Auguste Bartholdi

Auguste BartholdiNadar, Auguste Bartholdi (vers 1875).Biographie
Naissance 2 août 1835
Colmar (Haut-Rhin, France)
Décès 4 octobre 1904 (à 69 ans)
6e arrondissement de Paris (France)
Sépulture Cimetière du Montparnasse
Nom de naissance Frédéric Auguste Bartholdi
Pseudonyme Amilcar Hasenfratz
Nationalité française
Formation Lycée Louis-le-Grand
Activités Sculpteur, peintre
Période d'activité 1849-1904
Conjoint Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux (d) (à partir de 1876)
Autres informations
Conflit Guerre franco-allemande de 1870
Maîtres Antoine Étex, Jean-François Soitoux
Personnes liées Gustave Eiffel, Théodore Deck
Distinction Commandeur de la Légion d'honneur‎ (1886)
Œuvres principales
Fontaine Bartholdi, Fontaine Bartholdi, Statue de la Liberté, fontaine Roesselmann, Lion de Belfort
signature d'Auguste BartholdiSignature

Frédéric Auguste Bartholdi, né le 2 août 1834 à Colmar et mort le 4 octobre 1904 à Paris, est un sculpteur, un peintre français et, à ses débuts, un photographe amateur de la photographie de voyage.

Il est notamment l'auteur de la célèbre statue de la Liberté (dont le titre exact est La Liberté éclairant le monde), offerte par la France aux États-Unis et érigée en 1886 sur Liberty Island, à l'entrée du port de New York ainsi que du monumental Lion de Belfort, qui célèbre la résistance héroïque de la ville lors du siège de 1870-1871. Ses rares peintures sont généralement signées du pseudonyme d'« Amilcar Hase ».

Biographie

Né à Colmar le 2 août 1834, Frédéric Auguste Bartholdi est le fils de Jean Charles Bartholdi (1791-1836), conseiller de préfecture, et d’Augusta Charlotte, née Beysser (1801-1891), fille d'un maire de Ribeauvillé. Quatre enfants, dont seuls l'aîné, Jean-Charles (avocat-éditeur, puis interné pour maladie), et le cadet, Auguste, survivront. À la mort de son père en 1836, la mère, de condition aisée, décide d'aller vivre à Paris, tout en conservant la maison familiale du 30, rue des Marchands, qui abrite, depuis 1922, le musée Bartholdi, après avoir été léguée à la ville en 1907.

Autoportrait (à gauche), avec Jean-Léon Gérôme, vers 1855, lors du premier voyage en Égypte. Musée Bartholdi, Colmar. Funérailles d'un banian à Aden (1855-1856). José Frappa, Auguste Bartholdi (1900), Colmar, musée Bartholdi. Généalogie simplifiée de sa famille.

De 1843 à 1851, il étudie au lycée Louis-le-Grand à Paris. Parallèlement, sa mère l'inscrit comme élève dans l'atelier du sculpteur Antoine Étex et du peintre Ary Scheffer, rue Chaptal (aujourd'hui musée de la Vie romantique, qui y conserve deux bronzes, La Gravure et L’Orfèvrerie). Ce dernier décèle chez Bartholdi que sa vocation est dans la sculpture. Auguste Bartholdi obtient son baccalauréat en 1852 et un an plus tard, afin qu'il s'installe, sa mère lui achète un atelier, rue Vavin, qu'il occupera pendant quarante ans.

De 1855 à 1856, il voyage avec ses amis Édouard-Auguste Imer et Jean-Léon Gérôme en Égypte, où il découvre la sculpture monumentale, puis en Arabie heureuse. Il en rapporte des dessins et photographies orientalistes qui l'influenceront.

Son premier monument, une sculpture en bronze dédiée au général Rapp, est inauguré au Champ-de-Mars de Colmar le 31 août 1856.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, chef d'escadron des gardes nationales, il est aide de camp du général Giuseppe Garibaldi et agent de liaison du gouvernement, particulièrement chargé de s'occuper des besoins de l'armée des Vosges. C'est au cours de cet engagement patriotique que Garibaldi et Gambetta le confortent dans son amour de la république et de la démocratie. Très marqué par l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine par l'Empire allemand, il veut dès lors exalter les valeurs de la liberté.

