La Liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix (1830). Discours sur l'organisation des Gardes nationales par Maximilien Robespierre (1790). La devise de la République française.
Liberté, Égalité, Fraternité est la devise de la République française et de la république d’Haïti. Elle figure dans l'article 2 de la Constitution française du 4 octobre 1958 et dans l'article 4 de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987.
Déjà affirmées dans certains textes antérieurs tels que la Constitution du Massachusetts (1780), la liberté et l'égalité des hommes sont posées comme principes en France dans l'article 1 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, déclaration qui est mentionnée dans le préambule de la Constitution de la Cinquième République française (et fait partie du bloc de constitutionnalité) : « Article Premier. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». L’article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948) inclut les femmes et ajoute l’obligation de fraternité : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Ces trois mots apparaissent, parmi de nombreuses autres formules, pendant la Révolution française. La devise apparait pour la première fois dans le Discours sur l'organisation des gardes nationales de Maximilien Robespierre, imprimé et diffusé mi-décembre 1790, mais jamais prononcé, il sera réédité en province et notamment à Besançon. Il avait pour projet que « Liberté Égalité Fraternité » soit la devise nationale, et que cette devise soit inscrite sur les uniformes de la garde nationale, avec en plus inscrit « Le peuple français »,. Le 21 juin 1793, la commune de Paris impose d'inscrire « La République une et indivisible - Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort » sur la façade de l'hôtel de ville, sur tous les édifices publics de la ville et aussi sur des monuments aux morts.
Cette devise est adoptée officiellement en France une première fois le 27 février 1848 par la Deuxième République, et surtout après 1879 par la Troisième République, inscrite aux frontons des édifices publics à l'occasion de la célébration du 14 juillet 1880.
À propos des origines de la devise, l'historienne Mona Ozouf explique :
« Sans doute a-t-on pu retracer l'histoire pré-révolutionnaire de la formule, et faire remarquer que les trois mots magiques de nos frontons étaient déjà parmi ceux qu'affectionnaient, au XVIIIe siècle, les sociétés de pensée. Mais ils figuraient au milieu de beaucoup d'autres, Amitié, Charité, Sincérité, Union. Les francs-maçons usaient surtout d’Égalité, un peu moins volontiers de Fraternité, montraient plus de tiédeur encore à Liberté, et une franche indifférence à l'arrangement : Liberté-Égalité-Fraternité, alors même que les enchantaient par ailleurs les cadences ternaires (Salut, Force, Union, par exemple). Les longues collectes entreprises dans le lexique des Lumières se sont révélées également décevantes. On voit sans doute souvent briller les trois mots dans le tamis des orpailleurs du lexique, mais ce sont des paillettes isolées, qui ne s'agrègent que fort rarement en triade organisée (…). »
La liberté et l'égalité sont posées comme principe dans l'article premier de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, texte qui fait partie du préambule de la Constitution de la Cinquième République française (bloc de constitutionnalité) : « Article Premier. - Tous les hommes naissent libres et égaux en droits », puis dans l'article 2e de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 qui en propose deux autres « Article 2. - Ces droits sont l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. ». La fraternité arrive le 14 juillet 1790 sur les drapeaux des fédérés lors de la fête de la Fédération au Champ-de-Mars.
Toujours selon Mona Ozouf, « la naissance de la devise manque d'éclat et de netteté (…) ». Aulard suggère que la fabrication de la devise s'est échelonnée en trois mouvements, chacun d'eux correspondant à une époque distincte du processus révolutionnaire. Voici d'abord la Liberté, concept le plus populaire des premiers jours de la Révolution. Puis le 10 août ouvre la carrière de l'Égalité.
Il faut attendre la fin de la période montagnarde pour voir donner sa chance à la Fraternité. Le rythme ternaire de la devise est donc un rythme de succession temporelle. Mathiez, d'accord en cela avec Aulard, suggérait que la Fraternité avait été un apport plus tardif encore, d'origine maçonnique, qui avait dû, pour s'imposer, attendre 1848. Au moulin de ces hypothèses historiennes, l'organisation calendaire des révolutions vient, du reste, apporter de l'eau : on avait distingué un an I de la Liberté, inauguré le 14 juillet 1789, et un an I de l'Égalité, ouvert le 10 août 1792.
