Édouard Goerg

Édouard Goerg
Naissance 9 juin 1893
Sydney
Décès 13 avril 1969 (à 75 ans)
Callian
Sépulture Château Goerg (d)
Nom de naissance Edouard Joseph Goerg
Nationalité française
Activités Peintre, graveur, illustrateur
Mouvement Expressionnisme
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur‎
Commandeur des Arts et des Lettres‎
Archives conservées par Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 4821-4829, 9 pièces, 1916-1932)
Site web edouardgoerg.fr

Édouard Goerg, né Édouard Joseph Goerg à Sydney (Australie) le 9 juin 1893 et mort à Callian (Var) le 13 avril 1969, est un peintre, graveur et illustrateur expressionniste français.

Biographie

Édouard Goergé est né en Australie. Il est le fils de Gustave Goerg, directeur des comptoirs familiaux du champagne Irroy en Australie et de Blanche Adet (mi-irlandaise, mi-bordelaise), qui voulaient y installer des comptoirs de champagne, issu donc d'une famille de négociants en champagnes. Édouard Goerg gagne ensuite leur comptoir en Grande-Bretagne où il demeure quelques années avant de s'installer à Paris en 1900. Dès lors, il voyage beaucoup en France comme en Italie, en Inde et à Ceylan.

Rompant avec sa famille bourgeoise qui le destinait à reprendre le négoce dans le champagne, Goerg s'oriente vers la peinture. Il devient l’élève de Paul Sérusier et Maurice Denis à l’académie Ranson à Paris où il étudie de 1913 à 1914. Il y rencontre le peintre bordelais Georges Préveraud de Sonneville (1889-1978) avec lequel il se lie d'amitié, puis il suit l’enseignement d'Antoine Bourdelle. Son admiration se porte alors essentiellement vers Francisco Goya, Honoré Daumier et Georges Rouault.

Goerg est mobilisé durant la Première Guerre mondiale, et ce jusqu’en 1919. Il est envoyé sur le front de l'Ouest, puis est affecté dans les régions orientales du front et découvre ainsi la Grèce, la Turquie et la Serbie. L’expérience dramatique de la guerre va fortement influencer la nature de son œuvre dans les vingt années suivantes, avec notamment Ainsi va le monde sous l’œil de la police, un manifeste anti-guerre.

Démobilisé, Édouard Goerg retourne en 1919 à l'académie Ranson et y fait la connaissance d'Andrée Berolzheimer qu'il épouse en 1920. Le conflit qui l'oppose longtemps à son père jusqu'à la mort de celui-ci, en 1929, oriente sa peinture vers une critique de la société bourgeoise et de ses mœurs hypocrites. À partir de 1920, il devient l'une des figures majeures de l’expressionnisme français, son œuvre se caractérisant par des couleurs profondes, des compositions étranges et des thèmes à contenu social (religion, cirque). Toute une période de son œuvre le rapproche également du surréalisme, notamment ses travaux dans le domaine de la lithographie. En tant qu'illustrateur, il réalise de nombreux livres de bibliophilie.

Dans l’entre-deux-guerres, son succès est manifeste. Il participe aux Ateliers d'art sacré avec son ancien maître Maurice Denis. En 1935, il rencontre Louis Aragon et contribue aux activités de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (A.E.A.R.). Il s'installe en 1938 au 11, rue Du Couédic.

Durant l’Occupation, Goerg est, avec André Fougeron et Édouard Pignon, l'un des trois dirigeants nationaux du Front national des arts. Il participe à l'album intitulé Vaincre, publié en juin 1944 au profit des FTP, réalisé avec notamment André Fougeron, Boris Taslitzky, Jean Aujame et Édouard Pignon.

