Aujourd’hui, Jacques Sédat est un sujet très pertinent qui a retenu l’attention de personnes de tous âges et de tous intérêts. Avec un impact significatif sur différents aspects de la vie quotidienne, Jacques Sédat a généré des débats, des controverses et un grand intérêt au niveau mondial. De ses origines à son influence aujourd'hui, Jacques Sédat a laissé une marque imposante sur la société, la culture et l'histoire. Dans cet article, nous explorerons différentes facettes de Jacques Sédat, de ses origines à son impact aujourd'hui, en analysant son importance et sa pertinence dans différents contextes.
Dans le mouvement psychanalytique français, dont il connaît bien les multiples aspects, il œuvre pour la défense de la psychanalyse et de la profession de psychanalyste. Il est aujourd'hui le secrétaire du « Groupe de contact » qui réunit la majorité des associations de psychanalystes existant en France.
« À ce jour, nous sommes incapables d’évaluer réellement ce que le « retour à Freud » prôné par Jacques Lacan a apporté », écrit J. Sédat en 1981[4].
Il rejoint ensuite le Centre de formation et de recherches psychanalytiques (CFRP), fondé en 1982 par Maud Mannoni, Octave Mannoni et Patrick Guyomard[5]. C'est par l'intermédiaire de Jacques Sédat, membre de son Conseil d'administration, que le CFRP est alors relié au Collège des psychanalystes[6]. Après la dissolution du CFRP, Sédat rejoint Espace Analytique fondé en 1994 par Maud Mannoni.
Jacques Sédat est connu pour être un lecteur assidu du texte freudien : « Il a écrit sur Freud et nombreux sont ses articles sur les écrits et les concepts freudiens », estime Jean-Pierre Lehmann dans sa présentation de l'ouvrage de J. Sédat Comprendre Freud (2007, 2008)[8]. Sur Freud paru en 2000, Yves Baumstimler situe la lecture de Freud par Jacques Sédat de la manière suivante : « Sédat introduit à une lecture de Freud à partir de Lacan ; on peut dire qu’il s’agit d’un retour à Freud à partir du travail de Lacan »[9]. Il relève aussi que la démarche de Jacques Sédat « a le grand avantage de mettre l’accent sur la question des origines »[9]. Si, ajoute-t-il, « l’interprétation de Roudinesco, parue dans le Monde du 3 novembre 2000, selon laquelle le Freud de Jacques Sédat serait « janséniste, à l’image de son auteur » est légitime, c’est, sans doute, dans le sens où le jansénisme défend des positions opposées aux dogmatismes »[9].
Position dans le mouvement psychanalytique français
Dans l' Histoire de la psychanalyse en France, Élisabeth Roudinesco brosse un portrait de Jacques Sédat, comme représentant « une composante bien “française” de la psychanalyse disparue depuis la mort de Pichon », spécialement dans la période de fonctionnement du Collège de psychanalystes. Jacques Sédat, qui, selon elle, « se réclame volontiers de Raymond Aron et de Tocqueville » et manifeste des « opinions à la fois libérales et conservatrices », a « une bonne connaissance de tous les aspects du mouvement psychanalytique et n'est hostile à aucun d'eux. Aussi deviendra-t-il progressivement membre de nombreux groupes issus de la crise de la SPP et de la dissolution de l'EFP, donnant plutôt sa préférence à un antimillérisme actif »[3]. Roudinesco note que « fasciné par le corporatisme et l'esprit “intergroupe” des années 1970-1980 », il « met en œuvre un programme de défense de la profession, face aux contraintes fiscales imposées par l'État »[3].
Il a été créé à l'initiative de Jacques Sédat, son secrétaire, à l'époque du « projet de loi Accoyer » sur la réglementation des psychothérapies[10]. Pour Sédat, le travail des associations représentées au Groupe de contact, les échanges fréquents et les rencontres régulières ont permis d’aboutir à « un résultat peut-être historique : définir la psychanalyse comme discipline spécifique, ayant une place autonome et indépendante de la psychiatrie et de la psychologie »[11]. Depuis les années 2000, le groupe réunit ainsi « la majorité des associations de psychanalystes existant en France »[12],[10]. Selon le « Communiqué » du 2 décembre 2021, le Groupe de contact « a pour vocation d’exprimer l’apport de la psychanalyse lorsque des politiques, des règlementations et des mesures administratives menacent son existence »[12],[10]. S'y trouve affirmée la nécessité de sa présence « dans les champs de la recherche scientifique, dans les pratiques médico-sociales et dans l'espace culturel »[12],[10].
Responsabilités éditoriales
Rédacteur en chef adjoint de la revue Figures de la psychanalyse (rattachée à l'Espace analytique), il collabore à plusieurs revues psychanalytiques et généralistes, et il est membre du comité de rédaction de la revue Esprit[2].
Il a dirigé la collection « Psychanalyse » dans la « Bibliothèque des introuvables » chez Tchou.
