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Antoine Duprat | ||||||||
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Biographie | ||||||||
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Naissance | le , à Issoire (duché d'Auvergne) |
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Ordination sacerdotale | en 1517 | |||||||
Décès | le (à 72 ans) à Nantouillet (royaume de France) |
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Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
le par le pape Clément VII |
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Titre cardinalice | cardinal-prêtre de Santa Anastasia | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Administrateur de Meaux | ||||||||
– | ||||||||
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Administrateur d'Albi | ||||||||
– | ||||||||
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Archevêque de Sens | ||||||||
– | ||||||||
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Administrateur de Valence | ||||||||
– id. | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction laïque | ||||||||
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D’or, à la fasce de sable. accompagnée de 3 trèfles de sinople, 2 en chef et 1 en pointe. Devise : « Spes mea Deus » (en français : « J'espère de Dieu ») |
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Antoine Du Prat, également dit Anthoine Duprat, Antoine II, ou III, d'une famille d'Issoire, qui naît le à Gannat (nord-Auvergne) et décède le dans son château de Nantouillet (nord-Île-de-France), est un noble, cardinal, archevêque de Sens, de France et de Germanie, homme d'État, chancelier et conseiller royal, le fondateur de la Haute Renaissance française, sans lequel l'Histoire de France moderne et actuelle, aurait été très différente.
Antoine Du Prat fut chevalier de Nantouillet, baron de Thiern (Thiers) et de Thoury, sire de Murat, comte de la Valteline, chancelier de France, de Bretagne, du duché de Milan et de l’ordre du Roi, évêque de Valence, de Die, de Meaux et d’Albi, archevêque de Sens, cardinal au titre de Sainte-Anastasie, primat des Gaules et de Germanie (titre porté par l'archevêque de Sens, premier -1er- évêque de France), légat a latere, chancelier de l'ordre de Saint-Michel et cardinal-légat français.
Il fut le principal ministre du roi de France François Ier. Il présida également, à deux reprises, le conseil de gouvernement de la duchesse Louise de Savoie, la mère du roi, lorsque ce dernier était indisponible, d'abord en 1515 lors de l'expédition en Italie, puis en 1525-1526, durant sa captivité à la suite de la bataille de Pavie[1].
Né à Gannat, dans le nord de l'Auvergne, le , de familles importantes d'Issoire, ville marchande de la Haute-Auvergne ; fils d'Antoine Ier (ou II)-Henri Du Prat, dit Ricot, procureur fiscal à Gannat, sieur de Verrière(s) à Issoire, dont le propre père, bourgeois d'Issoire, est dit, selon les sources, Anne, Annet ou Antoine (Ier)-Henri du Prat, dit Ricot, i.e. petit Henri ; et de Jacqueline Bohier[2], tante de Thomas Bohier, fondateur du château de Chenonceau.
Les Du Prat, Bohier et Charrier sont les trois familles consulaires historiquement fortes d'Issoire en cette fin de Moyen Âge français.
En 1848, les recherches du juge Marcellin Boudet voulaient faire remonter les origines des consuls Du Prat à la ville de Saint-Flour (voire à Aurillac). Rien à ce jour n'a permis de confirmer cette hypothèse, consultable aux archives (municipales) de Saint-Flour ; le nom proviendrait d'un moment particulier de l'histoire de la ville de Saint-Flour, lors de son retournement du parti anglais vers le roi de France, Charles VII, les Armagnacs et les ducs de Berry : le nom Delprat, de Saint-Flour, se serait alors transformé en Du Pré (langue d'oïl) à Saint-Flour, et la branche développée par mariage à Issoire aurait évolué vers, le patronyme mixte, oïl-oc, de Du Prat (Du en oïl, Prat en oc), suivant la même forme que les Du Guesclin, ou Du Faye, Du et Prat étant bien séparés.
Le chancelier Anthoine Du Prat lui-même, dans ses Mémoires (vol. 2 -le premier volume a malheureusement disparu-), rédigés par son secrétaire Jean Barrillon de Murat[3], pose même l'hypothèse de l'origine des Du Prat, à Prato, ville sœur de Florence, en Toscane. Mais cette possibilité n'est pas confirmée à ce jour.
