publique en 1927[1], il participe à la création de la fédération du scoutisme français en 1940. Le mouvement des Scouts de France connaît son apogée au début des années 1960 et compte alors plus de 140 000 membres.
Dans la suite des réformes portées au concile Vatican II, la pédagogie est profondément revue, notamment sous la conduite de François Lebouteux. Cela conduit au départ de nombreux jeunes vers les Guides et scouts d'Europe puis à la création du mouvement des Scouts unitaires de France, qui tous deux souhaitent continuer à pratiquer un scoutisme traditionnel et rester fidèles à la proposition initiale de Baden-Powell et du père Sevin.
En 1981, à la suite de l'échec du rapprochement avec les Guides de France, le mouvement s'ouvre à la coéducation. Il incite ses jeunes membres à l'auto-éducation par la pédagogie spécifique du scoutisme dans un but de développement de la personnalité et de sociabilité active. Catholiques, les Scouts de France sont à partir du milieu des années 1980 ouverts à tous les jeunes, sans distinction d'origine, de culture ou de croyance.
En 2004, la fusion du mouvement avec les Guides de France est finalement décidée, par décision des assemblées générales des deux associations. La structure administrative des Scouts de France est alors dissoute dans l'association Scouts et Guides de France.
À l'issue de la guerre, on dénombre non plus trois, mais quatre millions de scouts à travers le monde.
La pédagogie des Scouts de France, héritée des réformes de 1964, a pour but d'inciter les jeunes à être actifs dans la société, en développant les relations entre eux et avec le monde. Les notions de solidarité, de citoyenneté sont fortement mises en valeur conformément au projet institutionnel :
« Former des citoyens heureux, utiles, actifs et artisans de paix. »
Dans cet objectif, les Scouts de France s'appuient sur un projet éducatif comportant cinq grands domaines de développement, associés à un code de couleurs (utilisés notamment pour les insignes) et déclinés dans les différentes tranches d'âge :
Le mouvement Scouts de France, avant la fusion avec les Guides de 2004, était organisé en cinq tranches d'âges co-éduquées :
Les louveteaux, scouts et pionniers sont encadrés par une « maîtrise », composée de chefs et cheftaines, en général de jeunes adultes formés ou en cours de formation. Le mouvement Scouts de France proposait sa propre formation : l'adulte devait valider une première semaine de formation (nommée STIP), animer deux semaines de camp en tant qu'assistant, puis valider une deuxième semaine de formation (nommée STAP) pour avoir la possibilité d'obtenir le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA) et de diriger un camp scout. Les compagnons sont eux accompagnés par un ou deux adultes, les « animateurs relais ».
Les cadres du mouvement (responsables de groupes locaux, responsables territoriaux et nationaux) portent la même chemise verte que les compagnons. Une des premières décisions lors de la création des Scouts et Guides de France sera de créer une nouvelle chemise violette pour cette catégorie.
La pédagogie décrite ici a cessé d'être utilisée en 2008, après la fusion des Scouts de France avec les Guides de France en 2004. Les pédagogies actuelles sont présentées dans l'article des Scouts et Guides de France.
Les louveteaux et louvettes, dont la chemise était jaune, réunissaient les enfants de 8 à 11 ans. L’ensemble des louveteaux et des louvettes formait la « meute ». La meute était divisée en « sizaines » d’environ six louveteaux ou six louvettes. Chaque sizaine était menée par un « sizenier » ou une « sizenière » (ou « sizainier » et « sizainière »), un enfant plus âgé et expérimenté, chargé d'accueillir, d'aider et d'accompagner les plus jeunes, en particulier les nouveaux entrants. Ce rôle était toutefois beaucoup plus léger que celui de chef de patrouille ou de chef d’équipe dans les branches plus âgées. La réunion de la sizaine s'appelait le « conseil de sizaine » ; elle était suivie d'un « conseil des sizeniers », qui réunissait les sizeniers et sizenières autour d'un ou plusieurs chefs. La réunion de tous les enfants et des chefs s’appelait le « rocher du conseil », où étaient prises tous ensemble les décisions importantes.
Les noms « louveteau » et « meute » ont été imaginés par Vera Barclay, chargée par Baden-Powell de trouver une pédagogie adaptée aux plus jeunes. Vera Barclay a retenu Le livre de la jungle (de Rudyard Kipling) comme imaginaire de base. Bien qu'il en subsiste des traces dans le vocabulaire tel que « chasse », « rocher du conseil », « piste » ou « territoire » ou les personnages de Baloo et Bagheera, l'imaginaire du Le Livre de la jungle a été abandonné dans les années 90.
À la suite de la fusion avec les Guides de France en 2004, les louveteaux et louvettes ont fusionné avec les jeannettes pour constituer la branche louveteaux-jeannettes. La chemise des jeannettes étant bleu ciel, une nouvelle couleur commune a été choisie pour les louveteaux-jeannettes à la rentrée 2007 : le orange.