Il est l'éditeur scientifique de la nouvelle édition de Chaussée d'Antin de François Perrier chez Albin Michel.
Publications
Ouvrages
La première analyse d'hystérique. Elisabeth von R., Paris, le Temps du non, 1998.
(éd. scientifique) François Perrier, La Chaussée d'Antin, Édition nouvelle révisée et augmentée par Jacques Sédat, Paris, Albin Michel, 1994 (ISBN2-226-07491-0)
(dir.) Retour à Lacan ?, Paris, Fayard (programme ReLIRE), « L'analyse au singulier », 1981, 290 pages. (ISBN9782213009575). DOI : 10.3917/fayar.sedat.1981.01, [lire en ligne]
Préfaces
Préface à Jean-Martin Charcot, Leçons du mardi à la Salpêtrière, édité par Emmery Blin, Jean-Baptiste Charcot, Henri Colin, C. Tchou pour la Bibliothèque des introuvables, 2003, (ISBN978-2-84575-069-2)
Préface à Theodor Reik, Écouter avec la troisième oreille : l'expérience intérieure d'un psychanalyste (Listening with the Third Ear. The Inner Experience of a Psychoanalyst, 1948),Paris, Bibliothèque des Introuvables, (ISBN2-84575-053-6)
Préface à Marc-François Lacan, Dieu n'est pas un assureur. Œuvre 1 - Anthropologie et psychanalyse, Paris, Albin Michel, 2010, (ISBN978-2-226-20742-5), Présentation sur le site de l'éditeur [lire en ligne]
« Grande est la Diane des Éphésiens » (Freud, « Gross ist die Diana der Epheser », 1911), dans : Jacques Sédat éd., Retour à Lacan ?, Paris, Fayard (programme ReLIRE), « L'analyse au singulier », 1981, DOI : 10.3917/fayar.sedat.1981.01.0019, p. 19-22, [lire en ligne].
(avec Jean Laplanche) Sur la prise de possession du feu (S. Freud, Zur Gewinnung des Feuers, 1931)[note 2],[15], dans S. Freud, Résultats, idées, problèmes, II, Paris, PUF, 1985, p. 191-196[16].
Contributions d'ouvrages
« Ricœur, Freud et la démarche psychanalytique », in Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia (dir.), Paul Ricœur et les sciences humaines, Paris, La Découverte, 2007.
« Sur l'origine du transfert », in Claude Schauder (éd.), Françoise Dolto et le transfert, Érès, 2008 (ISBN978-2749205397).
« Le temps à retrouver », in René Frydman & Muriel Flis-Trèves (dir.) L'irrésistible course du temps, Paris, PUF, 2011 (ISBN978-2-13-058647-0).
« Freud et la traduction », dans : Gisèle Chaboudez et Claire Gillie (dir.), Actualités de la psychanalyse, Toulouse, Érès, « Psychanalyse », 2014, p. 434-441. DOI : 10.3917/eres.gilli.2014.01.0434. [lire en ligne]
« Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou » , dans : Gisèle Chaboudez éd., Actualités de la psychanalyse. Toulouse, Érès, « Psychanalyse », 2014, p. 145-150. DOI : 10.3917/eres.gilli.2014.01.0145. [lire en ligne]
« Le “grand âge” de Freud » (Chapitre 5), dans Le vieillissement saisi par le soin. Psychanalyse et vieillissement sous la dir. de Céline Racin, Catherine Caleca et Philippe Gutton, Éditions in press, 2021, p. 103-109 (ISBN978-2-84835-721-8). Présentation et extrait de l'ouvrage sur le site de l'éditeur
Articles dans le Dictionnaire international de la psychanalyse
« La psychanalyse et l'État », Figures de la psychanalyse 2001/2, no 5.
« Lacan et la psychiatrie. Lacan et les psychiatres », dans Topique, 2004/3, no 88.
« La dette, l'échange et le sacrifice », Che vuoi ?, 2005/2, no 24.
« Position du psychanalyste », Le Carnet Psy, 2006/6, (no 110).
« Écrire l'histoire de la psychanalyse », Topique, 2007/1, no 98 [lire en ligne].
« Il n'y a plus ni hommes ni femmes », Topique, 2008/4, (no 105 [lire en ligne].
« La pulsion de mort : hypothèse ou croyance ? », Cliniques méditerranéennes, 2008/1, no 77 [lire en ligne].
« La rencontre : trouvaille ou retrouvaille ? », Adolescence, 2008/1, no 63.
« François Perrier dans l'histoire de la psychanalyse », Topique, 2009/1, no 106.
« Addiction à la psychanalyse », La revue lacanienne, 2009/3, no 5.
« Lacan et mai 68 », Figures de la psychanalyse, 2009/2, no 18. [lire en ligne]
« Freud, l'invention de la cure analytique », Études, 2010/9 t. 413 [lire en ligne].