Issoire reste donc l'origine plausible du lignage des Du Prat.
Il a dix ans lorsqu'il est enfant de chœur à l'abbaye bénédictine Saint-Austremoine d'Issoire, où il s'initie à l'étude des lettres.
Après avoir suivi ses études au barreau de Paris[2], où il devient avocat, un cousin de sa mère Jacqueline Bohier, le cardinal-archevêque de Bourges Antoine Bohier, parfait son éducation et, en 1490, il est lieutenant général au bailliage de Montferrand, sous, Charles VIII[4], puis maître des requêtes, président à mortier au Parlement de Paris en 1507[2] ; enfin, il devient premier président de ce même parlement.
En 1495, il est avocat du roi au parlement de Toulouse, et en 1504, maître des requêtes de l'hôtel du roi Louis XII.
Il est quatrième président, puis promu premier 1er président au Parlement de Paris, le , lorsque Louis XII lui demande, à partir de 1510, de s'occuper de l'éducation du fils de Louise de Savoie, le jeune duc de Valois François d'Angoulême, alors âgé de 14 ans et sans avenir notable prévisible, la reine Anne de Bretagne pouvant encore donner un héritier mâle à Louis XII.
En 1510, Antoine Du Prat, allié jusque-là à la reine Anne de Bretagne, met en cause cette alliance et tourne définitivement sa puissance montante et ses réseaux vers les intérêts des Valois-Angoulême.
En 1514, à la mort d'Anne de Bretagne, il manœuvre avec une grande habileté et réalise l'adjonction définitive du duché de Bretagne à la couronne de France (terminée en 1532).
En octobre 1514, assistant, avec le jeune François d'Angoulême, à Abbeville, au dernier mariage de Louis XII, avec Marie Tudor, la soeur de Henri VIII d'Angleterre, Antoine Du Prat empêche le jeune François, futur François Ier de France, de coucher avec la nouvelle future reine et "de ne point se donner un maître[5]".
Dès 1519, il devient chancelier de Bretagne.
Il fait rédiger la Coutume d'Auvergne, recueil des lois civiles de la province d'Auvergne, ordonné en 1510 par lettres patentes du roi Louis XII.
Le , à la mort de Louis XII, lors de son propre avènement le jeune roi François Ier le nomme principal ministre[4] et chancelier de France, office qu'il conservera tout au long du reste de sa vie, de 1515 à 1535[6], durant 20 longues années pleines de péripéties pour l'Histoire du royaume de France, où ses offices et pouvoirs ne seront jamais mis en cause, ce qui est exceptionnel pour l'époque (Tournon, une génération plus tard, peut lui être comparé).
François Ier en fait ainsi le second personnage de l'État monarchique pour toute la première partie de son règne.
En , pas encore ecclésiastique, il accompagne François Ier en Italie et à la bataille de Marignan.
Il en assure la stratégie arrière et les analyses, le roi François Ier étant pris dans le feu de la bataille.
C'est lui qui fournit, de sa position reculée, l'analyse stratégique de la bataille de Marignan depuis les hauteurs, et c'est lui encore qui accélère la marche et l'arrivée des Vénitiens - plus précisément des troupes albanaises, réputées pour leur férocité sur les champs de bataille de la République de Venise, alliées de la France et qui feront la différence avec les forces suisses.
La bataille de Marignan remportée, le chancelier Antoine Du Prat est aussitôt nommé chancelier du duché de Milan conquis[7]. François Ier le fait aussi, stratégiquement, comte de la Valteline, axe stratégique de migration et d'accès au nord de Milan pour les Suisses et l'Empereur.
En 1516, il négocie, avec le pape Léon X défait, le concordat de Bologne qui met fin à la puissance vaticane sur le royaume de France, et il fait enregistrer le texte au Parlement de Paris, malgré la plus vive opposition, des cours souveraines, des universités, et du clergé de France, qui y voyaient avec raison la fin de leur pouvoir de domination sur le territoire Français.
En 1519, à la mort de Philippe de Montauban, il cumule la charge de chancelier de France avec celle de chancelier de Bretagne.