En 1871, à la demande d'Édouard Lefebvre de Laboulaye — dont Bartholdi a réalisé un buste en 1866 — et de l'union franco-américaine, il effectue son premier voyage aux États-Unis pour sélectionner en personne le site où sera installée la statue de la Liberté. Le projet ressemblera d'ailleurs beaucoup à un projet semblable (L'Égypte éclairant l'Orient), qui aurait dû être installé à l'entrée du canal de Suez, si Ismaïl Pacha l'avait accepté en 1869.

Sa carrière prend dès lors une ampleur internationale. Il devient un des sculpteurs les plus célèbres du XIXe siècle en Europe et en Amérique du Nord.

Il réalise de 1875 à 1879, le Lion de Belfort, sculpture monumentale en haut-relief située à Belfort en France au pied de la falaise de la citadelle. L'œuvre représente un lion couché sur un piédestal en rocaillage, la patte posée sur une flèche qu'il vient d'arrêter. Cet animal symbolise la résistance de la ville assiégée par les Prussiens durant la guerre de 1870, et à l'issue de laquelle la zone, correspondant à l'actuel Territoire de Belfort, sera la seule partie de l'Alsace à rester française.

Voulant exalter la portée universelle du message républicain, il est franc-maçon depuis 1875, adhérent à la loge Alsace-Lorraine à Paris. C'est à partir de cette date qu'il commence la construction de la statue de la Liberté dans ses ateliers parisiens, rue Vavin. La pose de la première pierre du piédestal le 5 août 1884, est d'ailleurs une cérémonie maçonnique : c'est le grand-maître de la Grande Loge de l’État de New York, William A. Brodie (en), qui la pose, rappelant que les loges l'ont aidé dans son projet.

La même année, le 20 décembre, il conclut à l'hôtel de ville de Newport (Rhode Island) aux États-Unis un mariage « rocambolesque » avec Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux, simple modiste mais descendante d'une grande famille alsacienne, posant pour lui, qui se serait rajeunie de 13 ans aux yeux de son mari. Lors de son séjour chez son ami John LaFarge, ce dernier le convainc en effet de l'épouser afin de se conformer aux valeurs morales des hommes d'affaires américains qui financent sa statue de la Liberté. LaFarge fait ainsi venir chez lui le pasteur Charles T. Brooks pour célébrer dans la précipitation un mariage improvisé. Leur mariage sera cependant heureux mais le couple n'aura pas d'enfant.

Tombe d'Auguste Bartholdi au cimetière du Montparnasse (Paris).

À Rouen au mois de mai 1885, il surveille le chargement des caisses, de la statue démontée, sur la frégate de transport Isère. À l'invitation du commandant Gabriel Lespinasse de Saune il embarque, avec son épouse, sur le navire pour la descente de la Seine, les époux débarquent à Caudebec-en-Caux, avant que le bateau entreprenne la traversée de l'Atlantique.

Il effectuera un autre voyage aux États-Unis sur La Bretagne (CGT) pour l'inauguration, le 28 octobre 1886, de la statue de la Liberté à New York.

Il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur en 1886, 22 ans après avoir été nommé chevalier.

Auguste Bartholdi meurt de maladie le 4 octobre 1904 en son domicile au no 82, rue d'Assas dans le 6e arrondissement de Paris. Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse (28e division). Le service funèbre, comme celui en 1914 de sa veuve, a été présidé par leur ami le pasteur Jules-Émile Roberty, du temple protestant de l'Oratoire du Louvre.

L'année suivante en 1905, sa veuve lègue la statue de Champollion en plâtre réalisée par son mari pour l'Exposition universelle de 1867 au musée de Grenoble. Cette statue consignée dans le musée ne sera finalement installée dans la cour d'honneur du lycée Champollion qu'en 1926. Elle est aujourd'hui exposée dans la salle 17 du musée.

Œuvres

La Liberté éclairant le monde, ou statue de la Liberté (1886), New York.

Bartholdi est l'auteur de 35 monuments et de nombreuses statues de par le monde, parmi lesquels l'œuvre phare :

En France, des œuvres de Bartholdi sont présentes dans de nombreuses villes et plus particulièrement :

à Colmar, dans le Haut-Rhin, ville natale de l'artiste :

mais aussi :

Monument à Léon Gambetta à Sèvres.