Au cours de l’année, les louveteaux vivent des « chasses », un imaginaire qu'ils choisissent, combinaison d’une histoire, d’activités, de découvertes, de rencontres et d’actions.
Avant d'entrer à la meute, le louveteau ou la louvette est « à l'affut », il observe. Lorsqu'il choisit d'entrer à la meute, il prononce sa promesse. Lors de cette courte cérémonie, il s'engage, en présence de ses pairs, à faire de son mieux pour respecter la loi des louveteaux et des louvettes. On demande aux louveteaux de faire « de leur mieux » pour progresser dans l'unité.
Après leur promesse, les louveteaux progressent en traversant des territoires. Celui de Baloo (l'ours copain avec tous), de Bagheera (la panthère sportive), Frère Loup (le loup ami du Seigneur), Inouk (le castor curieux du monde) et Louna (la chouette qui a confiance en elle). Ces deux derniers ont remplacé Kotick et Darzee à l’occasion d’une réforme pédagogique dans les années 90. Dans chaque territoire – chacun associé à l'un des axes du scoutisme (sens du concret, santé, sens du service, développement du caractère, sens de Dieu) –, le louveteau peut choisir une piste, dans laquelle il lui est demandé de faire une action lui permettant de mettre en valeur ce qu'il sait faire, ou mieux, d'apprendre à faire.
Lorsqu'il a réalisé sa piste, il reçoit un insigne correspondant au territoire. Une fois qu'il a fini la traversée des territoires, il peut découvrir le secret des loups, inspiré d'une phrase de Baden-Powell : « Les louveteaux ont une recette simple pour se procurer du bonheur ils s’arrangent avant tout pour donner du bonheur aux autres. » Il découvre la joie de donner du bonheur aux autres en mettant au service des autres les compétences qu’il a acquises pendant la traversée des territoires. Pour cela ils relèvent trois prouesses : la prouesse pour la meute ; la prouesse pour la famille ; la prouesse pour les copains, d’ici ou d’ailleurs. À chacune de ces prouesses est associé un insigne qui, forme un puzzle avec l'insigne du secret des loups. Au moment de monter chez les scouts, l'enfant laisse sa « trace », un témoignage de ce qu'il a vécu à la meute
Sur le plan spirituel, les louveteaux ont été placés par les fondateurs sous le patronage de saint François d'Assise, qui, dit-on, s'est lié d'amitié avec un loup qui terrorisait les habitants de la petite ville de Gubbio. Le territoire correspondant au développement spirituel est donc le « territoire de Frère Loup ».
Les scouts et scoutes, dont la chemise était bleue, réunissaient les préadolescents de 11 à 14 ans. Cinq à sept scouts ou scoutes composaient une « patrouille », à la tête de laquelle l’un des jeunes, le « pilote », était chargé de la coordination. Plusieurs équipes formaient la « troupe ». La réunion de la patrouille, pour organiser un week-end, évaluer les activités vécues, choisir une aventure s'appelait le « conseil de patrouille » ; il était suivi du « conseil de l'aventure » (un membre de chaque patrouille et un ou deux membres de la maîtrise), pour définir et répartir les missions des patrouille dans l’aventure.
Les « mousses » constituaient l’équivalent des scouts et scoutes pour le scoutisme marin : la patrouille était appelée la « bordée », la troupe, l’« équipage » et l’aventure, l’« expédition ».
À la suite de la fusion avec les Guides de France en 2004, les scouts et scoutes ont fusionné avec les guides pour constituer la branche scouts-guides.
La Loi scoute rédigée par le père Sevin en 1920 pour les scouts de France a été supprimée (mais conservée par d'autres mouvements comme les Europa Scouts, SUF et Scouts d'Europe...etc) et remplacée à partir de 1964 par la suivante :
« Avec l'aide du Seigneur et de toute la troupe, je suis prêt à vivre selon la loi des scouts du monde entier. »
La progression du scout se fait en trois étapes et deux passages :
Durant l'année, les scouts et scoutes vivent une « aventure », un projet choisi et réalisé par les patrouilles. Les aventures scoutes sont les suivantes :
Durant chaque aventure, chaque scout ayant prononcé sa promesse assume un rôle (« photographe », « campeur », « pilote », etc.) au sein de la patrouille, pour la durée de l'aventure. Les différents rôles sont mis en œuvre lors des missions que les patrouilles choisissent pour mener à bien l'aventure. Chaque rôle est rattaché à un des axes de développement du scoutisme. Le scout ayant accompli au cours de son passage dans l'unité une action dans chaque axe de développement se voit remettre le label, l'insigne final de progression personnelle.