En 1520, Antoine Du Prat organise, pour le roi de France, la rencontre avec le roi d'Angleterre Henri VIII -où il rencontre son homologue anglais, le chancelier de la couronne Thomas Wolsey, plus âgé et expérimenté que lui-, connue sous le nom de "Camp du Drap d'Or", dans la région nord de la France.
En 1525, il fait tomber le plus puissant personnage de France, le connétable, et duc Charles III de Bourbon, apportant ainsi le Bourbonnais définitivement à la Couronne de France.
En récompense, et en contrepartie, de la perte du comté de la Valteline après la défaite de Pavie et la chute du connétable, il recevra ses biens meubles, apparement transférés dans un château qu'il aurait fait construire à Verrières -non pas à Issoire, mais apparemment à trois lieues sous Gannat, dans le Bourbonnais, sur les bords de la rivière,m Sioule[réf. nécessaire], ainsi que les terres et seigneuries de Thiern (Thiers) et de T(h)oury, les terres de la famille ducale de Bourbon revenant à la duchesse Louise de Savoie, aussi potentielle héritière.
En 1525, il conserve un immense crédit après la défaite de Pavie où, contrairement à Marignan dix années plus tôt, il ne s'est pas rendu et n'a pas participé.
Cette fois-ci il dut, stratégiquement, rester en repli arrière à Lyon avec la mère du roi Louise de Savoie, régente, pour contrôler les potentiels dangers représentés par les alliés du connétable de Bourbon, alors plus grand ennemi du royaume de France et du jeune roi François Ier.
En ce mois de février 1525, on peut considérer que le chancelier Anthoine Du Prat a réellement manqué au roi durant la bataille de Pavie, mais le connétable de Bourbon, même en fuite en Italie et avec l'Empereur Charles Quint -Charles V-, était un bien plus grand risque encore.
Même si, depuis 1523-1524, il s'était éloigné en Italie, participant notamment à la bataille de Pavie du, côté espagnol, il fallait neutraliser ses fidèles.
Le chancelier ne pouvait pas quitter le territoire du royaume de France sans risque ultime pour le règne naissant du jeune François Ier, de la nouvelle dynastie des Valois-Angoulême.
Le 24 février 1525, François Ier est fait prisonnier des troupes de l'empereur, et le restera près d'une année, libéré par la Paix de Madrid du 14 janvier 1526, sur un îlot de la Bidassoa basque frontalière.
Pendant l'absence et la captivité de François Ier à Madrid, Louise de Savoie, régente du royaume, gouverne sur les conseils avisés d'Antoine Du Prat.
Le chancelier Anthoine Du Prat parvient à rassembler une énorme rançon demandée par Charles V et ses alliés, somme qu'il fera accompagner jusqu'à Bayonne, avant de la faire remettre aux émissaires du roi d'Espagne.
En 1526, à son retour de captivité, François Ier annule une procédure engagée contre le chancelier par le Parlement de Paris.
Le chancelier Du Prat joue un rôle déterminant dans le soutien à la Maison de Bourbon-Vendôme qui, en 1589, deviendra la dynastie régnante avec Henri IV de France. Il favorise ainsi Charles de Bourbon, duc de Vendôme, grand-père du futur Henri IV qui devient chef du Conseil après la défaite de Pavie, et en 1527 premier prince du sang pour pallier l'espace vaquant laissé par le connétable de Bourbon.
En 1529, il organise la paix des Dames (ou paix de Cambrai), qui met fin à la septième guerre d'Italie, entre François Ier et Charles Quint.
En 1526/1527, moment exceptionnel dans l'Histoire de France, Anthoine Du Prat, chancelier de France, organise la remontée de l'administration royale de Blois et de la vallée de la Loire, où elle était contrainte à l'exil depuis 100 ans, pour être réinstallée à Paris. Depuis 1418, en effet, soit sous le roi Charles VII, le pouvoir royal avait été obligé de quitter Paris (par la porte de Buci) pour Blois.