Ailleurs en Europe :

Aux États-Unis :

Monuments détruits :

Plusieurs projets ne virent pas le jour :

Monuments posthumes :

Prix Bartholdi

Le prix Bartholdi est une récompense visant à développer l'ouverture internationale d'enseignements universitaires dans le Rhin supérieur (F-D-CH).

Numismatique

Auguste Bartholdi figure sur une pièce de 10 € en argent, éditée en 2012 par la Monnaie de Paris, pour représenter sa région natale, l'Alsace.

Notes et références

  1. Jean-Yves Tréhin, « Bartholdi, Frédéric-Auguste » (notice) dans François Pouillon (dir.), Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, IISMM-Karthala, 2012, p. 62.
  2. Ses sculptures sont signées de son véritable nom, semble-t-il pour que celui-ci reste exclusivement attaché à sa réputation de sculpteur ((en) Darcy Grimaldo Grigsby et Hackforth-Jones, Jocelyn (ed.) and Roberts, Mary (ed.), Edges of Empire : Orientalism And Visual Culture, Blackwell Publishing Ltd, 2005, 240 p. (ISBN 978-1-4051-1689-3, DOI 10.1002/9780470773901.ch2, lire en ligne), « Out of the Earth : Egypt's Statue of Liberty », p. 38–69).
  3. Pierre Vidal, Frédéric-Auguste Bartholdi, 1834-1904, Créations du Pélican, 1994, p. 32.
  4. Philippe Jéhin, Rapp. Le sabreur de Napoléon, La Nuée bleue, 1999, p. 276.
  5. Bartholdi, Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, 1979, p. 73.
  6. Pierre Vidal, Frédéric-Auguste Bartholdi, 1834-1904, Créations du Pélican, 1994, p. 31.
  7. Une stèle en terre cuite de Bartholdi, datée de 1874 et représentant le mystère d'Isis, a fait naître l'hypothèse d'une initiation antérieure dans une loge de rite maçonnique égyptien (cf. Régis Hueber, « Mystère d'Isis : une sculpture maçonnique d'Auguste Bartholdi (1834-1904), au musée Bartholdi de Colmar », La Revue du Louvre et des musées de France, vol. 52, no 4,‎ 2002).
  8. (en) Barry Moreno, The Statue of Liberty Encyclopedia, Simon & Schuster, 2000, p. 186.
  9. Bertrand Lemoine, La Statue de la Liberté, Mardaga, 1986, p. 106.
  10. Christian Blanchet, Bertrand Dard, The Statue of Liberty : The First One Hundred Years, American Heritage, 1985, p. 48.
  11. Ulanne Bonnel (ill. André Hambourg (peintre de la Marine)), « La statue de la Liberté traverse l'Atlantique », Cols bleus, no 1879,‎ 11 janvier 1986, p. 8-13 (lire en ligne, consulté le 21 septembre 2018).
  12. Liste des passagers, il est en compagnie de Ferdinand de Lesseps, d'hommes politiques et de journalistes français.
  13. .
  14. Archives de Paris 6e, acte de décès no 1757, année 1904 (page 30/31)
  15. Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1904, en date du 7 octobre (vue 11/20)
  16. Académie de Grenoble, Retour de la statue de Jean-François Champollion au lycée Champollion de Grenoble !
  17. Vincent Brocvielle, « Liberté. Bartholdi. Éclairer le monde », dans Pourquoi c’est connu ? Le fabuleux destin des icônes du XIXe siècle, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2017 (ISBN 9782711864331), p. 92-95
  18. « À nos Grands Hommes - La monumentalité en cartes postales : Monument : Tombeau des gardes nationaux, ou Monument à Voulminot, Linck et Wagner  », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le 1er novembre 2022)
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  20. « Nefftzer. Le génie funèbre par Bartholdi - Colmar », sur etienne.biellmann.free.fr (consulté le 1er novembre 2022)
  21. « Avallon, statue du Maréchal de Vauban par Bartholdi | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le 2 novembre 2022)
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  25. Projet initialement destiné à la place des Quinconces à Bordeaux.
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  43. « Le Martyr moderne », sur linternaute.com (consulté le 22 janvier 2015).
  44. « Série de 27 pièces de 10 € des régions 2012 », sur philatelie50.com (consulté le 22 janvier 2015).

Bibliographie

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Annexes

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