« La réception de Freud en France durant la première moitié du XXe siècle. Le freudisme à l'épreuve de l'esprit latin », Topique, vol. 115, no. 2, 2011, p. 51-68 [lire en ligne].
« La législation sur l'usage du titre de psychothérapeute », Figures de la psychanalyse, 2011/2, no 22.
« L'argent dans la cure au temps de Freud », Cahiers de psychologie clinique, 2012/1, no 38.
« Fantasmes et représentations du corps dans les théories sexuelles infantiles », Imaginaire & Inconscient, 2013/1, no 31.
« Le Transfert. Essai d'un dialogue avec Freud sur la question fondamentale de la psychanalyse », Figures de la psychanalyse, 2014/1, no 27.
« L'hystérique invente la psychanalyse »,dans Figures de la psychanalyse, 2014/1 (n° 27), p. 113-124. DOI : 10.3917/fp.027.0113. [lire en ligne]
« La « méthode » freudienne : avant tout, un « chemin » », Figures de la psychanalyse, 2015/1, no 29.
« La haine dans la construction de la psyché », Adolescence, 2015/2, t. 33, no 2.
« De Freud à Jung, Transmission, perte et gain », Imaginaire & Inconscient, vol. 42, , p. 57-70 (lire en ligne)
« Des avatars de la pulsion freudienne. Le retour de la pulsion de genre ? », Figures de la psychanalyse, 2021/2 (n° 42), p. 109-116. DOI : 10.3917/fp.042.0109. [lire en ligne].
« La bisexualité à l’origine du masculin et du féminin : quelques éclairages sur les apports de Freud », Figures de la psychanalyse, 2022/1 (n° 43), p. 91-100. DOI : 10.3917/fp.043.0091. [lire en ligne]
Notes et références
Notes
↑D'après le Dictionnaire international de la psychanalyse, L'intérêt de la psychanalyse (Das Interesse an der Psychoanalyse), publié dans la revue italienne Scientia en 1913, est « le premier texte de Freud traduit en langue française par un certain M.W. Horn ». Le texte y est « présenté simultanément en allemand, dans le corps de la revue, et en français dans un fascicule joint qui contient d'autres traductions » : Alain de Mijolla relève que « pour des raisons inconnues, encore que la Première Guerre mondiale y ait sans doute joué un grand rôle, son existence restera ignorée des psychanalystes français jusqu'en 1976 ».
↑En 1976, Jacques Sédat et Jean Laplanche avaient « adopté pour la traduction française » de Gewinnung (formé en allemand sur le verbe gewinnen, « gagner, se gagner, acquérir »), le terme de « conquête du feu », mais Laplanche note dans ses Problématiques III. La sublimation (séance du 14 décembre 1976) que cette option ne le satisfait « qu'à moitié » ; il explique pourquoi dans les pages qui suivent.
Références
↑ a et bÉlisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France. 2 — 1925-1985, Paris, Fayard, 1994, p. 613, 693-695.
↑ a et bPage auteur sur le site des PUF, consultée en ligne le 24.09.15
↑ ab et cÉ. Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France. 2. 1925-1985, annexes, p. 613].
↑Jacques Sédat, « Introduction - Retour à Lacan », dans : Jacques Sédat (éd.), Retour à Lacan ?, Paris, Fayard (programme ReLIRE), « L'analyse au singulier », 1981, p. 7-18. DOI : 10.3917/fayar.sedat.1981.01.0007, [lire en ligne]
↑É. Roudinesco, p. 693: sur le CFRP comme « la deuxième composante du lacanisme des années quatre-vingt », en face de « l'ECF et en rivalité absolue avec elle ».
↑« De l’histoire personnelle à l’histoire de la psychanalyse : une trajectoire », Entretien avec Alain de Mijolla, Annick Ohayon, dans Nouvelle revue de psychosociologie, 2015/2 no 20, p. 247-262, « Devenirs de la psychanalyse ».
↑Jean-Pierre Lehmann, recension de l'ouvrage de Jacques Sédat, Comprendre Freud », Che vuoi ? 2007/2, no 28, p. 153-162.
↑ ab et cYves Baumstimler, « Jacques Sédat : Freud », Figures de la psychanalyse, 2001/1, (no 4), p. 223-224en ligne.
↑Jacques Sédat, « Le statut et les réglementations de la psychanalyse en France », Topique, 2007/4 (n° 101), p. 11-26. DOI : 10.3917/top.101.0011. [lire en ligne]
Jean-Pierre Lehmann, « Jacques Sédat, Comprendre Freud. Paris, Armand Colin, Collection Cursus Psychanalyse, 2007 », Che vuoi, 2007/2 (N° 28), p. 153-162. DOI : 10.3917/chev.028.0153. [lire en ligne]
Maria-Clara Lucchesi-Palli, « Jacques Sédat : Comprendre Freud », Figures de la psychanalyse, 2007/2 (n° 16), p. 301-303. DOI : 10.3917/fp.016.0301. [lire en ligne]