Camille Desmoulins associe les trois termes dans cet ordre en 1790, dans son journal Les révolutions de France et de Brabant, à propos de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 : « Après le serment surtout, ce fut un spectacle touchant de voir les soldats citoyens se précipiter dans les bras l'un de l'autre en se promettant, liberté, égalité, fraternité ».
Le premier député à avoir théorisé cette devise est Maximilien de Robespierre, dans son Discours sur l'organisation des gardes nationales, imprimé mi-décembre 1790 et diffusé largement dans toute la France par les Sociétés populaires, même s'il ne fut jamais prononcé, ni le 5 décembre 1790, ni les 27 et 28 avril 1791, jours où l'Assemblée constituante discuta des gardes nationales. Son projet de décret prévoyait leur tenue :
« Article XVI. Elles porteront sur leur poitrine ces mots gravés : LE PEUPLE FRANÇAIS, et au-dessous : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ. Les mêmes mots seront inscrits sur leurs drapeaux, qui porteront les trois couleurs de la nation. »
On retrouve cette devise dans la bouche de l'Anglais Lord Stanhope et de Momoro. Ce dernier la reprend au Club des cordeliers le 29 mai 1791. Elle est mise en avant le 15 avril 1792 lors de la « fête de la liberté » donnée pour soutenir les 138 Suisses de Châteauvieux, tous condamnés à mort pour rébellions à cause du retard de paiement des soldes.
Le Grand Orient de France a créé fin 1792 une loge militaire portant le titre distinctif « Liberté, Égalité, Fraternité » sise à l’orient de la légion franche étrangère. Cette loge a été installée le 4 mars 1793 par la Respectable Loge « L’Amitié et Fraternité » (Orient de Dunkerque).
C'est la Commune de Paris qui adoptera officiellement en premier la formule lorsque son maire, Jean-Nicolas Pache, ordonnera le 21 juin 1793 de faire peindre sur les murs de la maison commune, la formule : « La République une et indivisible - Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort ». Mais lors de la Fête de la loi, célébrée le 3 juin 1792, en l'honneur de Simoneau, maire d'Étampes, la devise mise en avant était : Liberté, Égalité, Propriété.
La devise est progressivement abandonnée avec la fin de la Révolution, le Directoire de l'an V à l'an VII préconisant notamment le « serment de haine envers les monarchistes et les anarchistes », en lieu et place du « serment de fraternité ».
Une légende attribue à Jean-Baptiste Belley, premier député noir français, l'idée d'ajouter le mot fraternité à la devise Liberté, Égalité. Cependant le 19 février 1794 dans le numéro 347 du Père Duchesnes consacré à l'abolition de l'esclavage des Noirs, votée le 4 février 1794 et à sa commémoration au Temple de la Raison le 18 sous les auspices de Pierre-Gaspard Chaumette, Jacques Hébert, qui assimile religieusement les trois nouveaux députés de Saint-Domingue aux trois rois mages, termine l'article par l'emploi tel quel de la devise "Liberté, Egalité, Fraternité" .
La devise disparaît sous l'Empire et la Restauration avant de resurgir avec la révolution de 1830. Elle est ensuite régulièrement revendiquée par différents révolutionnaires, en particulier le socialiste Pierre Leroux, qui participe largement à sa reconnaissance comme principe de la République, mais aussi Alexandre Ledru-Rollin, Lamennais ou Philippe Buchez ; elle est également agréée par les participants au premier banquet communiste de Belleville, autour de Théodore Dézamy et de Jean-Jacques Pillot, en 1840, à condition que la fraternité contribue à étayer l'instauration de la « communauté ».
Avec la révolution de 1848, la IIe République l’adopte comme devise officielle le 27 février 1848, grâce à Louis Blanc. Elle est « empreinte d’une dimension religieuse : les prêtres célèbrent le Christ-Fraternité et bénissent les arbres de la liberté qui sont alors plantés. Lorsqu’est rédigée la Constitution de novembre 1848, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » est définie comme un « principe » de la République : l'article IV précise en effet que la République « a pour principe la Liberté, l'Égalité et la Fraternité. Elle a pour base la Famille, le Travail, la Propriété et l'Ordre public » ».
Parallèlement, le Grand Orient de France en fait sa devise officielle dans la rédaction de sa Constitution en 1849 et l'introduit même dans son rituel en 1887.