Paris redevient la capitale effective du royaume de France. Anthoine Du Prat forme alors, avec le connétable de Montmorency, un arc de défense nord-est, protection avancée de la cité parisienne redevenue capitale, contre le risque du moment, c'est-à-dire les princes allemands luthériens et leur présence dans le royaume de France, avec des places comme Chantilly, Villers-Cotterêts, Écouen, Nantouillet (comme verrou final, ancienne propriété des Montmorency, acquise en 1528 par le chancelier), et Fontainebleau.
Cette politique se confirmera et sera renforcée après la mort du chancelier, en 1535. Cette stabilisation du pouvoir central à Paris, Anthoine Du Prat en est le logisticien, le premier planificateur, l'homme de vision, préparant le terrain à d'autres chefs politiques et d'administration, hommes de robe et religieux, comme Richelieu ou Mazarin.
Mais le chancelier Anthoine Du Prat suscite aussi haine et mécontentement, lorsqu'il orchestre la politique d'autorité, de rayonnement et de prestige voulue par le roi : nouvelle organisation du royaume, dépenses occasionnées par la guerre contre le roi Charles Quint, et par le brillant de la jeune cour royale ; en effet, Anthoine Du Prat doit créer et vendre des offices, lever des contributions sur le clergé, mettre au pas un aussi grand personnage que le duc de Bourbon.
que l'empereur Charles Quint ou le roi Henri VIII d'Angleterre, même au prix de l'alliance avec des princes protestants allemands (en 1531, traité de Saalfeld avec la Ligue de Smalkalde), ou avec le Grand Turc (en 1528, capitulation avec le sultan Soliman).
Veuf de son unique épouse Françoise de Veyny d'Arbouze - épousée en 1493 et décédée en 1507 à l'âge de 30 ans en lui laissant trois enfants (voir, plus bas) - le chancelier Anthoine Du Prat, âgé seulement de 54 ans tout comme son modèle en politique, le chancelier de Louis XII Georges d'Amboise (1460-1510), et déjà en contact avec l'épiscopat, par ses frères cadets Thomas Du Prat († en, 1528, évêque de Clermont) et Claude Du Prat (né vers 1475/1480 - † en 1532, évêque de Mende), décide, à partir de 1517 - à 40 ans-, d'embrasser l'état ecclésiastique.
Cette carrière,l l'amènera à cumuler plusieurs évêchés critiques pour la puissance du nouveau pouvoir royal de la dynastie des Valois-Angoulême, dans une stratégie liée aux effets du traité de Bologne.
L'idée de fond est de stabiliser les évêchés les plus importants, libérés du contrôle de la Papauté par le traité de Bologne, dans, les mains de la puissance royale française, avant de les redistribuer à des fidèles proches du, pouvoir royal français, une fois bien en mains.
En 1522, il devient d’abord évêque de Valence et de Die.
Le , la régente Louise de Savoie le nomme archevêque de Sens - à l'époque, qui contrôle l'archevêché de Sens représente la plus haute autorité ecclésiastique de France et de "Germanie" (avec le titre de primat des Gaules et de Germanie) : les diocèses de Chartres, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes dépendent alors de l'archevêché de Sens, situé à un endroit stratégique ancien, le point de liaison entre les fleuves de la Loire et du Rhône, terre Historique de la population gauloise des Senons. L'archevêché de Paris ne sera créé qu'en 1622. -, et elle lui donne l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. Mais les moines de cette abbaye, mécontents de cette nomination, se révoltèrent, et le chancelier Du Prat dut se faire accompagner par la force armée pour s'y rendre. Pour les punir, François Ier ordonna la démolition du clocher-porte de l'abbaye. Heureusement, la mesure ne fut exécutée qu'en partie, et le couronnement seul de la tour Saint-Michel fut détruit[8].
Le chancelier Du Prat ne tint pas rigueur aux moines de cet affront, et il fit exécuter de nombreux travaux d'embellissement, de même qu'à la cathédrale de Sens (avec l'achèvement de la seule tour existante, la tour-clocher sud dite de Pierre, ainsi que des saints de la façade). Mais Anthoine Du Prat ne visitera jamais son archidiocèse.
Le , il est créé cardinal-prêtre au titre de Sainte-Anastasie.