Le scout tient parole | Le scout prend soin de son corps | Le scout développe ses talents | Dieu propose au scout un chemin | Le scout a l'esprit d'équipe | Le scout respecte l'autre |
Promesse |
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Week-end bivouac |
Les pionniers et pionnières, dont la chemise était rouge, réunissaient les adolescents de 14 à 17 ans. Cinq à sept pionniers ou pionnières composaient une « équipe », à la tête de laquelle l’un des jeunes, le « chef d'équipe », était chargé de la coordination. L’ensemble des équipes formait le « poste ». Le « conseil d’équipe » définissait les missions d’équipe, répartissait les tâches ou missions individuelles et adaptait les rôles de chacun à la mission ; l’« assemblée de poste » prenait les grandes décisions et faisait le point régulièrement sur l’année ou le camp ; le « conseil d’entreprise », qui organisait l'entreprise, réunissait les chefs d’équipe, les troisièmes étapes et un ou plusieurs chefs.
Les « marins » constituaient l’équivalent des pionniers et pionnières pour le scoutisme marin : l’équipe était appelée l’« équipage » et ils portaient une chemise bleu marine.
À la suite de la fusion avec les Guides de France en 2004, les pionniers et pionnières ont fusionné avec les caravelles pour constituer la branche pionniers-caravelles.
Les pionniers, pionnières et marins réalisent une « entreprise » (il s'agit d'un projet que l'on mène tout au long de l'année afin de préparer le camp) dans le domaine de la solidarité, de l'international, de l'Évangile, du sport, de la protection de l'environnement, de l'expression, de la communication ou encore de la fabrication. Leur projet est choisi et préparé par eux, la présence des chefs permettant de donner de l'aide, de faire le point, etc. C'est avec les pionniers que de grands projets peuvent être réalisés : faire un camp « sports en eaux vives », réaliser des voitures à pédale pour huit personnes, partir à la rencontre des scouts d'autres pays, faire un camp itinérant, participer à des fouilles archéologiques, etc. Lors du camp, un « chantier » est généralement réalisé (rejoignant sens du service) : participation à la reconstruction d'une maison, repeindre la barrière du propriétaire du lieu de camp, etc.
La progression du pionnier ou de la pionnière se fait d'année en année. C'est généralement au terme de sa première année que le jeune prononce son « « engagement ». Durant sa deuxième année le pionnier doit réaliser jusqu'à cinq contrats réciproques : ce sont des petites missions individuelles que réalise le pionnier en étant encadré par un chef référant (servir et échanger, chercher Dieu, vivre son corps, jouer la créativité, se dépasser). La fin de sa deuxième année est marquée par les « 48 heures » (se dépasser : 24 h découverte et 24 h nature) : un temps de réflexion durant lequel les jeunes partent en binôme pour deux jours et une nuit (l'itinéraire suivi et le lieu et moyen d'hébergement étant choisis à l'avance).
Enfin, durant la troisième année, le jeune acquiert une « spécialisation ». C'est dans ce contexte qu'il peut par exemple passer une formation de secourisme tel que l'AFPS ou encore apprendre à filmer, faire un montage audio et/ou vidéo, etc. Toutes ces progressions sont marquées par l'obtention de différents insignes. La fin de la progression des pionniers est marquée par la réalisation de l'exploit (ou « 36 heures ») par tous les pionniers de 3e année.
Les compagnons réunissaient les jeunes adultes de 17 à 21 ans, en chemise verte. Trois à sept compagnons formaient une « équipe », et une ou plusieurs équipes formaient le « relais », animé par un ou deux adultes (souvent un couple), appelés « animateurs relais » (ou « anirel »).
À la suite de la fusion avec les Guides de France en 2004, les compagnons ont fusionné avec les JEM (jeunes en marche) en 2008 pour constituer la branche compagnons.
Les compagnons réalisent eux-mêmes leur projet. L'aide des animateurs relais n'est que ponctuelle (mise au point sur l'avancée du projet, etc.) et ils ne partent pas en camp avec les compagnons. Les projets se vivent uniquement en équipe ; le relais compagnon est le lieu d'échange et de vie entre les équipes.
La pédagogie est fondée sur trois temps :
Au terme de ces années et de leur parcours scout, les compagnons passent le « cap de l'envoi » et peuvent s'ils le souhaitent prononcer leur engagement compagnon, lors duquel ils disent devant d'autres leur itinéraire et leur désir pour l'avenir.
Les propositions pédagogiques spécifiques ne sont pas des branches au sens strict mais correspondent à des pédagogies développées pour répondre à des besoins spécifiques, en dehors de la logique de branches.
La sarabande était une unité d'initiation au scoutisme, adaptée aux enfants de 6 à 8 ans. Elle est animée par les parents, autour d’un couple de parents « référents ». Ces unités organisaient des mini-camps (trois jours), en général sans dormir sous tente. Par conséquent, les sarabandes ne constituaient pas une branche.
À la suite de la fusion avec les Guides de France en 2004, les sarabandes ont fusionné avec les farandoles en 2008 pour constituer les farfadets.
Les camps « Plein vent » étaient destinés aux jeunes issus de milieux défavorisés. À la suite de la fusion avec les Guides de France en 2004, cette proposition a fusionné avec la proposition « Soleil » des Guides de France et a pris le nom de « Scoutisme pour tous ».