Pièce de 20 francs de 1851.Cependant encore une fois, la République se divise : la répression du soulèvement ouvrier de juin 1848 et le retour de l'Empire remettent en question la philosophie et la portée de cette triade.
Ce n'est que le 14 juillet 1880 qu'elle apparaît sur les frontons de toutes les institutions publiques : sous la IIIe République, la devise est adoptée comme symbole officiel de la République malgré « quelques résistances, y compris chez les partisans de la République : la solidarité est parfois préférée à l’égalité qui implique un nivellement social et la connotation chrétienne de la fraternité ne fait pas l’unanimité ».
Le régime de Vichy la remplace par la devise Travail, Famille, Patrie, qu’on retrouve sur les pièces de monnaie de l’époque, en circulation jusqu'en 1960, date du passage au nouveau franc. Au sein de la France libre, la devise est évitée pendant près d'un an comme « politique », pour des motifs d'opportunité, avant d'être revendiquée, à partir de l'automne 1941.
Logotype du gouvernement français adopté en 1999 et remanié en 2020.Au milieu du XXe siècle, elle s'inscrit durablement dans l'histoire de la République française, avec la constitution de 1946.
Le 6 juillet 2018, le Conseil constitutionnel a reconnu le troisième terme de la devise de la République — la fraternité — comme un principe à valeur constitutionnelle, à l’occasion de l’examen d’une question prioritaire de constitutionnalité posée par des avocats de Cédric Herrou, de trois autres plaignants et d'associations de défense des droits de l’homme et d'aide aux migrants. La première application de ce nouveau principe a été réalisée dans la même décision pour considérer comme contraire à la constitution trois mots (« au séjour irrégulier ») de l’article L622-4 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) portant sur le « délit de solidarité »,.
L'article 4 de la constitution haïtienne de 1987 dispose : « La devise nationale est : Liberté – Égalité – Fraternité ».
Richard Stallman, militant du logiciel libre, s'y réfère pour expliquer les principes de ce mouvement, : « Je puis expliquer la base philosophique du logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu'ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté ».
L'anneau Adams de Neptune, détecté sur Terre en même temps que sa structure en arcs lors d'occultations d'étoiles en 1984 par André Brahic, Bruno Sicardy et William Hubbard, est justement constitué de cinq arcs baptisés « Liberté », « Égalité 1 », « Égalité 2 », « Fraternité » et « Courage », les premiers en référence à la devise de la République française. Ils ont été nommés ainsi notamment du fait de la participation d'André Brahic à cette découverte.
Elle est également la devise de diverses obédiences maçonniques françaises,.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 définit ainsi la liberté :
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. »
— Article 4
« La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. »
— Article 5
En cela, la liberté dans la devise nationale n'est bornée que par la loi, laquelle est la même pour tous, et tout ce qui n'est pas interdit par cette même loi est autorisé.
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, sur laquelle s'appuie la Constitution française, définit ainsi l'égalité : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » (article premier)
Ainsi, le mot « égalité » signifie que la loi doit être la même pour tous, sans distinction de naissance ou de condition. L'égalité est un principe du droit selon lequel le législateur a le devoir d'assurer l'égalité des droits entre citoyens. Il s'agit du principe d'isonomie défini par Clisthène au VIe siècle av. J.-C., et qui constituait l'un des fondements de la démocratie athénienne.
Le Conseil constitutionnel a néanmoins assoupli ce principe « en admettant des modulations lorsque celles-ci reposent sur des critères objectifs et rationnels au regard de l'objectif recherché par le législateur et que cet objectif n'est lui-même ni contraire à la Constitution, ni entaché d'une erreur manifeste d'appréciation ».
Ce fut le plus délicat à intégrer du triptyque ; appartenant à la sphère des obligations morales plutôt que du droit, des relations plutôt que du statut, de l’harmonie plutôt que du contrat, et de la communauté plutôt que de l’individu. Il en existe d'ailleurs plusieurs interprétations : la première, d’après Mona Ozouf, étant la « fraternité de rébellion », incarnée, lors du serment du Jeu de paume, en juin 1789, par l’union des députés qui décidèrent de braver l’ordre de dispersion du roi Louis XVI : « Nous faisons serment solennel de ne jamais nous séparer, et de nous rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ». Et Mirabeau de lancer aux gardes du roi la fameuse phrase : « Nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes ».