Le , il obtient la charge de l'évêché d'Albi et en gardera les bénéfices jusqu'à sa mort. Il reçoit, dans la cathédrale d'Albi, le roi et la reine de Navarre.
Le [9], à Saint-Denis, il couronne la nouvelle reine Éléonore d'Autriche, sœur de Charles Quint et seconde épouse de François Ier.
En 1530, il est nommé légat et s'occupe alors particulièrement des affaires de religion, incitant à des mesures de rigueur contre les courants réformés naissants -alors peu organisés et divisés en tendances diverses-, qu'instrumentalisent les princes et nobles conservateurs du royaume pour se montrer hostiles au pouvoir royal moderne. La population reste, dans sa grande majorité, catholique et fidèle au roi François Ier[réf. nécessaire].
Des historiens ont reproché au chancelier Anthoine Du Prat, post-mortem († en juillet 1535), et avec quelques exagérations si ce n'est malhonnêteté - politiques ou sectaro-religieuses -, d'avoir provoqué les mesures les plus rigoureuses contre le protestantisme, émergeant à partir de 1530. Le protestantisme, en France, n'est pas encore un corps structuré comme à notre époque moderne.
Alors qu'Issoire est visitée par un moine prosélyte luthérien venu d'Allemagne en 1540 seulement, qu'Étienne Dolet est loin d'être exécuté -† en 1546-, mais tout juste banni de Toulouse -en 1534-, que Jean Calvin commence depuis peu à prophétiser, à Orléans, Bourges ou Paris, sa vocation de réformateur, deux ans avant la mort du chancelier Du Prat- ; que la recherche spirituelle de la sœur du roi François, Marguerite de Navarre, proche du cénacle humaniste évangélico-réformiste de Meaux, ne présente pas de rupture avec Rome ; que la belle-sœur du roi, Renée de France, s'engage, certes dans l'adhésion au calvinisme, mais seulement à partir de 1536/1537 - trois ans après la mort du chancelier - et à la cour italienne de Ferrare ; et que l'affaire des Placards, enfin, n'éclate in extremis, durant sa vie et son long parcours d'État, qu'en octobre 1534 (sans compter la terrible répression des Vaudois du Luberon, qui est d'avril 1545 seulement, soit dix ans après sa mort).
L'anecdote est peu probable, mais il est important de la noter car elle est entrée dans l'Histoire peut-être sous l'influence de textes protestants hostiles (Théodore de Bèze, 1519-1605 (?), ou de milieux proches du connétable de Bourbon) à la spoliation des biens et au bannissement duquel le chancelier Anthoine Du Prat prit part -pour la duchesse de Savoie, mère du roi de France François I er-, participant même à la curée, en obtenant une partie de ses biens meubles et titres : le 5 mai 1534[2], le chancelier Anthoine Du Prat, déjà très gravement malade, de diabète avancé depuis 1533, âgé de 71 ans et infirme, à partir de 1534, devint cependant évêque de Meaux -dans le but transitoire de conserver les titres au roi de France, avant de les redistribuer à l'intérieur du nouveau pouvoir donné au roi de France de se passer du Vatican, avec le traité de Bologne ; puis, en septembre 1534, à la mort du pape Clément VII, il « aurait » voulu lui succéder sur le trône de Saint Pierre. Il aurait offert à François Ier de subvenir, par lui seul, aux grands frais de cette élection pontificale, mais le roi n'aurait pas soutenu sa candidature -sur le fond, là aussi, authenticité à vérifier par, des bons historiens, vu la prudence historique du chancelier Anthoine Du Prat-. Une autre version indique que le roi aurait même ri de cette proposition, en répondant ironiquement au chancelier Du Prat, faisant allusion à son nom et à son ambition « Sat prat biberunt »[10]. Cette légende est mise en cause par le marquis Duprat de Barbançon, son biographe et lointain parent, elle semble davantage tenir de mauvaises langues politiques et religieuses et de plumes réformées que de la réalité.
Un dernier point est la fortune du chancelier Du Prat. Des mêmes mauvaises langues est sorti que le chancelier conservait des tonneaux d'or,... dans son château de Nantouillet.