À la même époque, il refuse de participer au voyage initié par Arno Breker que des artistes français (dont Charles Despiau) sont invités à effectuer dans le Reich pour y rencontrer Hitler. Son épouse Andrée, d’origine juive, doit se cacher avec leur fille Claude-Lise et meurt faute de pouvoir accéder aux soins. Goerg en ressent un profond traumatisme. Il est traité par électrochocs. Il se remarie en 1946.

Callian.

Dans les années 1950, il enseigne la gravure à l’eau-forte aux Beaux-Arts de Paris et la peinture à l'académie de la Grande Chaumière.

Il devient président de la Société des peintres-graveurs français de 1945 à 1958. En 1965, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts au fauteuil de Willem van Hasselt.

Sa seconde épouse l'encourage à peindre à nouveau. « Il aime les nus juvéniles et les fleurs » écrit Bernard Dorival. De fait, la femme est un de ses thèmes de prédilection, qui revient en plusieurs périodes. La plus connue est celle des Femmes-fleurs à la discrète et sereine mélancolie.

Alors qu’il s’apprête à quitter sa femme, il meurt en avril 1969. Sa mort de façon mystérieuse se complique de la disparition de tous ses écrits et mémoires qu'il tenait depuis 1912.

Il est inhumé dans le parc de son « château » à Callian, où son épouse, morte en novembre 1988, le rejoindra.

Élu le 10 décembre 1969 au fauteuil d'Édouard Goerg à l'Académie des beaux-arts, Jacques Despierre, dans son discours de réception, évoque l'œuvre de son prédécesseur en ces termes :

« On ne sent plus le métier. C'est là un des critères qui nous étonnent le plus, celui où la création surgit soudain de la matière sans que l'on puisse en déceler le mécanisme. C'est le privilège des plus grands. »

Œuvres

Contributions bibliophiliques

Écrit

Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

Collections

Collections publiques

Drapeau du Canada Canada États-Unis France Drapeau de la Russie Russie Drapeau de la Suisse Suisse