En effet, l’article II de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (prononcée dans la foulée de cet événement) mentionne le droit de résistance à l’oppression comme l’un des quatre droits fondamentaux (avec la liberté, la propriété, et la sûreté). La fraternité était donc née de l'aspiration à la liberté, et dirigée par une cause commune.
Une autre forme de fraternité était celle qui fut professée par l'Église, mêlant le lien très humain au religieux, par la fraternité chrétienne (« aime ton prochain comme toi-même ! »). Dans ce second sens, la fraternité précédait à la fois la liberté et l’égalité, au lieu de les suivre comme dans le premier sens. Ainsi deux sens pouvaient être donnés au mot fraternité : l’un, suivant les notions de liberté et d’égalité, était l’objet d’un pacte libre ; alors que l’autre précédait ces deux notions comme la marque du divin (Mona Ozouf).
Par ailleurs, la fraternité fut aussi définie dans la Déclaration des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen de 1795, figurant en tête de la Constitution de l'an III : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir. » Également, selon Paul Thibaud, philosophe et ancien directeur de la revue Esprit, « Autant la liberté et l'égalité peuvent être perçues comme des droits, autant la fraternité est une obligation de chacun vis-à-vis d'autrui. C'est donc un mot d'ordre moral ». Pour certains, la fraternité républicaine s'approche du concept de capital social de Robert Putnam, une forme d'entraide entre citoyens visant un monde meilleur.
Pendant la Révolution française, « la fraternité avait pleine vocation à embrasser tous ceux qui, français mais aussi étrangers, luttaient pour l’avènement ou le maintien de la liberté et de l’égalité ».
À partir de 1948 la fraternité devient un principe à part entière, constituant la trilogie républicaine.
La Révolution française a vu plusieurs « déclarations des droits de l'homme et du citoyen » successives. Plusieurs versions, postérieures à la déclaration de 1789, présentent certaines nuances. Néanmoins, la Constitution française actuelle s'appuyant sur la déclaration de 1789, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » n'en relève pas.
Ainsi, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793, rédigée pendant la Terreur, dispose : « Tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi. » De même, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 modifia la définition de la liberté par : « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui ; elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait » (éthique de réciprocité). Vivre libre ou mourir fut une grande devise républicaine.
Selon la déclaration des droits de l'homme de 1795, « L'égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. L'égalité n'admet aucune distinction de naissance, aucune hérédité de pouvoirs ».
Selon certains penseurs, l'exigence juridique de l'égalité peut aussi avoir une dimension sociale. Rousseau définissait l'égalité, consubstantielle à la liberté, comme le fait que « nul citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre ». Selon Robespierre, elle résulte de l'amour de la patrie et de la République, qui ne tolère pas l'extrême disproportion des richesses. Elle demande donc, pour le fondateur de la République, que l'héritage soit aboli, que chacun ait un travail et que l'impôt soit progressif : en somme, l'égalité des sans-culottes n'est pas celle des brissotins.
Dans L'état social de la France, l'Odissée propose une articulation des trois valeurs pour former un système de valeurs : la Liberté correspond à la liberté de chacun d'exercer son libre arbitre; l'Egalité donne à chacun le devoir de respecter la Liberté et donc le libre arbitre d'autrui; la Fraternité transforme ce devoir de respect du libre arbitre d'autrui en volonté personnelle de garantir le libre arbitre de tous, comme condition de notre capacité à exercer notre propre libre arbitre personnel.
L'Église catholique a été longtemps très réticente à accepter les acquis de la Révolution française. Cependant, le pape Jean-Paul II a souligné lors de son homélie au Bourget pendant son premier voyage en France, en 1980 :
« Que n’ont pas fait les fils et les filles de votre nation pour la connaissance de l’homme, pour exprimer l’homme par la formulation de ses droits inaliénables ! On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire. Au fond, ce sont là des idées chrétiennes. Je le dis tout en ayant bien conscience que ceux qui ont formulé ainsi, les premiers, cet idéal, ne se référaient pas à l’alliance de l’homme avec la sagesse éternelle. Mais ils voulaient agir pour l’homme. »