La règle voulait, dans ces époques instables, que le chancelier de France garde des sceaux soit le gardien de la fortune royale. Comme pour ses prédécesseurs, à la mort du chancelier, de façon tout à fait normale, le roi de France François Ier fit bloquer toutes les propriétés et biens du défunt chancelier par son successeur le nouveau chancelier Antoine du Bourg, afin d'en vérifier les comptes tel un audit. Il ne trouva aucun reproche à lui faire post-mortem, ni à lui, ni à ses descendants.
Ses frères :
Ses enfants légitimes -7-, ses enfants naturels -2- :
Une fois décidée « la montée à Paris » du pouvoir royal - qui, nous l'avons vu, était basé et bloqué sur la Loire à Blois et, sur d'autres bords de Loire et de certain(s) de ses affluents depuis presque un siècle (1415, défaite d'Azincourt puis 1420 sqq... vers 1440, de retour après sa captivité outre-Manche, le prince poète Charles d'Orléans s'installe à Blois) -, le chancelier Anthoine Du Prat siégera, dans un premier temps, à l'hôtel parisien des archevêques de Sens.
Il acquiert plus tard les terrains du roi François Ier, et fait bâtir l'Hôtel d'Hercule - rue des Grands-Augustins, sur la rive gauche de la Seine, dans Paris, sur des terres appartenant à la famille de Savoie - ainsi qu'une propriété de villégiature sur les terres du village de Vanves, localisées aux environs du parc central de la ville moderne actuelle.
Il fera construire l’Hôtel de la Chancellerie à Fontainebleau, autre siège du pouvoir royal, avant que Versailles ne soit même conceptualisée.
Il gardera des contacts, par des branches locales des Du Prat, et des Bohier, avec la ville d'Issoire et la branche de Veyrières -Verrière(s) à Issoire-, dont il est issu.
En 1525, il s'arrêtera d'ailleurs à Issoire lors de sa descente vers Lyon, bien à l'arrière du front de l'imminente bataille de Pavie.
Préalablement, en 1521, le chancelier est alors seigneur de Nantouillet, de Marchémoret et de Rosoy-en-Multien[13], terres acquises sur les biens de la Maison de Montmorency, avec laquelle la famille Du Prat est alliée et le restera longtemps après la mort du chancelier.
En 1535, il meurt dans son château de Nantouillet, rongé par une gangrène liée à son diabète[14].
Son cœur est déposé à la cathédrale de Meaux, et le reste de son corps est enterré dans la cathédrale de Sens[4].
Son tombeau y a été érigé, vraisemblablement sous le cardinal de Richelieu. Le palais synodal, attenant à la cathédrale, abrite aujourd'hui ce qui reste de la partie basse de ce monument.
Le chancelier Anthoine Du Prat, - au-delà de sa propre fortune, acquise au cours d'une longue carrière de plus de vingt ans sans jamais chuter, contrairement à bien de ses contemporains - les Montmorency, Semblençay, Bourbon... -, aura certainement servi de base arrière financière pour la jeune monarchie Valois-Angoulême, lors de toute la première partie du temps de règne du jeune roi François Ier, et à la mère de celui-ci, la duchesse Louise de Savoie -, auxquels il n'a jamais fait défaut et qui ne lui ont jamais fait défaut, durant ces vingt années d'évolutions communes.
À sa mort, François Ier, à travers le nouveau chancelier Antoine du Bourg -un proche du chancelier Anthoine Du Prat qui fut son mentor-, fit ce qui était courant à cette époque : il bloqua les biens du chancelier précédent, situés dans son hôtel d'Hercule, sa propriété de Vanves, et au château de Nantouillet. Toutefois, il en rendit la plus grande partie, sans reproche aucun, à son fils aîné Antoine III Du Prat et à leurs descendants.
Une légende veut qu'Anthoine Du Prat ait caché des tonneaux d'or détournés de la Couronne de France, dans les souterrains du château de Nantouillet. Cependant, ni le niveau de vie des descendants du chancelier, ni aucune recherche ultérieure, n’ont pu apporter un quelconque crédit à ces rumeurs. Ces dernières semblent être issues de pamphlets postérieurs à sa mort, émanant des descendants de ses nombreux ennemis politiques ou religieux.