Collections privées

Réception critique et témoignages

Distinctions

Décorations

Prix

Hommage

Élèves

Références

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom GOERG Edouard (consulté le 12 février 2022)
  2. Notice d'autorité personne du catalogue général de la BNF.
  3. Henri Danesi, « Édouard Goerg », Comité des travaux historiques et scientifiques (École nationale des chartes), 2018.
  4. Lydia Harambourg, « Édouard Goerg : une œuvre miroir d’une vie (1893-1969) », chronique sur Canal Académie, 27 janvier 2013.
  5. Bernard Dorival, Les Peintres du XXe siècle du cubisme à l'abstraction, 1914-1957, éditions Pierre Tisné, 1957, pages 157-158.
  6. Philippe Maréchaux, « Édouard Goerg - Biographie », Catalogue de la vente Édouard Goerg, Baron Ribeyre et Associés, Hôtel Drouot, Paris, 27 mars 2017.
  7. Nicole Racine, « La Querelle du Réalisme (1935-1936) », Sociétés et Représentations, n° 15, 2003, pages 113-131.
  8. Laurence Bertrand-Dorleac, L'album "Vivre", Musée de la Résistance
  9. Montmartre-Montparnasse Gallery, « Édouard Goerg ».
  10. « Mort du peintre Édouard Goerg », Le Monde, 15 avril 1969.
  11. Pierre Dehaye, L'Art : arme des âmes - Essais sur la beauté, Promothea éditions, 1994.
  12. Ivan Bernier (en collaboration avec Albert Legault), Les Illustrateurs de Baudelaire - 125 ans d'illustration baudelairienne.
  13. François Fosca, « Chroniques - Goerg, Galerie Marcel Bernheim », L'Amour de l'art, n°5, mai 1929, p. 189.
  14. Journal de l'amateur d'art, n°251, 10 mai 1960, page 6.
  15. Gérald Schurr, « Les expositions », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n° 29, 9 mars 1983, page 12.
  16. Pierre Juquin, Aragon, un destin français, 1897-1939, Éditions de la Martinière, Paris, 2012.
  17. Waldemar George (préface), La Marseillaise de la Libération - Catalogue, éditions de la Galerie Roux-Hentschel, juillet 1945.
  18. René Barotte, « Édouard Goerg », Les Peintres témoins de leur temps - vol. VI, "Le sport", Achille Weber et Hachette, 1957, pages 120-121.
  19. Waldemar-George, « Édouard Goerg », Les peintres témoins de leur temps - vol. X, "Richesses de la France", Achille Weber et Hachette, 1961, pages 140-141.
  20. Édouard Goerg, Conciliabule, huile sur toile 73 x 92 cm, 1928, n° 98 du catalogue 50 maîtres de Renoir à Kising - La collection Oscar Ghez (préface d'Oscar Ghez), Éditions du musée de Tel Aviv, 1964.
  21. Françoise Woimant, Marie Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992, page 181.
  22. « L'École de Paris au Musée des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand », Les Échos, 1999
  23. Musée national d'art moderne, L'art en guerre, France 1938-1947, de Picasso à Dubuffet, présentation de l'exposition, 2012
  24. Association Pointe & Burin, Soixante ans de gravure en France, présentation de l'exposition, 2017.
  25. Centre Cristel éditeur d'art, Bateaux ivres, bateaux bleus, présentation de l'exposition, 2018.
  26. Collection Musée national des beaux-arts du Québec, « Édouard Goerg », sur collections.mnbaq.org (consulté le 19 janvier 2020).
  27. Art Institute of Chicago, Édouard Goerg dans les collections
  28. Région Pays de la Loire, « Un nouveau musée régional d'art moderne à Fontevraud pour accueillir la donation Martine et Pierre Cligman », dossier de presse, septembre 2017.
  29. « La force expressive de Goerg », La Montagne, 17 septembre 2011.
  30. Notice du catalogue interministériel des dépôts d'œuvres d'art de l'État.
  31. Notice du catalogue interministériel des dépôts d'œuvres d'art de l'État.
  32. Les Muses, encyclopédie des arts, Grange Batelière, 1972, vol. 7, pages 2375-2376.
  33. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Nus" dans les collections
  34. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "La Guerre aérienne" dans les collections.
  35. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Trois nus blonds" dans les collecions.
  36. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Le Coiffeur" dans les collections.
  37. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Les Fourmis et les hommes" dans les collections.
  38. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Trois personnages" dans les collections.
  39. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "L'Offrande" dans les collections.
  40. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Les Nymphes du Luxembourg" dans les collections.
  41. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Les Nymphes chassées des bois" dans les collections.
  42. Notice du catalogue interministériel des dépôts d'œuvres d'art de l'État.
  43. Ekaterina Teryukova, « Collecting and research in the Museum of history of religion », dans : sous la direction de Gretchen Buggeln, Crispin Paine et S. Brent Olate, Religion in museums - Global and multidisiplinary perspectives, Bloomsbury Academic, 2017, pages 147-154.
  44. Pierre Lévy, Des artistes et un collectionneur, Flammarion, 1976.
  45. Pierre Descargues, « Les bagarreurs de l'art figuratif - Les chefs de file de l'expressionnisme français », Connaissance des arts, juillet 1961.
  46. Michel Ciry, Le temps du refus - Journal 1968-69, Plon, 1971, page 215.
  47. Pierre Mazars, « Un voyant, Goerg », Histoire et petites histoires de l'art, Grasset, 1978.
  48. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, pages 370-371.
  49. Jacques Busse, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.6, pages 242-243.
  50. Michel Charzat, La Jeune Peinture française, 1910-1940, une époque, un art de vivre, Hazan, 2010.
  51. Adrian M. Darmon, Autour de l'art juif - Peintres, sculpteurs, photographes, Éditions Carnot, 2003, page 109.

Annexes

Bibliographie

Filmographie

Radiophonie

Liens externes