Au contraire, comme le nota le cardinal de Richelieu, le chancelier Anthoine Du Prat fut « ... le plus incroyable et positif parcours politique que la France ait pu rencontrer pour son bénéfice, à l'époque qu'il occupa ».
En 1857, une "Vie du Chancelier Antoine Du Prat " fut écrite par le marquis Du Prat de Barbançon, l'un de ses arrière-neveux. Un autre en 1935, par Albert Buisson, maire d'Issoire.
Le chancelier Antoine Du Prat a laissé de nombreuses traces qui lui survivent dans l'histoire de la France, notamment dans des bâtiments et institutions que nous connaissons encore aujourd'hui .
Ainsi, il aura investi ses biens personnels dans l'amélioration de l'Hôtel-Dieu sur l'île de la Cité à Paris.
Il aura pris part, avec François Ier, à la création du Collège de France. Il aura trouvé des financements pour les premiers travaux de modernisation du château de Chambord (1519).
Il aura fait moderniser l’Hôtel de ville de Paris (en 1529) ayant précédé celui que nous connaissons aujourd'hui, reconstruit peu ou prou dans la même veine après la Commune de Paris de 1871.
Il aura laissé à la postérité, avec son fils, une bibliothèque de grande qualité intellectuelle, entre celle du château de Nantouillet, celle de, l’Hôtel d'Hercule, et celle de sa maison de Vanves.
Mais il aura pris part aussi, dans la politique royale, à des voyages d'exploration, appuyant financièrement ceux de Giovanni da Verrazzano, puis du navigateur malouin Jacques Cartier vers les terres nord-américaines, au Canada actuel (entre autres raisons, pour contrer les puissances espagnole et anglaise dans les domaines maritime, ultra-marin, comme, d'autres,...).
Fils aîné, d'Antoine Ier (ou II)-Henri Du Prat, et, de sa 1re femme, Jacqueline Bohier, épousée, avant, 1463, sœur d'Austremoine Bohier (le père des Bohier, secrétaire du roi, consul d'Issoire ; mari - en 2e noces - d'Anne/Béraude du Prat, sœur d'Antoine Ier-II). Il est donc le double cousin germain d'Antoine, Jean, Jeanne/Alix et Thomas Bohier (seigneur de Chenonceaux), et le simple cousin germain de leur demi-frère aîné Henry Bohier, né d'une autre union d'Austremoine (maire de Tours, en 1504, seigneur de Colombiers/Villandry et Savonnières).
Fratrie : il a lui-même pour frères[7],[15] :
Demi-frères : son père se remarie avec Jeanne de l'Aubespine, et ils ont pour enfants[7] :
Oncles : son père Antoine Ier (ou II)-Henri, dit Ricot -l'aîné de sa propre fratrie-, et sa tante Anne/Béraude Du Prat -épouse, d'Austremoine Bohier-, avaient pour frères : - Henri ; - Guillaume, sire de Niolet ; et - Claude Du Prat, sire d'Hauterive puis de Niolet -près de Saint-Flour- -† vers 1418-, époux de Gabrielle de Sudre : postérité d'où les sires d'Hauterive, de Niolet et d'Auzac. Tous les cinq étaient les enfants d'Anne/Annet, ou Antoine (Ier)-Henri Du Prat, dit Ricot - né vers 1400 à Issoire, fils de Pierre Du Prat-, et de Béraude Charrier, fille de Laurent Charrier et d'Isabeau Morin/Maurin.
Postérité :
Antoine II (ou III), notre chancelier, se marie en 1493 avec Françoise de Veyny d'Arbouze -née vers 1477-† le à 30 ans ; un frère de Françoise, Antoine de Veyny, est, la souche des Veyny de Villemont près d'Aigueperse-, fille d'Antoine/Michel de Veyny de Fernoël et de Marie d'Arbouze -mariés vers 1475-[16]. Ils ont pour enfants[7],[17],[18] :
Le chancelier Anthoine Du Prat est réputé avoir enfanté - mais il a 62 ans et est déjà considéré alors comme diabétique et impotent - un fils naturel[7] :
Le chancelier aura pour proches parents ou descendants célèbres :